par Tristan Montségur
A 28 ans, l'actuel conseiller musical de l'Orchestre du Capitole de Toulouse - nommé à ce poste depuis le 1er septembre 2005, Tugan Sokhiev poursuit une carrière marquée par un instinct exceptionnel. Après avoir été dirigé pendant 35 ans par Michel Plasson et avoir atteint un niveau musical proche de l'idéal, l'Orchestre Toulousain a découvert en 2003, ce jeune chef de 25 ans, incandescent, critique et analyste, magicien du son juste et des accents dramatiques. L'homme diagnostique les faiblesses, le chef électrise son équipe pour le mener là où il veut. Dès les premiers contacts de Tugan Sokhiev et de l'Orchestre du Capitole, la fusion a été immédiate, à en croire les musiciens tombés sous le charme : la connaissance de la musique française du jeune directeur a pesé en sa faveur.
Formation
La personnalité du chef doit à sa formation et à ses mentors pédagogues, la pertinence de son approche et l'extraodinaire maturité de ses lectures. Né en 1977, en Ossétie du Nord, comme Valéry Gervgiev natif de la même ville (!), Tugan Sokhiev a vu le jour à Vladikavkaz. Deux chefs d'exception nés dans la même ville et qui incarnent la nouvelle vague de la baguette russe. Un peu comme, les violonistes, Vadim Repin et Maxim Vengorov, tous deux nés à Novosibirzk.
Les chefs Sokhiev et Gergiev ont eux pour leur part, le même professeur, vériable légende vivante, qui fut aussi le professeur de Yuri Temirkanov : Ilya Musin au conservatoire de Saint-Petersbourg. L'enseignement de Musin, décédé en 1999 à 95 ans, privilégie le corps : tout doit passer par le physique. Plutôt que les mots, le maître a tenté d'inculquer une grammaire du geste communicatif. Après 1999, Sokhiev suit les conseils de Temirkanov, et travaille au Mariinsky de Saint-Pétersbourg.
Mais le jeune homme qui aura 30 ans en 2007, séduit ses interlocuteurs par sa franchise, la confiance en lui-même qui rassure, ce regard franc et droit, qui semble avoir trouver dans les musiciens de l'Orchestre du Capitole, plus que des collaborateurs, des frères en musique.
Discographie
Moussoursgki, tableaux d'une exposition. Tchaikovski, Symphonie n°4. Orchestre national du Capitole de Toulouse. 1 cd Naïve.
Lire notre critique du cd Moussorgski/Tchaikovski par Tugan Sokhiev.
Dvd
Massenet, Werther. Version pour baryton. Michel Plasson (1 dvd Virgin classics)
A l'affiche
Piotr Ilych Tchaikovski,
Casse-noisette
Toulouse, théâtre du Capitole
Du 10 au 13 février 2007
Dimitri Chostakovitch
Katerina Ismaïlova
Paris, Théâtre du Châtelet
Les 8 et 10 mars 2007
Créée en 1963 au Théâtre Stanislawski de Moscou, cette deuxième version de Lady Macbeth du district de Mzensk de Chostakovitch, est différente de la première version, représentée à Saint-Pétersbourg vingt-neuf ans plus tôt. Chostakovitch y adoucit les aspérités de sa partition originelle qui avaient choqué Staline et lui avait valu un camouflet officiel : son baninssement pur et simple de la lise des compositeurs personna grata.
Ainsi le compositeur se remet-il sur le métier, refondant son propos, en particulier dans l'écriture orchestrale dont résultent les deux interludes symphoniques ajoutés aux actes I et III.
Boris Alexeï Tannovitski
Zinovyi Alexander Akimov
Katerina Katarina Dalayman
Sergueï Vladimir Grichko
Aksinia Larissa Dudinova
Orchestre national de France
Chœur de Radio France
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