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 Anthony PAYNE (1936-2021)

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MessageSujet: Anthony PAYNE (1936-2021)   Anthony PAYNE (1936-2021) Empty2015-06-26, 13:17

Impressions personnelles:

En réécoutant Time's Arrow pour orchestre symphonique d'Anthony Payne, je me suis fais la réflexion que c'est finalement assez rare qu'une musique, même lorsqu'elle est composée pour le cinéma, me projette des images, des paysages concrets ou tout ce qui pourrait éventuellement se rapporter à un monde visuel. Non, c'est plutôt un grand écran noir qui s'érige pendant l'écoute. Dans Time's Arrow, par exemple, qui, par ailleurs, n'est pas du tout une musique de film même si elle en contient certains aspects, je n'y perçois qu'une impressionnante affaire de sons qui se multiplient et se démultiplient, des tensions qui augmentent et diminuent, des gestes, des mouvements, qui étreignent mes émotions dans de grands élans de virtuosité et au sein d'une musique agitée et expressive, avec, par moments, une grande prolixité de notes qui évoluent dans un agencement complexe et méthodique. Dans un premier temps, je ne dirais pas que l'atmosphère de Time's Arrow me marque autant que le Red Earth de Michael Finnissy qui a un caractère atypique et original, cela-même s"il s'appuie sur une forme plus statique en apparence, ni même que Byrnan Wood de David Sawer qui m'avait particulièrement captiver par ses passages les plus animés. L'oeuvre d'Anthony Payne, si elle est objectivement brillante et expressive, elle peut paraître assez ordinaire dans l'immense corpus symphonique contemporain. Je pourrais certes me contenter d'une telle considération dans une écoute en surface. En réalité, si toute la première partie de l'oeuvre de Payne reste malgré tout fort attrayante dans sa frénésie orchestrale avec ses multiples rebondissements et changements de rythmes, c'est lorsque celle-ci se calme, lorsque les cordes s'octroient des élans plus lyriques, que la musique se pose enfin dans quelque chose de plus mouvant et réfléchi, qu'elle gagne en beauté et en profondeur...et que, par conséquent, je me suis rappelé pourquoi j'ai tant aimé cette oeuvre à l'époque où je l'ai découverte, au point de m'en procurer d'autres du compositeur, sur lesquelles je m'étalerai ultérieurement...

A propos de Time's Arrow, par le compositeur (extrait):

<<L'idée qui avait jailli dans mon esprit était que le morceau devait reflèter le concept du Big Bang, débutant avec  une explosion du matériau avant de se précipiter dans l'espace. La musique allait lentement ralentir jusqu'au point mort se trouvant au centre de l'oeuvre, et ensuite, par l'effet de la gravité, pour ainsi dire, inverser le processus, et finir en une nouvelle accélération vers la singularité qui allait précéder l'explosion suivante. Il était important que l'oeuvre ait une harmonie plus dense que jamais auparavant, et un éventail stylistique plus large, allant du quasi chaotique au simple et à l'ordonné.>>

"...La musique allait lentement ralentir jusqu'au point mort se trouvant au centre de l'oeuvre, et ensuite, par l'effet de la gravité, pour ainsi dire, inverser le processus, et finir en une nouvelle accélération vers la singularité qui allait précéder l'explosion suivante..." c'est cette partie là que j'ai vraiment aimée, où la musique devient réellement profonde et sublime. Les cordes y sont fantastiques. Cependant, à aucun moment, je n'ai imaginé un Big Bang ou quelque chose s'en approchant. En réalité, je n'ai rien imaginé du tout, me suis juste laissé paresseusement porté par la musique de Payne.


Dernière édition par Icare le 2015-06-27, 09:30, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Anthony PAYNE (1936-2021)   Anthony PAYNE (1936-2021) Empty2015-06-26, 20:24

Eléments biographiques:

Anthony Payne est un compositeur, écrivain et animateur anglais né le 2 Août 1936. Sa carrière en tant que compositeur pourrait être décrite comme une tentative continue de concilier son affinité personnelle avec des compositeurs britanniques du début du 20ème siècle (en particulier Ralph Vaughan Williams , Frederick Delius , Edward Elgar et Frank Bridge ) avec les innovations stylistiques de la musique contemporaine d'après-guerre . Né à Londres , Payne s'intéressa très tôt à la composition . Après des études à la Société de St Cuthbert , Université de Durham , il a passé une période en tant que musicologue freelance. Depuis le milieu des années 1960, quand il a composé sa messe Phoenix, il a reçu des commandes pour de nouveaux travaux de plusieurs ensembles importants, y compris l' "English Chamber Orchestra" et le "Nash Ensemble" . Trois grandes œuvres orchestrales: récolte (1985), Time' s Arrow (1990) et Visions et Journées de l'Esprit (2002) ont toutes été créées par l' Orchestre symphonique de la BBC, à Londres. Il a également composé un concerto pour orchestre (1974) et d'autres pièces pour orchestre, ainsi que de la musique de chambre, instrumentale et chorale. Son Quatuor à cordes n ° 2 (2010) a remporté un "Award" dans la catégorie "Musique de Chambre". Il enseigne dans dans les universités aussi éloignées que l'Australie et les Etats-Unis; et, pour garder le meilleur pour la fin, il anime fréquemment des émissions de radio: son exhumation des esquisses pour la troisième symphonie d'Elgar en 1995 sur Radio 3 fut particulièrement bien reçue. Et en plus de ses longues années de service pour la Société pour la Promotion de la Musique Nouvelle, il est Directeur Artistique aux Festivals de Spitalfields et il continue à diriger le jeune ensemble d'aventuriers, Jane's Ministrels, qu'il co-fonda en 1988 avec son épouse, la soprano Jane Manning, comme une expression pratique de son dévouement de toujours à la musique.

Parallèlement à sa carrière de compositeur, Payne a simultanément construit une solide réputation comme écrivain sur la musique, à la fois comme un auteur de livres sur Arnold Schoenberg et Frank Bridge et aussi en tant que critique musical pour le Daily Telegraph , The Independent et Country Life . Il a été conférencier invité à un certain nombre d'universités en Grande-Bretagne, en Australie et aux Etats-Unis. Payne est marié à la soprano Jane Manning , pour qui il a composé un certain nombre d'œuvres vocales. En 2007, le couple a été décerné conjointement des doctorats honorifiques de l'Université de Durham.
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Henri



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MessageSujet: Re: Anthony PAYNE (1936-2021)   Anthony PAYNE (1936-2021) Empty2015-06-28, 11:23

Je ne me suis pas encore intéressé à l’œuvre d’Anthony Payne mais son nom ne m’est pas inconnu car il a réalisé la transcription de la symphonie n° 3 d’Elgar qui est la seule que j’aime écouter en entier. Peu avant sa mort, Elgar avait commencé la composition de cette symphonie mais avait dû s’arrêter car il était atteint d’un cancer et sa santé déclinait rapidement. Il avait demandé à ce que toutes les esquisses de sa symphonie soient brûlées mais elles furent conservées, et lorsqu’Anthony Payne les découvrit, il s’attacha à assembler les quelque 130 pages d’esquisses. Il acheva ce travail en 1994. Les ayant droits d’Elgar décidèrent tout d’abord d’interdire la publication du travail de Payne, n’autorisant que celle des ébauches du compositeur, mais finalement la Fondation Elgar commandita à Payne une reconstruction officielle de cette symphonie dont la première audition eut lieu le 5 février 1998 au Royal Festival Hall de Londres avec le BBC Symphony Orchestra.
J'ai écouté quelques extraits de Time's Arrow. Contrairement à toi, l'écoute de certaines musiques me "projette" des images (quoique j'aurais souvent beaucoup de mal à les expliciter), mais là je suis comme toi, c'est l'écran noir. Sur le plan sonore, la première chose que je ressens c'est une gène à cause de cette trompette quasi omniprésente qui m'empêche de me concentrer sur le "paysage" peint par l'orchestre. A partir de "The slowing down" une ambiance plus calme s'installe qui convient mieux à ma sensibilité, mais pour autant je ne peux pas dire qu'elle me procure une grande émotion. Et, comme toi, elle ne me suggère rien qui soit en relation avec le "Big bang" ou la flêche du temps. Mais il est vrai qu'en général les intentions exprimées verbalement par les compositeurs ne correspondent pas vraiment à ce que je ressens (si je ressens quelque chose) à l'écoute de leurs oeuvres. Je crois d'ailleurs qu'ils se mettent gravement le doigt dans l'oeil s'ils pensent que la musique peut exprimer ce qu'ils croient y mettre. En tout cas, concernant le big bang, l'expansion de l'univers, le temps et toute cette sorte de choses, je crois que je ressens beaucoup plus d'émotions en lisant un ouvrage d'astrophysicien qu'en écoutant de la musique. Bon, Time's Arrow se termine dans la cacophonie du début, l'espace s'est a nouveau contracté, je n'attends pas l'explosion suivante pour poster ça.
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MessageSujet: Re: Anthony PAYNE (1936-2021)   Anthony PAYNE (1936-2021) Empty2015-06-28, 13:17

C'est marrant, chez toi, la trompette te gène dans ton appréciation du paysage orchestral et, chez moi, elle est un guide presque nécessaire pour les mêmes raisons, très probablement mon attirance immodérée pour la forme concertante qui est sans aucun doute la mieux représentée dans ma "cédéthèque"...Bien que son omniprésence dans la partie animée de Time's Arrow ne m'a pas marqué plus que ça...Me suis-je naturellement laissé embarquer par son jeu sans la moindre prise de conscience, c'est fort possible... En musique, les parties explosives peuvent autant me fasciner que les parties plus lentes, plus proches du Lento ou de l'adagio. Maintenant, tout dépend où. Chez Bruckner, les "explosions" symphoniques me saoulent, chez Bartok, elles me fascinent! Laughing L'oeuvre d'Anthony Payne me captive en entier mais j'ai aussi une nette préférence pour la "partie lente", toute la "partie lente" avant l'explosion conclusive, surtout la manière dont interviennent les cordes. J'avoue en avoir eu des frissons.

<< Je crois d'ailleurs qu'ils se mettent gravement le doigt dans l'oeil s'ils pensent que la musique peut exprimer ce qu'ils croient y mettre.>>

Je pense quand même que les compositeurs, par leur expérience propre de la musique, en sont parfaitement conscients, ce qui ne doit surtout pas les empêcher d'avoir un thème d'inspiration dans la gestation et la conception d'une nouvelle création musicale. Ce qu'en percevra l'auditeur restera, de toute façon, l'affaire de l'auditeur. Cela ne regarde plus le compositeur.
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MessageSujet: Re: Anthony PAYNE (1936-2021)   Anthony PAYNE (1936-2021) Empty2015-06-29, 16:13

Je viens de redécouvrir deux pièces de musique de chambre d'Anthony Payne, tout d'abord Symphonies of Wind and Rain pour flûte, hautbois, deux clarinettes, basson, cor, percussion, deux violons, alto, violoncelle et contrebasse (1991), puis The Song Streams in the Firmament pour clarinette, deux violons, alto, violoncelle et contrebasse. Il est souvent coutume de dire que nous écoutons de la musique pour vivre des émotions,...et plus l'émotion est grande plus le plaisir est immense...Mais que pourrions-nous chercher d'autre que le plaisir & l'émotion dans la musique que nous choisissons d'écouter? Parce que sinon quel serait le sens dans tout cela? Ma quête de l'émotion est la responsable directe de tout ce que j'écris ici, celle qui crée mes enthousiasmes et provoque parfois mes déceptions. Heureusement, il m'arrive aussi (assez régulièrement d'ailleurs) de vivre une émotion exceptionnelle, celle où le temps semble s'arrêter temporairement. C'est ce que je viens de vivre avec The Song Streams in the Firmament qui m'a presque mis la larme à l'oeil. Beaucoup de beauté et une grande force poétique dans cette musique avec une étonnante mise en avant de la clarinette, instrument qui, il est vrai, a toujours eu une place privilégiée à mon oreille. J'ai également été séduit par la poétique de Symphonies of Wind and Rain, sans aucun doute un peu moins mais quand même: disons que le plaisir ressenti fut moins intense, moins exceptionnel, mais bien réel. Ces deux compositions bénéficient en tout cas d'un instrumentarium qui m'est idéal.
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MessageSujet: Re: Anthony PAYNE (1936-2021)   Anthony PAYNE (1936-2021) Empty2015-06-29, 23:11

J'ai continué mon périple dans la musique de chambre d'Anthony Payne. j'ai d'abord voulu commencer par Evening Love pour soprano et piano. C'est la soprano Jane Manning,sa propre épouse, qui l'interprète mais le style employé ne m'a donné envie de l'écouter. Des oeuvres pour voix et piano qui me plaisent, je pourrais en citer plusieurs, mais là, le style m'a fait pressentir un ennui presque assuré. Je suis directement passé à Paraphrases and cadenzas pour clarinette, alto et piano et, cette fois, mon amour pour la clarinette n'aura pas suffi à me rendre cette musique attractive. je l'ai même trouvé ennuyeuse, sans intérêt, un gros contraste avec les deux oeuvres précédentes, vantées dans mon précédent commentaire. La musique a beau être dynamique, j'avais l'impression de gesticulations qui tournaient à vide ou tombaient à plat. Tant pis! On ne peut pas vivre des émotions exceptionnelles à chaque coup, sinon elles ne seraient plus exceptionnelles. Heureusement, la dernière oeuvre du disque a renversé la vapeur: A Day in the Life of a Mayfly, pour flûte, clarinette, violon, violoncelle, piano et percussion, est une alchimie sonore qui a beaucoup mieux fonctionné; la pureté d'une flûte solo, les jeux ludiques d'une percussion, voilà une musique qui m'a superbement diverti. Tant mieux!
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MessageSujet: Re: Anthony PAYNE (1936-2021)   Anthony PAYNE (1936-2021) Empty2020-06-09, 09:58


De toutes les oeuvres que je connais d'Anthony Payne et que j'ai déjà évoquées avec plus ou moins d'enthousiasme sur ce topic, six au total, deux conservent toute mon attention: Time's Arrow par la "BBC Symphony Orchestra" sous la direction d'Andrew Davis et A Day in the life of the Mayfly/Une Journée dans la vie d'un éphémère pour flûte, clarinette, violon, violoncelle, piano et percussion. Time's Arrow est l'oeuvre par laquelle j'avais découvert ce compositeur. Dans ces deux oeuvres, je peux effectivement dire que l'alchimie sonore y fonctionne à merveille, à condition bien sûr d'avoir un minimum d'affinités pour une approche atonale sans réelle concession. Pour un amoureux de la forme classique et mélodique, il n'y en a pour ainsi dire aucune! Il n'y aura donc pas de demi-mesure: soit, comme moi, on adhère à cet univers dissonant et labyrinthique, soit on va vite rejoindre Chopin ou Schubert pour s'en remettre et retrouver ses repères. Hehe Je ne mentirai pas sur le contenu de Time's Arrow et A Day in the life of the Mayfly, c'est à fuir pour ceux et celles qui n'aiment pas la musique atonale. En revanche, pour un partisan comme moi, c'est du pain béni et ces deux opus d'Anthony Payne sont ce que j'ai entendu de plus convaincant dans ce registre chez ce compositeur dont voici le propos qu'il tint sur "Une Journée dans la vie d'un éphémère":

<<Il y a de nombreuses années de cela, je suis tombé sur une référence poétique concernant la courte durée de vie d'un éphémère - la façon dont il émerge de l'eau, passe de l'état de nymphe à celui d'insecte, essaime, s'accouple, puis pond ses oeufs et meurt - tout cela en un peu plus d'un soir seulement. Une durée de vie pleine de naturelle pour l'éphémère - mais pour nous, avec notre espérance de vie de soixante-dix ans, un rappel lancinant de la brièveté de la vie de l'animal en général en comparaison avec l'immensité du cosmos. C'est à cette époque qu'une idée de musique voyait le jour, et ce n'est qu'aujourd'hui que j'ai le temps de la concrétiser: l'idée d'un poème scherzo-cum-ton utilisant un matériau basé sur le bourdonnement des ailes des insectes, des lignes thématiques influencées par le bruit de leur précipitation, des motifs de vols interactifs, incorporant des rythmes disloqués de valse comme symbole de l'accouplement. En contraste avec ces idées et revenant constamment et situé juste en-dessous de la surface alors qu'il est difficile à voir, il y a le calme tranquille de processus plus grands, l'éternel ruisseau d'où émerge l'éphémère, des durées de vie mystérieuses du point de vue des êtres humains. Le carillon intermittent d'une cloche, par exemple, qui réussit peu d'un point de vue musical au cours du développement du morceau alors que l'insecte vit et meurt, pourrait, on le laisse supposer, croître et se développer si le morceau était cent fois plus long.>>

La flûte domine les différentes évolutions liées à cet éphémère. Elle est sans aucun doute l'élément dominant de l'oeuvre. Malgré le commentaire intéressant d'Anthony Payne, je ne suis pas sûr de son caractère complètement descriptif car j'y ressens, là aussi, plus un commentaire musical sur la vie brève d'un éphémère, même si, dans l'ignorance du thème abordé, je n'aurais certainement fait aucun rapprochement avec cette poétique créature des eaux. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que l'éphémère inspire un compositeur. Dans l'excellent documentaire Microcosmos - Le Peuple de l'herbe de Claude Nuridsany & Marie Pérennou, Bruno Coulais avait magnifiquement illustré l'émersion de ce mystérieux insecte, certes dans une forme déjà plus tonale et sur une durée beaucoup plus courte. La composition d'Anthony Payne se développe sur une douzaine de minutes. Il y a, entre autres, des fragments de rythmes de valse qui s'immiscent de manière assez inattendue dans le commentaire musical. La naissance de l'éphémère sur laquelle semble se focaliser toute la poétique de Bruno Coulais n'est chez Payne qu'un furtif épisode. C'est la vie complète de l'animal qui y est "illustrée".

Des quatre oeuvres restantes, deux retiennent quand même mon attention même si mon enthousiasme est nettement plus modéré que celui dont j'ai fait part plus haut. Il s'agit de Symphonies of Wind and Rain/Symphonies du vent et de la pluie et The Song streams in the Firmament/La chanson ruisselle dans le firmament. Anthony Payne affectionne visiblement les titres longs et beaux. Néanmoins, on demeure dans une musique résolument "contemporaine" au sens où on l'entend ici, sans doute avec un peu plus de souplesse que dans les deux autres. N'empêche que j'ai une nette préférence pour Time's Arrow et A Day in the Life..., non pas parce qu'elles me paraissent plus radicales mais parce que je les trouve plus mordantes et expressives. Dans Symphonies of Wind and Rain, je retrouve un peu cet aspect labyrinthique (même si ce n'est pas le même style) qui caractérise, selon moi, les Symphonies n°3 & 4 d'Allan Pettersson, sauf que chez ce dernier la méthode me semble plus subtile, plus ingénieuse.
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joachim
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MessageSujet: Re: Anthony PAYNE (1936-2021)   Anthony PAYNE (1936-2021) Empty2023-12-23, 12:02

Anthony Payne est mort le 30 avril 2021 à Islington. Il était marié à la soprano Jane Manning.



De la terre, de la mer et du ciel (Of Land, Sea and Sky) pour chœur et orchestre



https://www.youtube.com/watch?v=l09rrqcl55g

Of Land, Sea and Sky (2015)

BBC Symphony Chorus , BBC Symphony Orchestra conducted by Andrew Davis
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MessageSujet: Re: Anthony PAYNE (1936-2021)   Anthony PAYNE (1936-2021) Empty

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