Jacques HOTTETERRE (1673-1763)

Jacques-Martin HOTTETERRE dit "Le Romain", né 29 septembre 1673 à Paris où il est mort le 16 juillet 1763, est un compositeur et flûtiste français.

Digne héritier d'une célèbre famille de facteurs d'instruments à vent originaire de La Couture (aujourd'hui La Couture-Boussey dans le département de l'Eure) Jacques-Martin Hotteterre a sans doute été le plus doué de sa dynastie, avec son père Martin, facteur de flûtes renommé qui créa certaines pièces utilisées par Jean-Baptiste Lully.

Le grand-père, Loys (mort entre 1620 et 1625), était artisan tourneur et exerçait à la Courneuve-Boussey (près d'Évreux). Trois de ses huit enfants s'intéressèrent à la musique. Jehan (mort en 1691) fit partie à Versailles, vers 1650, des "dessus de hautbois et musette du Poictou" ; comme facteur, il perfectionna la musette et le bourdon. Louis fut nommé flûtiste du roi et sa survivance revint en 1714 à un de ses petits-neveux, Pierre Chédeville. Martin (mort en 1712) fut aussi "musette et hautbois" et participa en 1660 aux représentations de Xerse de Pier Francesco Cavalli dans la Grande Galerie du Louvre, avec des ballets de Lully. On connaît de lui une Marche pour le régiment de Zurlauben. Deux fils de Martin embrassèrent aussi la carrière musicale : Jean (mort en 1720), "hautbois et musette" du roi, écrivit des Pièces pour la musette (1722, posthumes), dont La Nopce champêtre ou l'Himen pastoral, de caractère ingénu, où le basson et le clavecin concertent avec la musette ; et surtout Jacques, dit le Romain (1674-1763), le plus célèbre de la dynastie, qui est l'un des plus remarquables flûtistes du XVIIIe siècle.

On pense que son surnom "Le Romain" lui aurait été donné à la suite d'un voyage en Italie, une information encore non vérifiée à l'heure actuelle. Il entre dès 1705 comme hautbois de la Grande Écurie, puis cumule la charge de flûte de la chambre du Roy. Il doit sa renommée à ses talents de flûtiste, instrument pour lequel il écrivit de très nombreuses pièces, complétant un répertoire peu étendu à l’époque (essentiellement des pièces pour flûtes et divers instruments de Marin Marais et de Michel de La Barre.

Excellent fabricant, compositeur et musicien de grand talent, il a laissé à la postérité des œuvres telles que les Suites de pièces à deux flûtes (1712), Duo et rondeau (1708), etc., mais également des œuvres à caractère technique et pédagogique, telles que L'art de préluder sur la flûte traversière (1719), Principes de la flûte à bec ou flûte d'Allemagne, de la flûte traversière et du hautbois (1707) dont plusieurs éditions existent, avec des traductions en flamand et en anglais de la même époque.

La famille Hotteterre est connue pour avoir apporté de grandes innovations vers 1670 à la facture des instruments à vent, même si l'attribution de cette invention n'est pas attribuable à un membre de la famille en particulier.

Il épousa en 1728 à Paris Elisabeth-Geneviève Charpentier, fille d'un notaire et petite fille d'un conseiller du Roi, dont la fortune, ajoutée à l'héritage de son père Martin, lui permirent de se dispenser d'un travail manuel et de se consacrer entièrement à ses œuvres et à son enseignement. Jacques Hotteterre mourut en 1763 et son fils Jean-Baptiste lui succéda dans ses charges jusqu'à son propre décès survenu en 1770. Son unique fille Marie Geneviève se maria à Claude Balbastre le 2 janvier 1763 en présence de Jean-Philippe Rameau et de Joseph Cassanéa de Mondonville notamment.


Œuvres

   * Op. 1 Principes de la flûte traversière, ou flûte d'Allemangne, de la flûte à bec ou flûte douce et du hautbois, divisez par traictez (1701)
   * Op. 2 Premier livre de pièces pour la flûte traversière et autres instruments avec la basse (1715)
   * Op. 3 Sonates en trio pour les flûtes traversières et a bec, violon, hautbois (1712)
   * Op. 4 Première suitte de pièces suite de pièces à deux dessus, sans basse continue. Pour les flûtes-traversières, flûtes à bec, violes, " (1712)
   * Op. 5 Deuxième livre de pièces pour la flûte traversière et autres instruments avec la basse (1715)
   * Op. 6 Deuxième suite de pièces à deux dessus pour les flûtes-traversières, flûtes à bec, violes, etc... avec une basse adjoutée et sans altération des dessus, laquelle on y pourra joindre pour le concert" (1717)
   * Op. 7 L'art de Préluder  sur tous les tons (1719)
   * Op. 8 Troisième suite de pièces à deux dessus (1722)
   * Op. 9 Concert de Rossignol [Perdu]
   * Op. 10 Méthode pour la Musette contenant des principes, par un recueil d'airs et quelques préludes (1738)

   * Airs et brunettes à deux et trois dessus avec la basse - Tirez des meilleurs autheurs (1721)
   * Arrangements de pièces de Valentine et Torelli pour deux flûtes
   * Arrangement de trios d'Albinoni [perdu]

source Wikipedia

Une pure bénédiction pour les oreilles



https://www.youtube.com/watch?v=gbAgX9KSP0A

Jacques (Martin) Hotteterre [‘le Romain’] (Paris, 29 septembre 1673 - Paris, 16 juillet 1763) est un compositeur français.

Fils de Martin Hotteterre (vers 1635-1712). Il était le membre le plus célèbre de la famille et a eu une brillante carrière en tant que musicien, professeur et compositeur. Plusieurs années avant la mort de sa mère en 1708, le père de Jacques lui donne 3000 livres pour acquérir le poste de «grand hautbois du roy». Il obtient la réversion du poste de 'flutte de la chambre de roy' le 26 août 1717 (pour 6000 livres), à la retraite de René Pignon Descoteaux, bien qu'il soit mentionné comme tel sur la page de titre de son Premier livre de pièces, publié neuf ans plus tôt.

En 1747, ses fonctions à la cour passèrent à son fils aîné, Jean-Baptiste Hotteterre (1732-1770), facteur et joueur d'instruments à vent. Le 2 janvier 1763, la fille de Jacques, Marie-Geneviève, épouse l'organiste Claude-Bénigne Balbastre ; les nombreuses signatures d'illustres musiciens et aristocrates sur le contrat témoignent de la haute position sociale de Jacques à la fin de sa vie. Son domaine comprenait plusieurs grandes maisons à Paris, sa richesse provenant de l'héritage familial et du mariage ainsi que sa popularité en tant que professeur d'amateurs du monde à la mode. Le frontispice de ses Principes de la flûte traversière est présumé être un portrait de lui, jouant d'une flûte à trois pièces de l'atelier de son père.
Titon du Tillet (Orchestre de Parnasse, 1743) le place parmi les musiciens les plus importants de France. S'il fabriquait des flûtes, comme le prétend le journal de J.F.A. von Uffenbach (1715), il était probablement associé à l'atelier familial de la rue de Harlay ; ni l'inventaire dressé à son mariage ni celui dressé après sa mort ne mentionnent les instruments à vent ou les outils pour leur fabrication. L'inventaire de la bibliothèque musicale de Jacques contenu dans son contrat de mariage définit son cercle d'influence musicale.
Jacques s'est inspiré de la musique de ces compositeurs pour des exemples dans L'art de préluder et Méthode pour la musette, qui se compose de 32 pages de chansons et de danses populaires, en particulier des brunettes, des vaudevilles et des airs. La musique de Lully est prédominante dans ses mises en musique pour flûtes traversières d'Airs et brunettes à deux et trois dessus.

Aussi à l'aise dans les styles français qu'italien, son surnom "le Romain" souligne son association avec la musique italienne qui se manifeste dans ses arrangements de sonates italiennes de Robert Valentine et Francesco Torelio, et ses Sonates en trio reflétant la manière de Corelli. Les commentaires introductifs aux Principes et au Premier livre de pièces, qui contiennent les premières pièces parues pour deux flûtes non accompagnées, montrent clairement ses intentions de consacrer sa carrière musicale à l'établissement d'une pédagogie, d'une pratique interprétative et d'un répertoire pour la flûte traversière qu'il décrit comme "l'un des instruments les plus agréables et l'un des plus en vogue".
Qu'il ait permis que sa musique soit jouée sur d'autres instruments aigus n'était qu'un moyen pratique d'élargir son public. En 1715, il publie un deuxième livre de Pièces qui marque la première apparition des œuvres en plusieurs mouvements pour flûte et basse désignées comme sonates, et fait également paraître une nouvelle édition du Premier livre.
La musique et les travaux théoriques de Jacques sont restés populaires tout au long de sa longue carrière, même si au moment de son mariage en 1728, il approchait de la retraite, tandis que Blavet, son successeur comme premier flûtiste français, venait de publier son op.1, six sonates pour flûte traversière, signalant la fin de l'ère de la flûte baroque à trois pièces, l'instrument pour lequel la musique de Jacques a été écrite, et l'essor de la flûte à quatre pièces avec corps de rechange.
Jacques confirme son attachement continu au charme de la musette et de ses associations aristocratiques avec la publication en 1722 de La guerre, pièce de musette suivie de sa très acclamée Méthode pour la musette en 1737. Cette année-là, son neveu, E.P. Chédeville, facteur de musette et compositeur, acquit le poste de hautbois et musette de Poitou de J.S. Mangot, le beau-frère de Rameau qui l'avait acquis du frère de Jacques, Jean Hotteterre (vers 1666-1720).




https://www.youtube.com/watch?v=vSLm5l3TrJ0


Suite pour la flûte-traversière avec la basse (c.1715)

Interprètes: Gеnеvièvе Nοufflаrd (flute); Marie-Thérèsе Hеurtiеr (cello);
Laurence Boulay (1925-2007, cembalo)