Miloslav Kabeláč est un compositeur et chef d'orchestre tchèque, né le 1er août 1908 à Prague et mort le 17 septembre 1979 à Prague.
Miloslav Kabeláč fait ses études au conservatoire de Prague à partir de 1928 avec Karel Boleslav Jirák (composition) et Pavel Dědeček (direction d'orchestre). Parmi ses autres professeurs, on trouve Alois Hába (1930-31) et Erwin Schulhoff.
Il devient chef de l'orchestre de la radio de la capitale tchèque de 1932 à 1954 (sauf pendant la guerre). En 1939, il compose la cantate "Neustupujte!" pour protester contre l'occupation allemande. Tout en participant activement au renouveau de la musique tchèque contemporaine, il enseigne au conservatoire à partir de 1958 à des élèves comme Zdeněk Lukáš, Jan Málek, Jaroslav Krček, Jan Slimáček ou Ivana Loudová.
Kabeláč a été un membre actif d'organisations telles que Umělecká beseda et la Fédération des compositeurs tchécoslovaques.
Dans les années 1960, il a tenté de renouer les contacts avec la musique et les compositeurs occidentaux modernes, mais après l'invasion soviétique de la Tchécoslovaquie en 1968, il a été réduit au silence. Dès lors, ses oeuvres ne sont jouées qu'à l'étranger.
Ses recherches musicales le portent vers la musique électronique, dont il devient un porte-drapeau en Europe. Ses compositions comportent également de larges parties consacrées aux percussions.
Œuvres
Symphonies Symphonie no 1 en ré, pour cordes et percussions, op.11 (1941–1942) Symphonie no 2 en ut, pour grand orchestre, op. 15 (1942–1946) Symphonie no 3 en fa, pour orgue, cuivres et timbales, op. 33 (1948–1957) Symphonie no 4 en la, "symphonie de chambre", op. 36 (1954–1958) Symphonie no 5 en si bémol mineur, "Dramatique", pour soprano sans texte, et orchestre, op. 41 (1960) Symphonie no 6 "Concertante", pour clarinette et orchestre, op. 44 (1961–1962) Symphonie no 7 pour orchestre et récitant (d'après la Bible), op. 52 (1967-1968) Symphonie no 8 "Antiphonies", pour soprano, chœur, percussions et orgue, op. 54 (1970)
Autres œuvres orchestrales
Ouverture, op. 6 (1939) Ouverture no 2 pour grand orchestre, op. 17 (1947) Suite orchestrale Humeurs enfantines, op. 22 (1955) Suite Elektra pour alto, chœur de femme et orchestre, op. 28a (1956) de la musique de scène Elektra op 28 Mystère du temps, passacaille pour grand orchestre, op. 31 (1953–1957) Trois mélodrames pour récitant et orchestre de chambre, op. 34b (1957) Improvisation sur Hamlet pour grand orchestre, op. 46 (1962-1963) Réflexions, neuf miniatures pour orchestre, op. 49 (1963-1964) Métamorphoses I & II, pour piano et orchestre, op. 58 (1979)
Musique de chambre
Sextuor pour vents, op. 8 (1940) Sonate pour violoncelle et piano, op. 9 (1941-42) Sonate pour hautbois et piano, op. 24 (1955) Ballade pour violon et piano, op. 27 (1956) Suite pour saxophone et piano, op. 39 (1959) 8 Invezioni pour percussions, op. 45 (1962-1963) Otto ricercari, pour percussions, op. 51 (1966-1967) Lamenti e risolini, 8 bagatelles, pour flûte et harpe, op. 53 (1969) Sonate pour trompette, piano et percussions avec récitant, op. 56 (1975-1976)
Piano
Passacaille TGM, op. 3 (1937) Suite, Op. 5 (1939) 7 compositions pour piano, op.14 (1944-1947) Préludes faciles, op. 26 (1955) 8 préludes pour piano, op. 30 (1955-1956) Impressions de pays étrangers, op. 38 (1959) Petite Suite pour piano à 4 mains, op. 42 (1960)
Orgue
Fantaisie pour orgue en sol mineur et ré mineur, op. 32 (1957-1958) 4 préludes pour orgue, op. 48 (1963)
Chœurs
6 chœurs pour hommes, d'après Jiří Wolker, op. 10 (1939-1940) Ciel bleu pour chœur d'enfants d'après František Hrubín, op. 19 (1950) À la Nature pour chœur d'enfants, d'après des mélodies populaires, op. 35 (1957-1958)
Cantates
Do Not Retreat!, Cantate pour chœur d'hommes, vents et percussions, d'après des mélodies populaires, op. 7 (1939) Mystère du Silence, pour soprano et orchestre de chambre, op. 50 (1964-1965) L'Homme devant les drames de sa destinée, pour récitant, trompette, piano et percussions, op. 56 (1978) Métamorphoses I & II pour chœur et baryton, op. 57 (1979)
Lieder avec accompagnement
Berceuse morave, pour soprano et orchestre de chambre, basée sur des mélodies populaires, op. 20 (1951) Chanson d'amour pour soprano, baryton et piano, op. 25 (1955) Six berceuses sur des mélodies populaires, pour alto solo, chœur de femmes et ensemble instrumental, ou pour alto et piano, op. 29 (1955) Chants de chasse pour baryton et 4 cors français, op. 37 (1958-1959) Echos d'ailleurs, 5 chants pour alto et piano, sans paroles, op. 47 (1963)
Musique électro-acoustique
E fontibus Bohemicis, 6 tableaux d'après les annales tchèques, op. 55 (1965-1972)
Dernière édition par joachim le 2020-02-22, 10:52, édité 4 fois
joachim Admin
Nombre de messages : 27055 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
La première oeuvre de Kabelac que j'ai écoutée, c'était les Inventions pour percussions, par les "Percussions de Strasbourg" C'était autour de 1980, et j'ai trouvé cette musique tellement horrible que je me suis fermé à Kabelac jusqu'à aujourd'hui.
Je suis tombé par hasard sur cette passacaille "Mystère du Temps" pour grand orchestre, et je viens de changer radicalement d'avis sur le compositeur. C'est une oeuvre, évidemment en style contemporain, et qui je pense devrait plaire à Icare. En tout cas, elle me plaît bien...
https://www.youtube.com/watch?v=5kxcD0mU9jo
Icare Admin
Nombre de messages : 17455 Age : 60 Date d'inscription : 13/11/2009
N'étant pas très porté sur les oeuvres pour percussions de manière générale, comme tu le reconnais toi-même Joachim, il y avait peu de chance pour que les "Inventions" de Kabelac fassent exception à la règle, n'est-ce pas? Je pense que n'importe quel compositeur que tu vas aborder par une oeuvre pour percussions a toutes les chances de te rebuter. Tu as donc bien fait de renouveler l'expérience avec Kabelac. Je n'ai écouté que des extraits de Mystery of Time et ai vraiment envie d'en entendre davantage. Je ne voudrais pas paraître vulgaire mais ça a effectivement de la gueule comme on dit chez nous!
joachim Admin
Nombre de messages : 27055 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Cette symphonie n° 3 en fa majeur, avec son orgue solo et l'importante partie de cuivres (6 cors, 4 trompettes, 4 trombones et 1 tuba) me plaît nettement plus que la 8ème ci-dessus.
https://www.youtube.com/watch?v=o00Rq2VvOUI
Elle n'a pas de titre et les circonstances de sa composition ne sont pas indiquées, mais on dirait une commémoration de quelque chose, patriotique ou non
D'après le commentaire, les peintures qui accompagnent la musique sont d'un nommé Frank Bowling né en 1936. Pas mieux qu'un Rothko
JosefK
Nombre de messages : 224 Age : 74 Date d'inscription : 18/02/2018
Effectivement, les plus de 50 ans ont tous découvert Kabelac grâce aux Percussions de Strasbourg, qui avaient commandé et popularisé ses Huit Inventions. Des pièces pas si effrayantes que cela, assez datées, ce qui peut leur donner un charme supplémentaire.
Les huit Symphonies me paraissent avoir deux caractéristiques un peu contradictoires.
D'un côté, l'effectif change à chaque fois: cordes et percussions pour la Première (1942), grand orchestre pour la Deuxième (1945), orgue, cuivres et timbales pour la Troisième (1957), orchestre de chambre pour la Quatrième «Camerata» (1958), soprano et orchestre pour la Cinquième «Drammatica» (1960), clarinette et orchestre (incluant deux pianos et bande) pour la Sixième «Concertante» (1961), récitant et orchestre pour la Septième (1968), soprano, chœur, percussions et orgue pour la Huitième «Antiphonies» (1970). Il faudra que je vérifie pourquoi la Troisième fait appel à cet effectif solennel.
De l'autre, il y a une certaine continuité dans le style, du moins de la Deuxième à la Septième: un univers sombre, tendu, passant de l'énergie à l'élégie, aux incantations obsessionnelles teintées de mysticisme. La Première évoque Martinů (Double Concerto) ou Honegger (Deuxième Symphonie), la Huitième, en revanche, à la mode psychédélique de l'époque, rappelle le premier Penderecki, celui de la "Passion selon saint Luc". En tout cas, pas grand-chose d'immédiatement tchèque comme chez Martinů.
Une intégrale est parue il y quatre ou cinq ans chez Supraphon. Jusqu'alors, il n'était pas évident d'accéder à ce corpus.
joachim Admin
Nombre de messages : 27055 Age : 77 Date d'inscription : 19/08/2006
Cette symphonie n° 1, pour orchestre à cordes et percussions, n'est pas mal du tout. Elle est datée de 1942, alors qu'il est indiqué 1957 sur la video. Ou alors, c'est peut-être une version révisée par le compositeur ?
https://www.youtube.com/watch?v=UCwGK5Ie2aY
hommepiano
Nombre de messages : 3 Age : 60 Date d'inscription : 17/01/2024
Sujet: kabelac mystere du temps 2024-01-17, 14:32
bonjour à tous, je suis un nouveau membre dAlsace, je viens découter Mystere du Temps de ce compositeur Kabelac et j'ai bien apprécié.....son oeuvre Mystere est jouée par le philharmonique de Finlande, j'ai appris que Kabelac etait un des plus grands symphonistes du 20eme siecle de Tchequie.......meilleures salutations à tous....