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 Cantates sérieuses et comiques de Nicolas Racot de Grandval

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Snoopy
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Snoopy

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Cantates sérieuses et comiques de Nicolas Racot de Grandval Empty
MessageSujet: Cantates sérieuses et comiques de Nicolas Racot de Grandval   Cantates sérieuses et comiques de Nicolas Racot de Grandval Empty2007-01-06, 14:55

Nombreux furent les petits maîtres du XVIIIe siècle qui, sans avoir de réel génie, manifestèrent un certain talent pour se couler dans les goûts musicaux de l'époque. Nicolas Racot de Grandval fait partie de ceux-là, avec un aspect bien particulier dans son cas : non content d’avoir composé deux livres de cantates sérieuses et comiques, des divertissements, des pièces pour clavecin et une parodie de la cantate Orphée de Clérambault, Grandval a également écrit des pièces érotiques.

En dépit de son caractère anecdotique, la Comtesse d’Olonne, proposée en complément de programme, en dit long sur les licences pornographiques que s’autorisaient les auteurs du règne de Louis XV.

La musique en elle-même n’est pas déplaisante et attire l’attention, bien qu'il n'y ait ici aucune raison de crier au chef-d’oeuvre. Elle se départit rarement des formules classiques de l’époque. Mais, dans ces limites, elle parvient à ménager quelques surprises, notamment la cantate Rien du tout, véritable catalogue de tous les types d’air d’opéra possibles, tournés ici en ridicule, passant ainsi du gai au plaintif, du tendre au vindicatif, sans oublier la scène de chasse et l’air pour les musettes. Doit-on y voir une critique des opéras de Rameau ? Ce n’est pas impossible.

L’Impatient, pour haute-contre, présente des ritournelles instrumentales plus développées, avec les inévitables illustrations du sommeil et de la tempête. Les cantates Ixion et Grégoire paraissent plus convenues malgré leur sujet parodique. La première renferme toutefois un air curieux avec gammes ascendantes et descendantes pour figurer la roue de torture.

L’interprétation laisse une impression mitigée. Dans Rien du tout, Béatrice Mayo-Felipe prouve ses talents de chanteuse comme de comédienne grâce à sa science des mots et des transitions qui assurent la cohérence de cet amusant collage. Elle reste en revanche en retrait dans Ixion, qu’elle laisse dans l’entre-deux : l’oeuvre manque ici de noblesse, là d’ironie mordante. Il aurait fallu faire un choix plus tranché. La soprano a par ailleurs la fâcheuse tendance à écraser certains sons et à accentuer les ruptures de registre, attitude qui n’est pas toujours la bienvenue, y compris dans les passages burlesques. Dans Grégoire, le baryton, peu soucieux de la ligne de chant et pris en défaut par une voix manquant de soutien, présente une palette expressive restreinte qui achève de faire sombrer la pièce dans l’anecdotique. Jean-Yves Ravoux s’en tire beaucoup mieux dans L’Impatient, malgré quelques aigus tendus. A son timbre charmeur (on pense souvent à Jean-Paul Fouchécourt) s'ajoute une diction claire, toujours soucieuse de servir au mieux le texte. Il est vrai que cette cantate offre la musique la plus riche des quatre.

L'accompagnement est bien plus critiquable. Hormis les flûtes traversières, les instrumentistes sont d'une qualité moyenne ; les violons tout particulièrement, aux sonorités aigres et aux phrasés scolaires. La cantate Rien du tout laissait présager un grain de folie salutaire que les interprètes n’ont pas eu l’heureuse idée de prolonger. C’est dommage, car il est peu probable que l’on retrouve sous peu un enregistrement consacré à la musique de Grandval.

Ensemble Almasis( ensemble baroque )
Iakovos Pappas( direction )

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