La Symphonie nº 5 en ré majeur « Réformation », opus 107, de Felix Mendelssohn Bartholdy est une symphonie composée en 1829-1830.
Protestant exalté, Felix Mendelssohn, en voyage en Angleterre, tint à célébrer le tricentenaire de la confession d'Augsbourg, qui entérine la création du Luthérianisme, en écrivant une symphonie. Ainsi naquit la symphonie dite « Réformation », ou encore « de la Réformation ».1 Bien que ce ne fut pas une œuvre de commande, Mendelssohn espérait n'avoir pas de mal à la faire représenter à Berlin, Leipzig ou ailleurs lors des célébrations officielles organisées dans toute l'Allemagne. Mais ce ne fut pas le cas, en partie à cause des origines juives du compositeur.
Au début de l'année 1832, Mendelssohn fit parvenir sa symphonie à François-Antoine Habeneck, espérant la faire jouer par l'Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire à Paris. Mais là aussi, l'œuvre fut refusée, la Symphonie fantastique de Berlioz qui faisait fureur paraissant beaucoup plus osée et romantique. La première représentaion eut lieu finalement à Berlin, le 15 novembre 1832 mais l'accueil du public fut peu enthousiaste. Mendelssohn finit par retirer sa symphonie qui tomba dans l'oubli. Redécouverte en 1867, vingt ans après la mort de son géniteur, elle fut représentée avec succès à Londres et publiée pour la première fois l'année suivante.
Même si la partition porte la tonalité de ré majeur, seul le finale est écrit dans ce ton. La Réformation est une œuvre très spirituelle, qui évoque le recueillement et les profondeurs de la pensée religieuse. Elle se joue habituellement en trente minutes selon :
Andante – Allegro con fuoco
Allegro vivace
Andante
Choral: Ein fester’ Burg ist unser Gott. Andante con moto – Allegro vivace – Allegro maestoso – Animato poco a poco
Le premier mouvement, en ré mineur, évoque l’austérité des compositions religieuses tandis que le deuxième, en si bémol majeur, noté Allegro vivace, se montre nettement plus incisif sans pour autant être superficiel. Lyrique et profond, l’Andante, en si bémol majeur, est le moment le plus connu et le plus apprécié de la symphonie ; le finale, basé sur le choral de Luther Ein fester’ Burg, surnommé « l’hymne de bataille du protestantisme », exulte dans un grand ré majeur la puissance spirituelle du protestantisme. La majestueuse coda est l’une des plus réussies de Mendelssohn et même de tout le registre romantique.
Encore aujourd’hui, la Réformation est dépréciée et on lui préfère souvent l’Italienne, jugée plus inspirée et moins contraignante à interpréter.