Nombre de messages : 26950 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Ture Rangström (1884-1947) Mar 14 Avr 2009 - 13:42
Ture Rangström est un compositeur, chef d'orchestre et journaliste suédois, né le 30 novembre 1884 à Stockholm et mort le 11 mai 1947 dans la même ville
Après des études musicales à Stockholm avec Johan Lindegren, il se perfectionne à Berlin avec Hans Pfitzner et à Munich pour le chant. Il devient critique musical dans plusieurs journeaux de Stockholm.
Ses premières compositions concernent principalement la musique pour voix et piano. De 1922 à 1925, il est invité à diriger l'Orchestre symphonique de Göteborg. Il fonde la Société des compositeurs suédois en 1924, avant d'occuper un poste de conseiller musical pour l'Opéra royal de Stockholm de 1930 à 1936.
Il est l'oncle du romancier Lars Gyllensten.
Œuvres principales
Opéras
Kronbruden (L'épouse royale), d'après August Strindberg (1915) Medeltida (Mediéval) (composé en 1918 et créé en 1921) Gilgamesj, orchestration réalisée par John Fernström suite à la mort du compositeur (composé en 1943-44 et créé en 1952)
Œuvres orchestrales
Dityramb (1909), Ballade pour piano et orchestre (1909 rév 1937) Ett midsommarstycke (pièce d'une nuit d'été), poème symphonique (1910) En höstsång (chant automnal), poème symphonique (1910) Havet sjunger (chant de la mer), poème symphonique (1913) Intermezzo Dramatico, suite (1916) Divertimento elegiaco pour orchestre à cordes (1918)
Après ses premiers essais qui rencontrent le succès, Rangström se lance dans la composition de symphonies : Symphonie nº 1 en ut dièse mineur, dédiée à la mémoire de Strindberg (1914) Symphonie nº 2 en ré mineur "Mitt land" (Ma patrie) (1919) Symphonie nº 3 en ré bémol majeur "Sång under stjärnorna" (Chant sous les étoiles) (1929) Symphonie nº 4 "Invocatio" improvisations symphoniques pour orgue et orchestre (1936)
Deux mélodies pour clarinette et cordes (1919) Ett julpreludium, förspel till Advent (Prélude pastoral, prélude pour l'Avent) (1921) Petite suite de musique de Stockholm (1923) Deux mélodies folkloriques suédoises (1928) Drapa, ouverture (1928) Suite Vignettes lyriques (1928) Partita en si mineur pour violon et orchestre (1933) Vauxhall, suite miniature (1937) Suite "Weaver of Baghdad" (1939/44) Pâ nordisk strâng, prélude (1941) Värhymn (hymne au printemps) (1942) Festpreludium (1944)
Musique vocale
Sörmlandsidyller pour chœur (1926) Cantate pour le centenaire de Arthur Hazelius, pour récitant, soprano, baryton, choeur, orchestre et orgue (1933) Athalie, suite pour solistes, choeurs et orchestre (1937 Vid slutet av sangan om Tristan och Isolde, pour baryton, choeur de femmes et orchestre (1937) Suite lyrique "Den Utvalda" pour soprano et orchestre (1938) Häxorna (les sorcières) pour soprano et orchestre (1938) Sub umbra, pour chœur (1941) Upptakt, prélude pour chœur et orchestre
environ 300 lieds pour voix et piano, 60 avec orchestre. Rangström a écrit le texte de 24 d'entre eux. Des choeurs.
Musique de chambre
Varnatterna pour violon et piano (1904) Ver sacrum, pour violoncelle et piano (1907) Quatuor à cordes en sol mineur : Nocturne en hommage à E.T.A. Hoffmann (1909) Suite in modo antico pour violon et piano (1912) Suite n°2, in modo barocco (1922) 3 Danses miniatures pour 2 violons - Poeme et Arioso pour violon et piano - Capriccio amoroso in modo tzigane
Piano
Quatre Préludes, 1910-1913 Malar Legends, 1919 Nuages d'été, de 1916 à 1920 Improvisation, 1927 Sonatine, 1937 Fiddler Severe, Suite 1943
Eh bien, je vois Joachim que ce forum devient une encyclopédie vivante... A ma connaissance il n'existe pas d'enregistrement des opéras de Rangström, ce qui est fort dommage étant donné l'originalité de sa musique symphonique. La troisième symphonie (Chant sous les étoiles) est une de mes oeuvres préférées parmi celles du répertoire du nord, une partition magnifique, romantique et extatique dans la lignée de la 4ème d'Alfven en plus court et dans une orchestration opulente. Je pensais que Rangström était quasiment autodidacte, je me rends compte que ce n'est pas le cas en lisant la notice ci-dessus.
A travers un langage toujours tonal et compréhensible, que certains penseront un peu arriéré dans son siècle, les oeuvres de Rangström sont parfois traversées par des éclairs d'une modernité surprenante. Il y a ainsi dans sa première symphonie un motif mystérieux qui me rappelle toujours à la fois les Tropismes pour des amours imaginaires d'Ibert et la musique de film d'anticipation. Je pensais que les enregistrements chez Cpo de sa musique symphonique le rendrait rapidement populaire, mais comme Udo Klaami, il semble que son temps ne soit pas encore tout à fait venu.
Dorabella
Nombre de messages : 89 Age : 53 Date d'inscription : 19/08/2008
Eh bien, je vois Joachim que ce forum devient une encyclopédie vivante...
Merci pour vos éloges, comme ça ne n'ai pas l'impression de prêcher dans le désert...Content de te retrouver ici, Sud
Oui, j'aimerais bien que le forum devienne encyclopédique, avec d'une part une bio et d'autre part le catalogue des oeuvres, qu'on a souvent du mal à trouver. Pour une bonne part, les bio proviennent d'un copié-collé de Wikipedia qui dans ce domaine est ce qu'il y a de mieux sur la Toile. J'y ajoute souvent des renseignements de mon crû, et j'y corrige ce qui me semble douteux. Quand il n'y a rien sur Wiki, je me débrouille avec mes bouquins et autres renseignements glanés çà et là.
Mais revenons à Rangström
Parmi les symphonies, dont je viens de me procurer l'intégrale CPO, ma préférée est la deuxième. Forcément c'est la plus post romantique La première me semble plue ardue, j'aurai besoin sans doute d'autres écoutes. Les deux dernières me plaisent également, la quatrième est particulière avec son orgue intégré dans l'orchestre. La Suite Intermezzo drammatico n'est pas mal non plus.
J'ai vu sur Amazon qu'il y a un CD avec Haxörna, la Partita pour violon et orchestre, le divertimento elegiaco et Havet Sjunger. Tu connais ces oeuvres ?
non, je n'ai pas. Tout ce que je connais d'autre c'est de la musique de chambre (piano et violon) et un vaste cycle de mélodies avec orchestre (couplées avec Luonnotar de Sibélius entre autres). Et bonjour Dorabella, heureux aussi de te croiser même si je passe rarement. Je ne sais pas si Rangström te plaira, peut-être plutôt la 4ème symphonie?
joachim Admin
Nombre de messages : 26950 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Re: Ture Rangström (1884-1947) Mar 5 Mai 2009 - 15:53
sud273 a écrit:
Je ne sais pas si Rangström te plaira, peut-être plutôt la 4ème symphonie?
Je pense comme toi. La 4ème est je crois celle qui plairait le plus à Dorabella. Ensuite la 1ère.
joachim Admin
Nombre de messages : 26950 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Anders Johan Ture Rangström (30 novembre 1884 – 11 mai 1947) appartenait à une nouvelle génération de compositeurs suédois qui, dans la première décennie du 20ème siècle, ont introduit le modernisme dans leurs compositions. En plus de composer, Rangström était également critique musical et chef d’orchestre .
Rangström est né à Stockholm, fils de Johan 'John' Rangström (1859-1927) et de Charlotta, née Andersson (1856-1939). A la fin de son adolescence, il a commencé à écrire des chansons. Son professeur de musique lui a suggéré de « varier un peu plus les harmonies, de les rendre un peu plus sauvages ! » Il a suivi ce conseil et a rapidement gagné le surnom parmi ses collègues de « Sturm-und-Drangström » Il se rendit à Berlin où il étudia avec Hans Pfitzner pendant un certain temps en 1905-1906, et étudia également le chant avec le wagnérien Julius Hey, avec qui il se rendit plus tard à Munich pour poursuivre ses études. À cette époque, ses compositions étaient principalement pour voix et piano.
Jeune homme, Rangström est fasciné par August Strindberg, qu'il visite également à quelques reprises en 1909. Après la mort de Strindberg, il manifeste son admiration avec sa première symphonie, sous-titrée August Strindberg in memoriam (1914).
Entre 1907 et 1922, il enseigne le chant et de 1922 à 1925, il est chef principal de l’Orchestre symphonique de Göteborg, où il succède à son collègue et ami Stenhammar. Il a fondé la Société suédoise des compositeurs en 1924, et il a été employé pour promouvoir les œuvres de l’Opéra royal de Suède de 1931 à 1936. Après cela, il a travaillé en indépendant et a passé les étés sur l’île de Törnsholmen qui lui avait été donnée par le peuple suédois qui avait collecté l’argent pour célébrer son cinquantième anniversaire.
Rangström est mort à son domicile de Stockholm après une longue maladie causée par une maladie de la gorge; ses funérailles ont eu lieu à l 'église Maria Magdalena de Stockholm et il est enterré dans le cimetière de Gryt, municipalité de Valdemarsvik, comté d'Östergötland au sud-est de la Suède.
Il était le grand-père d’un dramaturge, également nommé Ture Rangström (né en 1944), directeur artistique de Strindbergs Intima Teater (depuis sa réouverture en 2003), et l’oncle de l’auteur Lars Gyllensten (fils de la sœur de Rangström, Ingrid).
Il était marié en 1908-1926 à Elisabeth 'Lisa', née Hollender (1882-1968) et avec elle avait une fille Villemo (1910-2007) et un fils Dag (1917-1989) qui est devenu le père du dramaturge Ture Rangström (né en 1944). Dans les années 1927–37, Rangström était marié à Omon, née Richter (1894–1984), qui a divorcé de son collègue et ancien ami Knut Håkanson pour l'épouser. Au cours de ses dernières années, Rangström a vécu avec Elsa Nodermann (1911–1996), qui était la fille du maître de chapelle de la cathédrale, Preben Nodermann. Ture Rangström a vécu et travaillé dans la ferme Rangström à Södermalm entre 1908 et jusqu'à sa mort en 1947.
Œuvres
Au début de sa carrière, Rangström a trouvé son ton intense, évocateur et dramatiquement dur. Il n'a pas mis l'accent sur l'apprentissage du contrepoint, la technique qui est la pierre angulaire du métier de compositeur classique, car il ne trouvait pas cette façon de composer compatible avec ce qu'il voulait exprimer. Cela a donné à son style une touche personnelle, mais peut-être aussi limité ses possibilités de variation. On peut donc reprocher à certaines de ses œuvres instrumentales d'être de qualité inégale, mais il est en même temps l'un des talents les plus distinctifs de la musique suédoise de tous les temps. Sa technique de composition individuelle repose, entre autres, sur de grands contrastes entre blocs puissants et discrets.
Beaucoup de ses premières œuvres ont pris la forme de poèmes symphoniques, y compris Dityramb (Dithyrambe) (1909), Ett midsommarstycke (Une pièce du milieu de l’été) et En höstsång (Une chanson d’automne). Suite au succès de ces poèmes, Rangström a commencé à travailler sur ses symphonies, au nombre de quatre. La première, produite en 1914, est dédié à la mémoire de Strindberg, la seconde, de 1919, s’intitule Mitt land (Mon pays); le troisième de 1929, Sång under stjärnorna (Chant sous les étoiles), et le quatrième de 1936, Invocatio, pour orchestre et orgue.
Il a composé trois opéras, intitulés Kronbruden (La Fiancée de la couronne), d’après une pièce de Strindberg, créée en 1915, Medeltida (Moyen Âge), publié en 1921, ainsi que Gilgamesh, basé sur l’épopée mésopotamienne Epic of Gilgamesh, écrite au cours des dernières années de sa vie. L’orchestration de Gilgamesj a été achevée par le compositeur John Fernström, et elle a été créée en novembre 1952 à l’Opéra royal de Suède avec Erik Saedén dans le rôle-titre et Herbert Sandberg à la direction. Rangström a également écrit près de 300 chansons et orchestré environ 60 d’entre elles, ainsi que des pièces pour piano et de la musique de chambre (dont le quatuor à cordes en sol mineur "Ein Nachtstück in ETA Hoffmanns Manier".
La deuxième symphonie du compositeur, chef d'orchestre et critique musical suédois Ture Rangström (1884-1947), qu'il a intitulée 'Mitt land' ('Mon pays'). Cette œuvre dépeint de manière vivante les légendes et les paysages scandinaves filtrés par la puissante imagination musicale de Rangström.