Nombre de messages : 27111 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Sujet: Viktor KOSENKO (Kossenko) (1896-1938) 2018-12-14, 17:34
Viktor Stepanovych Kosenko (ukrainien : Віктор Степанович Косенко ; 23 novembre [OS 11 novembre] 1896 - 3 octobre 1938) était un compositeur soviétique, pianiste de concert et éducateur né à Saint-Pétersbourg. Il était considéré par ses contemporains comme un maître du lyrisme. Ses premières compositions ont été fortement influencées par les œuvres de compositeurs tels que Alexander Scriabin, Pyotr Ilyich Tchaïkovski, Sergei Rachmaninov, et son compatriote Mykola Lysenko.
Kosenko est né le 23 novembre 1896 à Saint-Pétersbourg, dans la grande famille d'un général major nommé Stepan Kosenko. Sa famille a déménagé de Saint-Pétersbourg à Varsovie en 1898, où plus tard, il rencontrerait le meilleur des classiques de la musique monde tout en écoutant les performances des musiciens célèbres tels que Fritz Kreisler, Ferruccio Busoni et Pablo Casals. Sa mère Leopolda a joué du piano, a également chanté et composé. C'est ainsi que le jeune Kosenko a grandi dans un environnement riche en compositions musicales telles que celles de Frédéric Chopin, Johannes Brahms, les chants folkloriques ukrainiens et russes.
Quand Kosenko eut environ cinq ou six ans, il commença à choisir des mélodies familières au piano, car il avait une oreille absolue et une bonne mémoire musicale. Il tentera d'improviser en montrant très tôt ses potentiels musicaux. À l'âge de neuf ans, il a pu jouer la Sonate Pathétique de Beethoven de mémoire, en entendant sa sœur aînée Maria pratiquer cette pièce. C'est elle qui a ensuite donné à Kosenko ses premières leçons de piano. Mais sa formation musicale initiale a débuté en 1905 avec des leçons de piano privées du professeur Yudytskiy, avec qui il a étudié pendant deux ans. À partir de 1908, ses capacités ont continué à se développer sous la direction d' Aleksander Michałowski, alors professeur au Conservatoire de Varsovie.
À l'été de 1914, Kosenko se préparait à entrer au Conservatoire de Varsovie pour étudier le piano. Cependant, avec le début de la Première Guerre mondiale, la famille a été obligée de quitter la Pologne. En 1915, il a été admis à la classe de piano de la division supérieure du Conservatoire de Saint-Pétersbourg, où il a surpris les membres du comité par sa capacité de lecture à vue, simplement en regardant la partition, en la mettant de côté et en jouant de mémoire, ainsi qu'une aptitude naturelle à la transposition musicale. Au fil des ans, il a continué à étudier la composition et la théorie de la musique avec Mikhail Sokolovsky, le piano avec Iryna Miklashovskaya, et en jouant comme violon solo au théâtre Mariinsky. Pendant ce temps, il a reçu des évaluations positives d’ Alexander Glazounov, directeur de l’institution, qui a écrit que Kosenko avait "de grandes capacités pianistique et de composition, et une oreille parfaite". Le professeur Miklashovskaya a également donné un bon retour, affirmant qu’il était un "musicien talentueux, très modeste et bien élevé." Durant ses études, Kosenko a écrit des poèmes, des préludes et des mazurkas pour piano. Sa musique est caractérisée par des caractéristiques musicales stylistiques romantiques et post-romantiques, combinant la tradition européenne avec un élément national ukrainien.
Après avoir été diplômé du conservatoire en 1918 Kosenko a rejoint sa famille à Jitomir, à cette époque le centre culturel de la province de Volhynie. L'année suivante, il commença à enseigner le piano et la théorie musicale au Music Technicum avant de devenir directeur de l'école de musique Jytomyr. En février 1920, Kosenko a épousé Angelina, née Kanepp. Son amour et sa profonde admiration pour elle étaient tels qu’il lui écrivait presque tous les jours et était déçu si, pour une raison quelconque, elle ne pouvait pas lui répondre aussi rapidement qu’il le souhaitait. Les pièces créées entre 1919 et 1924 véhiculent des sentiments lyriques profonds, d’où la raison pour laquelle il lui a presque entièrement consacré ses œuvres.
En septembre 1922, Kosenko donna son premier concert auquel assistaient sa famille et ses amis proches. Il se rendit à Moscou l'année suivante pour rencontrer des compositeurs et des musiciens. À ce moment-là, l'Association russe des musiciens prolétariens l'a autorisé à faire publier ses premières compositions pour piano.
Cette période que Kosenko a passée à Jytomyr a été l’une des plus riches de sa carrière musicale car il a perfectionné son propre style artistique en musique instrumentale, vocale et de chambre; genres dans lesquels il était très actif à cette époque. Là, il a écrit un grand nombre de pièces pour piano, plus de vingt romances, des sonates pour violon et violoncelle, des œuvres pour enfants et de la musique de théâtre. Il a également été fortement impliqué dans une myriade d'activités musicales telles que la création d'une société de musique, des apparitions de concert, l'organisation de son trio de musique de chambre, des quatuors vocaux et même un orchestre symphonique, en plus de servir de joueur accompagnateur pour différents ensembles dans la vie musicale de la ville.
En 1921, Kosenko et ses collègues musiciens fondèrent la Société de musique Leontovych. En septembre 1922, il fait ses débuts dans Jytomyr, interprétant ses propres compositions. Deux ans plus tard, il a été invité à Moscou pour un récital à l' Association pour la musique contemporaine, où il a rencontré des compositeurs et des musiciens. Au cours de cette période, les œuvres pour piano de Kosenko ont été publiées pour la première fois. Il s'est ensuite produit en tant que pianiste virtuose dans des récitals et a formé un trio avec piano avec le violoniste Volodymyr Skorokhod et le violoncelliste Vasyly Kolomyitsev, donnant plus d'une centaine de concerts gratuits à travers la RSSSS entre 1923 et 1929.
En 1927, Kosenko a été invité par l'Association des musiciens prolétariens de la RSS d' Ukraine pour donner un concert à Kharkiv, la capitale de la RSS d' Ukraine à l'époque. Cette même association l'invita à nouveau en 1928 et 1929. Kosenko a commencé à donner des concerts à Kharkiv, Kiev, Dniepropetrovsk, Louhansk et dans les villes voisines. Le programme des concerts comprenait des compositions des compositeurs ukrainiens Borys Lyatoshynsky, Levko Revutskiy et Pylyp Kozytskiy.
Des conflits créatifs avec le nouveau régime stalinien l'ont poussé à déménager à Kiev, où il s'est vu offrir un poste à l' Institut de musique et de théâtre Mykola Lysenko en tant que musicien de chambre et analyste musical en 1929, puis promu professeur de musique en 1932. Kosenko a d'abord enseigné à l'origine des classes d'ensemble piano et de chambre, et un an plus tard, il a également commencé à enseigner un cours spécialisé sur l'analyse de la forme dans les deux départements historico-théoriques et de composition. L'école a ensuite été réorganisée, les cours de musique ayant été transférés au Conservatoire de Kiev, où il a enseigné de 1934 à 1937, tandis que le reste de l'école est devenu l'Université nationale du théâtre, du cinéma et de la télévision. Cependant, pendant ce temps, il n’a pas abandonné son activité d’interprète et de compositeur, qu’il aimait tant.
Il a souvent été invité à faire partie du jury de concours de performances musicales en tant qu'interprète reconnu et pédagogue respecté. Cela comprenait un voyage à Moscou en 1931, à Kharkiv en 1933 et à Leningrad en 1934. Cette période devint une période de travail abouti pour Kosenko, qui s'était établi dans le monde de la musique soviétique. Sa production commence à inclure de nouveaux genres, en particulier son ouverture héroïque pour orchestre symphonique. Kosenko a également arrangé des chansons folkloriques ukrainiennes et en 1936, la première compilation de chansons folkloriques soviétiques a été arrangée avec sa participation.
Kosenko a passé la majeure partie de sa vie à Jytomyr, vivant dans la pauvreté, à laquelle il semblait en grande partie indifférent. Après avoir été persuadé par le gouvernement soviétique de l'époque de partager son logement avec des membres d'autres familles et de faire venir fréquemment des gens des rues à qui il donnait de la nourriture et de l'argent, il fut logé dans un petit appartement de trois pièces. au deuxième étage d'un vieil immeuble de la rue Mikhaila à Kiev, où ils ont tous déménagé, grâce aux demandes insistantes de son épouse au gouvernement soviétique ukrainien afin de reconnaître les efforts de Kosenko pour populariser la musique nationaliste ukrainienne authentique. Finalement, en 1938, le Kosenko, malade, reçut personnellement l' Ordre de la bannière rouge par le premier secrétaire du Parti communiste d'Ukraine, Nikita Khrouchtchev.
Malgré le traitement médical qu'il recevait à l'époque, Kosenko a vécu pendant 42 ans seulement, sa mort le 3 Octobre 1938 d'un cancer du rein était peut-être liée aux conditions d' insalubrité dans lesquelles lui et sa famille avait vécu si longtemps. Il a été enterré au cimetière Baikove de Kiev. Son épouse Angelina a continué à promouvoir sa musique longtemps après sa mort. Kosenko a laissé à la postérité son opéra inachevé Marina et des dizaines d'œuvres telles que ses vingt-quatre pièces pour enfants, op. 25, composées en 1936, un trésor d’enseignement qui fit de Kosenko l’un des premiers compositeurs soviétiques de musique pour enfants à réussir.
La vie de Kosenko est divisée de manière concluante en trois phases distinctes, à Varsovie, où il étudie avec les professeurs renommés Mikhail Sokolovsky et Iryna Miklashovskaya, à Jytomyr, où il commence à enseigner le piano et la théorie de la musique à la Music Technicum, qui deviendra plus tard directeur de l'école de musique de Jytomyr, et enfin à Kiev, où il consacre plus de temps à des compositions symphoniques telles que son Ouverture Héroïque, qui lui valent une véritable reconnaissance dans le monde de la musique soviétique. Véritable artiste au sens propre du mot, il a été une figure emblématique du large collectif artistique de la musique soviétique du XXe siècle.
L'héritage de Kosenko est rempli de sentiments romantiques et d'intonations de chansons folkloriques slaves et d'influences ouest-européennes. Ses œuvres vocales, de chambre et symphoniques comptent parmi les pièces les plus importantes de cette époque en URSS. Il a composé plus de 100 compositions pour piano entre valses, préludes, nocturnes, sonates et mazurkas, dans un total d'environ 250 œuvres musicales telles que son poème symphonique Moldave, concertos pour violon et piano, trios et quatuors à cordes au cours de sa courte carrière musicale. Ses compositions vocales comprennent également un grand nombre de ballades, d'arrangements choraux et folkloriques.
Œuvres
Orchestre
Concerto pour violon en la mineur, op. 6 (1919) Concerto pour piano en ut mineur, op. 23 (1928) Ouverture héroïque, op. 21 (1932) Poème Moldave, op. 26 (1937)
Musique de chambre
2 Pièces pour violon et piano, op. 4b Sonate pour violoncelle et piano en ré mineur, op. 10 (1923) Sonate pour violon et piano en la mineur, op. 18 (1927) Trio "classique" pour piano, violon, violoncelle en ré majeur, op. 17 (1927) Sonate pour alto et piano, WoO (1928) Quatuor à cordes, WoO (1930)
Piano
Trois préludes, op. 1 (1910-1915) Quatre préludes, op. 2 (1911-1915) Trois Mazurkas, op. 3 (1916-1923) - Menuet op 3b (1919) Nocturne-Fantaisie, op. 4 (1919) Trois Pièces, op. 5 (1915/22) Onze études pour piano, op. 8 (1922-1923) Trois pièces pour piano, op. 9 (1921) Trois pièces pour piano, op. 11 (1921) Deux légendes de poèmes, op. 12 (1921) Sonate pour piano n° 1 en si bémol mineur, op. 13 (1922) Sonate pour piano n° 2 en do dièse mineur, op. 14 (1924) Sonate pour piano n° 3 en si mineur, op. 15 (1926-1929) Onze études sous forme de danses anciennes , op. 19 (1922-1923) Deux valses de concert, op. 22 (1931) Vingt-quatre pièces pour enfants, op. 25 (1936)
Romances
4 Romances pour voix et piano, op 1b (1916/17) 12 Romances pour voix et piano, op. 7 (1922), dont n° 10 Je suis triste, et n° 11 Parle, parle 6 Romances pour voix et piano, op. 16 (1927) 3 Romances pour voix et piano, op 16b (1927) 5 Romances pour voix et piano, op. 20 (1930) 3 Romances pour voix et piano, op. 24 (1936), dont n° 3 Je suis Ici, Inezilya
Marina, opéra inachevé (1938) Chansons, choeurs et arrangements de chansons folkloriques (sans opus)
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