Michel-Victor-Marius-Alphonse Petipa (né à Marseille le 11 mars 1818 et mort à Gurzuf en Crimée le 14 juillet 1910) est un danseur et chorégraphe français.
Fils du maître de ballet Jean-Antoine Petipa et de la comédienne métisse Victorine Grasseau, Marius fait ses premiers pas sur la scène du Théâtre de la Monnaie à l'âge de cinq ans, dans le ballet de Pierre Gardel Psyché et l'Amour. Quittant Bruxelles en 1835, il danse à Bordeaux, puis chorégraphie ses premières œuvres à Nantes, en 1838 et 1839. Après une tournée triomphale en Amérique du Nord, Marius Petipa revient à Bordeaux, puis il travaille à Madrid de 1843 à 1846. Engagé l'année suivante comme premier danseur au ballet impérial de Saint-Pétersbourg, il y devient maître de ballet en titre en 1869, jusqu'à sa retraite en 1904. Il enseigne également à l'école de danse, qu'il dirige de 1855 à 1887.
Bon danseur, il est cependant meilleur chorégraphe et signe une soixantaine de ballets, dont plusieurs feront date dans l'histoire de la danse. À côté de nombreuses reprises d'œuvres du répertoire (La Fille mal gardée, La Sylphide, Paquita, Coppélia ou Giselle), il crée des ballets qui vont entrer dans le répertoire classique des grandes institutions : La Belle au bois dormant (1890), Casse-Noisette (1892) ou Le Lac des cygnes (1895) avec Tchaïkovski, Le Corsaire (1858) et Faust (1867) avec Cesare Pugni, et surtout Don Quichotte (1869) et La Bayadère (1877) avec Léon Minkus.
Développant l'art de l'intrigue romantique, il conçoit des ballets en trois ou quatre actes, qui occupent une soirée entière et ne sont plus seulement des divertissements entre deux pièces de théâtre. Il alterne la pantomime et le grand ballet autour d'une distribution nombreuse, où le corps de ballet et les figurants mettent en valeur des solistes brillants. Il fixe le déroulement des « pas de deux » (adage, variations masculine et féminine, coda) et, s'il porte davantage d'attention à la prima ballerina, il oblige les deux partenaires à un travail conjoint très précis et empreint de virtuosité.
S'inspirant tantôt des anciens ballets d'action, tantôt de scènes à caractère traditionnel (italien, espagnol, polonais, russe, etc.), il aura su donner au ballet romantique toute son ampleur et sa vigueur, à tel point que son œuvre constitue encore aujourd'hui la base du répertoire des grandes compagnies classiques et que de nombreuses variations extraites de ses ballets sont toujours au programme des grands concours de danse.