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  Discussions autour de la musique de film.

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laudec

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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2018-06-12, 20:14

Bien beaux extraits "Playing love" et "Midnight in Paris "  Discussions autour de la musique de film. - Page 12 185465 et puis encore Cole Porter qui s'ajoute pendant que j'écris Wink
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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2018-06-12, 22:28

Anouchka a écrit:
Icare, c'est absolument magnifique, très romantique.. Quel est l'acteur-pianiste ?

Tim Roth, excellent comédien. Tim Roth
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Anouchka

Anouchka

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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2018-06-12, 23:55

Merci Icare . Absolument, excellent et sensible comédien !
Moi j'ai vu partiellement des vidéos de ce très beau film :
Le Concours (titre original The Competition) est un film américain réalisé par Joel Oliansky, sorti en 1980. Le film met en vedette Richard Dreyfuss et Amy Irving.
J'aimerais bien voir ce film ! (un duel de pianos entre deux virtuoses, année 1900).
Un extrait :
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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2018-06-13, 18:34

Je pourrais citer plusieurs musiques de films de différents compositeurs dans lesquelles le piano a joué un rôle plus ou moins important. Pourtant, celle que j'ai choisie aujourd'hui n'est pas véritablement de celles-ci car on ne peut pas dire que le piano y est prépondérant comme il peut l'être, par exemple, dans La Firme de Dave Grusin ou encore Les Milles d'Alexandre Desplat. D'ailleurs l'une de ces deux B.O. fera très probablement partie de mon cycle; "Bal du piano". Dans la B.O. que j'ai choisie, le piano m'a marqué dès la découverte du film d'Yves Boisset, Espion lève-toi pour une raison qui m'est encore assez mystérieuse dans la mesure où le piano n'est pas l'instrument qui est le plus exploré, le plus mis en avant. Il y a notamment la clarinette qui ouvre la "Marche en la" (le thème principal) et il y a surtout le bugle du formidable Oscar Valdambrini qui apporte à cette musique d'Ennio Morricone l'une de ses principales couleurs, pour ne pas dire la plus significative de son ambiance mélancolique et urbaine. Cependant, c'est le piano que je vais retenir prioritairement, qui va s'incruster dans ma mémoire jusqu'au moment où je redécouvrirai cette musique de film hors de son contexte, c'est-à-dire sur disque...Ha, ce piano qui reprend si simplement le thème principal sur lequel vient se glisser un délicat basson...Irrésistible.

https://www.youtube.com/watch?v=04alUUjEwoU
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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2018-07-05, 22:48

Un sifflé humain, une belle mélodie sifflée au milieu du vent, le sifflé et le vent, une image se crée dans ma tête, un inconnu qui siffle au milieu du vent. C'est une "image" sonore, une association qui n'a jamais quitté ma mémoire. Elle appartient à la superbe musique que Maurice Jarre composa pour le film de Buzz Kulik, Pancho Villa/Villa Rides! (1968) qui réunit à l'affiche Yul Brunner, Robert Mitchum et Charles Bronson. Je ne suis pas certain d'avoir vu le film, probablement en partie mais jamais en entier. Cependant, cette courte scène musicale & bruitiste entre le siffleur et le vent m'est restée comme une introduction idéale, une introduction musico-filmique idéale. Comme souvent, chez Maurice Jarre, la musique est enlevée, d'un lyrisme qui va de l'avant. Ici, elle a des allures de cucaracha d'autant plus qu'elle y fait référence par de délicieuses citations. Dans la seconde partie, un somptueux jeu de percussions conduit à une reprise exaltée du thème principal, ce même thème principal autour duquel s'articule l'essentiel de la B.O. J'en aime le caractère entraînant et festif. Depuis le début de ce nouveau cycle, "Des plaisirs très anciens", j'ai surtout écouté des musiques plutôt optimistes, positives. J'ignore si ça va durer, si cette humeur-là va m'accompagner sur tous ces "plaisirs" d'un autre temps. Very Happy

Synopsis du film:

À la frontière américano-mexicaine, un avion en mauvais état se pose dans un champ. Lee Arnold, le pilote de l'avion, remet les armes au capitaine Pancho Ramirez, chef des insurgés Colorados contre le président mexicain Madero. En guise de remerciement, Ramirez lui offre une ceinture pleine d'or. Se rendant chez un forgeron pour y passer la nuit, Arnold fait la connaissance de Fina dont il s'éprend. Le lendemain, le village est attaqué par les troupes de Ramirez, saccageant, tuant et violant. À proximité, Pancho Villa, qui a été témoin de la scène, envoie ses hommes attaquer les troupes de Ramirez et les fait prisonniers. Mais, peu après, Fierro, son lieutenant, les abat. Horrifié par une telle barbarie, Arnold propose un marché à Villa. Petit à petit, une amitié se crée entre les deux hommes...

Pour en savoir plus sur l'histoire de la cucaracha

Le fameux thème du siffleur dans le vent qui marqua mon imaginaire:

https://www.youtube.com/watch?v=uhwr2nnYy40
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Anouchka

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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2018-07-05, 23:27

Merci Icare, cela m'intéressera beaucoup demain d'aller mieux lire et écouter tes messages.
A propos de films, nous venons de regarder "Wonderwheel", le dernier film de Woody Allen. C'est excellent avec une Kate Winslet très inspirée dans un rôle de "tragédie grecque" (genre c'est "Phèdre"..).. C'est très noir, sordide..., dans un pathétique décor de Long Island devenue la poubelle des plages de New York..., un décor de fête foraine qui déflore la plage, bref... Triste.
Années 50, alors des chansons de ces années-là, les crooners etc.. Mon mari aime, moi pas trop. C'est le vrai jazz que j'aime en fait, et cela, ça n'en est pas. Mais lui, toutes ces chansons (toutes en anglais évidemment), cela lui rappelle son enfance et les tubes qu'écoutaient ses parents... Wink
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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2018-07-06, 07:42


Ha, nostalgie quand tu nous tiens...
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Anouchka

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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2018-07-06, 23:28

Pour mon mari, c'est bien ça.. Very Happy
La mienne musicale (nostalgie) n'est dans rien de spécial, puisque "nourrie aux classiques" au biberon , et ma jeunesse dans la pop-rock-folk à côté des chorales... ! Vive Bruce Springsteen et Joe Cocker... (entre autres..)..
Je rectifie une erreur du message d'hier : C'est "Coney Island" -du film de Woody Allen- , qui est devenue une sorte de plage-poubelle de New York (depuis environ 60 ans et ça s'est hélas aggravé). Alors que Long Island est différente, plus "cool".
Très bonne critique de Télérama de ce film de Woody Allen. (AlloCiné un peu plus modéré).
J'aimerais bien un futur film qui nous déchire côté musique, soeur Anne ne voit rien venir... Le prochain Tarentino a démarré son tournage (avec Leonardo Dicaprio et Brad Pitt).. mais "silence radio" côté Morricone, or not Morricone, that's the question ! Wink
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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2018-07-06, 23:52

Pourquoi y a-t-il comme ça des thèmes musicaux qui me traversent, me transpercent plus que d'autres? Je n'oblige évidemment personne d'y répondre, si toutefois il était réellement possible de répondre à une telle question. Mais peut-être que cette question je ne la pose qu'à moi-même. Je me la suis posée pendant que j'écoutais le célèbre thème principal du film de Giulian Montaldo, Gott mit uns/A l'aube du 5ème Jour composé par Ennio Morricone. Pourquoi me traverse-t-il? Pourquoi me transperce-t-il? Pourquoi m'évoque-t-il quelque-chose de plus fort que la musique elle-même et pourquoi avait-il déjà ce magnifique pouvoir sur moi avant même de connaître ce film et l'histoire poignante qu'il relate avec Franco Nero parmi les rôles principaux? Ce n'est pas parce que j'ai été baigné dedans enfant, mes parents n'écoutaient pas de musique, en tout cas pas du tout de ce genre-là. Ce n'est même pas parce que cette musique se rattache à un événement particulier qui aurait marqué ma vie. C'est juste une poignée de notes qui s'égrène au rythme lent d'une mélancolie emprunte de solennité et me fige dans une émotion indescriptible. Le reste de la partition est nettement plus atonal et atmosphérique. On y notera un thème martial avec scansions et une trompette solo devenue un peu folle et surtout, de manière plus répandue, des morceaux plus statiques et obsessionnels au travers desquels les percussions jouent un rôle très important. Au jeu aléatoire parfois, elles peuvent émettre des sonorités intéressantes et inhabituelles. Certains de ces "effets sonores" me font penser à des tôles que l'on secoue, d'autres à des crépitements de mitraillettes, d'autres encore au souffle du vent, la plus minimaliste de toutes me faisant penser au temps qui s'écoule et apportant à l'ensemble un accent fataliste. Ennio Morricone a toujours aimé expérimenter, ce qui était aussi une façon d'ajouter du piment à ce qu'il créait et il y a de ce côté-là quelques passages intéressants et captivants dans l'angoisse qu'ils communiquent. Il m'arrive même d'imaginer le jeu du ou des percussionnistes, de les imaginer jouer cette musique étrange et sans concession devant moi. Le film m'a beaucoup intéressé. L'intrigue révèle un fait réel qui s'est produit durant la seconde guerre mondiale.

<<Mai 1945, la débâcle hitlerienne. Un camp est récupéré par les Canadiens pour y héberger les prisonniers allemands. Deux civils allemands, Bruno Grauber et Reiner Schultz, qui sont en fait des déserteurs, ont réussi à se faire engager par le sous-officier canadien. Regroupés autour du sévère colonel von Bleicher, les détenus allemands exigent du capitaine canadien le droit d'exécuter les deux déserteurs. Sous la pression de son supérieur, le général Snow, le sous-officier Miller laisse choir les deux déserteurs. Cinq jours après la proclamation de la fin du conflit, les deux hommes sont fusillés à l'aube par les captifs allemands, à qui les Canadiens ont prêté armes et munitions...>>

https://www.youtube.com/watch?v=qHtPNigJvTU
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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2018-07-22, 19:55

Un cycle s'achève et un autre commence. Ainsi va la vie: la musique est l'essence sprituelle qui permet mon envol, mon évasion. Ce nouveau cycle qui démarre s'intitule "Les Lettres et les Mots". Il n'y sera pas uniquement question que de musique de film mais c'est très certainement le genre qui y sera le mieux récompensé. Beaucoup de nostalgie, de mélancolie et de tendresse traverseront ce cycle. Ca a d'ailleurs très bien commencé avec la partition du dernier film de Giuseppe Tornatore, La Corrispondenza/La Correspondance composée par Ennio Morricone entre fin 2015 et début 2016, sa dernière partition connue et éditée pour le cinéma. C'est ainsi que le compositeur retrouva Jeremy Irons après Mission de Roland Joffé et Lolita d'Adrian Lyne pour une partition intimiste, nostalgique, presque "schubertienne" sans ses parties pour piano seul, et dans laquelle un rock électrique et planant semble parfois s'inviter. Le second titre que j'ai réécouté est une autre musique de film, cette fois, composée par Franco Piersanti pour Mots d'Amour de Mimmo Calopresti (1998). L'histoire se résume à une jeune femme, Angela, trente ans, fille d'une famille bourgeoise vivant seul et rêvant d'un homme idéal. Elle consulte son psy, s'accroche à ses lubies. Elle croit aux signes, aux chiffres et au hasard. Un jour, elle croise Marco, professeur de musique, et là tout concorde...La musique de Piersanti, sur 24 minutes environ, exprime la fragilité de cette jeune femme, accompagne avec beaucoup de retenue et de beauté le rêve merveilleux d'un prince charmant qui va se concrétiser...du moins dans son esprit...Piano d'une grande délicatesse, peut-être Gilda Buttà, un violon d'une tendresse saisissante, saisissante dans sa solitude, probablement Lisa Green, Franco Piersanti, fin musicien et bon mélodiste, illustre les différents désirs d'Angela et la pureté du sentiment amoureux qui grandit en elle sous sa forme la plus introvertie. En complément de la bande originale, se glissent quelques morceaux classiques: Suite n°1 - Menuet de J.S. Bach et Opera 25 N.3 de Paul Hindemith pour violoncelle seul, les deux oeuvres interprétées par Aldo D'Amico et Suite n°1 en sol majeur - Prélude de J.S. Bach pour violon seul et interprétée par Lisa Green. La pièce de violoncelle, virtuose et âpre à la fois, de Paul Hindemith m'a un peu ennuyé. En plus, plantée en plein milieu du disque, elle brise la belle homogénéité de la musique de Franco Piersanti. Parfois ça ne me dérange pas, parfois si...

https://www.youtube.com/watch?v=uOXUizS455M
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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2018-07-23, 10:10

The inner life of Martin Frost/ La vie intérieurs de Martin Frost (2007) est un film de Paul Auster qui a été mis en musique par Laurent Petitgand, un compositeur français pas très connu du grand public. Dès le générique d'ouverture je suis séduit par le caractère enlevé et le récit fluide du thème principal. Celui-ci est de séduction immédiate et l'apparente simplicité du morceau en est finalement son principal atout. Pourtant, aucune usure dans l'intérêt que je lui porte ne se fait sentir, mon bonheur à l'écoute reste intact. Il en est de même avec le thème principal composé par Jean-Philippe Goude pour le film Tiré à Part (1997) de Bernard Rapp, B.O. que j'ai réécoutée juste après, une fraîcheur qui ne faiblit pas, lui aussi de séduction immédiate. Le thème de Goude est d'une grande beauté avec son hautbois solo, suspendu et solennel, plus beau encore que celui de Petitgand. Essentiellement pour piano, cordes, harpe, guitare et saxophone alto, plutôt mélodique et intimiste, la musique de La vie intérieure de Martin Frost dégage une forme de romantisme troublé ou embrumé. Puis-je ajouter qu'elle est sentimentale? Oui, elle est pleinement sentimentale et délicatement émotionnelle; c'est une musique des sentiments, une musique qui guide les gestes amoureux, souligne les moments d'errance, donne une intensité au mystère, à l'amour, au désir, au rêve, plus fouillée à mon sens que la partition de Tiré à Part, d'une durée de 26 minutes, qui s'articule surtout autour du thème de hautbois même si elle offre quelques judicieuses déclinaisons ou variantes ainsi qu'une charmante Valse du Goncourt qui pourrait donner l'illusion de provenir du répertoire classique. Je ne tiens pas à tout prix à faire un parallèle ni un jugement de valeur entre ces deux B.O. qui ont chacune leurs qualités propres, celle de Petitgand étant particulièrement élaborée et touchant un point culminant, onirique à souhait, avec "Dream" - Plage 11. Si je les ai réunies au sein d'une même écoute c'est en raison de mon nouveau cycle "Les Lettres et les Mots":

<<Martin Frost, auteur à succès, vient de publier un livre quand il décide de se retirer quelques temps dans une maison de campagne. En se réveillant le premier jour, Frost, surpris, découvre une femme allongée à ses côtés. Qui est cette femme mystérieuse qui connaît si bien sa vie et son oeuvre ? Fasciné par sa beauté et son intelligence, Martin se passionne pour elle et pense avoir rencontré sa muse...>>

Les lettres et les mots y ont donc une place de choix et seront sans aucun doute plus mortels dans Tiré à Part de Bernard Rapp avec son thème principal entêtant et d'une beauté...morbide...?

<<L'histoire d'un crime dont l'arme est un roman. Edward et Nicolas sont amis depuis trente ans. L'un est anglais, éditeur de grand renom. L'autre est français, auteur de romans à succès. Mais un jour Nicolas apporte un manuscrit à Edward et le presse de le lire car celui-ci est ''différent'' dit-il ''Il est personnel''. Dès les premières pages, Edward découvre un roman émouvant, profond, un nouveau style, mais pourtant au fil des pages c'est un sentiment d'horreur qui l'envahit... Ce manuscrit qu'il tient entre ses mains n'est autre que l'histoire d'un crime commis trente ans auparavant, un terrible secret qui hante Edward depuis ce temps, car il en fut, involontairement, l'un des acteurs. Et dans ce manuscrit, le coupable se désigne malgré lui : c'est Nicolas Fabry, cet ami si proche. Conscient que ce livre va procurer à son ami gloire et fortune, Edward entrevoit la possibilité d'utiliser l'énorme potentiel de ce livre pour façonner sa vengeance. Sans violence apparente, le respectable Sir Edward Lamb va monter petit à petit la plus extraordinaire et implacable des machinations...>>

Je n'ai vu aucun de ces deux films mais celui qui m'attire le plus par son argument est le film de Bernard Rapp.

https://www.youtube.com/watch?v=zCAkX-c50YQ


Je n'ai trouvé aucun extrait de la partition du film de Paul Auster si ce n'est une bande annonce dans laquelle on entend une bribe du thème principal de Petitgand et que j'avais déjà édité sur son topic, ici
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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2018-07-23, 19:40

C'est toujours avec le même enthousiasme que je plonge dans la musique de film italienne même si mon goût pour ce genre n'a évidemment pas de frontière. Idem pour le cinéma lui-même. Mais, en ce moment, c'est vrai que j'ai été très "italien" dans mes choix et aspirations. J'ai ainsi réécouté la truculente partition du dernier film d'Elio Petri, Buone Notizie/Bonnes Nouvelles (1979) mis en musique par Ennio Morricone, une des plus formidables collaborations entre un cinéaste et un compositeur. La musique révèle une satire, on peut même parler d'une comédie grotesque dont les personnages jouent la libération sexuelle alors que la société, violente et archi-médiatisée, les inhibent jusqu'à les rendre fous. Les mots ne veulent plus rien dire. Seule la mort a raison de l'absurde. La présence d'Angela Molina et les attentats à répétition rappellent irrémédiablement Cet obscur objet du désir, le dernier film de Luis Buñuel. Morricone y emploie le basson, le clavecin, le piano, l'accordéon, le banjo, la petite percussion et la trompette bouchée et non bouchée dont Oscar Valdambrini en est probablement l'interprète. Le thème principal a un parfum des Années Folles mais dans une construction ironique frisant le grotesque. Le thème est judicieux car il possède en même temps un aspect mystérieux qui ressortira davantage dans une reprise plus lente et plus sobre. Peut-on parler d'un duel plutôt que d'un duo entre le piano et la trompette bouchée dans "Sindrome da improvvisazione". L'agitation du piano électrise le jeu moins haché de la trompette. Le thème qui m'intrigue le plus, bien qu'il reste dans l'esprit global de la B.O., s'intitule "Tre variazioni su un tema di Franz Schubert", seulement impossible pour moi de savoir à quelle oeuvre précisément de Schubert ces trois variations font référence. Ce n'est pas précisé. Maintenant, le thème a peut-être été tellement transformé que je ne l'ai pas reconnu.

Un extrait du thème principal:

https://www.youtube.com/watch?v=Lgudr4Y3fYU

La deuxième B.O. que j'ai réécoutée est très différente même si elle semble bénéficier d'une même verve expressive et d'un même sens de la fantaisie, c'est dans un registre plus épique. Elle a été composée par le compositeur italien Paolo Buonvino pour le film de Paolo Virzi, Io e Napoleone (2007). Elle caractérise bien le style très "bonhomme" et dynamique de Buonvino. Dans le morceau "Emilia" peut-on y surprendre un élan très verdiesque, quelque-chose qui, bien que purement instrumental, éveille en soi l'envie de chanter des mots d'amour et d'espoir. Sur trois temps, le chant sans parole prendra par le piano une dimension mélancolique dans "Io dormo qui!". Mais de quoi parle donc Io e Napoleone: 18 mai 1814: Napoléon Bonaparte, après la défaite de Leipzig , est envoyé en exil à l' île d'Elbe. Pour réorganiser la bibliothèque et écrire ses réflexions, il choisit le jeune professeur Martino Papucci, récemment licencié, qui, ironiquement, est un fervent anti-français avec le rêve interdit d'assassiner l'empereur. Je n'ai pas vu ce film mais d'après ce que j'ai plus ou moins compris dans ma traduction de l'italien, Papucci va être tiraillé entre haine et fascination du personnage. Point qui m'intrigue; dans la partition de Paolo Buonvino qui s'articule surtout autour de son excellent thème principal, je ressentirais davantage la fascination que la haine, mais comme elle manie très bien l'ironie à sa manière, il se pourrait qu'elle ait une filiation discrète avec le rêve interdit.


Dernière édition par Icare le 2018-07-24, 21:08, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2018-07-24, 18:40


Adaptation est un film américain de Spike Jonze sorti en 2003. Écrit par Charlie Kaufman, il réunit Nicolas Cage, Meryl Streep et Chris Cooper. Adaptation, comme son titre l'indique, traite de l'adaptation cinématographique d'une œuvre littéraire et des atermoiements du scénariste qui y est employé, sombrant dans une crise existentielle. Le principe narratif du film repose sur les deux figures de style que sont la mise en abyme et l'allégorie. Puis, c'est aussi un film sur le cinéma.

Le thème du film:

Charlie Kaufman, heureux scénariste de Dans la peau de John Malkovich et fort de ce succès, vient de se voir confier l'adaptation du livre Le Voleur d'orchidées. Le roman est signé de la journaliste Susan Orlean et inspiré de son enquête sur un collectionneur et chasseur d'orchidées rares. Séduit par l'idée de tirer du livre un scénario original, Charlie Kaufman se met au travail mais confronté à la page blanche, il finit bientôt par se perdre dans la meilleure façon d'adapter l'histoire.

Un film commence aussi par de l'écriture, des lettres et des mots...Mais ce sont aussi des notes de musique qui furent confiées à un véritable artisan de la Bande originale, très à l'aise dans les petites et moyennes formations instrumentales et auteur de combinaisons sonores atypiques ainsi que de thèmes mélodiques d'une irrésistible mélancolie. L'heureux artisan se nomme Carter Burwell. c'est déjà lui qui avait écrit la très judicieuse partition de Dans la peau de John Malkovich et de bien d'autres films dans des genres très divers mais toujours avec une patte sonore qui permet de l'identifier très rapidement. Attention! Ne pas en déduire pour autant qu'il fait toujours la même chose car ce serait aller bien vite en besogne, au contraire, il sait apporter à chaque film sa propre sonorité, son propre récit musical, son propre rythme. Adaptation de Spike Jonze n'échappe pas à cette règle, à cette exigence de lui confier un timbre, une couleur, qui lui est propre même si on y trouve tous les ingrédients qui constituent son style. La musique a ça de magique lorsqu'elle est l'oeuvre d'un compositeur talentueux: donner l'illusion d'un continuel renouveau à partir d'un même matériel. C'est ainsi qu'il nous régale avec ses thèmes entêtants d'une simplicité trompeuse, ses combinaisons instrumentales qui font souvent mouche: il réunit à cet effet onze violons, quatre altos, trois violoncelles, une contrebasse, une basse électrique, celle de John Patitucci qui avait aussi collaboré sur la B.O. que Dave Grusin composa pour le film de Sydney Pollack, Random Hearts, une harpe, le cor anglais de Shelly Woodworth qui illumine de sa voix céleste quelques plages, un piano, un célesta, des percussions, l'un des deux percussionnistes n'étant autre que Gordon Gottlied, des guitares, synthés & samplers réalisés par le compositeur lui-même. Les sonorités extirpées de cet ensemble sont originales et hypnotiques, au service d'une musique intimiste et pertinente qui semble fouiller les tréfonds de l'âme humaine.

https://www.youtube.com/watch?v=5FrPQ61Jc0o
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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2018-07-27, 20:06


J'avais une furieuse envie de légèreté et de fantaisie, le besoin imminent d'une musique légère, insouciante, joyeuse mais qui peut avoir sa petite dose de mélancolie ci et là, un remède pour m'évader temporairement de ce monde de brutes et de cette politique crasse qui nous entoure. J'ai opté pour deux B.O. que je n'écoute pas souvent: Jamais le dimanche de Manis Hadjidakis pour un film homonyme de Jules Dassin réalisé dans les années 60, avec Melina Mercouri dans les rôles principaux et interprète du très célèbre thème principal, puis, dans un tout autre style tout aussi enlevé, So Fine d'Ennio Morricone pour un film homonyme d'Andrew Bergman avec Ryan O'Neal en tête d'affiche. Dans la musique du compositeur grec c'est surtout le bouzouki qui est à l'honneur. Dans celle de l'Italien c'est surtout le clavecin qui pétille au sein d'un petit orchestre bien sympathique. Au départ, je trouvais que la bande originale de Jamais le dimanche lorgnait un peu trop du côté du folklore grec et du rebétiko (forme de musique populaire grecque apparue dans les années 20). C'est sans aucun doute la partition la plus célèbre de Manos Hadjidakis. Mais, dans une écoute plus attentive, il y a un emploi du bouzouki qui m'a paru assez malicieux, des pointes de mélancolie qu'un accordéon, ci et là, a su me transmettre, un piano bastringue un peu insolite. So Fine a obtenu mon adhésion lors d'une édition plus complète qui lui apporta des couleurs manquantes et essentielles. C'est une des musiques les moins connues du compositeur et si on est guère loin malgré tout d'un travail purement alimentaire, le musicien n'en demeure pas moins habile et porteur d'une dérision qui fait mouche et d'une bonne humeur communicative, le tout dans des orchestrations soignées. So Fine/Jamais le Dimanche, deux B.O. pétillantes qui m'ont mis du baume au coeur: j'en avais tellement besoin. Dans So Fine il y a un morceau avec basson solo qui peut comme ça sembler d'une simplicité renversante. Il intervient à deux reprises. Il me procure un bonheur indicible, une joie qu'il m'est impossible d'expliquer avec des mots: ça se situe entre le thème mélodique et le timbre nonchalant du basson.

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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2018-10-23, 19:50

Dans mon nouveau cycle "Rétrospective 2013", je réécoute toutes les musiques et compositeurs que j'ai découverts durant cette année-là. Duel au Texas, la première musique de western d'Ennio Morricone, fut de celles-ci. Depuis longtemps, je me demandais à quoi pouvait bien ressembler cette partition qui n'avait pas enthousiasmé Sergio Leone et qui avait été la première approche du compositeur sur un genre qui allait le rendre célèbre dans le monde entier. Il faut dire que dans cette période d'avant Leone le western italien était surtout un ersatz du western américain et que les musiques qui les accompagnaient penchaient dans la même direction stylistique avec une chanson-titre interprétée en anglais, ici par Peter Tevis. La personnalité musicale se dessine cependant dans les thèmes d'action et de suspens qui sont plutôt réussis et efficaces, la piste 13 est très stimulante et on pressent le musicien doué qu'il va devenir et est déjà dans une "impersonnalité" toute relative. S'y révèle aussi un sens de la mélodie et de la tension dramatique qui s'émancipera tout au long de sa carrière, un des points culminants étant sa collaboration avec Sergio Leone.  Le film ne dispose pas d'une grande réputation, si ce n'est un petit western pas trop mal ficelé et nerveux, basé sur une sempiternelle histoire de vengeance, réalisé par Riccardo Blasco (1963).

https://www.youtube.com/watch?v=BsHzMlFb2lA
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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2019-06-02, 17:57

Je ne parlerai jamais assez de mon intérêt toujours renouvelé pour la musique de film. Est-ce qu'il provient de mon amour pour le cinéma ou parce que la musique me passionne depuis toujours...toutes les musiques, de sa forme la plus populaire à la plus élitiste? Ce que je peux dire, c'est que ma passion pour la musique fut constante. Elle occupa constamment une place de choix dans ma vie, au point de ne pouvoir envisager une seule journée sans en avoir écouté. Inconcevable! Je n'ai jamais pu concevoir une seule journée de ma vie sans écouter au moins une oeuvre musicale. Avec le cinéma ce fut différent. Je fus très cinéphile durant ma jeunesse, pouvant voir, entre le grand et petit écrans, plusieurs films dans une même semaine. Puis, avec mon mariage et ma vie familiale, la musique est restée alors que le cinéma s'est plus ou moins brusquement éclipsé de mon quotidien, au point de ne plus voir aucun film, si ce n'est quelques grosses productions hollywoodiennes, genre "Star Wars" et ses séquelles, "Spiderman", "Batman" ou encore quelques "Harry Potter", plus pour accompagner mes enfants que par plaisir personnel. C'est là un cinéma qui m'est divertissant mais qui, à aucun moment, ne me fait vibrer, ne m'émeut. Ils le savent et maintenant qu'ils sont grands, ils n'ont plus besoin de moi pour les accompagner, sauf exception: un film qui nous intéresserait tous...Depuis l'origine de mon cycle "Les films d'Icare", j'ai décidé de me constituer une collection prioritairement (mais pas uniquement) composée de films qui m'avaient beaucoup marqué et que j'avais très envie de revoir. Le cinéma pénétra à nouveau mon quotidien. Lorsque j'adore un film, je peux le revoir plusieurs fois sans jamais m'en lasser. Par exemple, j'ai bien vu Garde à vue de Claude Miller une dizaine de fois et je pourrais le revoir aujourd'hui avec le même enthousiasme! Si actuellement je ne parle pas de symphonies, de concertos, d'oeuvres religieuses ou de musique de chambre, c'est parce que j'ai concocté deux cycles consacrés à la B.O. française. Aujourd'hui, par exemple, j'ai connu une jolie émotion avec Le Patient Anglais de Gabriel Yared. Il y avait tellement longtemps que je n'avais pas réécouté cette musique d'une grande finesse, sous l'influence directe des Variations Goldberg de J. S. Bach mais enveloppé d'une chair romantique qui lui apporte une dimension toute cinématographique. Je fus si envoûté par le doux romantisme de la musique de Yared que lorsqu'elle se résuma trop au piano des "Variations Goldberg" d'un Bach que je vénère tant habituellement, je décrochai. Je ne voulais que la partie la plus romantique, même si l'ombre du maître de Leipzig hante chaque morceau. Dans un genre très différent, j'étais heureux de retrouver l'atmosphère quelque-peu sombre et percussif de Hors-la-loi d'Armand Amar. C'était notamment l'occasion de retrouver la superbe trompette d'Ibrahim Maalouf sur le thème qui conclut l'album; "La mort d'Abdelkader". Il y a aussi un son de vielle et de charango qui apporte à cette B.O. une certaine couleur. Je n'ai vu aucun de ces deux films, ni celui d'Anthony Minghella, film qui a pourtant rencontré un grand succès, ni celui de Rachid Bouchared. D'autres compositeurs ont évidemment égayé ces cycles, Maurice Jarre, Antoine Duhamel, Bruno Coulais, Nicolas Erréra, Jean-Claude Petit, Alexandre Desplat, Claude Bolling, Jean-Louis Négro, Pierre Jansen, Michel Korb, Eric Demarsan, Yvan Cassar, Béatrice Thiriet, Didier Lockwood, François de Roubaix, Pascal Estève, Philippe Rombi, Pierre Adenot, Laurent Petitgand, le plus souvent pour des films que je n'ai jamais vus alors que je reste très attaché à toutes ces musiques, aussi bien pour leur force que pour leur faiblesse.

Un de mes nombreux coups de coeur de la B.O. française:

https://www.youtube.com/watch?v=huJE2OYWcBE
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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2019-06-02, 18:28

Heureux temps ! Mes parents allaient systématiquement au cinéma (un cinéma de quartier nommé "Le Casino", à Vitry) tous les dimanches après-midi et bien sûr je les accompagnais jusqu'à ce que je devienne "un grand" (13-14 ans), où je devenais libre d'aller voir ce qui m'intéressait et que mes parents n'aimaient pas, comme par exemple Godzilla (je parle du premier, le japonais) ou Planète Interdite.
Quand j'eus 14 ans, nous avons déménagé, le cinéma de quartier était plus loin, et la télévision a fait son apparition chez nous, avec le fameux film du dimanche soir sur la chaîne unique. Alors s'en fut fini du cinéma. Depuis je suis rarement allé au cinéma, sauf un peu pendant le service militaire... Et actuellement plus jamais Embarassed
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MessageSujet: Coulais    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2019-07-17, 19:33


C'est toujours un peu dommage de perdre le goût des salles obscures...

Après deux séries de portraits de compositrices puis de compositeurs, j'entre dans un nouveau cycle qui, cette fois-ci, est entièrement consacré à la musique de film, une sorte de rétrospective des oeuvres que j'ai découvertes depuis fin 2017 jusqu'à aujourd'hui. J'aurais pu élargir cette rétrospective en reculant un peu plus et en remontant par exemple jusqu'en 2015, mais le cycle aurait été trop long. Vaut mieux que je m'y prenne en plusieurs fois. Quelle en est l'idée? C'est d'abord un prétexte pour réécouter des musiques que je n'ai peut-être pas suffisamment approfondies, une méthode pour mieux saisir les différentes facettes de la composition pour l'image actuelle...Sur ce dernier point, c'est un peu biaisé car il y a pas mal de nouveaux compositeurs en activité dont je n'ai encore rien écouté ni vu aucun des films sur lesquels ils ont travaillé. D'autre part, il y a dans ma sélection deux titres de Duke Ellington qui ont été composés à une toute autre époque, ainsi que plusieurs découvertes tardives qui ne correspondent évidemment pas à des créations récentes. A partir de là, il me sera plutôt difficile d'en tirer une analyse objective sur la musique de film actuelle ni même un regard suffisamment complet sur l'émersion de nouveaux talents. Ce que je peux affirmer sans prendre le moindre risque c'est que je suis satisfait des choix que j'ai pu faire durant cette période. L'un d'entre eux fut la truculente partition que Bruno Coulais composa pour le film animé Drôles de Petites Bêtes (2017) d'Antoon Krings & Arnaud Bouron. Je viens de la réécouter aujourd'hui, premier titre de ce nouveau cycle.

<<Un grand merci à Bruno Coulais pour sa sensibilité du merveilleux et cette capacité rare à pouvoir entrer dans les mondes miniatures
chers aux enfants.
>> Antoon Krings.

<<Avec Bruno, peu de mots et quelques notes jouées en studio suffisent pour immédiatement se sentir en confiance. Des premières maquettes de composition à l'enregistrement final en studio. Tout semble simple et évident. Bruno a su retranscrire mieux que je ne l'imaginais l'univers du film des Drôles de Petites Bêtes. Avec calme, gentillesse, une grande maîtrise artistique et technique, toujours à l'écoute et au service du film. Je garderai toujours un souvenir particulièrement émouvant et riche de l'enregistrement en studio, avec plus de trente musiciens, techniciens, ingénieurs du son. Une véritable armée en ordre devant les partitions de Bruno. Encore merci et vivement le prochain film! >> Arnaud Bouron.
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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2019-11-24, 20:22

En réécoutant La Lupa d'Ennio Morricone, la musique du film homonyme de Gabriele Lavia, je me suis fait la réflexion que j'ai rarement rencontré une musique aussi désespérée, aussi sombre et aussi cafardeuse, dans laquelle ne surgit pas la plus infinitésimale once d'optimisme. Bon, il y en a d'autres des musiques de films très sombres et désespérées, surtout chez Morricone, notamment le "Morricone" des années 90 mais pas seulement. Dans le domaine de la musique absolue, j'ai aussi écouté, par exemple, des symphonies graves et sombres - je cite souvent la Cinquième d'Allan Pettersson - mais elles n'atteignent pas ce même degré de noirceur qu'une B.O. comme La Lupa; noire, profondément dramatique, truffée de dissonances, d'une intensité viscérale. Ce n'est en aucun cas un reproche, d'autant plus que dans les années 90 je recherchais prioritairement ce "caractère-là" dans la création musicale: plus c'était sombre et torturé, plus j'étais aux anges! Et même si depuis je ne suis plus vraiment dans cette attente ni état d'esprit - parce qu'il s'agit aussi d'un état d'esprit - en réécoutant aujourd'hui cette excellente partition symphonique d'Ennio Morricone, je fus tout autant bouleversé, comme à l'époque où je l'écoutais pour la première fois. Je peux comprendre qu'elle puisse produire l'effet inverse, et je ne compte pas ceux qui méprisent le genre en connaissance (ou ignorance) de cause, que ses aspects atonals et oppressants puissent décourager, que l'emploi comme fil conducteur du thème principal puisse décontenancer, que son pessimisme irréversible puisse dérouter. Voilà bien une musique qui ne fait aucune concession dans sa noirceur mélancolique: c'est sans espoir de retour!! Oh, ce que j'ai écouté juste avant, Lost Souls de Jan A. P. Kaczmarek n'est pas du genre à se taper sur les genoux non plus. Hehe Néanmoins, bien que ce soit à mon oreille une musique de film également de très grande qualité, j'y décèle aisément des filets de lumière. C'est moins tragique, moins anxiogène, moins viscéral aussi, plus lumineux avec un aspect plus religieux et plus polonais. D'ailleurs, par souci d'apporter une petite précision sur La Lupa, la mélodie du thème principal possède beaucoup d'"italianité", comme si ses racines se situaient dans la profondeur des terres siciliennes, des terres maculées du sang des victimes de la Cosa Nostra. Ce n'est pas tout, Life to Life de Wojciech Kilar, ce n'est pas très joyeux non plus, une sorte de lamento solennel et triste où les cordes détiennent le rôle primordial. Lorsque l'on connaît le sujet du film de Krzysztof Zanussi, la terrible histoire du Père Maximilian Kolbe dans le camp de concentration d'Auschwitz, ça n'a rien d'étonnant. Cependant, le second thème est nettement tourné vers l'espoir et la lumière. Peut-être que cet extrait illustre le caractère humainement positif (et religieux) du sacrifice du moine franciscain. Je n'ai malheureusement vu aucun de ces trois films et pourtant chacune de ces trois compositions pour l'image me raconte une histoire sans thème ni personnages, une histoire secrète et mystérieuse qui ressemble à un rêve émotionnel et forcément insaisissable.

<<Maximilien Kolbe est un moine franciscain arrêté par la gestapo et envoyé au Camp d’Auschwitz. En 1941, un codétenu s'évade et, en représailles, dix détenus sont désignés et condamnés à mourir de faim en cellule. Peu découragé par la cruauté de la sentence, Maximilien Kolbe demande l'autorisation à ses géôliers de remplacer l'un des dix condamnés, père de famille. Le film raconte surtout l'histoire de l'évadé, interprété par l'acteur allemand Christoph Waltz.>>

Los Souls - Jan A.P. Kaczmarek:

https://www.youtube.com/watch?v=Os1hVAYZ5XY
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MessageSujet: Rorem    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2020-03-13, 19:35

J'avais très envie de réécouter la partition que le compositeur américain Ned Rorem confectionna pour le film de Jerzy Schatzberg, The panic in needle park (1971) qui met en scène un Al Pacino encore tout jeune. Peut-on dire alors qu'il s'agit là d'une mauvaise expérience pour le compositeur puisque sa partition n'a pas été utilisée dans le film? J'ignore comment Ned Rorem a encaissé cette décision, mais il n'est jamais agréable de s'appliquer à écrire une partition musicale pour un film et d'apprendre par la suite qu'elle ne sera pas employée. Si un jour j'ai l'occasion de voir ce film, je ne pourrai pas apprécier les éventuelles qualité fonctionnelles de cette bande originale. Je peux juste l'imaginer car c'est déjà une chance qu'elle existe désormais en CD, même si elle n'atteint pas les 27 minutes. En connaisseur du genre, je peux dire qu'elle est assez caractéristique de ce qui pouvait se faire sur des thrillers américains de cette époque-là. Employant une formation restreinte avec des sonorités très caractéristiques de la B.O. des années 1970, Ned Rorem signe une musique démarrant par un thème dynamique et corrosif qui donne le la et apporte un caractère fortement dramatique. L'histoire traite de jeunes drogués et on peut aisément deviner une issue d'enfer. La tonicité du premier titre se dilate à partir du thème suivant. S'enchaînent alors des extraits plus lents et plus ou moins tourmentés, mais dans des ambiances qui n'en demeurent pas moins tendues et avec beaucoup de notes aiguës. Un thème m'a même évoqué l'insouciance. Je suis très content que cette musique de film - peu importe d'ailleurs qu'elle ait été rejetée - existe en CD. J'aime beaucoup ce compositeur que je connais et apprécie surtout par son oeuvre de concert. La B.O. est courte, sans doute un peu trop: j'aurais au moins aimé une reprise du premier extrait intitulé "Titles" (excellent) ou un morceau similaire, histoire de terminer l'écoute sur plus de fougue, sur plus de tonicité et tout simplement sur plus d'excitation.

De la tonicité, il y en a aussi dans un album d'Armand Amar que je viens de réécouter aujourd'hui. Voilà ce que j'avais écrit précédemment:

<<Lorsque j'ai écouté sa compilation Moving Music, j'ai aussitôt été séduit par la construction de deux extraits bien précis: il y eut d'abord "Et le film a commencé" issu de la partition assez inspirée qu'il composa pour le film de Marco Carmel; Comme ton père avec Richard Berry parmi les rôles principaux. Le synopsis est d'ailleurs intéressant. Dans cette musique de film et en fonction des quelques extraits que je possède, j'ai senti un petit quelque-chose de plus, un surplus d'intensité, comme si Armand Amar avait été particulièrement stimulé, bousté, par cette histoire. Le thème en question a quelque chose de corrosif, d'incisif, par le jeu "guitare rugueuse /accordéon en contrepoint" qui s'écarte de la forme vaguement "glassique" que le compositeur emploie un peu trop souvent à mon goût (même si parfois il sait la rendre porteuse d'une belle mélancolie) ...dans La Faute à Fidel, par exemple, un film de Julie Gavras... Avec "Et le film a commencé", il propose quelque chose de plus affûté et de plus futé aussi. Amar aime bien aussi utiliser l'arpegina dans sa musique, c'est un instrument qui revient souvent dans ses compositions. Le second morceau qui m'a séduit pour des raisons purement musicales est "Les larmes" extrait de la bande originale du film de Laurent Herbiet; Mon colonel. Dans ce thème-là, outre l'emploi de l'arpegina, c'est le jeu particulièrement beau du piano qui gagne mon adhésion.>>

Mon appréciation a été cette fois plus globale, a moins focalisé sur ces deux thèmes en particulier. Je suis toujours autant frappé par le caractère répétitif et mélancolique de ces musiques, sans oublier cette sensation d'ailleurs qui en émane.


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MessageSujet: Adès    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2020-03-14, 16:15

Lorsqu'un compositeur que j'apprécie, généralement plus axé dans la création d'oeuvres contemporaines destinées au concert, se met à composer une musique pour un film, je suis aussitôt épris d'une grande curiosité: je veux savoir qu'elle fut son approche, si c'est proche de ses compositions personnelles ou, au contraire, jusqu'à quel compromis est-il allé. A l'inverse, je réagis de la même façon. Lorsqu'un compositeur que j'apprécie, spécialisé dans la musique de film, compose une oeuvre de concert, je vais avoir très envie de l'entendre. J'étais par exemple très curieux de découvrir, à l'époque, les deux partitions que Peer Norgard avait composées pour Le Festin de Babette et Le Prince de Jutland alors que je l'appréciais exclusivement au travers de ses symphonies et de sa musique de chambre. J'avais d'ailleurs été agréablement surpris, notamment avec ce qu'il composa sur Le Prince de Jutland, une de mes B.O. préférées! Depuis assez longtemps, je m'intéresse à Thomas Adès par le biais de ses oeuvres de concert. Lorsque j'ai appris qu'il a composé une partition pour Colette, un film biographique américano-britannique coécrit et réalisé par Wash Westmoreland (2018), J'espérai une sortie discographique, ce qui fut le cas.

Voilà ce que j'avais écrit antérieurement sur le fil du compositeur, et comme sur ce point je n'ai pas un avis différent... <<Relatant la vie de la romancière française du même nom, je me doutais bien, par rapport au sujet et surtout son époque; fin dix-neuvième et début vingtième, que le compositeur s'écarterait stylistiquement de son oeuvre de concert pour s'orienter vers un compromis plus axé sur le passé et contemporain de l'écrivaine. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'apparaissent quelques extraits d'oeuvres classiques; Septet in E Flat Major - Opus 65 IV de Camille Saint-Saëns, Gnossienne n°1 "Lent" pour piano d'Erik Satie et Arabesque de Claude Debussy. Un peu de romantisme et d'impressionnisme se mêlent délicatement dans la partition de Thomas Adès qui conserve sur toute sa longueur un caractère intimiste et légèrement érotique. Selon moi, les premières vingt minutes sont les plus intéressantes. Sur ce genre de film que je n'ai pas encore vu, je pouvais m'attendre à ce que Bruno Coulais appelle une "musique en costume" bien propre et très bien écrite, de laquelle il ne ressort qu'un sentiment désuet d'"agréabilité" et rien d'autre. Mais ce serait sous-estimer les capacités du compositeur anglais qui n'a pas pour habitude de céder au "pousse-notes". Il arrive à insérer dans sa musique, de nature un peu rétrograde, quelques éléments d'écriture plus modernes. J'aime bien parfois ces musiques qui se retiennent, ne cèdent pas aussi facilement à de grands élans lyriques, semblent se chercher, hésiter, suggérer. Elle peut aussi s'investir de l'habit de la banalité, comme sur la "Valse du salon" qu'un beau développement finira par rendre exquise, ou prendre une allure orientale avec une certaine assise, ou encore inviter Debussy dans ses fibres les plus colorées...cette harpe aux moments les mieux inspirés qui égrène ses quelques notes...La B.O. perd de sa consistance sur la seconde partie, faute de thèmes courts, très courts, ce que j'appelle des "échantillons musicaux", fréquents en musique de film. En cela, ils m'évoquent Carter Burwell, sauf qu'avec lui ça fonctionne déjà mieux...presque un spécialiste de l'échantillon...Les deux derniers extraits redonnent, par un meilleur développement, de la consistance à la partition de Colette: elle se termine d'ailleurs sur le thème de Colette pour piano seul, touchant sans être original pour un sou.>>


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MessageSujet: Mader    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2020-03-15, 07:01

Hier, j'ai été partagé entre une musique qui me procure une certaine joie de vivre et un certain optimisme, malgré une once de tendresse et de mélancolie qui la traverse - Garçon d'honneur/The wedding banquet de Mader - et une musique belle et romantique mais avec un fond de gravité - La Désobéissance d'Ennio Morricone. Mader c'est ce musicien mystérieux qui avait mis en musique Salé Sucré d'Ang Lee et qui mélange rythmes avec instruments latino-américains et folklore chinois avec instruments ethniques. Garçon d'honneur est également un film d'Ang Lee, antérieur à Salé Sucré, et Mader use du même concept, avec encore plus de bonheur. C'est une comédie grinçante que j'ai vue au cinéma lors de sa sortie en 1993 et récemment en DVD. Pendant tout le film, j'ai été partagé entre rire et tendresse, avec la musique de Mader qui en illumine les meilleures séquences: <<Installé à New York depuis plusieurs années, Wai-Tung vit heureux avec Simon. Restés à Taïwan, ses parents s'inquiètent de son célibat prolongé et lui offrent régulièrement les services d'une agence matrimoniale locale. Pour faire cesser cela, il annonce son mariage avec Wei-Wei, immigrée chinoise, artiste qui loue un atelier dont Wai-Tung est propriétaire. Mais ses parents décident de venir aux États-Unis pour rencontrer leur belle-fille malgré la santé fragile du père. Les cinq personnes se retrouvent à habiter ensemble chez Simon.>>

La Désobéissance d'Aldo Lado traite d'un sujet grave, dramatique...<<À la fin de la Seconde Guerre mondiale à Venise, le jeune Luca vit une relation difficile avec son père et toute sa famille, bourgeoise et fasciste. Il participe activement à la lutte pour la libération, avec l'espoir que le monde peut changer, mais ses attentes sont déçues.>> L'issue de ce film méconnu et que je n'ai jamais vu, réunissant à l'affiche Stefania Sandrelli, Teresa Ann Savoy, Mario Adorf, Jacques Perrin (deux acteurs que j'adore), Marc Porel et Nanni Loy, doit être dans la continuité dramatique du récit: sans doute fatale...?...Pour autant, la musique d'Ennio Morricone, à l'exception de deux, trois morceaux plus dramatiques et même anxiogènes, n'est pas vraiment sombre et pessimiste. C'est grâce à ses deux thèmes principaux de forme ABA, d'une beauté mélodique lumineuse dont la mélancolie naissance se trouve transcendée par de grands élans amoureux au centre de ceux-ci. Le film date de 1981, une production franco-italienne adaptée du roman éponyme d'Alberto Moravia.
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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2020-03-16, 17:36

Je voulais en parler sur le topic de Lalo Schifrin mais comme je veux en même temps confiner - tiens, un mot d'actualité Hehe - le plus possible la musique de film dans le sous-forum qui lui est consacré, j'en parle donc ici. Je veux que ce forum conserve sa motivation classique initiale. C'est toujours assez problématique avec les compositeurs qui composent pour et en dehors du cinéma et qui, dans les deux domaines, ont un certain nombre d'opus. Il faudrait que je scinde certains topics en deux.

Aujourd'hui, j'ai réécouté deux B.O. de Lalo Schifrin réunies sur un même cd: Man on a Swing et The President's Analyst. Schifrin fait partie des compositeurs dont j'ai le plus d'oeuvres, B.O., musiques de concert, jazz, et donc un de ceux que je connais le mieux. Je suis rarement déçu lorsque je découvre un opus inédit du maître argentin, mais je le fus pendant la première écoute de Man on a Swing. Pourquoi? Je tombe sur une série d'instantanés ou plutôt une série de morceaux très courts, des échantillons qui parfois commençaient très bien mais étaient privés de tous développements, ce qui étaient - et est toujours - très frustrant pour un mélomane qui aime que les idées musicales soient un minimum développées. Alors, les méconnaisseurs du genre me diront que c'est monnaie courante dans la musique de film. Ce n'est pas complètement faux, sauf si on généralise. Toujours est-il que les compositeurs qui m'ont toujours intéressé dans le domaine de la B.O. sont ceux qui, justement, développent souvent leurs idées musicales. Lalo Schifrin est de ceux-là. C'est d'autant plus décevant quand ce n'est pas le cas. Effectivement, ce qui ressort de Man on a Swing c'est d'abord de la frustration. Il me faudra attendre le septième extrait pour apprécier enfin un réel développement, "Wills' Trance". Ce n'est cependant pas le morceau le plus expressif et généreux de la B.O., au contraire, le plus austère et hermétique: une plage de plus de cinq minutes grinçante et quasi-statique, c'est-à-dire qui évolue très imperceptiblement, j'ai même pensé à certaines oeuvres de Giacinto Scelsi. Quitte à faire mon snob  Discussions autour de la musique de film. - Page 12 231625, c'est finalement ce que j'ai trouvé de plus intéressant dans Man on a Swing qui, soit dit en passant, est un film de Frank Perry (1974) dont le titre français est "Enquête dans l'Impossible". Il y en aura un autre exemplaire un peu plus loin avec ce même son strident que l'on peut obtenir avec des verres. Sinon, il n'y a pas d'homogénéité d'ensemble, c'est au contraire une B.O. très hétérogène avec aussi des morceaux de musique légère plus ou moins impersonnels. La seconde bande originale, The President's Analyst, me donna, lors d'une première écoute, une toute autre impression. Je l'avais trouvée beaucoup plus excitante. Avec le recul, je ne la classerais pas forcément parmi les meilleurs efforts de Lalo Schifrin pour l'image, néanmoins, exubérante et d'humeur certes très versatile, elle est grisante: pas le temps de se poser avec cette musique! Elle sait chahuter l'auditeur sur toute sa longueur, sans jamais s'essouffler. Elle combine différentes humeurs musicales avec effervescence, c'est presque une fête sonore qui fait swinguer les rythmes et les couleurs. Vers les morceaux "Sidney's Flight" et "Fast Boat to Moscow", la B.O. devient jubilatoire.
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MessageSujet: Re: Discussions autour de la musique de film.    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2020-03-22, 19:10

Cet après-midi, sur France 2, on nous a repassé La Grande Vadrouille pour la Xème fois, mais que je regarde toujours avec plaisir : un chef d'œuvre de Gérard Oury.  

Vous le connaissez tous, j'en suis sûr, alors l'objet de ce post, c'est de vous faire part da la musique de la danse des chaises :




https://www.youtube.com/watch?v=gVICotT96H8

il s'agit d'un air folklorique allemand, Ein Jäger aus Kurpfalz (un chasseur du Palatinat) :



https://www.youtube.com/watch?v=6ATYUj3fxsI

En voici les paroles (allemandes, évidemment) :

1. Ein Jäger aus Kurpfalz,
Der reitet durch den grünen Wald,
Er schießt das Wild daher,
Gleich wie es ihm gefällt.

Refrain:
|: Juja, Juja, gar lustig ist die Jägerei
  Allhier auf grüner Heid’,
  Allhier auf grüner Heid’, :|

2. Auf! Sattelt mir mein Pferd
Und legt darauf den Mantelsack,
So reit’ ich hin und her
Als Jäger aus Kurpfalz.
Refrain:

3. Hubertus auf der Jagd,
Der schoss ein’n Hirsch und einen Has’.
Er traf ein Mägdlein an,
Und das war achtzehn Jahr.
Refrain:

4. Des Jägers seine Lust
Den großen Herren ist bewusst,
Jawohl, jawohl bewusst,
Wie man das Wildpret schuss.
Refrain:

5. Wohl zwischen seine Bein,
Da muss der Hirsch geschossen sein,
Geschossen muss er sein,
Auf eins, zwei, drei.
Refrain:

6. Jetzt reit’ ich nimmer heim,
Bis das der Kuckuck, kuckuck schreit,
Er schreit die ganze Nacht
Allhier auf grüner Heid’!
Refrain:


Dernière édition par joachim le 2021-11-20, 19:16, édité 3 fois
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Kristian



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MessageSujet: discussions    Discussions autour de la musique de film. - Page 12 Empty2020-04-07, 16:24

Rêvons un peu... Imaginons un instant ce que Hændel, Bach, Mozart, Beethoven et tous les autres auraient pu nous faire comme musiques de film...  Discussions autour de la musique de film. - Page 12 185465  Discussions autour de la musique de film. - Page 12 185465  Discussions autour de la musique de film. - Page 12 185465 Mon Dieu, je n'ose même pas y penser, ça me donne le vertige...  Discussions autour de la musique de film. - Page 12 1941866137
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