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 Epiphanie et Rois Mages

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joachim
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joachim

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MessageSujet: Epiphanie et Rois Mages   Epiphanie et Rois Mages Empty2024-01-05, 18:27

Source : https://www.rtbf.be/article/a-la-rencontre-des-rois-mages-en-musique-11308291?utm_campaign=Musiq%273_+04-01-2024&utm_medium=email&utm_source=newsletter


Le mythe des Rois mages

Dans le calendrier liturgique catholique, l’Épiphanie, qui célèbre la venue des Rois mages auprès de l’Enfant Jésus, est fêtée le 6 janvier, c’est-à-dire 12 jours après Noël.

Le mot "épiphanie" vient du grec épiphanéia qui signifie "apparition".

À l’origine, l’Épiphanie était une grande et unique fête qui célébrait la manifestation du Christ à tous les hommes, à travers plusieurs événements de sa vie. Au cours du Moyen-Âge, la piété et l’art chrétiens vont privilégier l’épisode de l’Adoration des mages. À partir du XIXe siècle, l’Épiphanie est aussi appelée le "jour des Rois".

Depuis deux mille ans, l’épisode des Rois Mages, venus d’Orient pour adorer l’Enfant, a profondément frappé l’imagination des hommes et deviendra rapidement l’un des thèmes les plus populaires de l’iconographie chrétienne.

Pourtant, cet épisode n’apparaît que dans un seul des quatre Évangiles, celui de Saint Matthieu, où il ne fait l’objet que de quelques lignes :

"Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem.

Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant.

Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe."





Gaspard, Melchior et Balhazar

Des mages venus d’Orient… Combien sont-ils ? Comment s’appellent-ils ? D’où viennent-ils ? Que cherchent-ils ? L’Évangile ne le mentionne pas.

De nombreux récits et légendes s’empareront du sujet au fil du temps, et c’est dans un manuscrit latin du VIIIe siècle que l’on trouve les noms traditionnels sous lesquels on connaît aujourd’hui les Rois mages, qui sont au nombre de trois : Gaspard, Melchior et Balthazar.

Le premier viendrait d’Asie, le second de Perse et le troisième d’Arabie. Ils sont parfois considérés comme des symboles des trois continents : Asie, Europe et Afrique.

Balthazar, Gaspard ou Bazen, un roi éthiopien ?

Dès le VIIe siècle, un "roi au visage sombre" apparaît dans un écrit de Bède le Vénérable, et à la fin du XIIIe siècle, dans la Légende dorée, Jacques de Voragine nous indique que l’un des rois "au visage noir, portant toute sa barbe, s’appelait Balthazar". Un siècle plus tard, un moine allemand mentionne explicitement un roi "noir éthiopien". Son Histoire des Trois Rois largement diffusée et parfois illustrée, influencera durablement les artistes. Selon les récits, ce roi noir est nommé Gaspard ou Balthazar.

Dans les régions ibériques, le troisième personnage est représenté comme un roi maure à la peau brune. C’est plutôt en Flandres, à la fin du XVe siècle, que l’on trouvera un roi africain à la peau très foncée. Peindre une carnation noire était d’ailleurs un véritable défi pour les artistes ! Hans Memling et Jérôme Bosch ont peint deux magnifiques Balthazar dans des atours splendides et dans une attitude d’une somptueuse majesté.

Dans des textes plus anciens, bien avant le roi éthiopien mentionné au XIVe siècle par le moine allemand, le célèbre explorateur et marchand italien Marco Polo racontait avoir vu la tombe des Rois mages dans la cité de Saba, en affirmant même que "leurs corps étaient toujours entiers, avec leurs cheveux et leur barbe" !

Un autre récit indique que le roi africain aurait eu pour ancêtres le roi Salomon et la reine de Saba. Leur fils Ménélik, premier roi légendaire d’Éthiopie, aurait compté parmi sa descendance un dénommé Bazen.

Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que sur le site d’Axoum en Éthiopie, on peut visiter un tombeau très ancien creusé dans la roche, le tombeau du roi Bazen. Selon une croyance locale, Bazen n’aurait pas seulement vécu au temps de la naissance de Jésus, mais serait bel et bien Balthazar, l’un des trois Rois mages.

Dans une autre légende éthiopienne, le roi qui se rend à Bethléem, avec son somptueux cortège, se nomme Gaspar. C’est de ce récit que le compositeur français André Caplet s’est inspiré pour son Épiphanie, Fresque pour violoncelle et orchestre.
L’or, l’encens et la myrrhe



Si l’Évangile de Matthieu ne dit pratiquement rien des Rois mages, il indique en revanche la nature des présents qu’ils ont apportés de leur lointain Orient : l’or, l’encens et la myrrhe.

Ces présents ont une puissante valeur symbolique, ainsi résumée par Grégoire le Grand : “Voici l’or : c’est un roi ; voici l’encens : c’est un Dieu ; voici la myrrhe : c’est un mortel”.


Les grandes traditions spirituelles de l’Antiquité reliaient l’or au divin. Éclatant et inaltérable, l’or est réservé à l’aristocratie, aux hautes fonctions religieuses et au pouvoir royal. Lorsque l’un des Rois offre de l’or au nouveau-né, il l’élève à la dignité de Roi des rois. Dans l’Occident médiéval, le Christ en majesté, debout ou assis sur un trône, constitue d’ailleurs une représentation privilégiée du Christ. Plus récemment, en 1925, la fête du Christ-Roi a été rajoutée au calendrier liturgique.

L’encens provient d’un arbuste aux feuilles piquantes, du nord de l’Afrique et de la Somalie. Cette résine, considérée comme l’un des biens les plus précieux, est depuis toujours brûlée lors de cérémonies religieuses, en Orient et en Occident. Attribut du divin, l’encens des Mages salue le nouveau-né de l’humble crèche, et au-delà des apparences, un dieu. C’est traditionnellement le Roi mage venu d’Asie qui offre l’encens.

La troisième offrande est la myrrhe. Comme l’encens, c’est une résine tirée d’un arbrisseau originaire de la corne de l’Afrique et de la Péninsule arabique, dont on obtient l’huile essentielle de myrrhe. Les Égyptiens se servaient quotidiennement de cette huile dans leurs rituels sacrés et pour embaumer les corps de leurs pharaons. L’huile de myrrhe a également servi à préparer la dépouille du Christ, comme le rapporte l’Évangile selon Saint Jean. La myrrhe, qui sert à préserver la chair, rappelle ici que si le roi divin est le Fils de Dieu, il est aussi le Fils de l’homme, c’est-à-dire homme, et mortel.





Un quatrième roi mage : Ichilok le Mexicain, Artaban de Médée ou Taor prince de Mangalore

Les trois Rois mages, Gaspard, Melchior et Balthazar, nous sont maintenant familiers. Mais plusieurs autres récits nous parlent d’un quatrième roi mage. Selon les auteurs, ils ont des noms, des origines et des histoires différentes.

Un conte mexicain nous présente un roi indien nommé Ichilok. Lorsqu'une étoile nouvelle apparaît dans le ciel, il se met en route vers un monde lointain. Mais le chemin est long et semé d’embûches. Pour obtenir l’aide d’un perroquet, d’un puma, d’un crocodile et d’un pêcheur, et pour les aider en retour, Ichilok doit se défaire des trésors destinés à l’enfant divin : un bouquet de plumes multicolores, deux émeraudes, un collier en pointes de flèches et une pépite d’or. Arrivé à Bethléem, il voit les Rois mages offrir à l’Enfant de somptueux présents. Dépité, il attend leur départ pour se rendre à son tour au chevet du nouveau-né. Là, il retrouve une orange oubliée dans sa poche. On dit que ce présent tout simple plut à beaucoup à l’Enfant, et que c’est en souvenir d’Ichilok que l’on offre des oranges à Noël.

D’autres légendes évoquent un quatrième Roi mage manquant le rendez-vous de Bethléem et errant jusqu’au jour de la crucifixion. Artaban de Médée est le nom du héros de L’Histoire de l’autre Roi mage, écrite par le pasteur américain Henry Van Dyke à la fin du XIXe siècle. En 1961, l’écrivain allemand Edzard Schaper s’inspire d’une légende orthodoxe : cette fois, le retardataire est un petit roi d’origine russe.


Michel Tournier, le mythe revisité

Epiphanie et Rois Mages 05244611

Dans le roman de Michel Tournier, Gaspard, Melchior et Balthazar, le quatrième roi mage est Taor, prince de Mangalore. S’il n’est pas mentionné dans le titre du livre, il est pourtant le personnage central du récit : éternel retardataire, c’est pourtant lui qui aura le destin le plus extraordinaire, lui qui vivra le message du Christ de la manière la plus intime et la plus accomplie, dans un dénouement magnifique et inattendu : la communion !


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