Comme souvent sur ma chaîne, nous rencontrons ici un compositeur dont on sait très peu de choses. En 1785, la « Lieblingssonate » (« Sonate préférée ») de Hartmann est publiée à Berlin. Depuis que l’œuvre a été publiée en 1785, nous savons qu’elle a été composée peut-être la même année, peut-être quelques années plus tôt. Pourquoi Hartmann l’appelait « la sonate préférée », je ne le sais pas. Voulait-il dire que c'était sa préférée ? Ou l’œuvre a-t-elle atteint un certain degré de popularité à son époque ? Ou peut-être était-ce le favori de ses élèves, ou de sa petite amie ou de sa femme ? La page de titre elle-même fait référence au compositeur comme « Organiste à Eimbeck » – ce qui devrait se lire « Einbeck » ; Apparemment, l’orthographe n’était pas le point fort de Hartmann. (Même si, pour être honnête, l’orthographe allemande n’était pas encore standardisée à cette époque). On sait qu'il est né à Rudesleben, près d'Arnstadt, et qu'en 1758, il était organiste à Einbeck. Sur imslp.org (où j'ai trouvé ce travail), l'année de naissance de Hartmann est indiquée comme « ca. 1750 »). Cependant, à moins qu'il n'ait été organiste dans une église alors qu'il n'avait que 8 ans, nous pouvons supposer sans risque que son année de naissance était très probablement 1740, ou même à un moment donné dans les années 1730. L’année de sa mort aurait pu se situer au début des années 1800, ou peut-être même dans les années 1790 ; il a été mentionné par quelques sources dans les années 1780, il était donc probablement encore en vie à cette époque. Mystère sur mystère !
Quant à la sonate elle-même, elle est composée dans ce qu’on pourrait appeler le « C.P.E. Bach », nous pouvons donc ajouter Christoph Heinrich Hartmann à la liste assez longue des compositeurs de clavier talentueux qui ont imité le style du deuxième fils de J.S. Bach, dont l'influence sur toute une génération de compositeurs fut encore plus grande qu'on ne le pense généralement. Même si cette sonate, aussi belle soit-elle, ne sera jamais mon « Lieblingssonate », je dois dire qu'elle m'a enchanté ! - David Bolton, « Le claveciniste numérique »