Juan de Urrede (v. 1430 - 1482)

Juan de Urrede (vers 1430, Bruges-après 1482, Salamanque, Espagne) ou Juan de Urreda était un chanteur et compositeur flamand actif en Espagne au service du duc d'Albe et du roi Ferdinand et de la reine Isabelle. Il est né Johannes de Wreede à Bruges.

Juan de Urrede est né à Bruges et a été baptisé sous le nom de Johannes de Wreede. Son père, Rolandus de Wreede, fut organiste à Saint-Donatien jusqu'en 1482. En 1451, Johannes fut refusé pour son stage à Saint-Donatien, au motif que son père et son fils ne pouvaient pas travailler dans la même institution, mais en 1457 il obtint un poste similaire dans l'église Notre-Dame. Son nom disparaît des archives en 1460, et on en déduit que c'est à cette époque qu'il quitta Bruges pour l'Espagne, bien qu'il n'apparaisse de nouveau qu'en 1476, lorsqu'il est payé comme membre de la maison de García Álvarez de Toledo, le premier duc d'Albe, cousin du roi Ferdinand.​

Le 17 juin 1477, il est nommé chanteur et maître de chapelle de la Chapelle Royale d'Aragon. Selon les livres de comptes de la maison royale, son contrat dura au moins jusqu'en 1482. Durant cette période, il semble qu'il ait également postulé pour un poste de professeur à l'Université de Salamanque, poste qu'il n'obtint pas. Aucun registre d'Urrede n'est conservé de 1482, bien que les registres de la maison royale correspondant à la période immédiatement après cette date soient manquants.
On pense qu'Urrede est peut-être mort entre 1482 et 1484, bien que certaines preuves suggèrent qu'il a peut-être vécu plus longtemps.

Il a composé plusieurs arrangements du Pange Lingua Gloriosi Corporis Mysterium, principalement basés sur la mélodie mozarabe originale composée par saint Thomas d'Aquin. L'une de ses compositions pour quatre voix a été largement interprétée au XVIe siècle et est devenue la base d'un certain nombre d'œuvres pour clavier et de messes de compositeurs espagnols.

Bien qu'il ait écrit des chants sacrés, il était surtout connu pour ses chants courtois, en particulier Nunca fu pena magiore, avec des paroles attribuées au duc d'Albe et composées vers 1470. Il est possible que sa mélodie se fonde dans une œuvre populaire de l'époque. La grande popularité de ce chef-d'œuvre est attestée par le fait que plusieurs maîtres l'ont imité, par exemple Pierre de la Rue ou Francisco de Peñalosa. Bartolomeo Tromboncino a également copié le début de l'œuvre dans son Nunqua fu pena magiore. Cette belle chanson est écrite en trois parties et a également été interprétée dans des pièces de théâtre, comme celle de Gil Vicente.

Œuvres

Musique sacrée

Kyrie ‘Spiritus et alme’, Gloria ‘Spiritus et alme’, à 4 voix, de la Misa de Beata Virgine.
Magnificat (sexto tono), à 4 voix; publié par Gonzalo de Baena dans Arte nouamente inuentada pera aprender a tanger, Lisbonne 1540
Nunc dimittis, à 3 voix.
Pange lingua, à 4 voix, deux versions.
Une Messe perdue, mentionnée par Giovanni Spataro dans Tractato di musica, Venise 1531


Musique profane

De vos y de mi quexoso, à 3 voix.
Muy triste será mi vida, à 3 voix.
Nunca fue pena mayor, à 3 voix.
Dónde estás que non te veo.




https://www.youtube.com/watch?v=bxXkRXHjPLw

Nunca fue pena mayor

The Newberry Consort

Quelques précisions par Kool


Musique sacrée

Pange lingua : En plus des deux versions à 4 voix qui ont été mentionnées, Urrede a également composé une version à 3 voix de ce célèbre hymne eucharistique.

Salve Regina : Il existe au moins une version à 4 voix de cette antienne mariale attribuée à Urrede.
Motets : On lui attribue plusieurs motets, dont "Domine Jesu Christe Rex gloriae" et "O beata Vergine".



Musique profane

Donde estas que non te veo : Chanson à 3 voix du Cancionero de la Colombina.
Gijon, al dolor de mi cuidado : Romance à 3 voix du Cancionero de Palacio.
Lagarto, Andad passiones andad : Villancico à 4 voix du Cancionero de Palacio.
Zefiro torna e con soave spiro : Madrigal à 4 voix du Cancionero de la Colombina.