Pierre Gaviniès (1728-1800)

Pierre Gaviniès est un compositeur français né à Bordeaux le 11 mai 1728 et mort à Paris le 8 septembre 1800.

Son nom est bien oublié aujourd'hui, pourtant il est considéré comme le successeur de Jean-Marie Leclair comme chef de file de l'école française de violon.

Fils du luthier François Gaviniès et de Marie Laporte, il se fait déjà remarquer en 1741, à l'âge de treize ans, aux côtés de Joseph-Barnabé Saint-Sevin dit L'Abbé le Fils (1727-1803) dans un duo de Jean-Marie Leclair au Concert Spirituel. Probablement autodidacte (on ne lui connaît pas de professeur), il est le virtuose le plus sollicité de Paris, mais il décline l'offre d'un poste à la Chapelle royale. Jeune homme, il est impliqué dans une affaire de mœurs avec une noble dame de la cour, ce qui lui vaut une condamnation à un an de prison. C'est en prison qu'il composera sa célèbre Romance. Au cours des années 1760, il connaît un succès sans précédent par ses compositions, ses concerts et comme professeur de violon.
Il a une longue et fructueuse collaboration avec le Concert Spirituel, dont il est premier violon dès 1744 et dont il assure la direction de 1773 à 1777 avec François-Joseph Gossec et Simon Le Duc. Pendant cette période, il porte la symphonie concertante à son apogée. Giovanni Battista Viotti - insigne reconnaissance - voit en lui le Giuseppe Tartini français.
Il publie ses sonates, suivant la tradition ancienne, uniquement avec la basse chiffrée. Ses compositions représentent la transition stylistique du baroque tardif au classique.
Dans les années qui suivent la Révolution, à partir de 1795, et grâce à son ralliement à la Révolution, il est nommé le 22 novembre 1795, en compagnie de Pierre Rode, Pierre Baillot et Rodolphe Kreutzer, professeur de violon du conservatoire nouvellement créé.  Car Gaviniès était également pédagogue, en témoignent ces études, Vingt quatre matinées, apothéose de la technique violonistique du XVIIIe siècle.



Catalogue des oeuvres :

Opus 1; 6 Sonates pour violon et basse continue 1760
Opus 2 : Le Prétendu intermède, comédie italienne  en 3 actes 1760
Receuil d'airs à 3 parties pour 2 violons, alto et basse continue 1763
Opus 3; 6 Sonates pour violon et basse continue 1764
Opus 4; 6 Concertos pour violon et orchestre (la, fa, ré, mi, la, ré)  1764
2 Suites sur des noëls pour violon et orchestre 1764
3 Sonates pour violon et accompagnement de violoncelle (dont Le Tombeau de Gaviniès, en fa mineur) 1770, édité 1801
Opus 5; 6 Sonates pour 2 violons 1774
"Vingt-quatre Matinées, études caprices pour le violon"  1794.
2 autres concertos pour violon




https://www.youtube.com/watch?v=pxVwNwPqK5I

Nouvelle biographie

Pierre Gaviniés [Gaviniès, Gaviniez, Gavigniès] (Bordeaux, 11 mai 1728 - Paris, 8 septembre 1800) est un violoniste et compositeur français.

Il a succédé à Leclair à la tête de l'école française de violon. L'estime avec laquelle il était considéré est indiquée par son inclusion dans les Notices sur Corelli, Tartini, Gaviniés, Pugnani et Viotti de Fayolle (Paris, 1810) et par le fait que Viotti l'a qualifié (selon Pipelet) de "Tartini français". Il était admiré en tant qu'interprète, compositeur, enseignant et philanthrope.

Gaviniés était le fils de François Gaviniés, luthier, et de Marie Laporte. Les informations précises sur sa formation initiale sont limitées, bien que son talent ait sans aucun doute été nourri par les artistes qui fréquentaient la boutique de violons de son père. En 1734, peut-être pour approfondir l'éducation musicale de Pierre, son père a déménagé la famille et l'entreprise à Paris. À 11 ans, il se produit dans des concerts privés et à 13 ans, il fait ses débuts avec succès au Concert Spirituel, interprétant un duo de Leclair avec L'abbé le fils, élève de Leclair; il n'y a aucune preuve suggérant que Gaviniés était également l'un de ses élèves.
Plus tard en 1741, il interprète «Le printemps» des «Quatre saisons» de Vivaldi au Concert Spirituel, après quoi ses activités ne sont pas connues pendant plusieurs années ; certains pensent qu'il a été employé par le duc d'Orléans pendant cette période.
À partir de 1748, Gaviniés se produit fréquemment au Concert Spirituel, jouant seul ou avec d'autres, dont le violoniste Guignon, le flûtiste Blavet et la chanteuse Marie Fel. Son sort de 1753 à 1759 reste un mystère à l'exception du fait qu'un an a été passé à purger une peine de prison pour une liaison illicite avec une jeune comtesse. En prison, il composa sa célèbre "Romance" - une œuvre qui parut dans de nombreuses versions de son vivant. En 1759, il revient au Concert Spirituel et, le 6 novembre 1760, son "Le prétendu", intermède en trois actes, est présenté par la Comédie-Italienne.

Le début des années 1760 est peut-être l'apogée de la carrière de Gaviniés. Il a publié trois ensembles de sonates pour violon et basse continue, un ensemble pour deux violons et six concertos. Plusieurs symphonies sont jouées au Concert Spirituel, où il dirige l'orchestre depuis son poste de chef. Au cours de l'hiver 1763-1764, la famille Mozart assiste à certains de ses concerts.
Après 1765, il se produisit peu, peut-être par envie d'Antonio Lolli, un virtuose phénoménal qui était devenu populaire pour un nouvel effet impliquant la scordature.
Entre 1769 et 1772, Gaviniés organise cinq concerts-bénéfice pour une école libre de dessin. Avec Simon Leduc et Gossec, il dirige le Concert Spirituel de 1773 à 1777, période pendant laquelle l'orchestre s'agrandit et la qualité de l'exécution s'améliore remarquablement.

Après cela, il est resté à Paris mais a rarement joué en public. Une riche bienfaitrice lui légua une rente de 1500# en 1788 ; la rente n'a peut-être pas survécu à la Révolution, cependant, car Gaviniés a pris un poste de joueur dans l'orchestre du Théâtre de la rue de Louvois dans les années 1790. Lors de la création du Conservatoire de Paris en 1795, Gaviniés accepte le poste de professeur de violon. On rapporte qu'il était un enseignant enthousiaste et apprécié.

Bien que des infirmités physiques l'aient finalement contraint à rester chez lui, sa fabuleuse technique n'en a pas été affectée et il est resté actif jusqu'à sa mort. En 1800 (ou peut-être 1794), il publie ses fameuses Vingt-quatre matinées, une série d'études difficiles. Gaviniés était un humanitaire charmant et affable. Il ne s'est jamais marié, mais il avait de nombreuses admiratrices et amies. En partie à cause de sa nature généreuse - il favorisait les élèves les moins aisés, leur donnant parfois des cours gratuits ou même les soutenant - il mourut dans une pauvreté relative.


Œuvres

6 Sonates pour violon et basse continue, op. 1 (1760)
Le Prétendu intermède, comédie italienne  en 3 actes, livret de Antoine François Riccoboni, op. 2 (1760)
Recueil de 30 airs à 3 parties, classés par tonalité, pour 2 violons, alto et basse continue, op. 2 ? ( 1763)
6 Sonates pour violon et basse continue, op. 3 (1764)
6 Concertos pour violon et orchestre (la majeur, fa majeur, ré majeur, mi majeur, la majeur, ré majeur), op. 4 (1764)
2 Suites sur des noëls pour violon et orchestre (1764)
3 Sonates pour violon et accompagnement de violoncelle (dont Le Tombeau de Gaviniès, en fa mineur) (1770, édité 1801)
6 Sonates pour 2 violons, op. 5 (1774)
"Vingt-quatre Matinées de Pierre Gaviniès, études caprices pour le violon" (1794)
2 autres concertos pour violon, en sol majeur et mi majeur
Romance en sol majeur "Qu'il est doux, qu'il est charmant" pour voix et continuo (v. 1755)
Concerto (ou Symphonie concertante) pour violon, violoncelle et orchestre en si bémol majeur (1760/70)
Sonates pour violon et violoncelle, Sonate pour violon et contrebasse
Mélodies
Dernière Etude en concerto pour violon et orchestre, perdue
Symphonies (1762, perdues)
Chaconne pour Hyppolyte et Aricie de Rameau (1767), perdue
Airs en quatuor (1763) perdus




Concerto en fa majeur, op. 4 n° 2 (1764)



https://www.youtube.com/watch?v=bFjRF5c-xcM


Second concerto (en Fa majeur) a Violino principal, Op.4 (1764)

Performers: Claire Bernard (violin); Orchestre de chambre de Rouen;

Albert Beaucamp (1921-1967, conductor)

Concerto op. 4 n° 5 en la majeur



https://www.youtube.com/watch?v=kXQPV5XgZfk

Claire Bernard violon
Orchestre chambre de Rouen
Conductor Albert Beaucamp