Forum sur la musique classique
 
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 Quel mélomane es-tu?

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Icare
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Icare

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MessageSujet: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2016-11-29, 19:34

Kristian a écrit: <<Finalement, à part Bach, Mozart et Beethoven dont j'aime tout, mon écoute des concertos pour piano n'est pas si variée que ça. Je suis vraiment un classique invétéré... Ne m'en veuillez pas, je suis tombé dans la marmite quand j'étais petit, et ça n'a jamais vraiment changé. On ne se refait pas...

Nul ne t'en voudra ici d'être ce que tu es. C'est pour cette raison d'ailleurs que je ne supporte pas les guerres de goûts ni ceux qui voudraient faire passer les leurs comme une vérité absolue. Après, on peut effectivement discuter avec courtoisie sur la qualité d'une oeuvre ou d'une interprétation, discuter, par exemple, si tel ou tel compositeur ou tel ou tel pianiste est ou pas surestimé. Nous avons eu des échanges assez "chauds" autour de Lang Lang et autour de la musique moderne...Personnellement, la forme classico-romantique n'est pas celle que je préfère, ce qui ne m'empêche pas d'aimer les compositeurs comme Mozart qui ont su la transcender. Je suis émotionnellement tributaire des différentes esthétiques musicales du XXème siècle, allant des Modernes aux Contemporains, n'ayant pas forcément peur des diverses tendances de l'avant-garde, ne dédaignant pas un certain jazz et une certaine musique de film. Je ne me suis pas levé un matin en me disant: "Je vais m'éclater avec le Sacre du Printemps de Stravinsky, je vais aimer la musique sérielle de Morricone et la musique contemporaine dans les différentes directions qu'elle put prendre, de la plus néo-classique à la plus expérimentale." Les choses sont venues naturellement ou, du moins, selon mon expérience et évolution personnelles. S"il existe des gens qui prétendent aimer Stockhausen et Boulez par pure pédanterie ou pour se donner un air intéressant, je ne suis pas de ceux-là. J'aime trop la musique pour me servir d'elle de cette façon. D'ailleurs, je suis loin de dire Amen à tout. Lorsque j'étais adolescent, j'aimais déjà beaucoup la musique, sans baigner pour autant dans un genre plutôt que dans un autre. Il y a des choses que j'ai pu aimer et que je n'arriverais même plus à réécouter aujourd'hui, tant mes oreilles s'en trouveraient écorchées. Aujourd'hui, du haut de mes bientôt 53 ans, je sais exactement ce que j'aime en musique et pourquoi j'aime telle ou telle oeuvre, peu importe qu'elle soit de forme romantique ou atonale. Je peux, par exemple, affirmer que Le Sacre du Printemps de Stravinsky fut un grand choc émotionnel pour moi, au même titre que La Nuit Transfigurée de Schönberg. Il me paraît évident que ces deux oeuvres ont largement contribuer à forger mon goût musical. Je ne peux donc avoir les mêmes aspirations, les mêmes exigences, et par conséquent les mêmes goûts que quelqu'un comme Joachim qui, durant sa jeunesse, a été émotionnellement marqué par la Neuvième de Beethoven et par Mozart. Nos sensibilités respectives ne se sont donc pas façonnées sur les mêmes fondations.


Dernière édition par Icare le 2016-11-30, 18:17, édité 2 fois
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Kristian



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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2016-11-30, 10:56

Je ne connais rien aux « modernes », à part Poulenc – pour autant qu'il soit encore moderne Hehe

Mais j'avoue ne pas très bien comprendre diverses réactions sur ce forum : en parcourant les interventions (je n'ai plus les noms en tête), j'ai lu ici et là que Debussy étant « dissonnant » (!!!) et que, pour certains, même le brave Fauré l'était !  Quel mélomane es-tu? 99039   Si l'on va par là, ça peut signifier que tout ce qui vient après Wolfgang n'est plus de la musique !

Pour ma part, je n'ai aucun a priori, la musique n'étant pas ma partie, je la prends comme elle vient, et je retiens tout ce que je « perçois » comme compatible avec ma sensibilité. Cela dit, une sensibilité, ça se forme et ça s'éduque. Donc je suppose que si je me plongeais dans de la musique du XXe siècle tardif, ma perception évoluerait. Mais il se trouve que je suis satisfait de la musique que je connais, et que je n'ai pas de nouveaux besoins. Je ne risque donc pas de changer !

Néanmoins, si j'étais complètement fermé à la musique « moderne », je suppose que je n'aimerais pas autant Poulenc, qui n'est quand même pas un classique des classiques... Cela restera peut-être l'un des mystères de ma fin de vie... Ptdr A moins que ce ne soit ma limite ultime. Au delà de Poulenc, circulez, il n'y a plus rien à entendre !!! Non, je ne crois pas, puisqu'il y a bien des compositeurs antérieurs à Poulenc que je ne comprends pas du tout, Roussel, Berg, Messiaen, etc... : des classiques du XXe, pourtant.

Ah, la culture est un vrai gruyère dont l'essentiel est composé de trous. Finalement, ce sont eux qui sont le plus significatifs, et un homme se définit peut-être bien plus par ce qu'il ne connaît pas que par ce qu'il connaît ! Le fromage dense est le plus rare ! C'est ainsi : si l'on considère un être humain comme une toute petite sphère dans l'infini de l'espace, on voit bien que la seule chose qui l'intéresse, c'est l'intérieur de sa sphère... Pour le reste... Comme disait le petit père Pascal : « Le silence éternel de ces spaces infinis m'effraie ». D'une certaine façon, c'est cela, la culture : faire reluire ce que l'on sait. Parce que si on ne le fait pas, que reste-t-il ?

Pour moi, la culture est un substitut – ou une antichambre – au spirituel. Napoléon (???) disait que la religion est l'opium du peuple. Aujourd'hui, elle a été remplacée par le football. Mais la question est-elle résolue pour autant ?

Icare, si tu veux mettre mon post sur un autre fil, ne te gêne pas ! C'est aussi cela, les forums accueillants : on peu y laisser sa réflexion faire son chemin et fleurir librement... Quel mélomane es-tu? 185465
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joachim
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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2016-11-30, 11:50

Napoléon et l'opium du peuple ? Ce ne serait pas plutôt un nommé Karl Marx ? Laughing  Il me semble qu'en plus, Napoléon, s'il ne pratiquait pas toujours, n'était pas contre la religion.

Et on part aussi dans le hors-sujet...
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Kristian



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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2016-11-30, 12:03

Merci de ta compréhension, Joaquim. Oui, tu as raison, mets-le là où tu dis, ce sera très bien. Quel mélomane es-tu? 13150

Mais, vois-tu, c'est bien ça mon problème : quand je réfléchis, ma pensée passe naturellement d'un thème à un autre, c'est d'ailleurs ainsi pour tout le monde. Alors évidemment, tu me répondras que ce site est un site musical, et tu auras raison. Mais ça veut dire que quand on réfléchit autourà partir de la musique, il faut changer de fil ? Tout étant dans tout et réciproquement...

Oui, je comprends, ce sont les nécessités du forum. Bon, je vais faire un effort et essayer de m'adapter. Et merci pour Marx ! Je me disais bien en écrivant qu'il y avait quelque chose qui ne marchait pas... Néanmoins, je crois bien que Napoléon a dû dire quelque chose d'approchant... je vais investiguer.

Avec mes excuses renouvelées ! Very Happy Very Happy Very Happy
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Kristian



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MessageSujet: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2016-11-30, 12:40

Et pour clore définitivement ce HS, voici ce qu'a dit Napoléon sur la religion : « Une société sans religion est comme un vaisseau sans boussole ». Beau sujet de dissertation, mais en un temps plus apaisé que le nôtre ! Effectivement, il vaut mieux revenir à nos concertos pour piano, c'est quand même moins chaud. Hehe

Je disais donc que je ne connaisais rien au-delà de Poulenc, ce qui n'est déjà pas mal, il y en a beaucoup qui ne sont pas allés jusque là  Quel mélomane es-tu? 338665 Mais comme il y largement assez de concertos avant pour faire mon bonheur, et que, contrairement à Icare, je ne suis pas un explorateur dans ce domaine, je ne me pose pas vraiment la question.
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Icare
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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2016-11-30, 18:52

___Et pour clore définitivement ce HS, voici ce qu'a dit Napoléon sur la religion : « Une société sans religion est comme un vaisseau sans boussole »

Et une société avec plusieurs religions est comme un vaisseau avec plusieurs boussoles qui part dans tous les sens ou ne sait plus laquelle suivre sans affoler les autres!Hehe

RECENTRONS-NOUS sur la musique et je pense que Napoléon, là où il se trouve, nous pardonnera.Wink


Kristian a écrit: Mais j'avoue ne pas très bien comprendre diverses réactions sur ce forum : en parcourant les interventions (je n'ai plus les noms en tête), j'ai lu ici et là que Debussy étant « dissonnant » (!!!) et que, pour certains, même le brave Fauré l'était !

Je ne sais pas s"il y a vraiment quelque-chose à comprendre. C'est comme la notion d'"agréabilité", il est évident qu'elle varie selon les individus et ce dont par quoi ils sont individuellement conditionnés. Si nous pourrions remonter le temps avec une machine et un orchestre jusqu'à la période baroque et que nous ferions écouter à des mélomanes de cette époque la Neuvième de Beethoven (ou une autre), je ne suis pas convaincu qu'ils vont crier  "au génie!" ni même qu'ils vont trouver cette musique agréable. Pareil avec une oeuvre comme Prélude à l'après-midi d'une faune de Debussy que l'on ferait découvrir à des mélomanes contemporains à Haydn ou Mozart - Imaginons encore mieux: avec le Sacre du Printemps de Stravinsky! Shocked Je pense que nous aurions intérêt à vite retourner dans notre vaisseau (avec boussole  Hehe) et rejoindre notre époque pour ne pas finir sur le bûcher. Ptdr Outre les deux oeuvres que j'ai évoquées dans mon précédent commentaire, comme fondations de mon goût musical; Le Sacre du Printemps de Stravinsky et La Nuit Transfigurée de Schönberg, il y a deux compositeurs, appartenant à deux périodes différentes, qui ont largement contribué à mon "infiniment moi" musical; J.S. Bach et Ennio Morricone: ils sont les deux compositeurs que j'écoute le plus souvent depuis toujours. Mon exploration me ramène toujours à eux...indéfectiblement...Ils me ressourcent avant de repartir à l'aventure.
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Kristian



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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2016-11-30, 19:13

Ah, bien que classique à la Bach-Mozart, j'adore Ennio Morricone. Ses musiques de film sont géniales, il n'y a pas d'autre mot, c'est absolument ciselé, on dirait de la maquetterie tellement c'est parfaitment adapté au film. Lors de mon premier passage sur ce forum, j'avais une fois écouté quelque chose que tu avais proposé, et avais été ravi. Si tu me propose des choses abordables, Ptdr je les écouterai avec plaisir. J'ai déjà une très grande estime pour le bonhomme, et adore ses musiques de film, c'est un bon point de départ, non ?

Stravinski n'est pas ma tasse de thé, mais, pour sa défense, il faut dire que je ne l'ai pas beaucoup écouté. Quant à Schönberg, je ne connais pas. J'ai essayé quand j'étais jeune, et n'ai pas renouvelé la tentative...

Mais c'est tout de même bizarre que j'aime tant Poulenc. Il faut dire qu'après le classicisme, je zappe relativement sur le romantisme, mais adore la musique de l'école française : Chausson, Franck, Fauré, Debussy, Ravel. Cela marque-t-il une catégorie de mélomanes ? Classico-français ? je vous le demande, mon bon monsieur ! Quel mélomane es-tu? 1521897346
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Icare
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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2016-12-01, 13:27

Classico-impressionniste?
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Kristian



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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2016-12-01, 16:43

Oui, c'est vrai aussi, mais l'impressionnisme ne concerne vraiment que Debussy et Ravel, dans ma liste. Il serait difficile de décrire Franck et Fauré comme des impressionnistes, sauf si on les considère comme des précurseurs. Si tu sais ce qu'en dit la littérature musicologique, j'accueillerai volontiers tes lumières Quel mélomane es-tu? 200256 .
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joachim
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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2016-12-02, 13:11

L'impressionnisme, à mon humble avis, peut aussi concerner Albert Roussel, je pense. J'ai vu, Kristian, que tu ne l'apprécies pas, le plaçant sur le même plan que Messiaen et Berg, alors qu'il est loin d'être un "moderne", en tout cas beaucoup moins qu'eux. Roussel a composé des morceaux nettement impressionnistes comme par exemple les Evocations opus 15.

Essaie d'écouter :

https://www.youtube.com/watch?v=mbN3iRzolwc


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Kristian



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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2016-12-02, 13:21

Merci, Joachim. Tu sais, les étiquettes ne m'intéressent pas vraiment en soi, elles ne sont utiles que pour se repérer. Le mot impressionisme lui-même ne signifie pas forcement grand-chose en musique, alors... Quel mélomane es-tu? 1521897346

Pour ce qui est de Roussel, oui, je sais qu'il n'est plus « moderne » aujourd'hui. Il l'était encore quand je j'ai connu dans les années 50. C'est pourquoi j'ai commis l'erreur de continuer d'utiliser ce mot. J'ai de nombreuses fois essayé d'écouter Roussel, car il était le favori de mon mentor en musique à l'époque. Mais je n'ai jamais accroché, je ne le le comprends pas du tout. J'ai encore essayé il y a une semaine ou deux, mais en vain. J'arrête, ça ne sert plus à rien. No
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Julienne

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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2016-12-23, 05:13

Une mélomane tâtonnante au hasard (souvent) des mélodies entendues comme hélas, les gens qui ne sont pas musiciens ( qu'on est bête quand on est jeune...)
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Bel Canto
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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2016-12-24, 11:09

J'aime toutes les musiques tant classiques que folkloriques, modernes ...
J'aime Queen, Nat King Kole, la musique sud-américaine et Verdi ... ce qui a toujours beaucoup étonné mes neveux ! Hehe
En fait, j'aime toute musique qui me touche, me fait vibrer, me donne de l'émotion ... Quel mélomane es-tu? 333455

Mais s'il fallait n'en choisir qu'une ... devinez ! Quel mélomane es-tu? 857611

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Icare
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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2021-03-10, 18:02

Quel type de mélomane est-on? Chez moi, tout est affaire de ressenti et d'émotion, jamais de technique. La musique, depuis toujours, est un art fondamentalement abstrait, une nourriture permanente et indéfectible de mon imaginaire, un imaginaire jamais rassasié, le feu actif d'une passion inextinguible. Mon nouveau cycle considère les différentes personnalités musicales qui m'ont accompagné tout au long d'une existence pas encore terminée...enfin je l'espère!...et qui ont été autant de balises durant un parcours musical qui m'accompagnera certainement jusqu'à ma dernière respiration. Ces balises, ces personnalités musicales, sont nombreuses et ont oeuvré dans des siècles et des domaines pouvant être très éloignés les uns des autres. Ponctuellement, je m'accroche à elles, y trouve une nouvelle respiration mais surtout un besoin récurrent de revenir m'y resourcer. Un cycle ne suffira pas pour toutes les réunir, sauf si je n'avais voulu retenir que les "balises" les plus importantes, les plus dominantes et les plus envahissantes (matériellement parlant). Cependant, je ne voulais n'en exclure aucune, parce que je considérai que chacune était une petite parcelle de ma mélomania, qu'il y avait par exemple l'immense balise J. S. Bach dont la musique m'accompagna durant toute mon existence, devenant cette ressource incontournable à laquelle je reviens régulièrement, puis une balise plus petite, comme par exemple Quincy Jones - autre siècle, autre domaine - qui a certes tracé dans mon parcours un sillon un peu plus modeste: il m'est important, essentiel, une source régénérante à laquelle je reviens régulièrement ou quasi-régulièrement. Pour tenter une réponse à la question: "Quel mélomane suis-je?", j'ai évidemment choisi de commencer par J. S. Bach avec les Six Concertos Brandebourgeois par l'ensemble "Café Zimmermann", non pas qu'ils fussent un point de départ dans ma connaissance de l'oeuvre du maître de Leipzig, les ayant découverts bien après d'autres opus beaucoup moins célèbres. Non, c'est juste l'envie de les réécouter, même si la dernière écoute date de moins d'un an.

Quel mélomane es-tu? 551

J'ai retrouvé la qualité d'interprétation des musiciens du "Café Zimmermann", une interprétation énergique et incisive et des oeuvres que j'aime de plus en plus, avec l'étonnante impression de ne jamais les connaître par coeur. Il s'en dégage une énergie, une lumière qui me rendent joyeux, vivant, balaient d'un trait la morosité de l'époque que nous sommes en train de vivre... même si je sais qu'après l'écoute et les effets bénéfiques de celle-ci, le rideau gris retombera... Le clavecin de Céline Frisch est carrément jubilatoire dans le N°5: il résonne encore dans ma tête au moment où j'écris ces lignes... Je m'y suis encore plus extasié cette fois-ci que lors des écoutes précédentes. Toujours cette "mécanicité" que je trouve jouissive dans la musique de Bach, cette structure très carrée au mécanisme impeccable et implacable. J'ai toujours été passionné par cet aspect-là de sa musique que je qualifie encore de redoutablement rigoureux et vigoureux. J'ai jusqu'ici eu tendance à manifester une préférence pour le Concerto n°3, mais il se pourrait que les N°4 et 5 aient pris l'avantage. Avec ce genre de musique plutôt riche, rien ne se fige dans le marbre, tout rebondit! Il y a aussi cette virevoltante flûte à bec de Luis Beduschi qui me fait sautiller de bonheur dans le N°4, l'impétueuse trompette de Hannes Rux dans le N°2, la dynamique fort bien maîtrisée du premier mouvement dans le N°1, sans oublier la viole de gambe de Guido Balestracci dans la N°6.


Dernière édition par Icare le 2023-10-27, 18:40, édité 2 fois
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Icare
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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2021-03-11, 09:08

Quelle sorte de mélomane est-on? C'est une question que je me poserai tout au long de ce cycle, avec l'idée - qui n'est peut-être qu'une illusion - que chaque compositeur retenu et réécouté, va m'apporter un bout de réponse. Evidemment, ce n'est pas très important en soi, c'est juste histoire de m'amuser, de parler des compositeurs qui me fascinent ou m'émeuvent le plus, celles et ceux que j'ai choisis d'approfondir et sur lesquels je reviens plus ou moins régulièrement. Celui que j'ai réécouté entre hier soir et ce matin est Igor Stravinsky. Le Sacre du Printemps fut un choc viscéral à l'époque, et cela dès la première écoute, avant même de connaître l'histoire de cette oeuvre, acclamées par les uns, détestées par les autres, avant même de comprendre l'influence qu'elle put jouer sur beaucoup d'autres compositeurs, de sa génération et de celles qui suivirent. Non, je me situais dans l'ignorance de tout cela lorsque je transpirais d'exaltation à l'écoute de cette musique. Suivirent alors d'autres oeuvres de Stravinsky qui m'enthousiasmèrent pratiquement autant: L'Oiseau de Feu, Petrouchka et Pulcinella d'après Pergolese... De toute évidence, la musique d'Igor Stravinsky a contribué à forger mon goût pour la musique du vingtième siècle, moderne et contemporaine, même si d'autres créateurs y ont également contribué avant et en même temps, et chacun dans leur domaine et à leur niveau. Il est dit, même si c'est sans doute schématique, que trois noms avaient eu des influences décisives sur la musique contemporaine; Debussy, Schoenberg et Stravinsky. Pour ma part, j'ai toujours été - et c'est encore vrai aujourd'hui - plus stravinskien que debussyste. D'ailleurs, lorsque je tombe sur des interviews de mes compositeurs contemporains préférés, ils citent presque tous Bach et Stravinsky parmi leurs principales préférences... Je peux donc en déduire que mon intérêt pour eux n'est pas le fruit d'une coïncidence.

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Entre hier soir et ce matin, j'ai réécouté Dumbarton Oaks Concerto en Mi bémol pour orchestre de chambre, suivi de très près par Ragtime pour cymbalum, 9 instruments et percussion - excellente exploitation du cymbalum - Danses concertantes pour orchestre de chambre, dans un esprit assez voisin de Dumbarton Oaks et enfin Tango pour orchestre de chambre, une pièce très courte et divertissante. Pour la petite histoire: "Dès 1917, après une tournée américaine des Ballets russes, Ansermet rapporta à Stravinsky de la musique de jazz, sous formes de réduction pour piano et de pièces instrumentales; si bien que sans avoir jamais entendu cette musique, Stravinsky en emprunta le style rythmique tel qu'il est écrit et non tel qu'il est joué. Ainsi, il composa un premier Ragtime inspiré du jazz dans L'Histoire du soldat, puis un deuxième pour onze instruments, à Morges en 1918, sous forme de concertino pour cymbalum et 9 instruments avec percussion. L'idée de Stravinsky était de "tracer un portrait" de cette nouvelle danse populaire qui venait d'apparaître aux Etats-Unis." J'adore ce second Ragtime que je trouve assez jubilatoire, bien que d'une durée assez courte. Le cymbalum y est exquis. Concernant le concerto grosso Dumbarton Oaks, j'aime cette idée "brandebourgeoise" d'un orchestre de chambre constitué de 15 instruments traités comme des instruments solistes. J'ai parfois l'impression que chaque instrument y est un personnage, un personnage très en verve: fantaisie et humour s'y font ressentir. Par le "London Sinfonietta" et Riccardo Chailly à la direction. Les deux autres oeuvres d'Igor Stravinsky que j'ai réécoutées sont la Symphonie des Psaumes par le "Festival Singers de Toronto & CBC Symphony Orchestra" sous la direction de l'auteur, certainement mon oeuvre préférée de Stravinsky avec Le Sacre du printemps, puis enfin une suite de L'Histoire du Soldat par le "Columbia Chamber Ensemble" où je retrouve cette fantaisie teintée d'humour que j'aime tant dans Dumbarton Oaks.
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Pianoline
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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2021-03-11, 17:02

J'aime énormément le style de Stravinski également. En dehors (généralement, sauf exceptions) de la musique sérielle ou très dissonante du début du XXe siècle, j'aime beaucoup la musique tonale revisitée par des sons très modernes alliant les genres nouveaux comme Stravinski mais aussi Gershwin, Bernstein dans la patte Broadway, ou des oeuvres profondément romantiques et magnifiques au piano de compositeurs contemporains comme Igor Shamo, Percy Grainger...

L'époque moderne est mon époque musicale préférée pour le dynamisme des oeuvres, les émotions passionnantes et intenses, le mélange des genres et des cultures...



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Snoopy
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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2021-03-11, 17:05

Ben moi je suis un mélomane...qui écoute de la musique Quel mélomane es-tu? 231625

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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2021-03-11, 18:15

Quel genre de mélomane est-on? Tout au long de mon nouveau cycle, je vais me répéter cette question sans même employer la première personne du singulier, bien que je la pose à moi-même de toute évidence. Beaucoup de passionnés privilégiant le genre classique ont baigné dans la musique depuis l'enfance, grâce à un parent, grand mélomane devant l'éternel, lui-même musicien...ou pas... Ainsi, ils ont été biberonnés avec Beethoven, Brahms, Schubert, Wagner, que sais-je encore... La passion fut ainsi transmise. Ca ne fonctionne pas toujours. J'ai bien connu une jeune femme à une époque où elle l'était encore, passionnée de musique, qui n'aimait pas Mozart, trouvait sa musique "trop maniérée", alors que sa mère en était complètement fan, au point de l'écouter tous les jours, "de manière presque exclusive", me confia-t-elle. Ce ne fut pas mon expérience. Enfant, je n'ai absolument pas baigné dans la passion musicale de mes "vieux", ceux-ci n'aimaient pas vraiment la musique, quelques chanteurs et chanteuses de variété et c'est tout, encore moins la classique. Ma mère prétendait aimer la trompette, ma tante le violon, mais elles n'en écoutaient jamais, estimaient, selon mes souvenirs, que c'était une perte de temps, un loisir pour oisifs. C'est dans cette ambiance-là que j'ai été biberonné, bien que très vite j'ai pris conscience que toutes formes de musiques me touchaient, m'attiraient, les "bonnes" comme les "mauvaises". Gosse, je prenais tout et dansais comme un forcené devant la télévision, sous les yeux médusés de mes parents. La télévision fut mon premier vecteur de musique, et j'ai alors très vite compris que j'étais davantage captivé par des morceaux purement instrumentaux, aussi élaborés que Spirituals de Morton Gould, pour ne citer que cet exemple, à n'importe quelle chanson à la mode de cette époque, ce qui n'était pas si banal si j'en crois les goûts musicaux de mes jeunes camarades. Même si Spirituals n'était pas à priori une musique de film (servait de générique à l'émission "Les dossiers de l"écran"), c'est indiscutablement de là qu'est née ma "béophilie".

Quel mélomane es-tu? 29204ad5-0392-dc06-538e-034d84067d38?t=1533644770000 Pierre Jansen & Antoine Duhamel.

Les deux compositeurs que j'ai réécoutés cet après-midi représentent cet aspect-là de ma passion pour la musique. Il s'agit d'Antoine Duhamel et Pierre Jansen. Je ne les considère pas comme de grandes "balises" dans mon parcours musical, mais je suis, encore aujourd'hui, très attaché à leur musique. Chacun des deux ont su développer un style et un "son d'orchestre" bien à eux, un romantisme sombre et tourmenté chez Duhamel, une approche peut-être plus âpre et austère chez Jansen qui convenait à merveille au thriller à la française de Claude Chabrol dont les intrigues se déroulaient souvent au sein de familles bourgeoises. C'est le cas de Les Biches dont je viens de réécouter la bande originale, une partition plutôt cérébrale et atmosphérique ponctuée par quelques morceaux pop de circonstance, typiques des années 1960. Il y a plusieurs extraits qui m'interpellent dont un avec voix de femme sous la forme d'une vocalise. La B.O que j'ai réécoutée d'Antoine Duhamel a été composée pour le premier film de David Trueba, La Buena Vida (1996). Derrière un caractère sombre et tourmenté, il y a une forme de tendresse mélangée à une forme de candeur qui transpire de la musique. C'est sans doute ce qui me la rend si touchante, même si elle ne fait pas partie des efforts majeurs du compositeur.


Dernière édition par Icare le 2021-03-12, 16:04, édité 1 fois
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Snoopy
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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2021-03-11, 18:34

Icare a écrit:
Ce ne fut pas mon expérience. Enfant, je n'ai absolument pas baigné dans la passion musicale de mes "vieux", ceux-ci n'aimaient pas vraiment la musique, quelques chanteurs et chanteuses de variété et c'est tout, encore moins la classique.

Idem. Je me suis intéressé seul au classique, et je me suis fait ma culture musicale seul. Ca ne vient certainement pas de mes parents. Plutôt d'un intérêt personnel dès le collège avec les cours de musique (il y avait un piano dans la classe et le prof en jouait souvent), il y avait même une chorale où j'avais été enrôlé de force par le prof. Je n'aimais pas chanter mais j'aimais les cours pour la connaissance musicale, la composition, le processus de création, etc... puis un autre prof qui nous faisait écouter des extraits de musique classique. Et j'amais beaucoup.

Donc déjà à cet âge là, j'ai compris que je n'étais pas réfractaire à la musique classique, au contraire, ça m'intéressait beaucoup. Etrangement, même jeune je n'ai jamais trop apprécié la variété et consorts. J'ai toujours été beaucoup plus attiré instinctivement par la musique classique, en particulier l'orgue et tout ce qui est chants liturgiques. Aujourd'hui encore, quand j'en ai l'occasion, je m'extasie avec un orgue ou avec un synthé qui reproduit des voix "angéliques" de choeur. Et puis le piano bien sûr, plus facile et accessible.

Par contre je n'appréciais pas encore l'opéra comme je l'apprécie aujourd'hui. C'est venu beaucoup plus tard, vers mes 25 ans environ. Avant c'était à petites doses. Et même aujourd'hui encore, je suis assez sélectif, préférant nettement ce qui est du registre du Bel Canto.

Question Ballets j'ai toujours aimé aussi mais j'ai appris à mieux apprécier la danse avec le temps.

Puis au fil du temps, des découvertes et quelques déclis ont scellés définitivement cet amour pour le classique. Et puis en parallèle de toute ces découvertes et évolutions, je me suis mis à la musique -sur le tard à vrai dire, vers 15 ans pour ma première guitare- (piano, orgue, guitare, etc...) complétant ma vie de mélomane et de musicien.

Si ma vie de mélomane est en constante évolution depuis, ma vie de musicien est beaucoup plus saccadée du fait de la vie plutôt instable que je vis depuis de nombreuses années.

Sinon, est ce un bien ou un mal, je ne sais pas, mais mon écoute de la musique est à 90% du classique. Les 10% restants se composent de variétés, musiques du monde, etc...
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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2021-03-11, 19:02

Icare a écrit:
Je ne peux donc avoir les mêmes aspirations, les mêmes exigences, et par conséquent les mêmes goûts que quelqu'un comme Joachim qui, durant sa jeunesse, a été émotionnellement marqué par la Neuvième de Beethoven et par Mozart. Nos sensibilités respectives ne se sont donc pas façonnées sur les mêmes fondations.

Je me suis déjà expliqué sur l'origine de ma passion pour la musique dite "grande", mais comme je ne sais plus où j'en ai parlé, je vais donc radoter (à mon âge c'est permis je crois Laughing

Il y a deux sources dans l'origine : d'une part à l'école, où le prof de musique, qui passait de classe en classe depuis le cours préparatoire jusqu'au brevet, nous faisait chanter avec un guide-chant et surtout nous invitait à écouter, sur un antique gramophone, des disques 78 tours (c'était tout au début des années 1950) des musiques classiques : je me souviens, quand j'avais 6 ou 7 ans, de la peur occasionnée par la Danse Macabre avec les ossements des squelettes qui s'entrechoquaient, des sorcières d'Une Nuit sur le Mont Chauve, des caravanes dans les Steppes de l'Asie Centrale, les danses Polovsiennes, le Carnaval des Animaux, Pierre et le Loup....

D'autre part, ma mère, qui avait étudié en Alsace chez des sœurs mélomanes dont une était virtuose du violon, chantait souvent, en français, l'Ode à la Joie en faisant le ménage ou la cuisine. C'est ainsi que j'ai fait dès mon enfance connaissance avec Beethoven. Quand j'ai eu treize ans, mes parents m'ont offert un tourne disque pour mon anniversaire, c'est ainsi qu'avec mes économies de gamin, je me suis acheté la 9ème symphonie dirigée par Furtwaëngler, en deux 33 tours (je me souviens même du prix : 2280 francs (anciens à l'époque) pour un disque, soit 4560 francs pour les deux. Une fortune pour ma tirelire ! (je crois qu'à l'époque, 1959 ou 1960, le prix des 33 tours était bien supérieur, proportionnellement, à nos CD actuels : mes deux 33 tours devaient sans doute valoir au moins 100 euros actuels !)

Ensuite, je me suis payé la 5ème symphonie, puis peu à peu les autres symphonies avant d'essayer les concertos (je ne savais même pas ce qu'était un concerto à 14 ans !)
Celui pour violon puis l'Empereur, etc. Grâce à vieux poste de radio à lampe qui appartenanit à ma grand-mère, j'écoutais la radio sur les petites ondes,. Sur France 3 - devenu ensuite France Culture - j'écoutais beaucoup d'émissions, c'est ainsi que j'ai connu Mozart, qui m'a plu dès le début, puis Haydn, Haendel ou Bach.

Vous connaissez la suite : de plus en plus plongé dans la musique, particulièrement les Classiques et les Romantiques... Et maintenant, avec Internet, je découvre des compositeurs presque tous les jours, toutes époques, toutes nationalités !

Pour l'opéra, c'est avec ceux de Mozart retransmis du festival d'Aix en Provence sur la chaîne unique Noir et Blanc, dans les années 1960. Je les regardais avec ma mère (mon père n'aimait que l'accordéon ou les chansons genre Tino Rossi ou Charles Trenet). C'est la raison pour laquelle, je pense, c'est toujours Mozart, ou son époque, Haydn ou Cimarosa, qui a toujours ma préférence.

Maintenant, à cette question : Quel mélomane es-tu ? Je ne sais pas quoi répondre au juste Embarassed Que j'aime la musique classique, c'est tout. Pourquoi ? Je n'en sais rien non plus, c'est inné, ou bien une conséquence d'une vie antérieure où j'aurais été musicien ?
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Jean

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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2021-03-11, 23:40

Ce topic m'a certainement échappé fin 2016 lorsqu'il a été créé : aucun souvenir...et surtout aucune intervention de ma part! pale
Je répondrais ce soir brièvement en disant que je suis un mélomane "boulimique", depuis un certain jour de mes 17 ans où j'ai eu une sorte de révélation, déblocage, qui aurait pu arriver bien plus tôt à partir de mes onze ans!!...et qui m'étonne toujours Wink je l'ai déjà raconté ici je pense, mais sur quel topic??? (comme Joachim!)...
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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2021-03-12, 10:36

Effectivement, nous avions déjà abordé ce sujet quelque-part. J'ai d'ailleurs commencé à chercher un fil de discussions au thème similaire, mais je ne l'ai pas encore trouvé. Il est donc fort possible que nous nous sommes exprimés sous la forme d'un hors-sujet dans tel ou tel topic. Peu importe, voilà désormais nos témoignages réunis sur un topic approprié.

_________________________________________

Entre hier-soir et ce matin je suis revenu sur un compositeur qui a beaucoup marqué mes années 1990. J'évoque souvent cette période car elle fut déterminante dans la direction que prirent mes goûts musicaux. Avant, la musique de film était ce que j'écoutais le plus, même si mes incursions dans le Classique demeuraient fréquentes. Durant les années 1990, j'ai continué d'écouter beaucoup de musiques de films avec même une oreille assidue dédiée à de nouveaux compositeurs qui apparaissaient, et, parallèlement, j'élargissais mon espace d'écoute au bénéfice de la musique absolue, privilégiant surtout les Modernes et les Contemporains, bref, les compositeurs du vingtième siècle. Alfred Schnittke fut pour moi une des découvertes les plus importantes et significatives de cette période de ma vie. Il est vrai que je ne quittais pas complètement la musique appliquée avec lui, étant donné qu'il a pas mal composé pour le cinéma et que sa musique de film a été généreusement éditée sur CD sous la forme de compilations ou de suites rejouées, en l'occurrence par Frank Strobel et le "Rundfunk-Sinfonieorchester Berlin". Néanmoins, ce n'est pas exactement par sa musique de film que je découvris Alfred Schnittke, mais par son Concerto Grosso n°1 pour deux violons, clavecin, piano préparé et orchestre à cordes qui fut pour moi un choc viscéral qui ne s'est jamais démenti depuis. J'ai écrit "pas exactement", car l'oeuvre reprendrait un peu du matériel thématique de l'une de ses musiques de films - j'ai oublié laquelle - tout en invitant des éléments intacts de la musique de Corelli & Vivaldi qu'il transforme rapidement en quelque-chose de particulièrement brutal et violent qui frise la folie... Ce n'est pas l'oeuvre que j'ai réécoutée entre hier soir et ce matin.

Quel mélomane es-tu? Alfred_Schnittke

L'oeuvre que j'ai réécoutée est sa musique de Ballet, Peer Gynt (1985-87) par l'"Orchestra of the Royal  Opéra, Stockholm", sous la direction d'Eri Klas. Avec cette musique de ballet, il se démarque complètement de sa période de collages avec les citations classiques et les transformations stylisées de celles-ci qui portent d'ailleurs comme titres les noms des compositeurs qu'il emprunte ou pastiche, comme par exemple Moz-Art à la Haydn - Jeu avec musique pour deux violons, deux petits orchestres à cordes, contrebasse et chef d'orchestre. Avec Peer Gynt On touche à l'univers purement schnittkien reconnaissable dès les premières mesures. On y trouve de grands moments de pleine fulgurance, parfois un côté excessif et violent qui fait partie de son style et qui contraste avec de purs moments de tendresse et de romantisme. Plus de deux heures de musique et je ne m'y ennuie pas une seconde. L'oeuvre regorge de trouvailles de toutes sortes qui retiennent constamment mon attention, me galvanisent, m'électrisent, jusqu'à l'épilogue "Out of the world" d'une durée de 24 minutes, un monde sonore à lui-seul, un monde sonore inouï qui se constitue d'un orchestre qui avance progressivement vers la fulgurance, l'explosion, le tumulte et des choeurs, probablement enregistrés sur bandes, quasiment statiques, imperturbables, entièrement et définitivement soumis au recueillement. Ce sont eux qui auront le dernier "mot", une conclusion qui prend alors un aspect religieux.
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MessageSujet: vivaldi, Schnittke, Bach, Duhamel, Jansen, Stravinsky   Quel mélomane es-tu? Empty2021-03-12, 23:23

Quel rôle joua Antonio Vivaldi durant mon parcours musical? Quelle sorte de balise fut-il dans la construction de mon goût musical? Mon rapport à la musique de Vivaldi fut d'une certaine manière assez particulier. Ce ne fut pas comme avec J. S. Bach; ma passion pour sa musique ne se manifesta pas avec la même intensité, la même constante. Bach, j'ai très vite voulu approfondir son oeuvre, tout connaître, tout dévorer, comme pris d'une fringale que je n'arrivais pas à apaiser. Aujourd'hui, je connais toutes les cantates éditées et toutes les oeuvres les plus importantes. Ceci-dit, à travers Bach j'appréciais déjà Vivaldi, grâce à certaines de ses transcriptions, notamment celle pour quatre pianos/clavecins du magnifique Concerto pour quatre violons. C'est probablement la première oeuvre de Vivaldi que j'ai écoutée et vénérée, par l'Orchestre de l'Angelicum de Milan sous la direction d'Alberto Zedda. Ce fut un peu plus tard que je découvris son chef-d'oeuvre le plus connu et célébré, Les Quatre Saisons, et une part de son oeuvre religieuse par le biais du Gloria en ré majeur RV 589, du Magnificat RV 611 et du Stabat Mater RV 621. Puis, une longue période sans rien découvrir d'autre du grand prêtre musicien s'est creusée sur une bonne dizaine d'années, peut-être plus... Je ne saurais pas trop en expliquer les raisons si toutefois ces raisons existent ou s"il ne s'agit en réalité que d'un concours de circonstance... Sans doute que mes aspirations et préoccupations se situaient ailleurs: je n'avais pas fait d'Antonio Vivaldi une priorité, pourtant j'ai toujours eu l'impression d'entendre et d'écouter sa musique, qu'elle vivait quelque-part en moi, sous la forme d'une énergie, d'une pulsation. Ce qui m'a aussitôt plu dans sa musique, c'est une dynamique, une tonicité, une incisivité, une vivacité, avec aussi un sens de la mélodie et de sa mise en valeur. Il y a ce caractère pulsatif qui me tient en haleine, me projette des ondes de vie. C'était ça Vivaldi pour moi: un feu musical vivifiant.

Quel mélomane es-tu? 220px-Vivaldi

L'oeuvre que j'ai réécoutée aujourd'hui, je ne la connais pas depuis longtemps, mais je l'adore déjà. Il s'agit de son opéra Ercole sul Termodonte, un drame lyrique en trois actes RV 710 sur un livret d'Antonio Salvi.
avec:
__Vivica Genaux - mezzo-soprano - dans le rôle d'Antiope
__Joyce DiDonato - mezzo-soprano - dans le rôle d'Ippolita
__Patrizia Ciofi - soprano - dans le rôle de Martesia
__Rolando Villazon - ténor - dans le rôle d'Ercole
__Romina Basso - mezzo-soprano - dans le rôle de Teseo
__Philippe Jaroussky - contreténor - dans le rôle d'Alceste
__Topi Lehtipuu - ténor - dans le rôle de Telamone
"Coro da Camera "Santa Cecilia" di Borgo San Lorenzo" - maître des choeurs: Andrea Sardi
"Europa Galante" - Fabio Bondi: violon, alto d'amour et direction.
Outre une superbe "Sinfonia" d'ouverture, je retiens notamment quatre extraits:
1) l'Aria: Ippolita Onde chiare che sussurrate - Acte II - plage 29, 1er CD. Superbe mélodie et superbement chantée: Joyce DiDonato
2) l'Aria: Antiope Bel piacer che'è la vendetta - Acte II - plage 31, 1er CD. Superbe mélodie, plus belle encore que la précédente et superbement interprétée: Vivica Genaux.
3) l'Aria: Ippolita Amato ben - Acte III - plage 31, 2ème CD. Outre la très belle mélodie, il y a ce violon solo qui sublime cet aria: voix: Joyce DiDonato
4) l'Aria: Antiope Scendero, volero, gridero - Acte III - plage 37, 2ème CD. Cet aria m'impressionne par sa dynamique et sa singularité. Elle se distingue nettement des trois autres que je viens de mentionner. Vivica Genaux l'interprète avec brio.
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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2021-03-13, 18:23

Je ne pourrais pas m'interroger sur le genre de mélomane que je suis sans évoquer cette immense balise que fut pour moi Ennio Morricone. Sa musique m'a accompagné tout au long de mon existence, depuis le début jusqu'à aujourd'hui, et je n'ai aucun doute qu'elle m'accompagnera jusqu'à la fin de ma vie. Elle fut tout d'abord un lien continuel entre le cinéma, la musique savante et la musique populaire. Je la perçois comme un triangle: a) cinéma --> b) savant --> c) populaire, sacrée et profane comme une superbe compilation éditée sous le format d'un double-album la définit. Il s'est créé une réalité émotionnelle entre sa musique et moi, ce qui explique qu'à l'instar de Morricone, lui en tant que créateur et moi en tant que mélomane, j'ai toujours oscillé entre musique appliquée et musique absolue, avec les intrusions de l'une chez l'autre et de l'autre chez l'une: la musique absolue qui s'invite au cinéma - j'ai tout récemment ouvert un fil de discussions sur ce sujet - et la musique appliquée qui sous la forme d'une suite pour différents modèles d'orchestre devient une oeuvre de concert. Pas toutes évidemment. Quelqu'un m'avait prédit que lorsque j'aurai acquis une plus grande connaissance de l'univers classique, je délaisserai progressivement la musique de film. C'était en grande partie une mauvaise prédiction et en même temps une mauvaise analyse car j'ai aimé la musique classique en parallèle avec ma passion pour la musique de film. Certes, à l'époque, mon intérêt pour la seconde était plus intense et assidue. Aujourd'hui, c'est beaucoup moins vrai, je le reconnais, et c'est pour cette raison que j'ai écrit "mauvaise en grande partie" et non complètement. "Absolue" et "Appliquée" me sont complémentaires dans la mesure où l'une et l'autre ne m'apportent pas la même chose. Ce ne sont pas les mêmes recherches, en tout cas pas au service des mêmes impératifs et exigences. Disons aussi que mes intérêts se sont équilibrés entre mes différents pôles de prédilection: plus on élargit son champs d'écoute et moins on resserre son attention sur un domaine précis. Il y eut trois étapes bien définies: une première et longue étape où je m'étais focalisé sur la musique de film sans être pour autant exclusif, une seconde étape où je me concentrai davantage sur la musique dite savante du vingtième siècle et une troisième, plus actuelle, qui consiste à parfaire mes connaissances des chefs d'oeuvre des siècles passés, la quatrième étape sera sans doute celle des synthèses...mais sûrement pas des bilans, je déteste les bilans!

Quel mélomane es-tu? Morricone

Marco Polo est une mini-série italienne en huit épisodes (totalisant 480 minutes d'images) réalisée par Giuliano Montaldo. Elle fut diffusée aux États-Unis du 16 au 19 mai 1982 sur le réseau NBC et en Italie du 5 décembre 1982 au 23 janvier 1983 sur Rai 1. En France, elle a été diffusée à partir du 15 décembre 1983 sur Antenne 2, et au Québec à partir du 1er février 1985 à la Télévision de Radio-Canada. Je considère la partition d'Ennio Morricone, qui met beaucoup en valeur la harpe et les flûtes, comme un chef-d'oeuvre de la composition pour l'image. C'est l'un des joyaux d'une belle et grande collaboration entre un cinéaste et un compositeur. Elle démarra en 1967 avec Le Carnaval des Truands et s'acheva en 2008 avec Les Démons de Saint-Pétersbourg, 11 films en tout. Ennio Morricone, avant de composer la partition de Marco Polo, s'était rendu en Chine pour s'imprégner des différents courants de la musique traditionnelle chinoise, en étudia les concepts, bien que son objectif ne fut évidemment pas de produire des imitations mais de donner une orientation à son inspiration musicale. Cette musique me procure de très fortes et profondes émotions. Comme souvent, je perçois davantage la musique d'Ennio Morricone comme des oeuvres mystiques, religieuses, plutôt que des symphonies ou des concertos...et même lorsqu'il compose un concerto, je lui trouve un caractère religieux à un moment donné, comme la partie finale de Ut, pour trompette, cordes et percussions ou encore son Concerto n°4 pour orgue, deux trompettes, deux trombones et orchestre.
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MessageSujet: Re: Quel mélomane es-tu?   Quel mélomane es-tu? Empty2021-03-13, 19:07

Icare a écrit:
et je n'ai aucun doute qu'elle m'accompagnera jusqu'à la fin de ma vie.

Ça tombe bien, Ennio Morricone a composé un Requiem en 1966 Quel mélomane es-tu? 699201
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