Aleksander NOWAK, né en 1979

Courte introduction

<<« J'ai entendu pour la première fois un piano Rhodes dans la chanson « Riders on the Storm » de The Doors », se souvient Aleksander Nowak. La partie caractéristique du clavier a été interprétée dans cette pièce par Ray Manzarek. Il est sorti en single en juin 1971, peu de temps avant la mort de Jim Morrison. "Juste avant de composer mon travail, j'ai écouté "The Bill Evans album" et Ray Charles", ajoute Nowak. Slawomir Kupczak s'est familiarisé avec l'instrument grâce aux "Cds de Pianohooligan Bach Rewrite and Experiment: Penderecki". "Son son m'a fasciné !" il admet. « Auparavant, je ne connaissais le Rhodes qu'à partir d'enregistrements de musiciens de jazz (Hancock, Peterson, Brecker), de rock (Led Zeppelin) et même de pop (Jackson) », explique Marcin Stanczyk. Le quatrième compositeur (Zygmunt Krauze) de notre CD et doyen de ce groupe avoue d'un ton désarmant : « Dans les années 1970, j'avais déjà délaissé le jazz et écouté l'avant-garde. Le pianiste qui les a tous réunis, Piotr Orzechowski, « a traversé » le Rhodes en écoutant Miles Davis. "Cela sonnait comme une alternative au monde plutôt hermétique du piano." Orzechowski a invité les compositeurs dans sa ville natale de Cracovie, où ils ont eu l'occasion de se familiariser avec l'instrument (un modèle de la fin des années 1970) : le piano Fender Rhodes a un clavier en bois semblable à celui d'un piano à queue, et une action de marteau système. Cet instrument électro-acoustique n'est pas équipé de générateurs de sons électroniques, et la couleur du son est monolithique.>>

Eléments biographiques:

Aleksander Nowak a étudié la composition avec Aleksander Lasori à l'Académie de musique de Katowice et avec Steve Rouse à l'Université de Louisville, recevant des bourses du programme "Jeune Pologne" du Centre national de la culture de Pologne et du ministère polonais de la Culture et du Patrimoine national. Depuis 2011, il préside la branche de Katowice de l'Union des compositeurs polonais, ainsi que la coordination de festivals tels que: les Journées de Silésie de la Musique Contemporaine, la Tribune de Silésie des compositeurs et Brand-New Music. Ses distinctions incluent le prix de la chaîne de télévision publique polonaise TVP Kultura « Garantee of Culture » (2011) et « Polityka » Passeport (2018). Aleksander Nowak est chargé de cours à la faculté de son « alma mater ». « Ma perfection du monde est comme un récit : je vois les histoires comme des versions mises en scène de certaines vérités », dit l'un des compositeurs les plus reconnaissables de sa génération. Esthétiquement, sa musique démontre des affinités avec la production de la génération Stalowa Wola, même si elle aborde leur héritage avec une dose de critique. Sa manière caractéristique de composer « décrivant la vie » se reflète dans les titres et les commentaires de ses œuvres, ainsi que dans les citations et quasi-citations musicales. Les formes concertantes occupent une place de choix dans sa musique instrumentale. Ils ont tendance à recevoir des titres poétiques comme, par exemple, le mini-concerto pour violon et orchestre de chambre Cry Little Baby, Cry (2011). L'opéra joue un rôle majeur dans la production du compositeur : l'opéra de chambre « Sudden Rain » (2008) et « Space Opera » sur des textes de l'écrivain bulgare Georgi Gospodinov (2015), qui traite des thèmes de l'expansion humaine dans de nouveaux territoires et de la souffrance des animaux. L'édition 2018 du festival Sacrum Profanum a présenté une production de son "Abat III - Sister of Gods" sur un livret d'Olga Tokarczuk, tandis que son "Drach: Dramma per musica" sur un livret de Szczepan Twardoch était une commande de l'Auksodrome 2019 Festival. Les autres compositions majeures de Nowak incluent : "Last Days of Wanda B." pour orchestre à cordes, "Fiddler's Green and White Savannas Never More" pour voix d'hommes et orchestre de chambre, ainsi que "Naninana" pour instrument à clavier amplifié et orchestre à cordes.

Impressions personnelles:

Je commence à avoir une bonne connaissance de la musique polonaise du vingt et vingt-et-unième siècles, que ce soit dans le domaine du concert, de l'avant-garde, ou de celui de la musique de film et même un peu du jazz. Avec Aleksander Nowak, je touche plutôt celui de l'avant-garde par une oeuvre relativement courte, guère plus d'une dizaine de minutes, intitulée Naninana pour instruments à claviers amplifié et orchestre à cordes. A mon oreille, par cette oeuvre et celles avec lesquelles elle est couplée, je me trouve dans une "avant-garde" qui m'est intelligible, compréhensible, qui n'a rien d'ascétique, rien à voir avec un produit résolument hermétique et élitiste qui exigerait un mode d'emploi pour m'expliquer les intentions du compositeur, si on tient compte évidemment de mon goût et d'une familiarisation certaine pour un certain type d'expérimentation sonore et donc certains aspects du modernisme au sens où on l'entend lorsque l'on évoque la création contemporaine. De toute façon, lorsqu'une oeuvre musicale m'abandonne au bord du chemin, les explications de son auteur m'apparaissent alors très vite comme anecdotiques, tout comme l'oeuvre elle-même. Ce n'est pas le cas avec Naninana. En dehors des sonorités un peu hypnotiques du piano Rhodes, j'aime le caractère tranchant des cordes durant le passage le plus captivant de la pièce. Néanmoins, sur cet album intitulé Works for Rhodes Piano & Strings qui réunit en tout quatre compositeurs, elle n'est qu'une sympathique introduction qui donne le ton, crée une ambiance que l'on retrouve plus ou moins dans les compositions suivantes.

Avec le soliste Piotr Orzechowski, l'AUKSO - Orchestre de Chambre de la Cité de Tychy,  sous la direction de Marek Mos.

Piotr Orzechowski.