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 Toufic Succar (1922-2017)

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joachim
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joachim

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MessageSujet: Toufic Succar (1922-2017)   Toufic Succar (1922-2017) Empty2021-09-17, 11:43

Toufic Succar (en arabe : توفيق سكر ; né à Tripoli le 29 novembre 19221 et mort en novembre 20172), surnommé le «Bartók libanais», était un compositeur libanais. Il a notamment composé la musique du film Vers l'inconnu ? (1957).

Né à Tripoli (Liban-Nord) le 29 novembre 1922, Toufic Succar, musicien et compositeur libanais, est le père d’Emile et de Marc Succar. Ce dernier est actuellement professeur de formation musicale et d’analyse au C.N.R. de St Maur-des-Fossés.

C’est au système polyphonique de Toufic Succar que la musique orientale-arabe doit le mérite incontestable de son évolution .

A Beyrouth, dès l’âge de 14 ans il commence à étudier le violon avec Ernest Cassel, le piano avec Thibaut-Bloch et les matières théoriques d’harmonie, de contrepoint et de fugue avec Bertrand Robilliard.

En 1949 par voie de concours, il est admis au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, dans les classes d’harmonies d’Henri Challan, de contrepoint et fugue de Noël Gallon, de composition et orchestration de Tony Aubin et d’esthétique musicale d’Olivier Messiaen. Il en sort en 1952 avec une troisième médaille de contrepoint. Il est ainsi le premier libanais à être admis comme élève régulier dans la classe de composition du C.N.S.M. de Paris.

En 1953 Succar retourne dans son pays natal, où il est nommé professeur d’écriture musicale au C.N.M. de Beyrouth et chargé par Anis Fouleihan, alors directeur du conservatoire, d’élaborer les programmes de matières théoriques et des classes d’écriture, c’est à dire le solfège, la théorie, l’analyse, l’harmonie, le contrepoint, la fugue, la composition et l’orchestration. Il crée également la classe de théorie musicale orientale à l’intention des élèves de la section occidentale. Pour lui chaque libanais doit connaître les notions musicales élémentaires de son patrimoine.

Parallèlement à ses études musicales parisiennes il s’intéresse à la musique orientale, plus particulièrement à la musique libanaise, et harmonise des chansons de son pays ainsi que des cantiques maronites conçus dans les modes orientaux. En effet il est le premier musicien à pousser aussi loin les recherches polyphoniques dans ces modes à intervalles de l’ordre de ¼ de ton et à systématiser cette polyphonie même avant les années 1950; ce qui lui a valu d’ailleurs de violentes critiques, notamment de la part des musiciens orientaux que la polyphonie dérangeait. "Or, répond Succar, l’oreille qui entend et identifie des sons simultanés est indiscutablement plus évoluée que l’oreille monodique. De plus la polyphonie puise ses éléments dans les harmoniques : sons découlant de la résonance d’une corde sonore. Ce phénomène est donc un élément des plus naturel qu’on ne saurait rejeter; au risque de demeurer au même point".

Toufic Succar exposera les résultats de ses recherches au cours d’une conférence qu’il donnera au Cénacle Libanais le 21 janvier 1954 et qu’il illustrera d’exemples musicaux tirés de ses compositions. Cette conférence, qui eut un retentissement important à l’époque, sera la première d’une série donnée en France, au Caire, à Bagdad, à Tunis, à Rome… Elle a été reprise au Centre culturel français de Beyrouth le 2 décembre 1999.

Sa musique, de caractère très variée, comprend des œuvres symphoniques : la Symphonie des Cèdres, de la musique de chambre, des pages chorales, de la musique de film, des pièces pour piano et des œuvres pédagogiques ... A ce jour, sa discographie comporte 4 CD.

Dès 1966, il écrit aussi des suites polyphoniques pour kanoun (instrument de musique oriental en forme de trapèze à cordes pincées à l’aide d’un plectre) réalisées par son épouse Nenna Backtanassar, pianiste, qui étudie cet instrument dans le cadre de l’élaboration de son programme d’enseignement.

La carrière pédagogique de Succar s’est déroulée au C.N.M. de Beyrouth, tout d’abord en tant que professeur et plus tard comme directeur de 1964 a 1969. Il a formé plusieurs générations de musiciens dont certains poursuivent actuellement l’œuvre pédagogique et musicale qu’il a instaurée à l’Institut de musique "Gebran Khalil Gebran" de Bcharré. Cette institution lui a rendu hommage le 1er août 1999 en organisant une soirée au cours de laquelle furent interprétées ses œuvres et lui fut remis, en signe de reconnaissance, le buste en bronze de Gebran Khalil Gebran, réalisé par Rudy Rahmé.

Le compositeur et pédagogue tchèque Alois Haba (1893-1973), professeur au Conservatoire de Prague, spécialiste de la musique traditionnelle orientale composant dans des intervalles inférieurs au demi-ton, remarquait bien dès 1956 les œuvres de Succar. Le " Quatuor Novak " lui commandait également une œuvre, un Quatuor en Mi Bayati, renfermant des intervalles de l’ordre du ¼ de ton. Celle-ci sera jouée par cette formation tchèque lors de ses tournées à travers l’Europe. La Fantaisie orientale Libanaise en Ré Saba, écrite à la demande de la violoncelliste française Eliane Magnan, reçut un grand succès au Festival de Menton de 1970.



Article de Agenda culturel libanais https://www.agendaculturel.com/article/News_Toufic_Succar_n_est_plus

Notre cher Toufic Succar n'est plus. Cet immense compositeur, tant par son talent que par sa modestie, est parti tout doucement à l'âge de 95 ans comme il avait vécu, avec grâce et sans bruit. Il a été l'un des pères fondateurs de la musique savante libanaise avec Georges Baz, Boghos Gelalian et Toufic el-Bacha, tous dans la droite lignée de leur prestigieux ainé, Wadia Sabra.

Né à Tripoli le 29 novembre 1922, Toufic Succar commence l'apprentissage du piano dès l'âge de 4 ans et, en 1936, alors qu'il a quatorze ans, sa famille déménage à Beyrouth pour qu'il puisse bénéficier de l'enseignement de maîtres tels que Ernest Cassel ou Bertrand Robilliiard, et poursuivre sa scolarité au Collège des Jésuites.

En 1948, Toufic Succar est le premier Libanais à être admis sur (redoubtable !) concours au Conservatoire de Paris. A son retour au Liban en janvier 1954, il donne une conférence au Cénacle libanais qui fera date et même un peu scandale car il propose de regénérer la musique arabe par la polyphonie, ce qui nous semble aujourd'hui banal, mais qui pour l'époque est très audacieux, pour ne pas dire révolutionnaire.

C'est d'ailleurs exactement ce qu'il fera en s'emparant du patrimoine folklorique libanais et en lui donnant ses lettres de noblesse par le biais de la notation et de l'harmonisation. Œuvre immense qui lui vaut le surnom de "Bartók libanais" (le compositeur Bela Bartók ayant, au début du XXe siècle, agi de même avec le patrimoine folklorique hongrois).

Toute l'existence de Toufic Succar a été consacrée à la musique et au Liban. Il nous laisse, grâce à un catalogue très riche, un beau témoignage musical de sa longue et belle vie qui ne fut pas exempte de soucis ou de drames, mais qu'il vécut avec élégance et discrétion. Son épouse Nenna elle-même musicienne a été à ses côtés une compagne fidèle et une collaboratrice précieuse. Il avait deux fils, Emile et Marc, ce dernier étant lui-même compositeur et premier Libanais à être professeur au Conservatoire de Paris.

Paix à sa belle âme qui doit certainement être au paradis en train de diriger un harmonieux chœur d'anges.

Zeina Saleh Kayali




https://www.youtube.com/watch?v=2kAA0XeIro4
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