Gaetano Pugnani (1731-1798)

Giulio Gaetano Gerolamo Pugnani ( 27 novembre 1731 à Turin- 15 juillet 1798 à Turin) était un violoniste et compositeur italien.

Il reçoit sa formation avec Giovanni Battista Somis avant d'entrer, en 1741, en tant que deuxième violoniste de l'Orchestre du Théâtre Regio à Turin dans un poste officiel, le 19 avril 1748. En 1749 il a voyagé à Rome où il a étudié avec Francesco Ciampi jusque vers 1750. Cette année-là, il retourna à Turin où il reprend son ancien poste à l'orchestre de théâtre. Avec le temps, et grâce à ses habilités comme violiniste, il gagnait du prestige jusqu'au point de participer de sa propre initiative au Concert Spirituel de Paris, 1754, ville où il publie certaines de ses premières collections.
En 1767, il s'installe à Londres où il occupe le poste de directeur du King's Theatre jusqu'en 1769 et où il crée avec beaucoup de succès son opéra Nanetta e Lubino. Toujours à Londres, il a travaillé en étroite collaboration avec des compositeurs locaux, tels que Johann Christian Bach.
En 1770, il est revenu à Turin où il a été nommé premier violon de la cour dans une position qui comprenait également la direction de l'Orchestre Teatro del Regio. En 1776, il est nommé directeur général de la musique instrumentale et, en 1786, il supervise les orchestres militaires.
Entre les années 1780 et 1784 il a écrit de nombreux opéras par ordre de la ville de Naples et a voyagé plusieurs fois accompagné, entre autres, par son élève Viotti, en Suisse, Dresde, Varsovie et Saint Petersbourg. En 1796, il a voyagé à Vienne où il a représenté la suite orchestrale Werther avec le texte par Goethe. Ces dernières années, il est retourné à Turin où il a vu la dissolution de toute la structure musicale de la ville à la suite de la guerre avec la France.
Gaetano Pugnani, considéré comme l'un des plus grands violonistes du dix-huitième siècle, est mort à Turin en juillet 1798.


Œuvres

Musique de chambre

6 Trios pour 2 violons et basse continue, op 1 (Paris 1754)
6 Sonates en Trio pour 2 violons et basse continue, op 2 (Londres 1765)
6 Sonates pour violon et basse chiffrée, op 3 (Paris 1760)
6 Duos pour 2 violons, op 4 (Londres 1770)
6 Sonates pour violon et basse continue, op 5
6 Sonates en trio pour violon (ou flûte), violoncelle et basse continue, op 6 (1767)
6 Sonates pour violon et basse chiffrée, op 7 (Londres 1770)
6 Sonates pour violon et basse chiffrée, op 8 (Amsterdam 1774)
6 Sonates en trio pour 2 violons et basse continue, op 9 (1771) = édition de Paris, 1775, op 10
6 Sonates en trio pour 2 violons et basse continue, op 11 (1772)
3 Quatuors pour 2 violons, alto et basse continue, op 12 (1763)
3 Quatuors pour 2 violons, alto et basse continue, seconde série, op 13 (1763)
9 autres sonates en trio ou divertimentos
Quintette pour clavecin, flûte, violon, alto et violoncelle (1780)
3 Quintettes pour 2 hautbois, 2 cors, cordes et basse continue (1765)
12 Favourite Minuets pour 2 violons ou 2 flûtes et clavecin (1768)


Orchestre

1 Concero pour violon (avant 1766) (il en aurait composé 9)
6 Sinfonies ou ouvertures à 8, op. 4 (Londres, 1770)
6 Sinfonies ou ouvertures à 8, op. 9 (Paris) ou op. 8 (Londres)
2 autres Ouvertures
3 Marches militaires, dont Marche pour le Régiment des Gardes
"La mort de Werther", suite orchestrale de Johann Wolfgang von Goethe (avec récitant) (1795)


Œuvres vocales

6 opéras : Nanetta e Lubino (1769), Issea (1771), Adone e Venere (1784), Achille in Sciro (1785), Demofoonte (1787), Demetrio a Rodi (1789)
2 autres opéras perdus : Tamas Kouli-Khan nell'India (1772), Aurora (1775)
Favola pastorale (Turin, 1771)
2 cantates : La Scomessa (2 sopranos, choeur et orchestre), Amore e Psiche, pour 2 sopranos et orchestre (1755)
oratorio : Betulia Liberata, d'après Metastasio
6 arias avec orchestre

Correso e Calliroe, ballet (perdu) (1792)


Fritz Kreisler a composé une pièce de genre pour violon et piano, "dans le style de Pugnani" : Praeludium et Allegro. Il semble qu'il ait cherché un temps à attribuer cette pièce à Pugnani.

La sonate en La opus n°5 n°2 est assez représentative de son style et du baroque de l'époque.

* En harmonie classique, le chiffrage des accords désigne l'ensemble des signes conventionnels — principalement des chiffres, précisément, plus quelques signes annexes — que l'on place au-dessus — parfois au-dessous — de la partie de basse, afin d'indiquer la manière de réaliser les accords. Ce procédé de notation « en raccourci » de basse chiffrée était très utilisé aux XVIIe et XVIIIe siècles sous le nom de basse continue ou continuo.

Abandonné par les compositeurs dès le début du XIXe siècle, le chiffrage des accords n'est plus utilisé depuis que comme procédé pédagogique dans les cours d'harmonie. Il convient de noter cependant, que si cette ingénieuse sténographie permet à coup sûr d'identifier la structure d'un accord, elle est en revanche incapable de faire apparaître sa fonction : par exemple les accords de trois sons situés sur les degrés I et V, sont chiffrés de la même façon alors qu'ils ont des fonctions différentes — respectivement tonique et dominante. C'est pour cette raison que certains auteurs modernes — Jacques Chailley, entre autres — préconisent l'usage d'un autre mode de chiffrage, capable d'indiquer à la fois la structure et la fonction des accords, et donc, pouvant être utilisé comme moyen d'analyse harmonique : le « chiffrage de fonction ».

Dans ce nouveau mode de chiffrage, chaque accord est représenté par un chiffre romain surmonté de points, et suivi d'un chiffre arabe. Le chiffre romain représente le degré de la fondamentale de l'accord, le chiffre arabe symbolise la famille de cet accord — pas de chiffre, pour un accord de trois sons, « 7 », pour un accord de quatre sons, etc. —, les points enfin, indiquent l'état de l'accord en question — pas de point pour l'état fondamental, un point pour le premier renversement, deux pour le second, etc. On peut également, et plus simplement, ajouter au-dessous du chiffrage classique, les chiffres romains représentant les fondamentales.

Je connaissais Pugnani de nom, grâce à la pièce de Kreisler, mais jusqu'à présent je n'avais rien écouté de lui.

C'est réparé avec ce CD comprenant ses Ouvertures à 8 parties. Contrairement à ce que je pensais, ce n'est pas du baroque mais bel et bien du classique, un peu comme les oeuvres de jeunesse de Haydn. En tout cas, j'aime bien

Je reviens à ce CD que je présentais hier, et que j'écoute en boucle depuis ... alors que j'ai tant d'oeuvres en attente d'écoute

Ces Ouvertures à 8 sont en fait des sortes de symphonies en 4 mouvements : rapide, lent, menuet, rapide (à l'exception de la sixième qui commence par un lent).

Ce n'est pas une intégrale des 6 Ouvertures dont chacune dure autour d'un quart d'heure, ce serait trop pour un seul CD. Mais on y trouve les n° 2, 4, 5 et 6.

Je le recommande absolument

Pour me remettre de l'hélikopter quartett de Stockausen, je me suis mis ce CD qui comporte le concerto en mi majeur de Pugnani (seul concerto conservé du compositeur), celui en sol majeur de Dittersdorf et celui en ré majeur de Pichl.

3 oeuvres splendides que je ne peux que conseiller.

Une autre oeuvre qui mérite à être connue : son mélodrame en 2 parties Werther (d'après Goethe) pour orchestre et récitant. Le récitant parle évidemment en italien, mais le principal est la musique, et cette musique est très intéressante, à la charnière classique-romantique.

L'enregistrement n'est pas très bon mais on devine une très belle musique en effet !

Gaetano Pugnani (Turin, 27 novembre 1731 - Turin, 15 juillet 1798) est un violoniste et compositeur italien.

Son professeur principal était G.B. Somis, élève de Corelli. À l'âge de dix ans, il commença sa carrière comme second violoniste dans l'orchestre du Teatro Regio de Turin, mais sa nomination officielle fut retardée jusqu'au 19 avril 1748. Une allocation royale lui permit d'étudier la composition avec Francesco Ciampi à Rome (1749- 50). De retour à Turin, il reprend son modeste poste d'orchestre, mais avec un salaire doublé. Il devint solo des seconds violons en 1763. A cette époque, il avait acquis une réputation internationale.

Le 2 février 1754, il interprète l'un de ses propres concertos au Concert Spirituel de Paris, où ses premières œuvres publiées paraissent la même année. Le Mercure de France écrit : « les connaisseurs affirment qu'ils n'ont jamais entendu de violoniste supérieur à ce virtuose ». De 1767 à 1769, il est chef d'orchestre au King's Theatre de Londres, où son premier opéra, Nanetta e Lubino (1769), rencontre le succès. Il est également apparu dans des concerts avec J.C. Bach et d'autres musiciens éminents.
En 1770, il devint premier violoniste de la musique du roi à Turin, poste que son professeur Somis avait occupé et qui comprenait la direction de l'orchestre du Teatro Regio. En 1776, il devint également directeur général de la musique instrumentale et, en 1786, fut nommé superviseur des musiques militaires.
De 1780 à 1782, il parcourt l'Europe du Nord avec son illustre élève Viotti. Une commande pour Naples en 1784 a lancé une période d'activité au cours de laquelle il a écrit quatre opéras en cinq ans, ainsi que de la musique de ballet. Son dernier voyage à l'étranger le conduisit à Vienne où, le 22 mars 1796, il dirigea sa suite orchestrale basée sur le Werther de Goethe. Au cours de ses dernières années, il a vu le déclin et la dissolution ultime de l'establishment musical de Turin à la suite de la guerre avec la France.

Giulio Gaetano Gerolamo Pugnani est mort à Turin le 15 juillet 1798.

Selon les critiques, la musique de Gaetano Pugnani combine les caractéristiques des styles musicaux italiens et allemands. Le patrimoine créatif du compositeur comprend 8 opéras, 1 oratorio, des cantates, 10 ouvertures, 9 concertos pour violon, des ensembles d'instruments de chambre - 18 sonates pour violon avec basse, 6 sonates pour clavecin accompagnées de violon, des duos de violon, de nombreux trios à cordes, 6 quatuors à cordes, 6 quintettes pour 2 violons, 2 flûtes et violoncelle, 12 octets symphoniques ou symphonies pour cordes et instruments à vent, et compositions vocales.

Pugnani était un maillon essentiel dans la tradition ininterrompue de Corelli à Viotti. Avec reconnaissance, Viotti s'est appelé « élève du célèbre Pugnani » sur sa musique imprimée ; parmi les autres élèves de Pugnani se trouvaient Borghi, Bruni et Polledro.

Son jeu était connu pour sa puissance, son éloquence et sa riche cantilène ; son « arco magno » (grand salut) est devenu proverbial. Il a probablement joué un rôle important dans le développement de l'archet moderne : il utilisait lui-même un archet (appelé « archetto alla Pugnani ») plus droit, plus long et muni d'une vis, et il a peut-être échangé des vues avec l'archetier parisien Tourte père en 1754 et avec le jeune François Tourte en 1772–3, tous deux engagés dans l'élaboration de l'arc dans sa forme actuelle. Pugnani a également préféré utiliser des cordes plus épaisses, peut-être parce qu'elles étaient mieux à même de résister à la plus grande pression de son archet.

En tant que compositeur, Pugnani est allé bien au-delà du violon dans le domaine de l'opéra, de la symphonie et de la musique de chambre, et doit être considéré comme un représentant important du classicisme italien du milieu du siècle. Ses symphonies (ou ouvertures) illustrent le style théâtral italien mieux connu à travers ses partisans Mannheimer et Viennois. Il a préféré une séquence en quatre mouvements avec un menuet à la troisième place. Sa musique de chambre se situe à mi-chemin entre celle de Sammartini et de Boccherini, et se passe souvent d'une basse chiffrée, mais pas toujours avec succès. Plusieurs de ses trios et quintettes nécessitaient une partie de clavier obligatoire et divers instruments. Son seul concerto pour violon connu auparavant suit la forme établie par Tartini mais reflète le style galant des années 1760. 5 autres concertos et un pour 2 violons ont depuis été redécouverts.

A noter qu'au début du XXe siècle, sous le nom de Pugnani, deux courtes œuvres pour violon et piano ont été publiées - "Prélude et Allegro" et "Dans le tempo du menuet", dont le premier interprète était Fritz Kreisler. Cependant, en 1935, Kreisler a admis que la publication de ces ouvrages était un canular et qu'il en était lui-même l'auteur.


Musique orchestrale (pour les autres musiques, y compris vocales, voir premier post ci-dessus)

6 Ouvertures (symphonies) op. 4 (1768-1770) [n° 1 en mi bémol (Z 18) ; n° 2 en fa (Z 28) ; n° 3 en la (Z 31) ; n° 4 en si (Z 33) ; n° 5 en mi bémol (Z 19) ; n° 6 en fa (Z 29)] [2]
6 Ouvertures (symphonies) op. 8 ou 9 (vers 1769) [n° 1 en ré (Z 13); n° 2 en mi bémol (Z 20) ; n° 3 en si bémol (Z 44) ; n° 4 en mi bémol (Z 21) ; n° 5 en la (Z 32) ; n° 6 en mi bémol (Z 22)]
Symphonies : en ré (Z 15), en sol (Z 30), en si bémol (Z 35), en si bémol (Z 37), en si bémol (Z 38) ; en si  (sans Z); en ré (sans Z) ; en ré (sans Z) ; en mi bémol (sans Z) ; en si bémol (sans Z)
Ouvertures : en ré majeur (Z 14 - 1772), en mi bémol majeur (Z 23)
Symphonie concertante en si bémol majeur (Z 36)
Caccia en Ré (Z 16)
Quintettes : en do (Z 11), en do (Z 12), en ré (Z 17), en mi bémol (Z 25), en mi bémol (Z 26), en mi (Z 27)
Melologo Werther (suite orchestrale avec récitant) (vers 1795)


Concertos

Concertos pour violon et orchestre : en mi bémol (Z 39), en mi, en ré, en ré, en ré, en la (vers 1783)
Concerto pour 2 violons et orchestre en ré majeur




Concerto pour 2 violons en ré majeur



https://www.youtube.com/watch?v=FsPDo1uOEgE

Concerto in re maggiore per due violini
1. Allegro 0:00
2. Adagio 12:16
3. Allegro 18:38

Giacomo Agazzini (violin); Umberto Fantini (violin); EnsembIe d'archi "CoIIegium Theatrum Sabaudiae"