Vivre de sa musique aujourd'hui

Snoopy a écrit:

Je ne dis pas le contraire, mais il faut savoir ce qu'on veut: composer pour son plaisir ou pour plaire au risque de se fourfoyer...

Ce n'est pas ce que j'ai dit, c'est ce que tu as interprété.

Il est évident que l'on a dix fois plus de chance de plaire quand on fait la musique qu'on aime, déjà parce qu'on se sent mieux avec soi-même et que l'autre en face le ressent aussi et parce que l'on ne peut communiquer que ce que l'on est profondément, pas ce que l'on n'est pas.

On en revient au manque d'honnêteté musicale dont j'ai si souvent parlé et qui m'a valu des incendiages en règle

Coco

Citation :

non, dans certaines civilisations et dans certaines musiques (cherche moi du "vrai" contrepoint dans le jazz...), tout ça n'a pas la même valeur que chez nous... ce n'est pas si simple.

Je n'ai pas dit qu'il y en avait dans chaque orchestration Kfigaro, j'ai dit que quand il y en avait, cela en faisait partie, pour moi le contrepoint est UNE des manières d'orchestrer.

Coco

[quote="kfigaro"][ Et pour avoir juste un exemple, il vous suffit de lire les propos archi intolérants d'un Renaud Camus ici (il ne parle pas seulement de musique, mais aussi de littérature, etc...) :[quote]

Parce que tu trouves que Renaud Camus représente , en général, ce qu'on pense de l'art et de la musique en France??...moi j'entends ou je lis des propos complètement inverses ..aussi par des français?!

Et çà ne me parait pas si étrange qu'un compositeur prèfère produire par exemple, un concerto pour viloncelle ou un opéra que créer une bande son pour un film , dont au départ déjà il n'a pas trop d'éléments pour savoir s'il sera un grand film ou un navet! et quel impact aura sa musique sur les spectateurs...si seulement ils la remarqueront.

Je suis très loin de vouloir proner l'élitisme en quoi ce soit,..mais je constate pour moi-même (qui suis malgré tout passionné de musique) et pas mal des mes amis qu'en visionnant un film, très souvent je fais beaucoup moins attention à la musique qu'au film lui même!

Franchement tu crois que les blogs sur internet ou les forum comme le defunt d'abeilles ont une incidence quelquonque sur le devenir de la musique en France?...Et que la France est le refuge de ce genre "d'elitisme fermeture"?

Jean a écrit:

Parce que tu trouves que Renaud Camus représente , en général, ce qu'on pense de l'art et de la musique en France??...moi j'entends ou je lis des propos complètement inverses ..aussi par des français?!

malheureusement une certaine élite intellectuelle parmi les français les plus cultivés ou les plus "privilégiés" de notre pays pensent grosso modo comme lui. Je pourrais te donner des tonnes d'exemples ! Et je te garanti que je ne parle pas dans le vide, même si heureusement tout n'est pas si noir et qu'on trouve aussi des gens moins caricaturaux.

Jean a écrit:

Franchement tu crois que les blogs sur internet ou les forum comme le defunt d'abeilles ont une incidence quelquonque sur le devenir de la musique en France?...

bien sur que non, d'ailleurs si tu lis R.Camus, tu constateras qu'il dit que lui même n'a plus aucun pouvoir ! c'est bien d'ailleurs ce qui les dérangent : on ne les "écoutent" plus, on ne les "respectent" plus assez, n'empêchent qu'ils représentent encore une sacrée force surtout à Paris (car la plupart du temps, ce genre d'élite hautaine et dédaigneuse n'existe plus que sur Paris et dans des lieux très circonscrits : ce sont souvent des producteurs "culturels" travaillant dans des revues jazz ou classiques, habitués d'opéras d'avant-gardes ou "gourmets" de certains répertoires peu connus du grand public, haut-dirigeants ayant un très bon capital culturel, cadres supérieurs ou moyens et bien souvent aussi quelques professeurs d'université, maîtres de conférences, etc... sans parler de certains médecins... bref, en général, le marquage de classe est on ne peut plus évident, bien sur on trouve sans doute quelques exceptions - j'ai connu plusieurs "légitimistes" d'origine ouvrière ou modeste, mais elles restent rarissimes et confirment amplement la règle)

Prokofiev ne considérait pas la musique pour le cinéma comme un art mineur; vous en connaissez tous les preuves.
Sofia Gubaïdulina a vécu de musiques de films... par obligation il me semble. (Elle en dit néanmoins que cela lui a
permis de multiplier les expériences.)

Pour Alexandre Newski, Prokofief n'a pas livré une commande à un réalisateur: il a fait partie d'une équipe qui a pondu
un film.
C'est devenu rare me semble-t-il. Beaucoup de gens sont considérés comme des larbins dans le cinéma. Dont les
compositeurs.
Je n'ai pas assez de connaissances pour savoir s'il existe encore des exemples de vrai boulot d'équipe comme ce fut
le cas pour Eisenstein-Prokofiev-Moussinac; mais s'il y en a, ça m'étonnerait que les compositeurs concernés s'en
plaignent.

Au fait, Bach devait livrer une cantate tous les dimanches et jours fériés (ou quelque-chose comme ça) non?
Seulement les offices religieux remplaçaient le cinéma la télé les boites de nuit le foot le tennis la piscine le ski les
aires d'autoroutes les machines à sous les études de reconversion etc j'arrête chacun peut en ajouter.

perleon a écrit:

Prokofiev ne considérait pas la musique pour le cinéma comme un art mineur

tout à fait exact ! mais je décrivais surtout la situation française (ou allemande...) actuelle.

Je trouve que cette question de savoir si la musique cinématographique est bonne ou pas, est inutile, a mon gout.

Si Mozart avait connu le septième art, il aurait surment été ravi d'écrire pour lui !! Le septième art, c'est comme l'opéra, ou le ballet a leur époque.

entièrement d'accord avec toi zeugma, ce qui prouve bien l'absurdité de la "pose" des compositeurs savants français actuels, en quoi écrire pour un film (il existe encore des films extrêmement bons, y compris dans le domaine du documentaire) est-t'il avilissant, voire ignoble ?

Je vous recommande l'ouvrage de François Porcile en partie consacré à ce sujet, il en parle bien mieux que moi et explique pourquoi nous en sommes arrivés là :


sachant qu'il y a eu quelques BOs écrites par des compositeurs français d'avant-garde dans les années 60 et 70, j'en ai parlé ici :
http://chantsetheres.free.fr/article-1225801.html

Perso, je ne dénigre pas la musique de films ( ça reste de la musique quand même ) mais ce n'est pas ce que je cherche.

zeugma a écrit:

Je trouve que cette question de savoir si la musique cinématographique est bonne ou pas, est inutile, a mon gout.

Si Mozart avait connu le septième art, il aurait surment été ravi d'écrire pour lui !! Le septième art, c'est comme l'opéra, ou le ballet a leur époque.

Cà...difficile à dire: tu connais beaucoup de ballet de Mozart?...et si la musique n'est, ce que fait remarquer Perleon, qu'un faire valoir au cinéma..je suis pas sur que Mozart ai accepté de ne n'être qu'un subalterne apres le realisateur, le scenariste, les acteurs...

Le cas de Prokofiev est assez unique est on ne peut pas partir de là pour dire que c'est différent en Russie qu'ailleurs?
N'avons nous pas eu St Saens qui a composé les première musique de film en France?
Korngold a vécu de musique de film aux USA, est-ce vraiment par conviction et par choix?

Au même titre que lorsque l'on devait composer une messer ou un requiem ou un opéra, à toute époque.

D'ailleurs la musique des opéras au XVIIIème est encore très subalterne.

Ben moi je préfère quand la musique est l'expression d'un trop plein d'émotions...

http://fr.youtube.com/watch?v=Mlk4neUeylo

L'une des musiques les plus émotives d'Aaron Copland est "Our town", une musique de film.

Une des musiques les plus prenantes de Bernstein, c'est "On the Waterfront", encore un film.

La musique, qu'elle serve de support, ou qu'elle soit pour elle même, reste de la musique. Le cinema ne minimise en rien sa qualité.

zeugma a écrit:

Le cinema ne minimise en rien sa qualité.

Je ne suis pas d'accord. Les images servent la musique autant que la musique les images. Et parfois, l'un(e) sans l'autre ça n'a plus le même effet. Nombre de fois ou j'ai été déçu en achetant la B.O d'un film alors que j'avais adoré la musique dans le film. C'est un judicieux mélange qui, une fois séparé, perd toujours un peu de sa magie.

Comme certaines personnes n'aiment l'opéra, ou le ballet qu'en le voyant sur scène, et pas dans leur chaine-i-fi

Tout à fait

Pour les ballets, moi ce serait plutôt l'inverse, je préfère les écouter que les voir.

Je ne crois pas que ce soit plus difficile de vivre de sa musique aujourd'hui qu'avant. Il ne faut pas oublier que la plupart des compositeurs célèbres ne vivaient pas directement de ce qu'ils écrivaient mais des cours qu'ils donnaient ou d'autres activités (instrumentiste, critique, etc.).

Aujourd'hui, grâce à la MAO, le compositeur a la possibilité d'écouter directement ce qu'il compose. C'est quand même un avantage certain sur les anciens.

Ventre Saint-Gris !! Mais quand serez vous d'accord !!!

zeugma a écrit:

Ventre Saint-Gris !! Mais quand serez vous d'accord !!!

D'accord avec quoi? avec qui?

Hector Berlioz a écrit:

Je ne crois pas que ce soit plus difficile de vivre de sa musique aujourd'hui qu'avant. Il ne faut pas oublier que la plupart des compositeurs célèbres ne vivaient pas directement de ce qu'ils écrivaient mais des cours qu'ils donnaient ou d'autres activités (instrumentiste, critique, etc.)..

Pas faux

Citation :

Ventre Saint-Gris !! Mais quand serez vous d'accord !!!

Un forum c'est pas fait pour être d'accord mais pour débattre

Coco

zeugma a écrit:

D'ailleurs la musique des opéras au XVIIIème est encore très subalterne.

Je ne suis pas d'accord eh oui encre un

Coco a écrit:

Citation :

Ventre Saint-Gris !! Mais quand serez vous d'accord !!!

Un forum c'est pas fait pour être d'accord mais pour débattre

Coco

En effet!

Jean a écrit:

Le cas de Prokofiev est assez unique est on ne peut pas partir de là pour dire que c'est différent en Russie qu'ailleurs?
N'avons nous pas eu St Saens qui a composé les première musique de film en France?
Korngold a vécu de musique de film aux USA, est-ce vraiment par conviction et par choix?

Allons, que je mette mon petit grain de sel

En France, après Saint Saens et sa musique de film pour "L'Assassinat du Duc de Guise" en 1908, nous avons eu quantité de grands compositeurs qui, sans se renier, en ont composé : Arthur Honegger (Les Misérables, la Roue, Mermoz, Napoleon, Regain, etc), Jacques Ibert (le chapeau de paille d'Italie, SOS Foch...), Georges Auric (La Belle et la Bête, Orphée, le Bossu, la symphonie Pastorale, Moulin rouge et...la grande Vadrouille), Darius Milhaud, Jean Wiener...

Certains compositeurs comme Nino Rota sont davantage connus pour leurs musiques de film que pour leurs oeuvres "sérieuses", c'est d'ailleurs dommage.

Je suis persuadé que Cosma et Kosma ou Michel Legrand seraient capables d'écrire des symphonies, comme Nino Rota.

N'oublions pas non plus que Gilbert Bécaud a composé un opéra tout à fait estimable (l'opéra d'Aran). Sans compter Paul Mac Cartney et ses oratorios.