Jean-Baptiste Matho (Montfort-sur-Meu, 6 mars 1663 - Versailles, 16 mars 1746) était un compositeur français de l'ère baroque. Il était un compositeur très remarqué à la cour de Louis XV. Son œuvre se rapproche de celle de Michel-Richard de Lalande.
Biographie Chanteur et maître de musique Connu sous le nom de Matho, il s'appelait en réalité Thomassin. Il se fait remarquer dès l'enfance pour la qualité de sa voix et est emmené à Versailles comme page du Roi. La carrière de ce musicien breton fut d’abord celle d’un chanteur. Il fut chantre de la Chapelle en 1684, puis maître de chant de la Musique de la Dauphine en 1688. Pour les funérailles de cette dernière Marie Anne Victoire de Bavière, il chanta le 1er mai 1690 en tant que falsetto, le motet Dies irae (S.31) de Michel-Richard de Lalande. De 1703 à 1707, il est responsable de la musique des fêtes de Châtenay, près de Sceaux, au service de Nicolas de Malézieu. En 1711, il est chantre ordinaire de la Chapelle de Musique puis, en 1717, chantre ordinaire de la Chapelle royale et chantre de la Chambre.
En 1714, il devient batteur de la musique pour Michel-Richard de Lalande. Il est nommé en 1720 Maître de Musique du roi (Louis XV), avec François Couperin et Jean-Joseph Mouret. Il touchera une pension jusqu'à sa mort.
Compositeur Ses œuvres scéniques furent en partie composées pour la duchesse du Maine à Châtenay.
Principales œuvres
Pastorale (1687)
Coronis (tragédie) (1699)
Philémon et Baucis (1703)
Le Prince de Cathay (1704)
La Tarentole (1705)
La Fine Mouche (1706)
L'Hôte de Lemnos (1707)
Arion (tragédie) (1714)
Prélude du sommeil Arion
https://www.youtube.com/watch?v=grH9HoT5z_U
Soprano : Judith van WaanroijViolons : Sophie Gent, Tuomo SuniFlûtes : Julien Martin, Itay JedlinBasse de viole : Josh CheathamClavecin : Skip Sempé
joachim Admin
Nombre de messages : 27128 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Jean-Baptiste Matho [Matau, Mataut, Mathaut, et al.] (Montfort sur Meu, Bretagne, 6 mars 1663 - Versailles, 16 mars 1746) est un compositeur français.
De son vrai nom M. F. H. Thomassin, il se fait remarquer dès l’enfance pour la qualité de sa voix, et est emmené à Versailles comme page du Roi.
À vingt-quatre ans, il devient chantre laïc de la Chapelle. Quand il épouse Geneviève Gautier, fille du Garde des Glacières du Roi, le contrat de mariage est signé par le Roi et le Dauphin.
Son nom est mentionné pour la première fois dans le Mercure galant d'août 1687. En octobre 1699, le Mercure mentionne une représentation dans les appartements royaux de Fontainebleau de l'opéra Coronis, bien que "ni le roi ni leurs majestés britanniques n'aient entendu la musique jugée la plus beau'. Coronis fut rejoué trois jours plus tard, le 21 octobre 1699. Selon le Journal du marquis de Dangeau (24 avril 1700), le duc de Bourgogne versa à Mâtho, qui lui apprenait à chanter, une pension. Coronis fut relancé devant le duc le 22 octobre 1702 et fut la seule œuvre lyrique jouée pendant tout le séjour de la cour à Fontainebleau. Matho remonte ensuite à Clagny en 1703. En août de la même année, Philémon et Baucis est présenté par Nicolas de Malezieu pour les fêtes de Châtenay en l'honneur du duc et de la duchesse du Maine. Le Mercure a imprimé l'intégralité du texte accompagné d'un commentaire élogieux. Mâtho est également connu pour avoir composé un motet pour l'offertoire de la messe pour la même occasion. Il continue à écrire des divertissements musicaux pour des comédies à Châtenay avec Le Prince de Catay (1704), La Tarentole (1705) et L'hôte de Lemnos (1707).
Un article du Journal du marquis de Dangeau (septembre 1714) laisse entendre que Mâtho agissait comme adjoint de Lalande à la chapelle royale : « Quand il [Lalande] est malade et ne peut remplir ses fonctions, Mâtho bat la mesure à sa place, et pour cette raison, et parce qu'il assiste toujours aux musiques du roy le soir, le roi augmente la pension de Mâtho ». Le ballet de la jeunesse a été joué le 16 février 1718 pour célébrer le huitième anniversaire de Louis XV la veille. En août 1720, Mâtho est nommé maître de musique du roi ainsi que maître de musique des enfants de France. En 1734, il entre en semi-retraite et J.-N.-P. Royer est nommé co-maître de musique des enfants de France. L'année suivante, Matho démissionne et Royer obtient la réversion du poste.
Mâtho semble cependant avoir conservé son poste dans la chapelle royale jusqu'à sa mort. Sa fille Andrée Denise obtient une pension de 400 livres en considération de son travail au service du roi. Les récits contemporains des œuvres de Matho sont unanimement positifs, débordant parfois d'éloges. Le Mercure galant écrivit à propos de Tircis et Célimène : « Sa musique est extrêmement gracieuse et de bon goût, d'une facture et d'une articulation excellentes : le chant est émouvant, la symphonie harmonieuse et les chœurs agréables et convenablement remplis ». Le même journal écrit de Philémon et Baucis : « tous s'accordent à dire que M Mataut s'est surpassé tant dans l'expression des paroles et l'excellence de la musique vocale, que dans les admirables airs de violon qui alternent avec le chant ».
Le seul événement malheureux fut l'échec d'Arion, la seule tragédie en musique de Mâtho, mais comme il survint pendant une période de crise générale à l'Opéra, il n'a pas grande importance. Il est regrettable qu'une grande partie de la production de Matho soit perdue. Ni ses œuvres religieuses ni ses comédies-ballets (genre extrêmement rare à cette époque) n'ont survécu. Philémon et Baucis et ses airs pour violon sont perdus ainsi que le Ballet de la jeunesse. Les quelques œuvres qui nous sont parvenues montrent qu'il écrivait dans la pure tradition française, résistant à toute influence italienne mais accordant une grande attention à l'expression dramatique et à la qualité de son écriture orchestrale.
La tempête d'Arion, qui contrairement à d'autres "tempêtes" de l'époque est entièrement orchestrale et sans passages choraux, est remarquable par le quadruplement de la partie de basse : basse de viole, 1er et 2e basse violon et basson. L'écriture orchestrale occupe ainsi huit portées, chose unique à l'époque, avec de subtils dédoublements et échanges de motifs mélodiques entre les parties. A partir de Coronis, l'écriture contrapuntique sophistiquée de certains chœurs de Mâtho rompt avec la tradition de Lully et, par son souci d'expression dramatique, son chromatisme est très en avance sur son temps.
Son épitaphe (Leris, 1763)
« Matheau, ou Matho. Ce Musicien étoit Breton, & mourut à Versailles le 16 Mars 1746, dans la quatre-vingt-sixième année de son âge. Il fut élevé Page de la Musique du Roi, & avoit une haute-taille assez foible, mais qu’il conduisoit avec beaucoup d’art & de goût. Louis XIV, connoissant ses talens & ses moeurs régulieres, lui donna en 1697 la place de Maître de Musique de Madame la Duchesse de Bourgogne, mère du Roi régnant, à qui Matheau eut aussi l’honneur de montrer la musique. Il avoit la Charge de Maître de Musiq. des Enfans de France, avant Royer, & a fait l’Opéra d’Arion, & le Ballet des Thuilleries. »
Tircis et Celimene ou les Bergers de Marly, pastorale (1687) Le Palais de Flore, opéra-ballet (1689) Coronis, opéra (1699) Philemon et Baucis, divertissement (1703) Le Prince de Cathay, comédie-ballet(1704) La Tarentole, divertissement (1705) La Fine Mouche, opéra-comique (1706) Les Importuns de Chatenay, divertissement (1706) L'Hôte de Lemnos, divertissement (1707) Arion, tragédie (1714) Le Ballet de la Jeunesse, ou Ballet des Tuileries (1718)
Autres œuvres
Idille sur Mme de Maintenon, pour 3 voix de femmes, chœur et basse continue (1714) Marches Danses pour clavecin Airs, dont Une jeune bergère, et Petits oiseaux, est-ce le jour, et Que j'étais autrefois un volage berger Motets, dont un Nisi Dominus (psaume 126) dans le "recueil de motets de différents auteurs", Edition Philidor, Versailles, 1697
https://www.youtube.com/watch?v=gSFTdRrlmQ4
Arion (1714)
1. Ouverture 0:00 2. Act I 3:31 3. Act II 12:58 4. Act III 28:10 5. Act IV 49:18 6. Chaconne 1:03:04
Eric Vіgnаu (tenor); Monique Schοlte (mezzosoprano); Stéphanie d’Oustrаc (mezzosoprano); Pierre Thіrіon-Vаllеt (bass-baritone); Ronаld Aіjtіnk (bass); Il Teatro Musicale; Frédériquе Chаuvеt (conductor)