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 Belle époque

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Bel Canto
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Bel Canto

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MessageSujet: Belle époque   Belle époque Empty2017-07-20, 20:37

Belle époque Belle-11

La Belle Époque est une période marquée par les progrès sociaux, économiques, technologiques et politiques principalement en France et en Belgique, s'étendant de la fin du XIX e siècle au début de la Première Guerre mondiale en 1914.

Une musique qui rompt avec le passé
La vie musicale française est d'une très grande richesse mais reste concentrée sur Paris, reflétant autant le rayonnement international de la Ville Lumière que la centralisation politique, administrative et culturelle de la France. Ainsi, lors des 200 jours de l'Exposition Universelle de 1900, seront donnés (outre la trentaine de concerts officiels) 360 séances symphoniques et 1 200 représentations lyriques.
Si les compositeurs français les plus marquants sont Gabriel Fauré, Camille Saint-Saëns, Claude Debussy et Maurice Ravel il ne faut pas oublier Igor Stravinsky qui s'est installé à Paris en 1908 et les Espagnols Isaac Albéniz, Enrique Granados et Manuel de Falla. Le pianiste espagnol Ricardo Viñes est d'ailleurs aussi bien le créateur d'œuvres pianistiques majeures de Debussy et Ravel que d'Albeniz et Falla, qu'il fait connaître dans toute l'Europe et l'Amérique latine.
Les grands salons parisiens donnent le ton de cette intense vie artistique ; ceux de la comtesse Greffuhle, des princesses de Polignac et de Cystria, de Misia ou encore de madame de Saint-Marceaux.
Si Debussy doit affronter les critiques les plus acerbes pour Pelléas et Mélisande (1902), son Martyre de saint Sébastien  (1911) n’est pas mieux accueilli. Mais c'est Igor Stravinsky qui déroute le plus avec L'Oiseau de feu , Petrouchka  et surtout Le Sacre du Printemps  (1913), rompt avec la tradition.
Les premiers festivals de musique se développent dans le sud de la France, au théâtre antique d'Orange pour les Chorégies et aux arènes modernes de Béziers, où Fernand Castelbon de Beauxhostes monte de grandioses spectacles, tels la Déjanire  de Saint-Saëns (1897), Parysatis  (1902) ou l'Héliogabale de Déodat de Séverac (1910)21.
À partir de 1909, à l'avant-garde de la création, les 'Ballets russes' de Serge de Diaghilev éblouissent la scène parisienne autant qu'ils y provoquent aussi parfois des réactions horrifiées comme lors de la première de L’Après-midi d’un faune, sur la musique de Debussy, où l’art du chorégraphe est dynamisé par le talent de Nijinsky.
Il y avait aussi une grande palette musicale populaire : chansons d'amour, comiques troupiers, rengaines graveleuses, chahut comique, les refrains répétitifs des vers d'oreille et le ragtime.
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MessageSujet: Re: Belle époque   Belle époque Empty2017-07-20, 21:52

Paris, belle époque – La pédagogie au service de l'Eglise

A la seconde moitié du 19ème siècle, la musique sacrée en France se cherche un peu : entre les partisans d'une musique dramatique à la Lesueur et les militants de la restauration du plein chant ou la tradition polyphonique symbolisée par Palestrina, certains décident de fonder des écoles de musique classique et religieuse.
Thibaut Lenaerts

Perceptible dès la fin du 18ème siècle, l'influence stylistique de la musique profane sur la musique sacrée en insupportent plus d'un en France et les initiatives ne manquent pas pour favoriser un retour à un art musical sacré indépendant des genres en vogues dans la bourgeoisie parisienne.
Citons-en un double exemple fameux.  En 1853, Louis Niedermeyer fonde avec la bénédiction de Napoléon III une école consacrée à la formation professionnelle des musiciens d'église.  Ladite formation, à l'époque largement financée par l'Etat, est complète et sérieuse et l'école peut s'enorgueillir d'avoir formé des compositeurs de la trempe de Saint-Saëns, Fauré, Gigout et Messager.  Mais, concurrence étonnante, au départ de la maîtrise de l'église de Saint Gervais, Bordes, Guilmant et d'Indy créent en 1896 un autre institut aux visées semblables, privé celui-là.  A la Schola Cantorum, comme à l'école de Niedermeyer, on apprend le chant grégorien, les polyphonies savantes de Palestrina et tout ce qui, dans la musique occidentale, peut servir à l'édification d'une musique sacrée française de tradition.  Ici aussi, il faut croire que la pédagogie fonctionne efficacement puisque Satie, Albeniz, Roussel et Messiaen, pour ne citer qu'eux, y trouvent une bonne partie de leur formation.

Belle époque Guilma10
Les trois fondateurs de la Schola Cantorum en 1894 : Charles Bordes, Alexandre Guilmant et Vincent d'Indy.
( in La Schola Cantorum en 1925, Lib. Bloud et Gay  )
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MessageSujet: Re: Belle époque   Belle époque Empty2017-07-20, 22:31

Les salons musicaux de la Belle Epoque

Belle époque Liszt_10
Franz Liszt Fantasizing at the Piano (1840) de Josef Danhauser

Les salons musicaux représentent les demeures où les bourgeois, principalement au 19ème et au début du 20ème siècle, recevaient des personnages importants et de nombreux artistes, notamment les musiciens.

Origines  
C’est dès le 16ème siècle qu’apparurent les premiers salons littéraires. Tenus par les femmes du monde, ils seront un lieu capital dans l’histoire de la pensée, présidant à la genèse de la préciosité et à la création de l’Encyclopédie au 18ème siècle. Cette fécondité intellectuelle est aussi lieu social, les femmes soutenant heureusement la comparaison avec l’Académie française où elles ne seront admises qu’avec Marguerite Yourcenar en 1980, trois siècles et demi après sa création. Loin de l’apparence aristocratique légère, ces intellectuelles bouleversent les conventions sociales de leur époque dans leurs salons où se mêlent personnalités politiques, lettrés et scientifiques.
Si le phénomène des salons s’amorce sous le règne de Louis XIII, l’accession au pouvoir de Louis XIV correspond par la suite à l’extinction totale de cette sociabilité littéraire et poétique, du fait de l’activité de la Cour qui ne supporte pas ces activités sans surveillance – qui ont d’ailleurs joué un grand rôle pendant la Fronde, et ont compté beaucoup de huguenotes et huguenots dans leurs rangs. À la mort de Louis XIV, le contrôle non plus de, mais sur l’aristocratie ira croissant, lui faisant céder jusqu’à la marginalité son importance d’élite artistique au profit de la bourgeoisie.

Avènement  
En fait, pour exercer une quasi-hégémonie culturelle, la bourgeoisie va profiter de ce pivot historico-économique, défini par une chute de l’aristocratie et une république qui n’a pas encore acquis de puissance dirigeante suffisante, notamment pour les arts. « Le faible investissement du pouvoir républicain dans le fonctionnement de la vie musicale explique sans doute en partie le rôle en la matière prépondérant de la haute bourgeoisie et de l’aristocratie, frange privilégiée du public de l’Opéra et des concerts parisiens. Sous la Troisième République, les gouvernements successifs prennent très lentement conscience de la nécessité de contribuer au développement de l’art. Mais le chemin est long à parcourir à partir de notions solidement ancrées dans l’esprit des pères de la République. »

Fonctionnement
Mélomanes  
On distingue plusieurs sortes de salons, avec en premier lieu les demeures de simples mélomanes chez qui la musique agit souvent comme le dénominateur commun des réunions privées.
Professeurs de chant  
Les nombreuses dédicaces illustrent, comme pour les mécènes, le rôle des professeurs de chant dans l’essor de la mélodie française. Leurs classes sont un modèle type du cours mondain, animé par une grande bourgeoisie enseignant à des musiciennes de qualités et capables de fournir aux compositeurs les voix susceptibles de diffuser leurs mélodies. Ainsi, l’Ave Maria (1895), op. 67 no 2 de Fauré, « plus destiné, par son caractère, à la chapelle ou au salon, qu’à une grande église.
Chanteuses  
La pratique musicale est inhérente à cette classe sociale, qui en fait un de ses codes. Ainsi, dans la lignée des maîtresses de salons professeures de chant, on trouve également de nombreuses « cantatrices mondaines » qui ne se voient pas accorder moins de dédicaces.
Presque en contrepoint de ces « cantatrices mondaines » qui chantent parce que bourgeoises, on assiste à l’avènement de certains chanteurs, devenant bourgeois par leurs cachets. Ils partagent certes le même désir d’encourager la musique que les cantatrices que nous avons vues, mais le salon d’un artiste ayant réussi, trouve souvent plus d’égard auprès de ceux qui sont ses anciens collègues musiciens.
Instrumentistes  
Tout aussi bien qu’aux chanteuses, la parure musicale du 19ème siècle sied aux pianistes, dont certaines atteignent des niveaux proches du professionnalisme.
Parmi les adeptes du clavier recevant chez elles, figurent la princesse Mathilde (1820-1904), la princesse Bibesco (dédicataire de la Valse langoureuse, œuvre de 1898 de Saint-Saëns), la princesse Bessaraba de Brancovan (dédicataire du Premier Impromptu, op. 25 de Fauré), Diane de Feydeau de Brou (1848-1944), marquise de Saint-Paul, surnommée « le serpent à sonate », Mme Conrad Jameson, Mme Émile Herman, Marie Hardon, Juliette Mante-Rostand (1872-1956, dédicataire de l’Intermezzo en la bémol Majeur de Poulenc), Geneviève Sienkiewicz (1878-1971, élève de Gounod), Isabelle Lang (1904-1988).
Certains hommes n’hésitent pas à user de leurs qualités musicales et des liens qu’ils tissent avec leurs hôtes pour jouer ou se faire jouer en public.
Si le piano est l’instrument le plus répandu et pratiqué dans les salons, l’orgue est lui aussi présent.
On trouve également des instrumentistes à cordes d’un niveau remarquable : les violonistes Émile d’Erlanger (1823-1913) et Adrien Mithouard qui se forment avec Franchomme, ou encore le violoncelliste Jules Griset à l’intention de qui sont composées l’Ode à la musique (1890) de Chabrier, la Romance pour violoncelle et piano op. 69 (1894) de Fauré et la seconde Sonate pour violoncelle et piano de Saint-Saëns en 1905.
Compositeurs  
Enfin, il faut citer certains compositeurs qui reçoivent également chez eux. Ils sont peu nombreux mais leurs salons leur assurent d’être joués en privés, tandis que leurs positions sociales et leurs fortunes les autorisent parfois à être joués sur des cènes publiques. Ainsi le comte Henri du Pont-de-Gault-de-Saussine (1859-1940, chez qui La Bonne chanson, op. 61 sera donnée le 25 avril 1894, un an avant sa création publique lors d’un concert de la SNM) voit-il son opéra bouffe L’Amour marmiton monté à la Bodinière (théâtre d’Application) le 12 mars 1894 et sa Fantaisie donnée le 5 mai 1894 à la salle Érard.
Les salons sont un lieu de splendeur pour les bourgeois autant qu’ils sont une rampe de promotion pour les artistes, ainsi les familles de ceux-ci vont jusqu’à recevoir eux-mêmes pour lancer une carrière : « Certains jeunes compositeurs, issus de la bourgeoisie ou de la grande bourgeoisie ont parfois des parents qui accueillent des musiciens chez eux, dans le souci de permettre à leurs enfants de se produire ou de faire entendre leurs œuvre, voire pour contribuer à leur promotion. »
Illustrant les anciennes pratiques nobiliaires, les réseaux bourgeois forment ainsi des clans qui peuvent aller jusqu’à se constituer autour de la cellule familiale, comme pour Henry Février, Herman Bemberg qui a été l’élève de Bizet et de Massenet et auditeur dans la classe de Franck en 1880-1881 ; Juliette Toutain, pianiste ayant reçu un premier prix du Conservatoire et compositrice élève de Fauré ; ou encore Roland-Manuel. Un autre exemple se trouve chez les veuves des compositeurs, certaines étant particulièrement actives pour entretenir la mémoire de leur époux en faisant jouer ses œuvres en divers lieu. Il en sera ainsi le cas pour Geneviève Bizet, Mme Fernand Halphen, Mme Charles Gounod ou encore Mme Ambroise Thomas.

Les salons sont un élément capital du milieu culturel et musical. Ce milieu est dominé par la Haute bourgeoisie ayant accumulé, au fil de plusieurs générations, de nombreuses alliances nobles et des patrimoines culturels et financiers importants : ce sont ces fameuses « 200 familles » dénoncées par Daladier lors du congrès radical de 1934.
L’entrée chez ces mécènes et les avantages qu’en retirent les compositeurs s’inscrivent dans la recherche musicologique : « L’histoire de la musique ne se réduit pas à celle des œuvres et de leurs auteurs. Indissociable du contexte historique et politique, l’histoire sociale de la musique a commencé à s’affirmer comme une branche de la musicologie. [Les] personnalités de l’aristocratie et de la bourgeoisie [étant] étroitement associées à la vie musicale de leur temps. »

source : wikipedia (extraits)
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laudec

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MessageSujet: Re: Belle époque   Belle époque Empty2017-07-21, 09:01

Intéressant, merci Bel Canto Wink , et  en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Angleterre, à l'Est ... que se passe-t-il à cette époque ?  rien de pareil ?
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Bel Canto
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MessageSujet: Re: Belle époque   Belle époque Empty2017-07-21, 11:11

laudec a écrit:
Intéressant, merci Bel Canto Wink , et  en Italie, en Espagne, en Allemagne, en Angleterre, à l'Est ... que se passe-t-il à cette époque ?  rien de pareil ?

Bien sûr que si mais sans doute pas sous la même appellation de "Belle époque" ... c'est un temps qui se situe en partie sur la période Romantique et en partie sur la période Moderne.
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joachim
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MessageSujet: Re: Belle époque   Belle époque Empty2017-07-21, 11:41

Très intéressant, merci Bel Canto Kiss

On ne peut pas dire qu'il y a un style Belle Epoque hors peut-être la chanson et les variétés en général.
Les compositeurs vivant à cette période, en gros entre 1890 et 1914, sont très différents. Aucun rapport par exemple entre le romantique nationaliste Vincent d'Indy, le néo-romantisme de Fauré, l'impressionnisme de Debussy, voire les ballets de Igor Stravinsky. C'est peut-être Erik Satie qui peut le mieux représenter cette époque ?
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MessageSujet: Re: Belle époque   Belle époque Empty2017-07-21, 12:44

Il n'y a effectivement pas un style de musique lié à la Belle Epoque sinon peut-être dans la chanson française populaire.
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MessageSujet: Re: Belle époque   Belle époque Empty

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