Jean Sibelius (1865-1957)

Icare a écrit:

Après le Concerto pour violon de Schönberg, une autre découverte m'a mis de très bonne humeur: c'est le Concerto pour violon  et orchestre Op.47 de Jean Sibelius par les mêmes interpètes; Hilary Hahn au violon et Esa-Pekka Salonen à la direction d'orchestre. Alors, bien sûr, c'est un tout autre style, plus lyrique, peut-être plus épique aussi, un concerto qui m'a séduit pour des raisons bien différentes. Ce que j'ai aussitôt aimé ce sont les toutes premières mesures du premier mouvement, la très belle esquisse mélodique en guise d'ouverture qui m'a mis le frisson. Rien de ce qui se passera après ne me paraîtra aussi magique que ces premières mesures-là même si, bien sûr, le concerto est beau dans son entier, si le jeu de violon par Hilary Hahn y est un plaisir continu; l'instant de grâce se situe dans les premières minutes de l'oeuvre, c'est à ce moment-là précisément que la parfaite osmose entre la musique de Sibelius et moi s'installe.

Quelques écoutes auront suffi pour faire de ce concerto pour violon de Sibelius mon préféré avec celui de Beethoven. Ils seront tous les deux en tête de liste.

Rien sur Sibélius depuis 2014 ? Incroyable

Deuxième symphonie

La symphonie no 2 en ré majeur, op. 43, de Jean Sibelius a été commencée par le compositeur finlandais notamment au cours de son séjour à Rapallo en Italie, début 1901. Elle a été terminée en 1902 en Finlande. Sibelius a dit: "Ma deuxième symphonie est une confession de l'âme." Sa durée est d'environ 45 minutes.

La seconde symphonie a été créée le 8 mars 1902 à Helsinki par le compositeur à la direction de l'Orchestre philharmonique d'Helsinki et fut d’emblée un succès populaire. Le succès est tel qu'elle fut rejouée les trois jours suivants à guichets fermés. Après la première exécution, Sibelius a fait quelques révisions, et la version révisée a été jouée pour la première fois par Armas Järnefelt le 10 novembre 1903 à Stockholm.

Les premier et dernier mouvements héroïques et optimistes de la symphonie étaient exactement ce qu'il fallait au public finlandais en 1902, au cours d'une période de l'oppression russe. La première exécution publique a consolidé la renommée de Sibelius comme un héros national. Bientôt la symphonie a également été triomphalement acclamée à l'étranger.

Elle se compose de quatre mouvements très découpés :

1. Allegretto – Poco allegro – Tranquillo, ma poco a poco ravvivando il tempo all'allegro – Poco largamente – Tempo I – Poco allegro
2. Tempo andante, ma rubato – Poco allegro – Molto largamente – Andante sostenuto – Andante con moto ed energico – Allegro – Poco largamente – Molto largamente – Andante sostenuto – Andante con moto ed energico – Andante – Pesante
3. Vivacissimo — Lento e suave — Tempo primo — attacca
4. Finale : allegro moderato – Moderato assai – Meno moderato e poco a poco ravvivando il tempo – Tempo I – Largamente e pesante – Poco largamente – Molto largamente

La 2e symphonie a parfois été également surnommée, sans aucune ironie, "la Pathétique tchaïkovskienne en dialecte finlandais". Elle reste très "romantique" dans sa conception, les suivantes, bien que tonales, comportant certaines "dissonances" volontaires. Le 4e mouvement est attaqué sans transition (attacca), après le Scherzo "vivassissimo
Dans cette symphonie, Sibelius se distingue avant tout par la conception rhapsodique, par une structuration souvent décousue et très contrastée, tout en cherchant, avec beaucoup de succès, une écriture authentique et personnalisée, combinée avec un langage symphonique universel où la plupart des traits nationalistes (ou pittoresques) sont éliminés.




https://www.youtube.com/watch?v=g82t0AJ1FnY

C'est celle que je préfère! merci Joachim

Magnifique Sonate de Piano de Sibelius :


https://youtu.be/YsDYvoyFJdE?list=PL-rILfBcbBkvaV6NogCPbZ7gi-1pl0Pzq


Au début à certains passages, la mélodie me fait penser un peu à des airs de Petrushka de Stravinski !

https://www.youtube.com/watch?v=VRQ_5euwH2o

https://www.youtube.com/watch?v=-iarVX4jZ-g

voir le topic En Saga

https://musiqueclassique.forumpro.fr/t16059-en-saga-de-sibelius

https://www.youtube.com/watch?v=fXt6eYXDHHE

Actuellement, je suis dans un cycle assez particulier qui s'articule autour de plusieurs intégrales de différents compositeurs, puisse-t-il s'agir des concertos pour violoncelle de Luigi Boccherini, des pièces pour piano de Manuel de Falla, des symphonies de Pierre Wissmer, des quatuors à cordes de Heitor Villa-Lobos ou, ce qui nous intéresse ici, les 7 symphonies de Jean Sibelius. Il y avait parait-il le projet d'une Huitième, mais bon... Les 7 symphonies de Sibelius répond à une acquisition très récente et je les ai choisies par le "London Symphony Orchestra" sous la direction de Sir Colin Davis. C'est donc la première fois que je les évoque sur ce fil. Il y a longtemps que ce grand compositeur finlandais était dans mon collimateur. Jusqu'à aujourd'hui, je ne savourais que Kullervo et le Concerto pour violon. Les deux premières symphonies que j'ai abordées sont les N°1 & N°4 et ma première impression fut très positive. J'ai toutefois besoin d'y revenir une seconde fois afin de mieux m'imprégner de leur poétique...

Ces derniers jours, j'entame, juste après celui entièrement consacré à Jan A.P. Kaczmarek qui fut d'ailleurs riche en belles émotions, un nouveau cycle cette fois entièrement dédié à Jean Sibelius, compositeur qui va sans aucun doute être l'une, voire la grande découverte pour moi de l'année 2023. C'est donc l'occasion de réécouter ses sept symphonies, de m'en imprégner davantage. Je commence à mieux connaître les 1, 2 & 4. Il y a de belles noirceurs de cordes dans la N°4, notamment dans son premier mouvement, puis de belles éclaircies sonores dans les suivants, toutefois la N°4 ne ravira sans doute pas la vedette aux deux premières, parce qu'il y a l'excellent mouvement romantique de la N°1 qui me transformerait volontiers en un Roméo cherchant sa Juliette, puis il y a, plus fort encore, le fabuleux quatrième mouvement de la N°2 qui me conduit directement à l'extase. Il y avait un moment que je n'avais pas vécu une émotion aussi intense avec un morceau de musique qui fut complètement inédit à mon oreille jusqu'ici. On peut alors évoquer ce "point culminant" que je recherche continuellement dans une oeuvre musicale, telle qu'elle soit. Ce cycle me permettra de mieux m'imprégner des N°3, 5, 6 & 7 que je n'ai écoutées qu'une seule fois jusqu'à maintenant, exceptée la N°3 que j'avais déjà écoutée deux fois à la suite de la N°2 mais qui fut submergée par l'émotion que me procura le 4ème mouvement de la Seconde. Il me paraît primordial de lui accorder une écoute séparée. Ces 7 symphonies ne sont pas les seules oeuvres de ce cycle, il y a aussi mon intégrale de sa musique de théâtre que je me suis procurée récemment et se constituant de six volets, chacun semblant fort bien rempli et dépassant (la plupart largement (79') les 70 minutes d'écoute. Il s'agit de pièces orchestrales et vocales relativement courtes, ce qui tranche avec la durée des mouvements de ses symphonies. Pour le moment, je n'ai écouté que les trois premiers disques et, si dans un premier temps j'ignorais à quoi m'attendre, j'ai connu de très belles surprises, surtout dans les deux premiers volumes:



Premier volume:

__Kung Kristian II - Op. 27 - 7 extraits - Raimo Laukka: baryton, plage 4
____Kuolema (Death) - JS 113 - 6 scènes - Raimo Laukka: baryton, plage 2 - Kirsi Tiihonen: soprano, plage 3
__Svanevit - JS 189 - 15 extraits - Sakari Tepponen: violon, plage 10 - Pauli Pietiläinen: orgue, plages 13 & 14
"Lahti Symphony Orchestra", direction de Osmo Vänskä

Excellente musique dont j'adore les morceaux chantés et l'emploi de l'orgue.

Second volume:

__Pelléas och Mélisande - JS 147 - 5 actes et 10 extraits - Anna-Lisa Jakobsson: mezzo-soprano, plage 6
__Jokamies - Op.83 - 1916 - 16 extraits - Lilli Paasikivi: mezzo-soprano, 5-7 - Petri Lehto: ténor, 4
Sauli Tiilikainen: baryton, 4,7 & 8 - "Lahti Chamber Choir", 4,8,9 & 16
"Lahti Symphony Orchestra" - Osmo Vänskä

Ce second volet m'enchante quasiment autant que le premier, reste à définir au fil des futures écoutes les moments qui me touchent le plus.

Troisième volume:

__Kuolema (Death) - Op.44 - 2 extraits, comprenant la "Valse triste".
___The Tempest - Op.109 - en 5 actes et 36 extraits - Lilli Paasikivi: 6,7,10,22 & 33 - Kirsi Tiihonen: 25 + Juno - Anssi Hirvonen: ténor, 12 & 16 - Heikki Keinonen: baryton, 13 & 16 + Caliban - Paavo Kerola: ténor, 16 + Trinculo

Likka Sivonen: harmonium, 2,4,6,9 & 18
"Lahti Symphony Orchestra" - Osmo Vänskä

De ces trois premiers volets, c'est celui dont j'ai un peu souffert de sa longueur, faute de passages orchestraux qui m'ont trop moyennement captivé, reste néanmoins - et ce n'est pas négligeable, un emploi séduisant de l'harmonium sur certains morceaux.

A noter que dans les deux coffrets, celui des symphonies et celui de ses musiques pour le théâtre, il y a des notes érudites en français, ce qui m'offre une intéressante lecture en prime.

Maintenant que j'ai réécouté ses sept symphonies, que je m'en suis imprégné pour un bon moment - j'y reviendrai c'est sûr! - je tente un provisoire classement préférentiel dont la N°2 prend la tête grâce à son magistral quatrième mouvement qui me colle au plafond. D'une intensité émotionnelle évidente, il n'est pas étonnant qu'il relate la douleur d'un père ayant perdu une fille à cause du typhus et ayant bien failli perdre la seconde avec la même maladie. Je placerais volontiers la N°5 en seconde position, puis la N°3, suivie de la N°1, la N°4, la N°7, seule des sept symphonies en un seul long mouvement et enfin la N°6, d'un tempérament plus léger et doux mais dont le talent mélodique de Jean Sibelius me marque moins. Dans la Septième, c'est surtout toute la première partie de l'unique mouvement qui correspond à l'adagio, beauté et intensité des cordes jusqu'à un jeu formidable des cuivres que je perçois comme "divisés". Kullervo, pour solistes, choeur d'hommes et orchestre, est également une oeuvre superbe qui m'apporte beaucoup d'émotions avec une préférence pour toute la partie introductive. Les autres belles surprises qui me sont parvenues de ce cycle entièrement consacré au compositeur finlandais, proviennent des trois derniers volets de l'intégrale de sa musique de théâtre pour orchestre:

__Theatre Music: disc 4:

____Belsazars Gästabud - JS 48 - En quatre actes et onze extraits - Lilli Paasikivi: mezzo-soprano
"Lahti Symphony Orchestra": Osmo Vänskä

___Kung Kristian II - Opus 27 - cinq extraits
___Svanevit - Opus 54 - sept extraits
___Twelfth Night - Opus 60 - un extrait - Jorma Hynninen: baryton
___Die Sprache der Vögel - JS 62 - un extrait
"Gothenburg Symphony Orchestra": Neeme Järvi

__Theatre Music: disc 5:

___Belsazars Gästabud - Opus 51 - quatre extraits
___Scaramouche - Opus 71 - en deux actes et 21 scènes en tout - Petra Vahle: alto - Mats Levin: violoncelle
"Gothenburg Symphony Orchestra": Neeme Järvi

__Theatre Music: disc 6:

___Pelléas och Mélisande - Opus 46 - huit extraits
___Kuolema - Opus 62 - deux extraits
___The Tempest - Prélude and Concert Suites - 1927 - 19 extraits en tout.
"Gothenburg Symphony Orchestra": Neeme Järvi



Il y a beaucoup, du moins à mon goût, de superbes "miniatures", des thèmes magnifiques, qu'ils soient doux ou mélancoliques, qu'ils aient la puissance expressive de l'"Oriental Procession" de Belsazars ou encore la physionomie du vent dans le Prélude de The Tempest. Superbe découverte pour moi. Je ne compte pas délaisser la musique de Sibelius de sitôt, je reviendrai avec sa musique de chambre et ses poèmes symphoniques notamment.

Merci pour ce message.
Je connais pas mal ce compositeur, pour ses symphonies, grâce surtout à des concerts organisés et dirigés par Vassili Petrenko, quand il était "en poste" à Oslo -même si ce n'est pas en Finlande-. (Ma symphonie préférée est comme toi la N° 2, de loin). Sa musique pianistique est superbe (merci Snoopy pour la vidéo). Evidemment l'influence et la direction de Neeme Järvi.
Il a "la cote", si je puis me permettre, donc à l'honneur particulièrement je trouve ces dernières années. Renaud Capuçon le joue beaucoup, entre autres..., Hilary Hahn... Et bien des pianistes. J'ai deux ou trois CD qui sont des "best off", c'est tout, mais je l'écoute sur les chaînes dès que je le vois dans les programmes. . Par contre je ne connais guère j'avoue, ses poèmes symphoniques qui reflètent tous la culture de sa Finlande chérie...
https://youtu.be/fbb1mfP9JcU
https://youtu.be/Iys6ZqDFerA (Valse triste)

Il a eu une vie assez agitée, malheureusement il est devenu très tôt alcoolique grave, et ça lui a gâché une partie de sa vie, dont problèmes conjugaux alors qu'il avait 6 filles...

Bohdan Luts (violon) joue le Concerto pour violon en ré mineur, op. 47 de Jean Sibelius sur le Concours International de Violon Long-Thibaud 2023,
accompagné de l'Orchestre de la Garde Républicaine sous la direction du Maestro François Boulanger.

Le violoniste ukrainien Bohdan Luts est le lauréat du Premier Prix du Concours International de Violon Long-Thibaud 2023 et il a également reçu plusieurs prix spéciaux : le Prix de la Presse, le Prix du Public ainsi qu'un prix des musiciens de l'orchestre qui accompagnait les finalistes.

Violin Concerto in D minor, Op. 47.

1er mouvement : Allegro moderato
2ème mouvement : Adagio di molto
3ème mouvement : Allegro ma non tanto