Gérard PESSON, né en 1958

Eléments biographiques:

Gérard Pesson est un compositeur français qui a vu le jour le 17 janvier 1958 à Torteron, dans le Cher. Il effectue des études de lettres et musicologie à la Sorbonne où il soutient une thèse sur L’Esthétique de la musique aléatoire avant d’intégrer les classes de Betsy Jolas et d’Ivo Malec au Conservatoire national supérieur de musique de Paris où il obtient deux premiers prix dans les classes d’analyse et de composition. En 1986, il fonde la revue de musique contemporaine "Entretemps". Détenteur d'un Premier prix du Studium de Toulouse en 1986 pour Les Chants Faëz, Gérard Pesson est lauréat du concours "Opéra autrement" pour Beau Soir créé en version de concert au Festival d'Avignon 1989, puis donné en version scénique au Festival Musica de Strasbourg en 1990. Egalement bénéficiaire d'un Prix de Rome, il est pensionnaire à la Villa Médicis d’octobre 1990 à avril 1992. Gérard Pesson remporte en 1996 le Prix Prince Pierre de Monaco. Depuis 1998, il se consacre plus particulièrement à la musique de scène, notamment avec le chorégraphe Daniel Dobbels pour lequel il crée les musiques originales de ses spectacles. Ses œuvres ont été jouées par de nombreux ensembles et orchestres en France et à l’étranger : Ensemble Fa, l'Ensemble 2e2m, l'Ensemble intercontemporain, Itinéraire, Ensemble Modern, Klangforum Wien, Ensemble Recherche, Ensemble Ictus, Alter Ego, Accroche Note, Erwartung, Orchestre national de Lyon, Orchestre national d'Île-de-France, Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks etc...



Son opéra Forever Valley, commande de T&M, sur un livret de Marie Redonnet, fut créé en avril 2000 au Théâtre des Amandiers de Nanterre. Son opéra Pastorale, d'après L'Astrée de Honoré d'Urfé a été créé à Stuttgart en mai 2006 en version de concert puis en France, à Paris, au Théâtre du Châtelet en 2009 en version scénique. Son concerto Future is a faded song a été créé le 5 octobre 2012 à Zurich par Alexandre Tharaud au piano et l'Orchestre de Zurich dirigé par Pierre-André Valade. Il est également professeur de composition au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, puis producteur à France Musique depuis 1986, notamment de Boudoirs et autres qui s'arrête en juillet 2014, après 379 émissions.

L'instant musical:

Gérard Pesson et Mauro Lanza se partagent un album qui s'intitule Neverland: trois oeuvres chacun, toutes interprétées par les musiciens de l'Ensemble Alternance. Si je n'avais jamais entendu parler de Mauro Lanza et si ma toute première impression, hier, fut hélas plutôt négative, s'étant améliorée depuis, Gérard Pesson ne m'était pas aussi inconnu et j'avais même écouté quelque-chose de lui qui ne m'avait pas déplu. Il était dans un coin de ma mémoire au même titre que Jean-Pierre Guézec que je tarde à découvrir.

Les trois oeuvres de Gérard Pesson sont:

__La Vita è come l'albero di Natale - 1992 - pour violon et piano
__Non sapremo mai di questo mi - 1991 - pour flûte, violon et piano
__Mes Béatitudes - 1994-95 - pour violon, alto, violoncelle et piano

Les deux premières pièces sont très courtes, 1'18" pour la première et 1'50" pour la seconde. Elles sont trop succinctes pour avoir fait naître en moi une quelconque émotion durable, comme si, d'une certaine façon, elles constituaient un prélude à la troisième oeuvre, un quatuor de presque 16 minutes. Cette composition est d'une curieuse physionomie: atonale, chahutée, moderne dans son écriture, m'imaginant un trajet musical accidenté, distordant, sinueux, imprévisible, ce que je n'imaginais pas mais qui vint à mes oreilles comme un oasis mélodique exquis, sublime, le point culminant de tout l'album, cette lumière offerte par un violon solo aigu, celui de Jacques Ghestem, qui éclaire la beauté d'un moment musical inattendu, peut-être même inespéré. C'est un désordre théâtral qui se transforme temporairement en un lento fait de notes parfaitement ordonnées dans un contexte subitement harmonieux où la lumière sonore devient aussi fluide que limpide, faussement résolue à devenir une sorte d'élégie très intimiste, faussement résolue puisque le quatuor se distord ou se disloque à nouveau.