Hayne van GHIZEGHEM (1445-1497)

Hayne van Ghizeghem, né vers 1445 et mort vers 1497, est un compositeur de la Renaissance de l'École franco-flamande et de l'École bourguignonne.

Alors que beaucoup de ses œuvres ont survécu, on sait peu de choses sur sa vie privée. Il est probablement né dans Gijzegem (près de Gand en Flandre). En 1467, son talent musical a été remarqué par Charles le Téméraire, car ce dernier l'affecta personnellement à un enseignant musical et comme chanteur à la Cour du Duché de Bourgogne. En outre, il a été nommé avec Adrien Basin et Antoine Busnois comme "chantre" et "gentilhomme de la Chambre" de Charles le Téméraire, indiquant l'égard spécial dans lequel il a été considéré.

En plus de servir en tant que chanteur et compositeur, il fut engagé comme soldat, car il participa à la campagne contre Liège conduite par Charles le Téméraire. Ce dernier emmena ses musiciens avec lui lors de ses campagnes militaires, parce qu'il aimait la musique autant que la guerre, et tenait à profiter de ce divertissement musical.
En septembre 1468, Van Ghizeghem obtint sa parure qui consistait en une longue jupe en laine noire avec un gilet en satin noir ou une courte tunique. À la fin des années 1460, Van Ghizeghem était devenu un célèbre compositeur et poète, bien que son œuvre de cette époque ne soit probablement composée que des chansons Amours, amours et De tous biens plaine.
Hayne van Ghizeghem participa également au siège de Beauvais en juillet 1472, où Charles le Téméraire fut repoussé par les troupes françaises du roi de France Louis XI.

Peut-être que durant cette campagne, Van Ghizeghem s'est rendu à Kamerijk avec le compositeur anglais Robert Morton ainsi que le rapporte une chanson anonyme (Dijon, MS 517 f.55v-156). Dans ce cas, la consécration de la cathédrale le 5 juillet 1472 pourrait avoir été la raison de visiter Kamerijk. Il est certain que Van Ghizeghem a rencontré Guillaume Dufay, qui a passé ses dernières années à Kamerijk à cette époque.

Van Ghizeghem serait resté actif à la cour bourguignonne jusqu'au 9 décembre 1476 au moins. Adrien Basin et lui auraient accompagné Charles le Téméraire dans son voyage à Nancy, qui s'est soldé par un désastre pour la Bourgogne et le duc lui-même.

Des chercheurs avancent l'hypothèse que Hayne van Ghizeghem aurait été tué durant cette bataille. Cependant, des recherches récentes dans ses compositions musicales indiquent que certaines furent créées après 1472, notamment parce qu'elles semblent montrer l'évolution stylistique de celles qui furent produites avant 1472. La recherche historique sur sa vie indiquerait qu'il aurait non seulement survécu au siège de Beauvais, mais aurait été engagé pour travailler à la Cour de France. En effet, la réputation de Hayne van Ghizeghem comme chanteur et compositeur distingué était très prisée et lui permettait de travailler pour le rival de son duc bourguignon, notamment pour le roi de France.

Très probablement, il vécut quelques années jusqu'à sa mort dans un lieu inconnu. Ceci est attesté par la réédition de ses dernières œuvres qui n'ont été copiées que dans les années 1480 et 1490 et devaient toutes provenir des environs de la Cour de France. On peut supposer que Hayne a également obtenu un entretien avec le roi de France. Le fait que des œuvres d’Alexandre Agricola, Johannes Ockeghem ou Jehan Fresneau, dont le lien avec la cour française soit un fait établi, lui soient attribuées, semble en donner l’argument.

Hayne doit être mort avant 1497; car lors de la Déploration sur la mort d'Ockeghem, on raconte comment Hayne a été reçu par Ockeghem, décédé le 6 février 1497, et lui a lu son motet Ut heremita solus, accompagné d'un luth. Ce n'est peut-être pas une simple image littéraire, mais un reflet des collaborations existantes entre les deux compositeurs.


Œuvres

Hayne van Ghizeghem est célèbre pour ses chansons et ses rondeaux. Parmi ces œuvres, Allez regrets et De tous biens plaine furent reproduites sur de nombreux parchemins diffusés à travers l'Europe avant l'invention de l'imprimerie. Presque toutes ses œuvres sont à trois voix ; elles sont simples, claires et mélodiques, sous forme de quatrain et de cinquain, typique de l'école bourguignonne.
Onze pièces peuvent être définitivement attribuées à Hayne, bien que de nombreuses œuvres similaires classées comme "anonymes" puissent en réalité être ses compositions. L'ensemble de la collection a été édité et publié dans Corpus mensurabilis musicae , vol. lxxiv (1977), par B. Hudson.


Œuvres (toutes à 3 voix sauf indication)

A la audienche (Rondeau cinquain à 4 voix) authenticité douteuse
Allez, regrets (Rondeau cinquain)
Amours, amours (Rondeau cinquain)
Ce n’est pas jeu (Rondeau quatrain)
De quatre nuyts (Rondeau cinquain)
De tous biens plaine est ma maitresse (Rondeau quatrain)
De vous aymer (Rondeau cinquain)
Elle en est (Rondeau cinquain, attribué pour des raisons stylistiques à Hayne van Ghizeghem)
Gentilz gallans (Rondeau quatrain) authenticité douteuse
Je sçay tout (Rondeau cinquain) authenticité douteuse
La Regretée (Rondeau cinquain)
Les grans regrets (Rondeau quatrain)
Mon souvenir, (Rondeau quatrain)
Penser en vous (Rondeau quatrain)
Plus n’en auray (Rondeau quatrain) authenticité douteuse
Pour ce que j’ay jouy (Rondeau quatrain)
Se une fois puis recouvrir (Rondeau quatrain) authenticité douteuse


Œuvres apocryphes

Chi dit on benedicite (Rondeau cinquain, probablement d'Antoine Busnoys)
De vous servir (Rondeau cinquain,probablement de Jehan Fresneau)
D’ung aultre amer (perdu)
J’ay bien choisi (Rondeau quatrain probablement d'Antoine Busnoys)
Je suis venu (style clair, probablement d'Antoine Busnoys)
Se je vous eslonge (virelai, probablement d'Alexandre Agricola)
Suis venu (de Busnoy)




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