Snoopy Admin
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| Sujet: Pascal Le Corre: "Aldo Ciccolini" 2007-06-05, 23:40 | |
| par Adrien De Vries Fameux (et légitime) retour du pianiste d'exception, Aldo Ciccolini. Pascal Le Corre, professeur de piano au Conservatoire de Paris, qui fut son élève, raconte l'homme et l'artiste à partir d'entretiens validés par le pianiste. Premier prix du Concours Long-Thibaud en 1949 (à 24 ans), Aldo Ciccolini a su imposer une personnalité à part, économe de ses effets, exceptionnelle par l'intensité émotionnelle de son jeu. L'artiste traverse le XX ème siècle conservant sa ligne esthétique, cristalline, indépendante. Dans Debussy, Satie, Liszt, son approche révèle une compréhension personnelle qui découle d'une "imprégnation totale" des oeuvres. Car le pianiste est un penseur, un méditatif dont les coulisses de la préparation nous sont en partie dévoilées. L'alchimie apparente qui opère entre l'interprète et les oeuvres, puis le public et l'interprète est l'aboutissement d'un travail de long haleine, d'un dévouement en quête du sens profond des oeuvres. L'homme de culture, qui a cotoyé Cocteau précise sa propre recherche dans laquelle le son n'est qu'un aspect d'une sensibilité remarquable, vive, affûtée, intransigeante, voire "impertinente". C'est moins le professeur, que le guide et le philosophe qui se précisent au fil des pages. D'origine sarde par sa mère, l'artiste raconte son besoin impérieux du piano, comme Yehudi Menuhin lorsqu'âgé de cinq ans, il demandait un vrai violon! Apprentissage au Conservatoire de Naples, premier concert public au San Carlo de Naples à 16 ans, l'installation en France, sa seconde patrie...Pascal Le Corre souligne la pensée d'un artiste complet qui a pensé la musique, les oeuvres abordées, la pédagogie qui permet de transmettre sa compréhension... la dernière actualité rend hommage à sa stature de pédagogue et d'interprète: Aldo Ciccolini vient d'être nommé (avril 2007) Président du jury des Concours Long-Thibaud de piano en 2007 et 2009. En plus des événements de sa carrière, les rencontres sont évoquées (Cocteau, Gide, Cluytens...), les réflexions sur le jeu (importance du traité pianistique d'Attilio Brugnoli de 1915, concept de "sensibilité tactile"...), l'interprétation, la musique en général, sa passion du chant et du théâtre. Construire une interprétation, c'est affirmer un regard personnel sur les êtres et les choses, c'est s'approprier pleinement la musique et comprendre les partitions en profondeur. De ce point de vue, Aldo Ciccolini est un maître. L'hommage que lui rend Pascal Le Corre est d'autant plus passionnant que leur relation humaine éclaire aussi ce texte riche en enseignements pour la musique et pour la vie. Magnifique. http://www.classiquenews.com |
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