Alexander Spendiarian ou Spendiarov (1871-1928)

Alexandre Afanasii Spendarian, Spendiaryan, ou Spendiarov (en arménien Ալեքսանդր Սպենդիարյան, en russe Александр Спендиаров),  né le 1er novembre 1871 à Kakhovga - mort le 7 mai 1928 à Erevan, est un compositeur et chef d'orchestre arménien. Il est considéré comme le père de la musique classique arménienne. Il a donné son nom au théâtre national d'opéra et de ballet de l'opéra d'Erevan (1932).

Né à Kakhovga (en Crimée) en 1871, Alexandre Spendiarian a vécu une enfance baignée de musique à Simféropol, sa mère pianiste lui inculquant dès le plus jeune âge la passion du chant. Quand Alexandre Spendiarov eut sept ans, il écrivit une valse. En 1890, il se rendit à Moscou et étudia pendant un an à la faculté des sciences naturelles de l'Université de Moscou.

En 1895, il est diplômé de la faculté de droit de l'université de Moscou. À l'université, il maîtrise le violon et joue dans l'orchestre d'étudiants, souvent avec son frère aîné Leonid (1869-1897) au violoncelle. En 1888, Spendiaryan écrit une romance qui fut son premier ouvrage publié. Cette romance "Je suis fasciné par ta beauté" est dédié au premier amour d'Alexander Spendiaryan, Elizabeth Arendt.

Il a étudié la théorie de la composition avec Nikolai Klenowsky à Moscou de 1892 à 1894 et avec N. Rimsky-Korsakov à Saint-Pétersbourg de 1896 à 1900. Selon Alexander Glazunov, "Rimsky-Korsakov était parfaitement satisfait des résultats du travail d'Alexander Spendiarov et le considérait comme un compositeur sérieux et talentueux, doté d'un grand talent pour la composition".

Il a vécu assez longtemps en Crimée, où il a été impliqué dans des activités liées à la musique.

En 1924, Spendiaryan s'installa à Erevan, en Arménie. Pour présenter un concert de ses propres œuvres, il a organisé un orchestre composé de 17 professeurs et étudiants du Conservatoire. Cela a été fait avec le soutien du recteur du conservatoire, Arshak Adamyan. Le premier concert a eu lieu le 10 décembre 1924 et est considéré à juste titre comme le premier concert symphonique jamais organisé en Arménie. Cela a incité un orchestre symphonique à jouer constamment dans les structures du conservatoire d'Erevan à être créé sous le soutien et le parrainage d'Arshak Adamyan. Spendiaryan a dirigé l'orchestre symphonique arménien, d'abord avec Arshak Adamyan jusqu'en 1926, puis seul, jusqu'à sa mort en 1928.

Grace aux études effectuées chez Rimsky-Korsakov, sa musique acquiert une dimension plus sophistiquée, plus fine, pour laquelle Spendiarov n'hésite pas de se servir des thèmes populaires d'Arménie et de la Crimée qu'il connaissait depuis son enfance, passée dans ces deux pays.

Spendiarov a reçu trois fois le prix Glinka pour ses trois œuvres: le tableau symphonique "Trois Palmiers" de 1908, la légende "Prédicateur Beda" de 1910 et la déclamation mélodique "Nous aurons un repos" en 1912. Ses pièces symphoniques, ses chansons et ses romances, ses œuvres chorales et ses œuvres musico-déclamatoires lui valurent de bonnes notes auprès du public et des musiciens professionnels. Spendiarov a dirigé des concerts à Kharkov, Odessa, Moscou, Pétersbourg, Doni-Rostov et Nakhijevan. Il a passé beaucoup de temps à Yalta et à Sudak. Alors qu'il vivait en Crimée, Spendiarov a rencontré Anton Chekhov, Maxime Gorki et Fyodor Shalyapine. Alexander Glazunov était également invité chez lui.

En 1916 Spendiaryan se produit à Tiflis où il rencontre le poète arménien, Hovhannès Toumanian et décide d'écrire un opéra basé sur le poème "La capture de Tmkabert". En 1916, le livret de l'opéra "Almast", réalisé par Sophia Parnok était prêt et Spendiaryan commence à travailler sur l'opéra. Il termina la partition piano-chant de l'opéra en 1923. Il a continué son travail sur l'instrumentation jusqu'à sa mort, sans terminer l'acte quatre. Plus tard, il sera terminé par M. O. Shteinburg. La première représentation de "Almast" a eu lieu en 1930 au Théâtre du Bolchoï de Moscou. Le 20 janvier, lorsque le Théâtre académique d’État d'Erevan d'opéra et de ballet a été ouvert, une représentation de l'opéra a été donné en arménien dans la traduction de Tigran Hakhumyan. L'opéra a été représenté également à Tbilissi, Tachkent, Novosibirsk et Odessa. Il a été reprogrammé à Erevan en 1939, 1969, 1971 et 1983. En 1951, le théâtre de l'opéra de chambre russe de Paris a donné une représentation de "Almast" à la maison de la Mutualité.

Le poème symphonique "Trois Palmiers" d'après Lermontov, occupe une place particulière parmi les compositions symphoniques de Spendiaryan. Avec son ton poétique, sa nature pittoresque, et son orchestration lumineuse, l'œuvre est parmi les plus puissantes du compositeur. Spendiaryan en tournée à l'étranger dirige cette pièce originale à Berlin, Copenhague, New York et ailleurs. Le compositeur Aram Khatchatourian a dit de son prédécesseur, "Je suis profondément convaincu que Spendiarov et Komitas sont les patriarches de la musique classique arménienne, ils ont tracé les principales tendances de l'évolution de l'art musical arménien pendant de nombreuses décennies à venir."
Spendiaryan et Aram Khatchatourian se sont rencontrés pour la première fois à Moscou. Spendiaryan avait apprécié le potentiel du jeune compositeur.

Parmi les autres œuvres de Spendiarov figurent "Prelude de Concert" dédié à Rimsky Korsakov, "Valse de concert" et "Etude sur des thèmes juifs", Cantabile et Prelude pour quatuor à cordes, Baracarolle, Menuet, Scherzo, romances et oeuvres instrumentales vocales. "Oh Rose" (Aye Vart) était une pièce classique très célèbre en Russie et dans l'ex-URSS.

Les "Esquisses d'Erevan (Etudes)" (1925) constituent l'une des meilleures œuvres des dernières années de Spendiarov. Les esquisses sont précédées de nombreuses notations de thèmes folkloriques et d'expérimentations dans leur arrangement et leur harmonisation. Dans les Esquisses, Spendiarov a présenté le dhol et le dayira, deux instruments de musique arméniens.

Il est fait artiste du Peuple de la république socialiste soviétique d'Arménie en 1926.

Spendiarov est décédé après une courte maladie à Erevan en 1928. Il est enterré dans la cour de l'Opéra d'Etat et du Ballet Theatre d'Erevan. Un masque de mort de son visage et de sa main droite est exposé dans sa maison-musée. "Ce qu'il nous a donné est immortel", a déclaré le poète Avetik Isahakyan à propos de Spendiarov.

A noter que Spendiarov avait un frère, Leonid, un géologue, et trois soeurs. À la mort de Leonid en 1897, Spendiarov a épousé la veuve pour empêcher leurs enfants de grandir sans père. Elle s'appelait Valentina, et elle était une parente du grand peintre Hovhannes Aivazovsky. Ils ont eu trois filles.


Œuvres principales


Productions scéniques

Opéra "Almast" (livret de Sophia Parnok) (1928)
Ballet "Les Sept filles du roi des djins"
La Danseuse et le soldat, musique de scène (1919)
Otello, musique de scène (1925)


Musique orchestrale

Menuet et Berceuse, op. 3 (1895, 1897)
Danses ancienne, op. 12 (1896)
Prélude (Ouverture) pour orchestre, op. 4 (1900)
Suites "Esquisses criméennes" pour orchestre — premier recueil, op. 9 (1903), deuxième recueil, op. 23 (1905)
Poème symphonique "Trois Palmiers" d'après Lermontov, op. 10 (1905)
Valse de concert, op. 18 (1906)
Traurnaya Melodya (1908)
Prélude funèbre, à la mémoire de Rimsky Korsakov, op. 20 (1910)
Les Braves combattants, marche pour grand orchestre, écrite sur d'anciennes chansons cosaques, Op. 26, 1915)
Etude sur des thèmes juifs (1921)
2 Suites d'orchestre de l'opéra Almast (1923, 1924)
Études d'Erevan, op. 30 (1925)


Musique de chambre

Romance pour violon et piano (1892)
Fantaisie espagnole pour piano et quatuor à cordes (1894)
Chansonnette pour violon et piano, op. 15 (1892)


Piano

2 Valses, 1892-1893;
Menuet, Barcarolle, 1895;
Esquizes de Crimée, 1903, 1912;
Pesnya, Plyaska i Khaytarma (Chant, Danse et Jaitarma) (1917)
Le Devin, pour piano à quatre mains (1893)
Polonaise à quatre mains (1894)
Etude de Crimée (1917)
Deux Berceuses pour piano (Op. 3)


Chœurs avec orchestre

Vive le premier jour de mai (1917)
Suite ukrainienne (1921)
Gharib Biboul (1925)
La Terre sauvage


Musique vocale et symphonique

Quatuor "La Déesse-oiseau" (d'après Pouchkine), op. 2
Quatuor "Le Rameau de Palestine" (d'après Lermontov), op. 6 (1901)
Ballade "Le Pêcheur et la Fée" (d'après Gorki), op. 7 (1902)
Élégie "La Bande non comprimée" (d'après Nekrassov), op. 8
Bède le Prophète (Baida le Prédicateur) pour voix et orchestre, op. 19 (1907)
Nocturne à voix haute "L'aube brûle d'une manière lente" (Op. 5, n ° 4 / Paroles de S. Nadson) (1910)
Nous nous reposons, op. 21 n° 1 (1910) et Edelweiss, op. 21 n° 2 (1911), pour récitant et orchestre
La-bas, la-bas au champ d'honneur pour voix et orchestre, op. 24 (1914)
A la gloire de l'Arménie, pour baryton et orchestre, op. 27 (1915)


Romances et Chansons

Tes yeux noirs m'ont fasciné (P. Kozlov), 1888–1889
Aucune question pendant plusieurs jours (V. Soloviov), 1892
Vous êtes le soleil éclatant - Le soleil de mon âme (anon.), Sérénade, 1892
Chant de la femme noyée (A. Podolinsky), 1895
Je ne sais pas pourquoi (L. May), 1895
La même nuit (A. Borovikovsky), 1895
Oh, Rose de ma jeunesse (anon.), 1895
Et profond est leur amour (Lermontov, Heine), opus 1, n° 1, 1895
J'ai rêvé de ton amour (Natson), opus 1, n° 2, 1898
Ah, Rose (A. Tsaturian), opus 1, n° 3, 1894
4 Mélodies opus 5 (1900-1901) : Regardez! Ce n'est qu'un château en ruine, Berceuse orientale, Oh mon baiser t'attend, La nuit descend lentement
2 Mélodies opus 11 (1904, 1906) : Ozimindia, Légende orientale
4 Mélodies opus 13 (1906) : La lune, Demandez qui fait battre mon cœur, Je vois un sourire qui t'appartient, La chanson de Hafiz
4 Mélodies opus 22 (1910) : Al-Zamast, Ne pleure pas, De Hafiz, Aishe
Elmas (1924)
Sari Cheras (1924)
Gharib Bulbul (1925)
La chanson de Yago (1926)




https://www.youtube.com/watch?v=nkia0f1qVvE

Etudes d'Erevan pour orchestre, op. 30 (1925)



https://www.youtube.com/watch?v=eOm1QyRSeKM

I. Enzeli
II. Gedzhas.


Performed by the Bolshoi Theatre Orchestra conducted by Alexei Belousov.

Esquisses de Crimée



https://www.youtube.com/watch?v=VQ6TimKjDrQ

Great Theater orchestra

conductor A.Belousov

joachim a écrit:

Ce que j'apprécie dans cette harmonie, c'est la mélodie, d'abord jouée de manière simple et expressive, puis développée de manière plus complexe et contrapuntique. Le premier mouvement est caractérisé par une musique lyrique et expressive. Le deuxième mouvement est une musique plus vigoureuse et énergique, tandis que le troisième mouvement est plein de poésie et de beauté.