Guglielmo Ebreo da Pesaro, en français Guillaume le Juif (latin : Guilielmus Hebraeus Pisauriensis), né à Pesaro vers 1420 et mort à Florence le 21 avril 1484, est un maître à danser, chorégraphe et théoricien de la danse de la Renaissance italienne, élève et disciple de Domenico da Piacenza.
Guglielmo Ebreo da Pesaro (vers 1420 – vers 1484) était un danseur juif italien et maître de danse dans certaines des cours les plus influentes de l'Italie de la Renaissance, notamment Naples, Urbino, Milan et Ferrare. Son prénom Ebreo signifie simplement « hébreu ». Pas toujours utilisé pour faire référence à lui, da Pesaro indique qu'il était originaire de la ville de Pesaro, dans le centre-est. Entre octobre 1463 et mai 1465, Guglielmo se convertit probablement du judaïsme au catholicisme romain et prit le nom de Giovanni Ambrosio.
Il a étudié avec Domenico da Piacenza (parfois connu sous le nom de Domenico da Ferrara) dans les années 1440 et est mentionné dans le Liber ballorum de Domenico (1460).
Vers 1463, Guglielmo est l'auteur du traité De pratica seu arte tripudii (Sur la pratique ou l'art de la danse), parfois cité comme Trattato dell' arte del ballare (Traité sur l'art de la danse). Guglielmo y défend la danse comme un art noble, en soulignant le rôle important de la musique. Il décrit également les qualités nécessaires aux danseurs, notamment la posture, la musicalité, le style et la mémoire, et fournit des témoignages directs sur les grandes célébrations de la cour dans lesquelles il a joué un rôle. Le traité contient des chorégraphies et de la musique pour trente-six danses de Guglielmo et de ses contemporains.
Conversion au catholicisme romain Entre 1463 et 1465, Guglielmo fut baptisé et prit le nom de Giovanni Ambrogio. Son patron et ami Alessandro Sforza (seigneur de Pesaro et frère de Francesco Sforza) a convaincu Guglielmo de se convertir au catholicisme romain. Alessandro Sforza était un homme très religieux, mais il a peut-être aussi influencé la capacité de Guglielmo à accéder à la dignité de chevalier.
En 1469, Guglielmo devint Chevalier de l'Éperon d'Or, tout comme son professeur Domenico da Piacenza.
En l'honneur de la fille d'Alessandro Sforza, Ginevra, Guglielmo composa en conséquence une bassadanza. En 1465, il s'installe à Milan, où il est chargé des célébrations du mariage d'Eleonora d'Aragona avec le duc de Bari.
Après une vie de succès et de satisfaction artistique, il termine sa brillante carrière à la cour d'Urbino du Montefeltro. Et c'est làqu'il mourut probablement, peut-être en 1484, mais pas avant d'avoir transmis les secrets du métier à son fils, auquel Pier Paolo faisait référence par Baldassarre Castiglione dans son Libro del Cortegiano, en le citant comme exemple négatif de danseur professionnel.
Œuvres
Guilielmus Hebraeus Pisauriensis, De pratica seu arte tripudii, 1463, Manuscrit copié par Paganus Raudensis en écriture humanistique. Après une première partie théorique, l'ouvrage comporte une partie pratique, sous forme de dialogue entre un maître et son élève. S'ensuit une description de 31 basses danses et balli composés par lui, par Domenico da Piacenza et par Laurent de Médicis, pour lequel il aurait pu travailler.
https://www.youtube.com/watch?v=8EbF6o6_ai4
1) Guglielmo Ebreo da Pesaro (ca.1420-1484) – Falla con misuras: 00:00
Antonio Gardano (1509-1569) – 2) Pass‘ e mezo nuovo: 1:51 3) Pass’ e mezo nuovo segondo: 3:00 4) Pass’ e mezo nuovo: 4:11
Note de David Bolton (sur Ebreo et Gardano)
Guglielmo Ebreo était un maître de danse et compositeur juif italien ; son nom de famille, « Ebreo » signifie « hébreu » ; « da Pesaro » indique qu'il était originaire de la ville de ce nom. Il a eu la chance de travailler dans plusieurs cours de la Renaissance comme celles de Naples, Urbino, Milan et Ferrare. Vers 1464, il se convertit au catholicisme et changea alors son nom en Giovanni Ambrosio. Dans la vingtaine, il étudie avec le maître de danse Domenico da Piacenza. Vers 1463, Guglielmo publie un livre assez complet sur son art intitulé « Traité sur l'art de la danse ». Dans ce volume, il affirme que la danse est un art noble et qu’elle joue un rôle important dans la musique. De plus, il décrit les qualités que doivent posséder les danseurs, par exemple la posture, la musicalité, le style et la mémoire. Il raconte également les grandes célébrations de cour dans lesquelles il a joué un rôle. Il donne également des chorégraphies, ainsi que la musique de trente-six danses de lui-même et d'autres compositeurs. La petite danse présentée ici, bien que composée pendant ce que nous appelons la période de la Renaissance, sonne dans un style quelque peu « médiéval », surtout si on la compare aux trois pièces suivantes de Gardano, composées dans les années 1500.
Antonio Gardano était en fait un compositeur français qui s'est installé à Venise vers l'âge de trente-trois ans. Alors qu'il était encore en France, il avait publié plusieurs de ses compositions chez la maison d'édition appartenant à Jacques Moderne, connu comme le deuxième éditeur français de son époque. Une fois à Venise, et peut-être inspiré par le succès de Moderne en France, Gardano ouvre une société d'édition et d'édition musicale, introduisant une nouvelle technique d'impression musicale développée par le Français Pierre Haultin. Il s'est marié dans la famille de la puissante dynastie d'imprimeurs de la famille Bindoni. Entre 1538 et 1569, Gardano a publié environ 450 ouvrages, presque tous liés à la musique. Les trois « passamezzi » présentés ici sont issus d'une publication de 1551 intitulée « Intabolatura nova di varie sorte de balli da sonare » ; il contient de nombreuses pièces pour clavecin, épinette et clavicorde. Il existe des pièces de plusieurs compositeurs, dont Gardano lui-même.
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