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 L'harmonie des peuples (XIX,XXème siècles)

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Snoopy
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MessageSujet: L'harmonie des peuples (XIX,XXème siècles)   L'harmonie des peuples (XIX,XXème siècles) Empty2007-02-24, 11:20

par Adrien De Vries

Voici un panorama solide à défaut d'être pleinement exhaustif de la situation musicale en Europe, du XIX ème à la première moitié du XX ème siècle. Par écoles nationales, il ne faut pas comprendre uniquement "nationalistes". L'analyse des textes aborde avec perspicacité la genèse des mouvements pour l'émergence des écoles européennes de musique jusqu'au début du XX ème siècle.

Quels sont les caractères d'une musique authentiquement "nationale"? La question posée dans le cas de la France au XIX ème siècle, par François Porcile, dans une première partie ("Ouverture à la française") pertinente et argumentée, dévoile les contradictions et les oublis des tenants d'une tradition nationale. Si Debussy s'insurge contre le trop plein d'influences étrangères dans la musique française, il oublie un peu trop que le renouveau de l'école à laquelle il appartient, s'est accompli grâce à l'assimilation de trois compositeurs austro-allemands: Bach pour Gounod, Mozart pour Saint-Saëns, enfin, Beethoven pour César Franck. Par conséquent, par nationalisme, il faut nuancer le propos et reconnaître les emprunts, les influences, la part de l'étranger dans la définition toujours mouvante et dynamique d'un caractère autoproclamé "national". Les nationalistes sont les premiers incultes et la plupart des contributions dont il est question dans cet ouvrage de synthèse, éclaire avec raison et clairvoyance, l'importance des métissages. Si le XIX ème a vu l'essor des écoles nationales de musique, et la mise en avant des folklores innervant la musique "officielle" des nations concernées, jamais la mobilité artistique et les voyages, d'un pays à l'autre, n'ont été aussi nombreux.

Les cinq autres chapitres de ce tour d'horizon pour une géographie musicale critique, sont tout autant passionnants. L'étape espagnole rappelle les faits marquants et surtout les figures centrales du renouveau ibérique, de Falla à Turina, brisé par l'avènement du franquisme. Didier van Moere s'intéresse ensuite à "l'inspiration nationale dans la musique polonaise de Chopin à Szymanowski". Au sein d'une nation marquée par la soumission forcée au dominateur, place est réservée à l'oeuvre du mécène, le prince Lubomirski, à l'oeuvre fondatrice de son protégé, Szymanowski (analyse du Stabat mater); au chapitre des écoles de l'Europe de l'Est, celles qui n'ont jamais souffert l'hégémonie autro-hongroise, et l'idée de l'Empire des Habsbourg, Smetana, Dvorak, Janacek pour la Tchécoslovaquie; les précurseurs de Bartok, et Bartok pour la Hongrie, sont évoqués par leurs contributions au genre du quatuor. Dans ce chant des "terroirs", où les musiciens réabordent l'esprit et le lyrisme de leur folklore à l'aune du langage hérité de Beethoven, la Russie n'est évidemment pas omise. Les musiciens du XVIII ème siècle, et le "siècle d'or" (le XIX ème) surtout sont passés au crible: de Glinka, à Tchaïkovsky, Rimsky-Korsakov, Moussorsgki et Borodine, sans omettre l'opposition désormais emblématique de l'évolution stylistique, pour ou contre l'influence occidentale, entre Rubinstein et Balakirev. Et c'est assurément Les Ballets Russes qui donnent une juste notion de l'essence musicale russe: un éclectisme tourné vers l'avenir, capable d'assimiler "tout ce qui est talentueux".

Enfin, les compositeurs nordiques complètent opportunément cet opuscule qui s'avère incontournable pour une première visite de l'Europe des nations. En Finlande, Sibelius et Nielsen dominent les paysages du grand Nord ; quant à la Norvège, "jeune" état, indépendant en 1905, elle trouve grâce à Grieg, le chant de son autonomie.

Voici un panorama solide de la situation musicale en Europe, du XIX ème à la première moitié du XX ème siècle. Aucun des auteurs n'omet en contrepoint de la généalogie précise des compositeurs analysés, l'évocation des débats esthétiques, des interrogations identitaires soulevées. On voit bien que, plus que jamais, la musique dite officielle ou savante s'est abondamment inspirée des traditions populaires. Pour l'édition 2007 de la Folle Journée de Nantes, cette publication coédition des Maisons Fayard et Mirare, est une bible. Le complément indispensable aux concerts programmés à l'affiche de l'événement, intitulé "L'harmonie des peuples".

L'harmonie des peuples, Les écoles nationales aux XIX ème et XX ème siècles

Sommaire

Ouverture à la Française par François Porcile
La renaissance de l'art musical espagnol par Marie Christine Vila
L'inspiration nationale dans la musique polonaise de Chopin à Szymanowski par Didier van Moere
Les grands quatuors des écoles nationales d'Europe centrale: Tchécoslovaquie, Hongrie par Bernard Fournier
La Russie par André Lischke
Musique nordique par Marc Vignal

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