Charles-François Clément (1719-1799)

Charles-François Clément, né le 24 mai 1719 à Apt et mort le 10 avril 1799 à Paris, est un compositeur français. Il est le neveu de l'abbé Clément (1697- ?), chanoine de Saint-Louis-du-Louvre, écrivain et auteur de l'ode Les Progrès de la musique sous le règne de Louis-le Grand (1735).

Sa vie est très peu connue. Il est professeur de clavecin à Paris. De 1762 à 1765, il publiait chaque mois un journal de clavecin, composé d'ariettes et de petits airs choisis dans les intermèdes et dans les opéras-comiques qui avaient obtenu du succès. Il a adapté plusieurs opéras italiens pour le public parisien, notamment L'Uccelatrice de Niccolò Jommelli qu'il renomme en La Pipée, et La Zingara de Rinaldo di Capua renommé en La Bohémienne. Ces deux œuvres sont montées en 1766.

Casanova dit, dans ses mémoires, qu'il a connu Clément à Paris : il donnait alors des leçons de musique à Manon Balletti, fille de Balletti, dit Mario, et de Silvia, acteurs du Théâtre-Italien, dont il était amoureux et qu'il devait épouser, mais le mariage n'eut jamais lieu et Manon épousa l'architecte Jacques-François Blondel en 1760.

Parmi ses œuvres originales on trouve essentiellement une série de pièces pour violon et clavecin (dédicacée à Antoine Forqueray et à sa femme) et trois chants (Le départ des guerriers et Le retour des guerriers en 1750 et Le Célibat en 1762).

On lui doit également deux livres théoriques, un Essai sur l'accompagnement du clavecin (1758) et un Essai sur la basse fondamentale (1762). Il a ensuite rassemblé ces deux cahiers en un seul lors de leur seconde publication.

Antoine Forqueray, en remerciement de la dédicace de Clément, nomme l'une de ses pièces pour viole de gambe La Clément.


Œuvres

Opéras-comiques

Le maréchal des logis (1753)
Le Prix de l'Amour, parodie en vaudeville (1756)
Le chevalier à la mode (1757)
Le rendez-vous de chasse (1758)
La voiture et l'amante (1762)
Le petit souper (1763)
Le petit maître de village (1764)
La fausse magie (1765)
Les deux avares (1768)
Les trois sultanes (1775)
La petite-maîtresse (1780)

Arrangement pour La Bohémienne, d'après La Zingara de Rinaldo di Capua (1755)
Arrangement pour La Pipée, d'après Il Paratajo, version de l'Ucellatrice, de Jommelli (1756)


Autres compositions

Journal de clavecin (1762-1765)

Motets

Cantates


Pièces instrumentales

Sonates en trio pour clavecin, violon et basse continue (1743)

Pièces pour violon et clavecin (1750)

Sonates pour violoncelle et basse continuent (1751)

Le départ des guerriers et Le retour des guerriers, cantadilles pour violon (ou flûte) et basse continue (1750)

Le Célibat, cantadille pour soprano, 2 violons et basse continue (1762)

Nouvelles Pièces pour clavecin, avec accompagnement de violon et basse continue (1755)

Recueil ou choix d’airs anciens & nouveaux…arrangés en pièces avec variations, pour violon, clavesin ou piano oiu harpe. (1777)

Sonates pour clavecin

Suites pour clavecin

Pièces pour harpe

Pièces pour mandoline





https://www.youtube.com/watch?v=U9hxJmwszyM

Pieces for Harpsichord

1) Ariette de la Clochette: 00:00
2) Ariette des Pêcheurs: 3:35
3) Ariette de la Fée Urgèle: 5:36


Note de David Bolton

On ne sait vraiment rien de la jeunesse de Charles-François Clément. On sait cependant que dans les années 1760, il était professeur de clavecin à Paris. De 1762 à 1768 au moins, il publia mensuellement un « magazine de clavecin » (« Journal de Clavecin »), contenant des morceaux d'opéras populaires qu'il avait arrangés pour être joués au clavecin. C'était une pratique relativement courante à l'époque, car elle permettait au public mélomane de découvrir des airs, et autres pièces d'opéra, qu'il pouvait ensuite jouer chez lui.
Giacomo Casanova mentionne Clément dans ses mémoires : il semble que "l'amant légendaire" ait rencontré ce compositeur, qui se trouvait être le professeur de musique d'une jeune fille nommée Manon Balletti dont Casanova était follement amoureux.

Clément était aussi écrivain : il a écrit deux livres sur le solfège. Les trois « Ariettes » que vous entendrez dans cet enregistrement sont tirées de l'édition de janvier 1767 du Journal de Clavecin. Ils montrent bien que Clément savait très bien composer pour le clavecin.