Relâche

Relâche est un ballet français conçu en 1924 à Paris écrit par Francis Picabia, également décorateur, chorégraphié par Jean Börlin, le tout sur une musique d'Erik Satie.

S'inscrivant dans la série des Ballets suédois dits « instantanéistes », ce spectacle comprend « deux actes, un entracte cinématographique (Entr'acte de René Clair) et la queue du chien ».

Histoire

Relâche devait être originellement créé le 27 novembre 1924 à Paris, au Théâtre des Champs-Élysées. Mais la représentation fut annulée par la maladie dont souffrait le chorégraphe Jean Börlin ce soir-là. Le théâtre des Champs-Élysées affichait donc « Relâche », ce qui vint redoubler le nom du ballet prévu. Les gens attroupés crurent à une nouvelle farce de Francis Picabia et ne se dispersèrent que vers 23 heures. Une fois Jean Börlin rétabli, la représentation put enfin avoir lieu le 4 décembre suivant.

Folie burlesque habitée par l'esprit dadaïste, ce ballet doit beaucoup à Picabia, qui avait obtenu carte blanche du directeur du théâtre, Rolf de Maré. Relâche est à la fois un « grand spectacle » et une satire des « grands spectacles ». Accumulant situations comiques et bons mots, c'est une clownerie qui parle de vérités profondes. Une femme élégante transporte des tenues de soirée avec une brouette, des spectateurs furieux surgissent et envahissent la scène mais se révèlent être des danseurs, un film est projeté au milieu de la représentation...

Picabia dira : « Relâche, ce n'est pas relâche, mais “relâche” ». Pourtant, ironie du sort, l'état de santé de Börlin oblige la troupe à ajourner la première représentation...

Relâche est probablement le premier spectacle comptant des numéros de danses improvisés, dont il ne subsiste aujourd'hui comme trace que le chef-d'œuvre de René Clair, ainsi que des photographies de répétition.

Ce ballet a été créé dans un contexte de grande polémique artistique, et de ressentiments personnels entre les principaux représentants des mouvements artistiques de l'époque. Le clan surréaliste souhaitait ridiculiser Erik Satie, tout en attirant Picabia dans ses rangs. Ce ballet consiste en une réponse plus ou moins exprimée, une farce résolument dadaïste

Déroulement du ballet

Le ballet commence par un prélude, la projection d'un film bref

Ensuite, le rideau se lève, et les spectateurs se retrouvent aveuglés : ils sont face aux feux de 370 réflecteurs dirigés vers la salle, puis les interprètes arrivent pour un spectacle qui est en partie improvisé. Pendant ce temps, l'orchestre joue par intermittence un prélude de Satie, issu de la chanson populaire Le marchand de navets

Le premier acte est une série d'événements simultanés.

À l'entracte, est projeté le film de Picabia et René Clair intitulé Entr'acte

Le deuxième acte présente des danses grotesques, et des panneaux montrant des slogans. Un rideau noir se lève avec écrit « Aimez vous mieux les ballets à l'Opéra, pauvres malheureux », « Vive Relâche », et « Erik Satie est le plus grand musicien du monde » (…), c'est la seule touche de couleur de Relâche.

Des hommes et une femme entrent en scène, les hommes se déshabillent, enlèvent leur costume et se retrouve en pyjama, la femme empile leurs costumes sur une brouette et danse avec cette dernière. À la fin de cette danse, Satie et Picabia entrent en scène et vont saluer le public... en conduisant la voiture de Rolf de Maré !

Dans ce ballet, tout est mis en place pour faire huer le public, ce qui semblait ravir Francis Picabia : « J'aime mieux les entendre crier qu'applaudir ».

Parmi les nombreux interprètes, on note la présence de Marcel Duchamp jouant nu dans le rôle d'Adam, Ève n'est autre que Brogna Perlmutter, l'épouse de René Clair.

Relâche - ballet d'Erik Satie:

Première Partie:

Par l'Orchestre du Capitole de Toulouse sous la direction de Michel Plasson:

https://www.youtube.com/watch?v=xmSOtNpQ1wE


D'abord, je ne saurais en faire une analyse pointue, n'étant ni musicologue ni musicien. J'en fais donc une description avec mes mots peu orthodoxes, entre le caractère personnel du ressenti et l'observation objective que je peux en faire en toute modestie. Ce n'est pas une musique qui me touche beaucoup mais elle ne manque pas d'entrain. Elle est très alerte avec ses mouvements de danses, ce qui est plutôt la nature d'une musique de ballet, avec ce son toutefois très français dans les orchestrations. Elle démarre tranquillement sur un ton qui s'accélère et devient plus enchanté. On y retrouve toute l'allégresse et la légèreté que l'on peut trouver dans la musique d'Erik Satie. Elle est dans un esprit, une gaieté "à la française", qui m'évoque assez fortement, du moins par moments, Jean Françaix qui est un compositeur que je connais beaucoup mieux et me touche davantage dans cette tonalité. C'est évidemment une musique assez variée dans ses humeurs, tantôt guillerette, tantôt plus retenue, avec un zeste de romantisme et de tendresse avant de s'agiter sur des tons plus espiègles et des cuivres avenants aux réponses nerveuses. Selon moi, elle est assez représentative d'une époque (les années 1920) et en phase totale avec les images qui défilent dans les deux vidéos que j'ai présentées. Je n'avais jamais entendu parler de cette oeuvre d'Erik Satie, pas même de nom et comme je connais encore mal ce compositeur, l'occasion était trop bonne.

Voici la seconde partie:

https://www.youtube.com/watch?v=KKEKgnkCm9E

...et la version piano par Jane Manning:

https://www.youtube.com/watch?v=90I-vJuL0yo.

Ce que je peux dire, c'est que je n'ai pas aimé ce ballet qui m'a plutôt ennuyé

Je préfère de beaucoup Parade, autre court ballet (de 15 minutes), qui au moins est rigolo avec sa corne de brume, sa machine à écrire et ses klaxons...

Tu l'as écouté, Icare ? j'en ai fait un topic il y a quelques jours.

Non pas encore car je dois m'en tenir à l'objectif de mon cycle. Mais, promis je l'écouterai. Il n'est pas long et je trouverai bien une petite place. Pour en revenir à Relâche, je ne suis pas fasciné non plus par la musique, ne lui trouve rien d'extraordinaire et, je le réécris, sur le plan de la légèreté et de la fantaisie, je trouve Jean Françaix souvent plus incisif. Enfin pour l'instant. Lorsque je connaîtrai mieux la musique de Satie, je réviserai peut-être mon jugement...Je suis en train d'écouter la version piano de Relâche et c'est assez ennuyeux.