Giulio Schiavetto, ou Julije Skjavetic (né à Šibenik vers 1530/35, mort vers 1590) est un compositeur croate.
Il appartenait à une famille de Šibenik et figurait dans les registres locaux sous les noms croates de Schiavetich, Schavetich ou Scavetich entre les années 1520 et 1697. Nous ne savons presque rien de sa vie. Les pages de titre de son recueil de madrigaux (1563) et de son recueil de motets (1564) nous apprennent qu’il était au service de l’évêque Girolamo Savorgnano (1523-1591), qui fut à la tête du diocèse de Šibenik de 1557 à 1573, et qui participa, au début des années 1560, au concile de Trente.
Bien qu’il ne semble pas avoir contribué aux formes contemporaines plus étendues telles que la messe, certaines de ses œuvres sont influencées par l'école vénitienne ou romaine, au style polyphonique franco-flamand.
L’oeuvre musicale de Skjavetić a été conservée fragmentairement. Il participa par deux madrigaux à l’anthologie "I dolci et harmoniosi concenti. Libro secondo" (RISM 1562) et par deux gregesche à l’anthologie "Di Manoli Blessi Il Primo libro delle gregesche" (RISM 1564).
Son recueil "Li madrigali a quatro, et a cinque voci" (RISM 1563) a été conservé partiellement (parties C, A, T), et seul le premier de ses deux recueils de motets (1564) nous est parvenu (le second a été publié en 1565).
Skjavetić fut un brillant polyphoniste, proche du style des maîtres hollandais. Il rendit honneur à quelques-uns de ces modèles en imitant leurs motifs. Ainsi emprunta-t-il le motif initial de son motet "Pater noster" à Adrian Willaert, et l’exorde de son madrigal "Appariran per me le stell’in cielo" à Orlando di Lasso (RISM 1560/17, 1560/18).