Voici un instrument rare: l'OPHICLEIDE!
L'appellation vient du grec ophis, «serpent» et kleis, kleidos «clé» qui signifie «serpent à clés».
Il fait parti de la famille des instruments aérophones.
L'ophicléide est en cuivre. Il possède soit une embouchure soit un bocal (comme le basson). Il est muni de neuf à douze clés. Elles sont toutes fermées à l'exception d'une seule qui se trouve au plus près du pavillon. Il est constitué d'une colonne d'air en forme de U. C'est un instrument transpositeur. En effet, on peut en trouver en Ut, en Si bémol et plus rarement en La bémol.
Sa tessiture est composée de trois octaves et une note, c’est–à-dire, de si-1 à do 4. Dans le grave, l’ophicléide basse peut se trouver à l’unisson avec la contrebasse à trois cordes. Il exécute donc les parties basses des œuvres.
Le plus courant de ces instruments est l'ophicléide basse mais il existe également l'ophicléide alto et l'ophicléide contrebasse (aussi appelé ophicléide monstre).
L'origine de cet instrument:
L'ophicléide vient du Serpent, auquel on aurait ajouté des clés et dont on aurait "troqué" le bois contre le cuivre. Mais si l'on s'appuie sur les propos tenues par Berlioz « Les ophicléides sont les altos, les basses et les contrebasses du bugle » (Hector BERLIOZ, Revue et gazette musicale de Paris 1842, N°11 du 13 mars 1842). Quoi qu’il en soit cet instrument a commencé à prendre forme au début du XIXe siècle.
C’est en 1817 que nous commençons à avoir de véritables traces de l’existence de l’ophicléide car on retrouve la description de l’ophicléide du français Jean-Hilaire Asté (plus connu sous le nom de Halary) dans un rapport de l’Académie Royale des Beaux-Arts du 19 juillet 1817.
En 1821, Halary dépose un brevet pour l’ophicléide à neuf clés auquel il ajoute un brevet additionnel en août 1822 pour l’ajout possible de trois clés sur l’ophicléide précédent.
En 1822 Labbaye fils dépose un brevet pour l’ophicléide à dix clefs en quatre parties démontables et donc plus facilement transportable.
En 1827 on a un nouveau brevet de Sautermeister De Lyon pour « le nouvel ophicléide » qui est un ophicléide à onze clés dont six sont ouvertes et procurent un net progrès acoustique.
À partir de 1830 on observe des variantes d’ophicléides qui apparaissent sous différents noms (basson russe, basson serpent, ophibaryton, ophimonocléide et serpent forveille).
En 1825, un ophicléide soprano, plus connu sous le nom de Tuba-Dupré est crée par Dupré.
On ajoute dans les années 1830 trois pistons à l’ophicléide que l’on nomme alors bombardon. Le bombardon est l'ancienne appellation du tuba actuel. C'est ainsi que les compositeurs de cette époque vont préférer le tuba à l'ophicléide.
Pourquoi le tuba plutôt que l'ophicléide?
La sonorité de l'ophicléide parait plutôt désagréable à l'oreille si l'on en croit Berlioz dans son Traité d’instrumentation et d’orchestration: « Le timbre de ces sons graves est rude, […].Les notes très hautes ont un caractère sauvage dont on à peut être pas encore su tirer parti. Le médium, surtout lorsque l’exécutant n’est pas très habile rappelle trop les sons du Serpent de Cathédrale et du Cornet à bouquin, je crois qu’il faut rarement les laisser à découvert».
Le tuba possède une sonorité plus agréable.
Il existe plusieurs méthodes pour ophicléide:
Méthode complète d’ophicléide de Caussinus et F. Berr.
Méthode pour neuf, dix et onze clés de A. Héral.
Quelques oeuvres:
Hector Berlioz, Symphonie fantastique et Le roi Lear.
Félix Mendelson-Barholdy, Songe d’une nuit d’été
D'autres compositeurs ont aussi écrit pour ophicléide comme Verdi, Wagner, Sullivan, Puccini ou encore Offenbach.
Voici un lien qui vous permettra de voir des photos et d'écouter cet instrument:
http://ophicleide.com