Ne pas confondre avec son contemporain Alexander Agricola ni avec Johann Friedrich Agricola
Rodolphus Agricola (de son vrai nom Roelof Huisman), né le 17 février 1444 ou le 28 août 1443) à Baflo, près de Groningue, et mort le 27 ou le 28 octobre 1485 à Heidelberg, est un humaniste et musicien néerlandais.
Il fit ses études à l’université d'Erfurt (à partir de 1456), puis de Cologne (en 1462), puis à Louvain, où il obtint une licence en arts magna cum laude (1465). Quelque temps après il séjourna à Paris, où il fit la connaissance de Johannes Reuchlin. De 1468 à 1471 il est en Italie, notamment à Pavie. Il fit un deuxième séjour dans ce pays de 1474 à 1479, cette fois à Ferrare, où il bénéficia du mécénat du marquis Hercule Ier. Rentré aux Pays-Bas, il devint secrétaire de la municipalité de Groningue, ce qui lui donna l'occasion de faire beaucoup de déplacements. L'abbaye d'Aduard, près de la ville, fonctionnait comme une sorte d'académie savante. À Deventer, premier foyer de l'imprimerie aux Pays-Bas, le jeune Érasme, élève de l'école d'Alexander Hegius von Heek, le vit personnellement et en fut très impressionné.
En 1481, il passa six mois à Bruxelles, à la cour de l'archiduc (futur empereur) Maximilien de Habsbourg. En 1482, il se rendit à Heidelberg auprès d'un ancien condisciple de Pavie, Jean de Dalberg, chancelier de l'université de cette ville (et évêque de Worms). Il y reprit auprès de Flavius Mithridate l'étude de l'hébreu (qu'il avait commencée pendant son séjour à Paris). En 1485, il accompagna Jean de Dalberg dans un voyage à Rome auprès du pape Innocent VIII, mais il mourut juste après son retour à Heidelberg.
Ses écrits ont été réunis bien après sa mort sous le titre Lucubrationes (Cologne, 1539, édition en deux volumes in-4° par Alardus d'Amsterdam). Le plus célèbre est le traité De inventione dialectica (1479), sur le rôle de la logique en rhétorique (et où il parle de la possibilité d'instruire les sourds-muets). Dans le De formando studio (1484), adressé à Jacques Barbireau, il présente sa conception de la pédagogie humaniste. On peut citer aussi l'Oratio in laudem philosophiæ et reliquarum artium. Il a traduit des auteurs grecs en latin (not. l' Axiochos du pseudo-Platon, des discours d'Isocrate, les Progymnasmata d'Hermogène de Tarse et d'Aphthonios) et est l'auteur d'une édition annotée des Declamationes de Sénèque l'Ancien.
Il s’intéressa également à la musique. Les chansons néerlandaises qu’il a composées et dont témoignent sa correspondance avec le compositeur Jacques Barbireau ainsi que des commentaires d'auteurs postérieurs n’ont pas été conservées.
https://www.youtube.com/watch?v=p6O27mehd8E
1) Je suis trop jeunette: 00:00 2) N.L.Croi: 2:22 3) Veu que tant de vous: 4:54 4) Et trop penser: 7:13 5) Joy and emotion are all gone: 8:43 6) Tender pure joy: 10:28 7) De tous biens playne: 11:52
Note de David Bolton
Dans le cas de ce compositeur du XVe siècle, nous ne pouvons pas être totalement sûrs de son identité, même si certains experts ont émis une hypothèse très éclairée. Son nom de famille est souvent donné comme « Raulin » ou « Roelkin » ; Selon le musicologue Arnold den Teuling, dont j'ai utilisé les éditions de ces œuvres pour réaliser cet enregistrement, la véritable identité de Raulin était Rudolphus Agricola, un humaniste connu et un « homme de la Renaissance » : il était écrivain, artiste, linguiste, éducateur et aussi musicien, l'orgue étant son instrument préféré (même s'il jouait également de plusieurs instruments différents).
Né à Baflo près de Groningue, son nom de naissance était Roelof Huysman. Il est né en 1443 ou 1444 et a vécu jusqu'en 1485, année de sa mort à Heidelberg, en Allemagne. En 1468 (ou peut-être avant), il se rendit en Italie pour étudier le droit à l'Université de Pavie, mais il abandonna bientôt ces études, préférant se concentrer sur la littérature et les langues. Il était notamment connu pour son excellent latin, mais il maîtrisait également le français, l'allemand, le grec et l'hébreu. Pendant plusieurs années, et jusqu'en 1479, il fut employé comme organiste à la Chapelle Ducale de Ferrare. En 1470, il réussit à apprendre à parler et à écrire à un enfant sourd : un exploit impressionnant il y a plus de 500 ans !
Il préconisa l'étude des écrits classiques en latin et en grec et eut une grande influence sur les premiers mouvements humanistes dans toute l'Europe. L'un de ses admirateurs était le grand Erasmus de Rotterdam. Les œuvres que vous entendrez dans cet enregistrement sont certes très éloignées des œuvres pour clavier du XVIIIe siècle par exemple ; ainsi, ils pourraient à première vue paraître « étranges » à l’oreille moderne. Néanmoins, j'ai découvert qu'après une écoute répétée, leur beauté ainsi que l'excellence de leur compositeur peuvent facilement être reconnues et appréciées.
- David Bolton, « Le claveciniste numérique »
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