Les plus belles arias d'opéras?

Votre sélection?

Sans trop réfléchir ... je dirais "Casta diva", Norma de Bellini !

Il y a aussi un autre air que j'aime particulièrement, même s'il est beaucoup moins connu.

"Dio di Giuda", Nabucco de Verdi.

Pour le reste, je vais creuser ...

Un des airs qui me touche le plus, tout simple et très court (à peine une minute), mais tellement émouvant: l'air de Barberine qui ouvre le 4ème acte des Noces de Figaro.
Je ne suis pas très original mais c'est vraiment mon opéra préféré. On y trouve d'ailleurs plusieurs autres arias extraordinaires, notamment ceux de Cherubino et de la Comtesse .

Comme Marcus, je citerais surement Mozart ..mais là impossible de "classer" ! En tout cas Les Noces aussi avec Barberine, Chérubino , les deux arias bouleversants de la comtesse; après je citerais les deux arias de Fordiligi dans Cosi..
Dans un autre genre, et pas vraiment une aria..je pense à la scène du "sommeil" dans Atys de Lully

Comme ça, au premier abord et sans trop y réfléchir, je pense à l'air de Léonore dans Fidelio, à l'air de Donna Anna au deuxième acte de Don Giovanni, à celui d'Elvira, au Porgi Amor des Noces, aux deux de Cherubin...en somme surtout du Mozart. Et l'air du Génie dans l'Orfeo de Haydn...
Les "bel canto" et autres de Donizetti à Puccini me laissent plus de marbre (ce qui ne veut pas dire que je n'apprécie pas, mais par rapport à Mozart...

Pour moi, l'opéra c'est d'abord Mozart et ensuite les autres, C'est pourquoi j'ai pensé à lui en premier, même s'il y en a beaucoup d'autres que j'aime presque autant.

Si on remonte un peu dans le temps, il y a aussi plusieurs airs de Haendel que j'adore, notamment le "Lascia ch'io pianga", (c'est dans Rinaldo mais je n'ai encore jamais entendu l'opéra en entier). Et aussi l'air de Cléopatra dans le 2ème acte de Giulio Cesare (Se pieta di me non senti). J'ai découvert cet opéra récemment, quelle merveille !

Dans un autre genre, il y a aussi plusieurs arias sublimes dans les Passions de Bach (je sais, ce ne sont pas des opéras, encore que ça pourrait se discuter...). Je ne pense pas être le seul à être ému aux larmes par le sublime aria "Erbarme dich" de la Saint-Matthieu...

En recherchant dans mes CD des choeurs d'opéra, j'ai repensé une autre aria très belle : Nessum dorma dans Turandot de Puccini ... l'interprétation de Pavarotti est magnifique !

En relisant ce topic, je vois que j'avais déjà cité des arias de Haendel.
Mais après avoir vu Ariodante, j'aimerais rajouter l'extraordinaire "Scherza infida in grembo al drudo". Un aria d'une dizaine de minute chanté par Ariodante au début du 2ème acte, le sommet émotionnel de l'oeuvre !

A noter qu'on peut retrouver cet air sur le dernier disque de Magdalena Kozena (avec le Venice Baroque orchestra), CD sorti récemment et qui présente une sélection parmi les plus beaux airs de Haendel.

Donc plutôt baroque?

Euh, je ne sais pas si j'ai bien compris ta question, mais effectivement Haendel c'est plutôt baroque

Ben que tu préfères l'opéra baroque

Non, pas forcément. Pour l'opéra, je mets quand même Mozart au dessus de tous les autres.
J'adore la période baroque en général, mais l'opéra n'est a priori pas le genre qui me touche le plus.
D'ailleurs même chez Vivaldi ou Haendel, que j'adore, il faut reconnaître que sur un opéra de 3 heures, il y a des arias extraordinaires mais aussi quelques longueurs.
C'est pour ça qu'un disque comme celui de Kozena (ou d'autres du même genre), qui présente une sélection des plus beaux airs, me semble une approche intéressante.

Marcus a écrit:

C'est pour ça qu'un disque comme celui de Kozena (ou d'autres du même genre), qui présente une sélection des plus beaux airs, me semble une approche intéressante.

Je suis d'accord

Cette question m'embarrasse alors vous allez peut-être pouvoir m'aider à y voir plus clair.

Quand j'ai découvert que la musique me branchait (plus que tout) c'était à l'exception de l'opéra.
Je ne pouvais pas faire abstraction du texte.
Le premier opéra qui m'a fait changer d'avis est Wozzeck; mais avant d'apprécier ceux de Mozart il m'a encore fallu
Boris Godounov, L'Enfant et les Sortilèges, Barbe Bleue et Les Diables de Loudun.
Mais pour moi il n'y a pas d'arias dans ces opéras-là.

Je n'aime pas du tout les collections d'arias (même si j'adore Magdalena Kozena) parce-que ça me frustre de ne pas
entendre ce qui les amène et ce qui les suit.
Je me suis mis à Verdi, Puccini etc. uniquement pour Maria Callas.
A part les opéras modernes, je trouve une très belle relation entre les textes et la musique chez Monteverdi;
le Lamento D'Arianne, par exemple (par Helga Müller Molinari; un régal) ou la messagère par Cathy Berberian.

Dernièrement des musiciens m'ont fait découvrir (mais c'est un oratorio) Théodora de Haendel avec une mise en
scène d'une beauté rare. Ultra moderne il y en a peut-être que ça choque mais c'est une telle réussite qu'ils ont
bien tort. Je ne peux pas les citer de mémoire mais là, il y en a à la pelle des beaux arias!

P.S.: j'avais lu quelque-part l'expression d'une réticence pour le clavecin: dans le Lamento d'Ariane cité plus haut
il y a une "pause clavecin" magnifique.

Y voir plus clair?...A part constater que, bien qu'ayant la même passion de la musique , on a même dans ce domaine quelques fois des goûts communs et quelques fois fois divergents et très souvent des approches fort différentes, sans qu'il faille y voir une démarche erronée ou plus ou moins justes!
Je l'ai déjà expliqué sur un autre topic; ...pour l'opéra, que je n'aimais pas au départ, j'ai fait l'approche exactement inverse à la tienne!...J'ai aimé les voix et me fichait complètement des paroles...et souvent , découvrir les paroles ou l'histoire même qui se raconte...me gachait plutôt le plaisir de l'écoute!
La relation texte -musique est devenue essentielle avec comme toi des opéras contemporains ou debut du soecle style Pélléas, ou Ariane et Barbe Bleue...
C'est vrai, tous les livrets ne sont pas débiles (tu cites Monteverdi)..je rajouterais Mozart...mais pour ma part le fait de suivre le texte dans ses opéras ne m'apporte qu'un plus assez mince par rapport à l'écoute de cette musique sans comprendre le texte!

Pour Haendel et Théodora tu parles peut être du spectacle de Glyndebourn avec Helène Hunt et la mise en scène de Peter Sellars?
Une mise en scène "moderne" ne me "choque" absolument pas...mais elle m'a quand même gaché le plaisir de le regarder tellement la musique de Haendel et cette histoire de martyrs des premiers chrétiens transposée dans je ne sais plus trop quel milieu actuel ...(dictature?...mais avec une ambiance de prison américaine??) me parraissait décalée.

J'avais aussi vu des Mozart par Peter Sellars ..transposé dans un milieu contemporain avec ambiance de bar louche et prostituées... :@==

Oui, c'est bien ce qu'on m'a montré, mais je ne me souvenais pas des noms.
La mise en scène est tellement surréaliste que le décalage ne m'a pas gêné du tout; et il y a de ces voix! Plus les
expressions... bref j'ai été fasciné.

A un poil près nous avons le même âge; peut-être aurais-tu vu aussi (à l'Opéra Garnier) L'Enfant et les Sortilèges
suivi d'Oedipus Rex, dans une mise en scène de Lavelli?
Il doit y avoir 30 ans, mais c'est un souvenir inoubliable. La première partie entièrement blanche avec une tache
rouge et une noire, la seconde partie entièrement noire avec une tache rouge et une blanche. Aucune transposition,
Lavelli nous a plongé hors du temps.

ah les voix de Theodora c'est magnifique

Non je n'ai pas vu le Lavelli en question et là je pense que j'aurais surement adhérer...je trouve qu'il y a des livrets ou histoires qui peuvent etre hors du temps...mais d'autres;;faut vraiment trop tordre l'histoire et l'ambiance précise!

J'ai beaucoup apprécié Humming Chorus hier dans le film Heavenly Creatures(déjà culte)
-N°14- Choeur à bouches fermées extrait de Madame Butterfly de Puccini

perleon a écrit:

mais avant d'apprécier ceux de Mozart il m'a encore fallu
Boris Godounov, L'Enfant et les Sortilèges, Barbe Bleue et Les Diables de Loudun.
Mais pour moi il n'y a pas d'arias dans ces opéras-là.

Dans Boris Godounov il y a au moins 2 grands airs phénomènaux:
au 2e acte le grand air de Boris "J'ai le pouvoir suprême" et, à la fin, la mort de Boris, d'un réalisme impressionant lorsque les chanteurs sont de bons acteurs.
J'ai la version originale de Moussorgski dirigée Valeri Guerguiev (Валерий Абисалович Гергиев). Nettement la plus moderne, plus audacieuse, moins fanfare: la meilleure des quatre.

Mais dans les basses il y a aussi l'air de la calomnie

et combien d'autres !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Jean a écrit:

ah les voix de Theodora c'est magnifique

Non je n'ai pas vu le Lavelli en question et là je pense que j'aurais surement adhérer...je trouve qu'il y a des livrets ou histoires qui peuvent etre hors du temps...mais d'autres;;faut vraiment trop tordre l'histoire et l'ambiance précise!

Tout à fait d'accord. L'an dernier, j'ai assisté à Don Giovanni à Bastille, mis en scène par Michael Haneke... déjà, Mozart transpose au 18ème une histoire qui remonte au Siècle d'or espagnol... mais j'imagine que les mentalités n'ont pas évolué tant que cela entre les deux. En revanche, transposée au 20ème, l'histoire parait reposer sur un argument plus que ténu. On ne comprend pas en quoi la manie de séduction de Don Giovanni est tellement choquante et mérite la damnation. Sans parler de cette scène où, pour passer pour Don Giovanni, Leporello ne fait qu'endosser son veston. L'épouse, sans masque ni rien, est tout à fait abusée, et ne se doute pas une seconde que le valet est son mari A ce compte là, autant donner une version de concert, sans mise en scène. Au moins, on ne se pose pas la question de la crédibilité de l'histoire. En revanche, I Pagliacci, toujours à Bastille, était transposé dans les années cinquante. Cela ne m'a pas gêné.

Pour en revenir à la question initiale, je dirais aussi l'air de la Barberina (l'ho perduta, me meschina), Casta Diva (Norma), Un bel di (Madame Butterfly), "vissi d'arte" (Tosca), "deh ti piega" (La Fida Ninfa), "gelido in ogni vena" (Farnace) et tout plein d'arias de Vivaldi , Salomon-Song (L'opéra de 4 sous)... Il y en a trop, et en plus cela change, au gré de mes humeurs aussi.