Lucien Haudebert (né à Fougères le 10 avril 1877 et mort à Paris 16e le 24 février 1963) est un compositeur français, fortement identifié à son héritage breton.
Lucien Louis Jean Haudebert est issu d’une vieille famille de Fougères, en Ille-et-Vilaine. Son père, Louis Julien Michel Haudebert est un industriel de la chaussure. Sa mère, Clémentine Marie Pitois est l'héritière de l'usine de chaussures créée par son père Jean Marie Pitois.
Il a reçu ses premiers cours de musique à l'âge de 5 ans de Mr Chausseblanche, l'organiste local de l'église Saint-Léonard et a pu jouer son premier prélude de Bach à l'âge de 7 ans. Il a étudié la philosophie dans un collège de Laval et a ensuite obtenu un diplôme d'études commerciales (diplôme des Hautes Études Commerciales), selon les désirs de son père. Il passe son service militaire à Vitré jusqu'en septembre 1900.
Musicalement largement autodidacte, il s'est ensuite rendu à Paris contre la volonté de ses parents où il a fait la connaissance de Gabriel Fauré, alors organiste à l'église de la Madeleine, auprès duquel il a reçu des cours particuliers, écourtés par ses problèmes de santé.
Lui-même catholique, il épousa une protestante, Marie Charlotte Collet (1879-1958), à Paris en 1907, poète, parolière des chansons et des pièces chorales de son mari. Haudebert a participé à la Première Guerre mondiale, quittant l'armée comme lieutenant. Il a passé la plus grande partie de sa vie à Paris où il est mort en 1963.
La force de la musique de Haudebert réside dans son inventivité mélodique et sa singularité. Bien qu'il a créé de nombreuses œuvres pour orchestre et de la musique de chambre, sa musique vocale et chorale est considérée comme sa principale réalisation. Son plus grand succès fut l'oratorio Dieu vainqueur pour solistes, chœur mixte, orgue et orchestre, donné avec six-cents participants en décembre 1927 à Mannheim, en Allemagne.
Harmoniquement conservateur, il écrit dans un style romantique tardif, souvent coloré par la musique folklorique bretonne, notamment dans sa musique instrumentale. Il a été membre de l'Association des Compositeurs Bretons et a souvent participé à des événements culturels bretons à Paris.
Il a reçu le Prix Paul Dukas en 1945. Il était l'ami personnel de plusieurs autres compositeurs bretons ainsi que des compositeurs Ernest Bloch et Swan Hennessy et de l'écrivain Romain Rolland.
Œuvres
Orchestre
Le Sacrifice d'Abraham, op. 11, poème symphonique (1921)
La Fille de Jephté, op. 27, poème symphonique (1926)
Symphonie bretonne, op. 44 (1936)
Le Rêve inachevé, op. 49, musique fortuite (1937)
Saint Louis, op. 50, musique fortuite (1938)
Symphonie française (1941)
Poème celtique, op. 56, pour violon et orchestre (1943)
Jeanne d'Arc de Domrémy, op. 58, musique fortuite (1944)
Rapsodie celtique, op. 64, pour orchestre à vent (1956)
Voyages en Bretagne, 9 Pièces symphoniques, op. 55 (non daté)
Musique de chambre
Bienvenue à Claudie, op. 9, pour quatuor à cordes (1931)
Berceuses pour violon et piano (1920)
Prélude et variation pour violon et piano (1920)
Largo pour violon et orgue (1922)
Adagio, prélude et variations pour violon et piano (1922)
Pièces pour orgue (1924)
Légende au vieux château, pour violon et piano (1924)
Suite dans le style ancien, pour quatuor de bois (1931)
Piano
Paquita, valse espagnole (1899)
Cinq petites pièces (1924)
Thème et variations 1924)
Musique pour deux petites filles (1924)
Le Cahier d'Eve, op. 30 (1928/30)
Musique vocale
La Rose et les papillons, chanson (1898)
Dieu vainqueur, cantateop. 15 pour soli, chœur, orgue, orchestre (1916)
Dans la maison, chansons (1921)
Huit chants intimes, chansons (1921)
Églogue, pour voix, flûte, piano (1921)
Gethsémani, pour voix, violon, orgue (1922)
Ma lande au grand soleil, pour chœur (1923)
Le Cahier d'Élisabeth, chansons (1924)
Ode à la Vie pour voix et orchestre (1924)
Chansons du semeur (1924)
Printemps pour voix et orchestre (1925)
Procession pour voix et orchestre, op. 22 (1925)
Chant de Pâques, op. 23, pour soli, chœur, orgue, orchestre (1925)
Trois Évocations, pour voix, flûte, quatuor à cordes (1925)
Nativité, op. 25, pour soli, chœur, orgue, piano (1926)
Ode à la musique, op. 28, pour chœur de femmes et orchestre (1927)
Moïse, oratorio, op. 29, pour baryton solo, chœur, orchestre (1928)
La Fille de Jephté, oratorio (1929)
Ubi caritas, pour deux voix et orgue, op. 41 (1934)
Chants funèbres, op. 45, chansons (1934)
Chants spirituels, op. 42, chansons (1936)
Antigone, drame musical en 2 actes, livret de Mary Haudebert, op. 43 (1939)
Cantique à sainte Thérèse, op. 47 pour voix et piano ou orgue (1939)
Nocturne Été, Op. 57, chanson (1943)
Te Deum, op. 59 pour soli, chœur, orgue, orchestre (1948)
Chants de la mer (1950)
Requiem, op. 31 pour soli, chœur, orgue, orchestre (non daté, non publié)
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