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  Paul CHIHARA, né en 1938

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MessageSujet: Paul CHIHARA, né en 1938    Paul CHIHARA, né en 1938 Empty2016-07-07, 17:40


Eléments biographiques

Paul Chihara Seiko est un compositeur américain né le 9 juillet 1938, à Seattle, Washington. En tant que Japonais américain, il a passé trois années de son enfance avec sa famille dans un camp d'internement dans Minidoka, Idaho. Chihara a reçu un baccalauréat et une maîtrise en littérature anglaise de l' Université de Washington et de l' Université de Cornell. Il a reçu un DMA en 1965 de Cornell, a étudié avec Robert Palmer. Il a également étudié la composition avec Nadia Boulanger à Paris et Ernst Pepping à Berlin - Ouest, puis avec Gunther Schuller à Tanglewood . Il fut le premier compositeur en résidence du "Los Angeles Chamber Orchestra" dirigé par Neville Marriner et a fait plus récemment partie de la faculté de musique de l' UCLA où il était le chef du programme de médias visuels. En 2015, Paul Chihara oeuvre dans ​​la faculté de l' Université de New York en tant que spécialiste de musique de film.


Son oeuvre de concert comprend des symphonies, des concertos, de la musique de chambre, des compositions chorales et des ballets, autant de créations qui rencontrèrent un grand succès, que ce soit au niveau national qu'international. Ses travaux portent généralement sur ​​l'évolution et l' expression des couleurs très contrastées , les textures et les niveaux émotionnels qui sont souvent radicalement juxtaposés les uns aux autres. Ses œuvres ont été commandées par la Fondation Guggenheim , le "Roger Wagner Chorale" , la Fondation Naumberg, et le "National Endowment for the Arts" . Il a également reçu des commandes du "Boston Symphony Orchestra" et du "London Symphony" , ainsi que du "Los Angeles Philharmonic" et l' Orchestre de Cleveland . Il a été compositeur en résidence avec le Ballet de San Francisco pendant dix ans. Tempest et Shinju sont parmi ses partitions de ballet les plus connues.

Sa musique reflète un intérêt pour une grande variété de styles musicaux, et montre souvent l'influence de la musique et de la culture asiatique. Il incorpore parfois des citations et emprunts stylistiques de standards de jazz, des chansons folkloriques et du répertoire classique. Il a composé la musique dans une variété de formes, y compris des ballets, des comédies musicales, des symphonies, chorale et de la musique de chambre. Son lien étroit avec la musique pour des formes dramatiques se prolonge dans le cinéma et la télévision, pour laquelle il a écrit près de 100 opus. Sa première musique de film a été réalisée pour "Death Race 2000" (1975) de Roger Corman. En plein élan créateur, il a décidé de quitter le milieu universitaire pour poursuivre une vie en tant que compositeur. Sa sortie du milieu universitaire et sa rencontre avec le cinéma ont également provoqué un changement d'approche dans sa musique de concert. Ce fut à ce moment-là qu'il avait pris ses distances avec la série des douze tons librement chromatiques qu'il avait employée jusqu'à maintenant afin d'adopter un style plus tonal. Il a travaillé avec des réalisateurs tels que Sidney Lumet , Louis Malle , Michael Ritchie , et Arthur Penn . Ses autres crédits dans le domaine de la musique de film incluent "The Bad News Bears Go to Japon" (1978), "Prince de la Ville" (1981), "The Survivors" (1983), "Crackers" (1984), "Impulse" (1984), "The Morning After" (1986), "The Time Killing" (1987), "crossing Delancey" (1988) et "Penn & Teller Get Killed" (1989). Ses travaux pour le petit écran incluent "The Dark Secret of Harvest Home" , "Dr. Strange" , "Brave New World" et le thème principal ainsi que le pilote de "Manimal" , entre autres...Il a également composé le score pour Shogun: The Musical , sur la base de James Clavell . Parmi les étudiants remarquables de Paul Chihara, figurent James Horner , Christopher Brady , Matthew Tommasini , Sean Friar , Jeff Kryka , Joseph Trapanese , Jennifer Fagre et Cynthia Tse Kimberlin .
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MessageSujet: Re: Paul CHIHARA, né en 1938    Paul CHIHARA, né en 1938 Empty2016-07-07, 17:43


L'instant musical:

https://www.youtube.com/watch?v=gAyL5442hBM
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MessageSujet: Re: Paul CHIHARA, né en 1938    Paul CHIHARA, né en 1938 Empty2016-07-07, 18:16


Je connais le compositeur Paul Chihara au travers de trois oeuvres; Forever Escher (1993-94) pour quatuor de saxophones et quatuor à cordes, Shinju - Ballet en un acte (1973) pour orchestre avec voix et Wind Song, concerto pour violoncelle et orchestre (1971). Dans un premier temps, je fus surtout marqué par la musique de ballet Shinju, ce qui est finalement logique lorsque l'on connaît mes goûts, notamment l'intérêt que je porte à l'oeuvre de Toru Takemitsu même la plus avant-gardiste. Il y a de ça dans Shinju, un audacieux mélange d'élements musicaux nippons et occidentaux pour un résultat parfaitement encré dans l'atonalisme. Il y a quelques passages que j'ai même trouvé jubilatoires. L'emploi d'une flûte put me faire penser au shakuhachi mais je ne pense pas que ça en soit un. il emploie aussi la voix grave de Suenobu Togi sur certains passages, une référence évidente au Gagaku.

Avec son concerto pour violoncelle Wind Song, je reste dans la même période, c'est-à-dire les années 70. La première fois que je l'avais écouté je me souviens l'avoir trouvé terne. Depuis, ma première impression a un peu évolué vers le positif, encore que...Disons qu'il y a un passage rythmique qui m'a bien plu mais que j'aurais voulu plus développé. S'il avait pu s'étaler un peu plus longtemps sur le violoncelle de Jeffrey Solow lorsque celui-ci hache le temps dans de grands coups nerveux, j'aurais davantage accroché. Aulieu de ça, le concerto se termine bizarrement, en queue de poisson. Avec Forever Escher pour quatre saxophones et quatuor à cordes, je change d'époque et fais un saut dans les années 90. Cette oeuvre est déjà bien plus dans l'esprit du Love Music pour violon, clarinette klezmer et orchestre que j'ai posté plus haut et qui, soit dit en passant, me plait beaucoup. Là aussi, je me rappelle que ma première impression de Forever Escher n'était pas fameuse. Aujourd'hui, il me semble l'avoir appréciée à sa juste valeur: pas mal.
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MessageSujet: Re: Paul CHIHARA, né en 1938    Paul CHIHARA, né en 1938 Empty2017-02-22, 21:09

Tout un disque dédié à l'alto par un compositeur américain qui, jusqu'ici, m'avait surtout intéressé par sa musique de ballet Shinju, ne pouvait que titiller ma curiosité. Elles ne sont pas si nombreuses les oeuvres pour alto et, d'ailleurs, il me faudra bien, un jour, créer un cycle autour de cet instrument...j'y pense, j'y pense...Paul Chihara a composé pour cet instrument un Concerto piccolo pour quatre altos seuls, un Concerto pour alto et orchestre, Redwood pour alto et percussion et Sonate pour alto et piano. Le principal altiste est Paul Coletti. J'ai déjà accordé à ces oeuvres une première écoute et, dans l'ensemble, c'est plutôt attachant et facile à suivre. Il s'agit d'une musique tonale et animée. Le concerto pour alto et orchestre est ce qui m'a le plus captivé, mais le caractère chambriste du Concerto piccolo a quelque-chose de singulier. Un quatuor de quatre altos, ce n'est pas si courant. l'atmosphère y est accueillante. J'ai déjà envie d'y revenir, de l'écouter une seconde fois en une même journée. Je m'en vais donc réécouter tout ça! Very Happy
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MessageSujet: Re: Paul CHIHARA, né en 1938    Paul CHIHARA, né en 1938 Empty2017-02-22, 22:49

Le Concerto piccolo pour quatre altos est interprété par Paul Coletti, Ben Ullery, Gina Coletti et Zach Dellinger, le Concerto pour alto et orchestre est interprété par Paul Coletti, "The Colburn Orchestra", sous la direction de Yehuda Gilad, Redwood pour alto et percussion, par Paul Coletti et Jack Van Geem et la Sonate pour alto et piano par Paul Coletti et Vivian Fan. Le cd se termine par une conversation en Anglais entre Paul Chihara et David Starobin.

C'est un achat que je ne regrette pas car ce fut pour moi l'occasion de compléter mes connaissances dans l'oeuvre de Paul Chihara. Dans l'ensemble, ça s'écoute bien, c'est plutôt pas mal. C'est surtout grâce au Concerto pour alto et orchestre que je trouve vraiment très bien, ce que je préfère. La Sonate, quant à elle, s'écoute bien mais n'est quand même pas transcendante. Cette seconde écoute ne m'a pas révélé quelque-chose qui m'avait échappé à la première. Idem pour le Concerto piccolo même si ce quatuor d'alto me plait bien, m'est sympathique. Disons qu'il ne va guère au-delà d'une oeuvre agréable à écouter. Finalement, outre le concerto pour alto et orchestre, c'est Redwood qui m'intéresse le plus, plus que la sonate et le "Piccolo"...A la réflexion, je serais assez sensible en ce moment aux oeuvres qui mettent en valeur les percussions, ayant été précédemment très emballé par le Domino pour piano préparé et percussions de Jean-Louis Robert.
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MessageSujet: Re: Paul CHIHARA, né en 1938    Paul CHIHARA, né en 1938 Empty2017-11-03, 18:21

Les nouvelles écoutes ont parfois quelque-chose de surprenant...Je pourrais même dire souvent si j'en crois mon expérience personnelle. Question d'humeur qui fera que je vais, par exemple, préférer l'austérité d'une oeuvre à la chaleur mélodique et harmonieuse d'une autre ou inversement. Je viens de réécouter les oeuvres pour alto de Paul Chihara et l'essentiel est qu'elles constituent un album qui m'est de plus en plus plaisant et attachant. Le point immuable de mon ressenti est qu'il porte toujours la même éloge envers le Concerto pour alto et orchestre par Paul Coletti, "The Colburn Orchestra", le tout dirigé par Yehuda Gilad. C'est sans aucun doute l'oeuvre du cd, celle qui me fascine le plus par une écriture orchestrale élaborée autour d'un alto enchanteur. Ce n'est pas mon concerto pour alto contemporain de chevet car celui, par exemple, d'Alfred Schnittke me remue davantage les viscères, mais tout de même, il a ses qualités qui le rendent fort appréciable. Cette fois-ci, la chaleur amicale de la Sonate pour violon et piano par Paul Coletti & Vivian Fan m'a mieux retenu que Redwood pour alto et percussions par Paul Coletti & Jack Van Greem. Ca ne fait pas de la Sonate une oeuvre plus géniale qu'elle ne l'est en réalité. La froide analyse ne m'intéresse pas et je parle ici uniquement de ce que je ressens. Je n'y vois rien de plus qu'une pièce harmonieuse et agréable qui m'a plus parlé, ce coup-ci, que l'austérité de l'alto promenant sa solitude parmi le doux tumulte des percussions. Le Concerto Piccolo par Paul Coletti/Ben Ullery/Gina Coletti/Zach Dellinger, comme la Sonate, m'a mieux diverti que lors des deux précédentes écoutes, au-delà de la singularité que peut représenter une telle formation instrumentale.
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MessageSujet: Re: Paul CHIHARA, né en 1938    Paul CHIHARA, né en 1938 Empty2023-03-10, 12:15

 Paul CHIHARA, né en 1938 LmpwZWc

J'entame un nouveau cycle un peu particulier qui consiste à réunir dans une séance d'écoutes des compositeurs dont je ne possède que trois disques, tout simplement, peu importe qu'ils appartiennent à l'ère du Baroque, à la période romantique, au monde du jazz ou de la musique de film. C'est juste un mode de fonctionnement très personnel qui me permet de réfléchir sur le contenu de ma grande collection et, parfois, de ressortir des compositeurs que je n'ai pas réécoutés depuis longtemps et auxquels je n'aurai pas forcément pensés de sitôt. Ce n'est pourtant pas le cas de Paul Chihara que j'ai réécouté récemment, même si mon dernier post ici date quand même de novembre 2017. J'avais, il y a peu, fait une nouvelle acquisition intéressante réunissant trois de ses oeuvres qui m'étaient jusqu'alors inédites:

__Concerto for Guitar and Orchestra with Trumpet Obbligato, en trois mouvements distincts, avec l'excellent virtuose de la guitare Pepe Romero et Jens Lindemann à la trompette
__Mistletoe Bride (Ballet en un acte en huit extraits, avec la soprano Susan Botti
__Grass - Concerto for Double Basses and Orchestra en six mouvements, avec Jon Deak & Buell Neidlinger
par le "London Symphony Orchestra" sous la direction de Sir Neville Marriner.

Si le concerto pour guitar est accueillant et coloré, sans être aride, ne manquant pas de moments tendres et flatteurs pour l'oreille, c'est Mistletoe, la musique de ballet, qui me fut l'oeuvre la plus surprenante et audacieuse. C'était déjà le cas avec ce qui était proposé dans une autre musique de ballet intitulée Shinju, à croire que c'est un genre qui l'inspire en particulier. J'aime en particulier, dans Mistletoe, les interventions de la soprano et des voix, quand elles se marient à l'orchestre ou quand elles en émergent. Le concerto pour deux contrebasses et orchestre Grass est plus âpre, moins émouvant, ne me fera pas oublier celui de Daniel Schnyder, néanmoins il ne m'a pas laissé indifférent.



Paul Chihara est un compositeur que je connais de nom depuis longtemps, depuis que je me suis sérieusement intéressé à la musique de film, puisqu'il apparut aux génériques d'un bon nombre d'entre eux. Il me semble qu'il a également mis en musique plusieurs documentaires et cet aspect-là de sa production qui m'attire le plus. Je suis convaincu que des choses me plairaient dans ce domaine, en plus de ses musiques pour ballets.


Dernière édition par Icare le 2023-11-04, 18:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Paul CHIHARA, né en 1938    Paul CHIHARA, né en 1938 Empty2023-11-03, 23:03


Alors que je suis en plein dans un "trip" Paul Chihara, hier, en faisant une petite virée en magasin, à la recherche de films et de musiques qui m'intéressent, je suis tombé fortuitement sur un nouvel album du compositeur américain contenant deux oeuvres pour piano seul:

Bagatelles et Four Reveries on Beethoven, interprétées par Quynh Nguyen, une oeuvre pour piano à quatre mains,

Ami, interprétée par Quynh Nguyen et Rieko Aizawa

et le Concerto-Fantasy pour piano et orchestre, interprété par Quynh Nguyen et le "London Symphony Orchestra" sous la direction de Stephen Barlow

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Toutes ces compositions de Paul Chihara m'étaient jusque là inédites, n'ayant jamais écouté le contenu de la vidéo postée plus haut. Je m'étais dit que je l'écouterais plus tard et j'ai finalement oublié. A l'époque, j'ignorais que le Concerto-Fantaisie paraîtrait sur disque. A vrai dire, j'en suis à deux écoutes et je l'aime beaucoup, l'ayant trouvé assez singulier dans sa physionomie globale, bien qu'il adopte un langage souvent tonal avec même quelques moments d'un romantisme décomplexé. J'ai trouvé un caractère asiatique dans le timbre du violon solo au début de l'oeuvre, m'évoquant légèrement l'erhu. Cela s'explique sans doute par les origines asiatiques du compositeur, plus précisément japonaises... lors d'une première écoute, les oeuvres pour piano ne m'ont pas laissé une impression folle, pourtant, en réécoutant Les Bagatelles une deuxième fois, j'ai bien aimé. Mais, il est vrai qu'avec les pièces très courtes qui la constituent, 14 en tout, j'avais bien senti quelque-chose qui ne me laissait pas indifférent lors de la découverte. Je n'ai pas réécouté une seconde fois les "Rêveries" et "Amy", mais ça viendra sûrement, lorsque j'aurai un peu oublié l'ennui qu'elles m'ont procuré.
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MessageSujet: Re: Paul CHIHARA, né en 1938    Paul CHIHARA, né en 1938 Empty2023-11-04, 17:36

Ces derniers jours, je m'imbibe complètement - pour ne pas dire exclusivement - de la musique de Paul Chihara, pas seulement par le biais de ses compositions pour l'image qui correspondent à une découverte très récente, mais aussi par le biais de sa musique de ballet, ses concertos, musique de chambre et piano. Il y a plusieurs années, le nom de Paul Chihara ne m'évoquait que quelques guimauves chopées à la borne d'un Virgin ou d'une Fnac, alors qu'aujourd'hui il est après Jean Sibelius (compositeur qui m'a encore plus séduit par sa musique de théâtre que par ses symphonies que j'aime pourtant beaucoup) la seconde révélation de cette année 2023.

Je ne prétends pas avoir découvert là le plus grand compositeur de la seconde moitié du vingtième siècle et des deux premières décennies du siècle actuel, ce qui n'est pas mon sujet et n'a aucune espèce d'importance, mais tout simplement une oeuvre musicale qui évolue entre la musique légère et la savante avec beaucoup de dextérité et de fantaisie, entre aussi un certain classicisme et des élans de modernité qui en font un musicien sensible aux "caprices" esthétiques de son époque. Sa musique de ballet Shinju en est une démonstration, sans aucun doute l'oeuvre qui m'a permis de réévaluer ce musicien que je sous-estimais, Redwood pour alto et percussions que je viens de réécouter en étant une autre, même si tout ça peut s'avérer bien sage en comparaison des chaos sonores qui sont en vigueur dans certaines forteresses de la musique savante d'aujourd'hui, genre l'IRCAM. Le Concerto pour alto et orchestre qui accompagne Redwood dans un album entièrement dédié à l'alto, sera, quant à lui, sans doute jugé conventionnel, et pourtant il me captive en entier, de la première à la dernière note. Honnêtement, je le trouve même superbe, intense, ample, doté d'un très bel équilibre entre le soliste et l'orchestre: "The Colburn Orchestra" sous une direction de Yehuda Gilad. J'en connais plusieurs et j'ignore encore quelle place il tiendrait dans une sélection préférentielle, mais il aurait une place, c'est sûr, car plus je l'écoute plus je l'aime. Son plutôt court et bien nommé Concerto Piccolo pour quatre altos est une belle introduction à cet album qui s'achève sur une Sonate pour alto et piano de nature très classique mais qui me séduit de plus en plus à chaque nouvelle écoute.
Le soliste est Paul Coletti.

  Paul CHIHARA, né en 1938 Paul_Coletti_2017
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MessageSujet: Re: Paul CHIHARA, né en 1938    Paul CHIHARA, né en 1938 Empty2023-11-04, 22:17

Je viens de réécouter les oeuvres mentionnées ci-dessous, de quoi préciser davantage mes impressions.

__Concerto for Guitar and Orchestra with Trumpet Obbligato, en trois mouvements distincts, avec l'excellent virtuose de la guitare Pepe Romero et Jens Lindemann à la trompette
__Mistletoe Bride (Ballet en un acte en huit extraits, avec la soprano Susan Botti
__Grass - Concerto for Double Basses and Orchestra en six mouvements, avec Jon Deak & Buell Neidlinger
par le "London Symphony Orchestra" sous la direction de Sir Neville Marriner.

 Paul CHIHARA, né en 1938 Et-guernica-4-group-point_360

Le concerto pour guitare m'est toujours aussi agréable, finement orchestré, sans pour autant être aussi inoubliable que les grands classiques du genre. Il ne va pas au-delà du niveau d'une pièce concertante plaisante qui flatte l'oreille et pourrait assez vite s'oublier avec le temps. Une chance que l'oeuvre qui suit me fascine davantage et que grâce à elle, ce concerto pour guitare ne sera jamais vraiment délaissé. L'oeuvre qui suit et m'emballe davantage s'intitule Mistletoe Bride, musique de ballet. J'aime l'usage de la voix de la soprano Susan Botti dans les passages les plus étranges et mystérieux. Puis il y a cette grande valse à l'ancienne qui n'en finit pas de balancer mon esprit à une cadence tranquille et dans une élégance qui lui est propre, sauf qu'elle est tourmentée par des cordes perturbées qui semblent porter la tempête en elles, ce qui crée une sorte de confusion musicale. C'est encore plus prenant lorsque cette "confusion" se trouve transcendée par la voix, cette voix qui semble venir de nulle-part. Le concerto pour deux contrebasses et orchestre Grass est plus âpre, moins émouvant, l'oeuvre la plus "contemporaine" de l'album au sens où on l'entend habituellement. D'une ambiance constamment rude et austère où les deux contrebasses (Jon Deak & Buell Neidlinger) ronflent en osmose avec un orchestre sombre, sans éclats, le double concerto offre un moment atonal fortement chaotique avant de laisser émerger son seul passage attrayant duquel s'élève au loin un saxophone mélodique sur les pizziccati des solistes, effleurant une atmosphère de jazz qui deviendra plus palpable dans la dernière phase de l'oeuvre. Je ne suis toutefois pas conquis par ce double concerto que je trouve terne dans son ensemble, pas suffisamment vivant. Heureusement, j'aime beaucoup sa musique de ballet Mistletoe Bride.
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MessageSujet: Re: Paul CHIHARA, né en 1938    Paul CHIHARA, né en 1938 Empty2023-11-05, 14:12


Le Shinju:

Le Shinjū (心中?, mot composé des caractères pour « esprit » et « centre ») est un terme japonais qui signifie « double suicide » ou « suicide amoureux », dans le sens de la célèbre pièce, Shinjū ten no Amijima (Suicides d'amour à Amijima), écrite au XVIIème siècle par Chikamatsu Monzaemon pour le théâtre de marionnettes (bunraku ou théâtre jōruri) et qui fut ensuite adaptée au cinéma. Dans le langage courant, le terme shinjū est utilisé pour désigner tout suicide en groupe de personnes liées par l'amour, généralement les amants, les parents et les enfants, et même des familles entières. Dans le théâtre japonais et la tradition littéraire, un suicide double est celui, simultané, de deux amants dont le ninjō (« sentiments personnels », « compassion », ou « l'amour pour l'autre ») est en contradiction avec le giri, les « conventions sociales » ou les obligations familiales. Les suicides doubles sont assez communs dans l'histoire du Japon et constituent un thème important du répertoire de théâtre de marionnettes. Le dénouement tragique est généralement connu du public et précédé d'un michiyuki, petit voyage poétique, où les amoureux évoquent les moments plus heureux de leur vie et leurs tentatives de s'aimer. (Wikipédia)

Le Shinju a probablement inspiré le théâtre, l'opéra, le cinéma et le ballet: En 1969, le réalisateur Masahiro Shinoda adapte au cinéma la pièce de théâtre de marionnettes Shinjū ten no Amijima, sous le titre Double suicide à Amijima, adaptation moderniste accompagnée d'une musique de Tōru Takemitsu. Je ne serais d'ailleurs pas étonné d'avoir une suite de cette partition tant j'aime ce compositeur japonais qui a toute ma préférence parmi tous les compositeurs originaires d'Asie. Impossible d'en être absolument sûr car tout est écrit en Japonais (uniquement) dans mes six volumes de la musique de film de Takemitsu.

 Paul CHIHARA, né en 1938 AVT_Monzaemon-Chikamatsu_5271

Shinju, c'est aussi un ballet chorégraphié entre 1973 et 1975 par Michael Simuin (1938-2007), danseur de ballet, chorégraphe et metteur en scène de théâtre américain qui fut également co-fondateur et directeur de sa propre compagnie de danse, le "Smuin Ballet" à San Francisco. Paul Chihara puisa évidemment son inspiration et le scénario du ballet sur la pièce Suicides d'amour à Amijima écrite par le brillant dramaturge japonais Chikamatsu Monzaemon (1653-1725) dans le courant du XVIIème siècle. Sa musique, pour orchestre et bande magnétique, avec la voix enregistrée de Suenobu Togi, est de caractère moderne, nettement plus contemporaine que romantique - toute forme de romantisme y étant absente -, l'oeuvre se rapprochant nettement plus d'un Toru Takemitsu, justement, que d'un Tchaikovsky. Pour Joachim, ce sera dommage alors que pour moi c'est tant mieux... Hehe ...même si j'apprécie aussi la musique du compositeur russe, là n'est pas le sujet. J'aime bien les compositions atonales que Paul Chihara, compositeur éclectique par excellence, a concoctées pour ce ballet, une approche sans doute plus austère que son autre musique de ballet Mistletoe Bride, créée cinq ans plus tard, toujours pour le même commanditaire; le "San Francisco Ballet", plus tonale, plus lyrique et aux formes plus arrondies...
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MessageSujet: Re: Paul CHIHARA, né en 1938    Paul CHIHARA, né en 1938 Empty2023-11-05, 17:02

Forever Escher - 1990-94 - octuor pour quartet de saxophones et quatuor à cordes

Par le "Amberst Saxophone Quartet" et le "Arcata String Quartet".

Comment passe-t-on d'une oeuvre que je n'aimais pas du tout lors de la première écoute à une oeuvre qui fait désormais partie de mes préférées du compositeur avec le Concerto pour alto et orchestre, hors images? La réponse peut sembler évidente: j'en maîtrise mieux l'écoute aujourd'hui, sachant que je me suis toujours méfié - d'un point-de-vue exclusivement personnel (dont l'explication principale pourrait être de nature psychologique) - de la "première approche", pusse-t-elle être enthousiaste ou réprobatrice. Pas toujours car, souvent, la première écoute détermine assez bien ce que va être mon appréciation d'une oeuvre dans la mesure où je sais ce que j'aime le plus et ce que je déteste, appréciation que les suivantes confirmeront la plupart du temps...mais pas toujours. Une chose est sûre, je n'aime pas trop les formes musicales trop classiques, ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la période classique est la moins bien représentée sur mes étagères, bien qu'elle ait produit son lot d'oeuvres fabuleuses. Néanmoins, pour tout esprit ouvert et de bonne foi, c'est une observation que l'on peut faire de chaque époque.

Forever Escher est une oeuvre bien encrée dans son temps (1990-94), ne serait-ce par son instrumentation, quatre saxophones et quatre instruments à cordes, ceux du quatuor; deux violons, un alto et un violoncelle. L'ambiance tourmentée du premier mouvement (Molto moderato), que je qualifierais de "romantisme pessimiste", me renvoie à La Nuit Transfigurée d'Arnold Schoenberg. Je trouve qu'elle en a l'esprit et la sinuosité. Le second mouvement (Allegro vivace: Ben ritmico) s'en écarte radicalement. Dynamique, incisif, il m'est fort exaltant. L'octuor deviendra beaucoup plus sage et presque planant (les saxophones) sur son troisième mouvement (Calmo) et deviendra un bien aimable Andante cantabile sur son mouvement final. Je ne crois pas avoir d'autres oeuvres dans cet instrumentarium, mais, ici, la combinaison sonore que forment le quatuor de saxophones et le quatuor à cordes fonctionne très bien. Une réussite.

 Paul CHIHARA, né en 1938 My0zNzA4LmpwZWc

Wind Song - 1971 - Concerto pour violoncelle et orchestre

par Jeffrey Solow et l'"American Symphony Orchestra sous la direction de Gerhard Samuel.

J'ai peut-être le même problème avec Wind Song que j'ai avec Grass, le double-concerto pour deux contrebasses et orchestre: un manque de fulgurance, un soliste très technique, austère, voire trop introverti et un orchestre qui se sacrifie souvent au profit d'un violoncelle qui manque de générosité et de chaleur humaine...un comble pour un instrument comme le violoncelle! De l'orchestre, il n'y a que deux explosions qui le rendent "visible", la première étant plutôt concise, la seconde plus intéressante avec la grosse percussion qui ponctue l'ensemble. Cette seconde explosion annonce la fin du concerto avec un violoncelle qui termine son voyage tel un héros solitaire, intime et presque tendre...Enfin, il m'émeut!
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» Ole Hjellemo (1873-1938)
» Isabelle Aboulker (née en 1938)

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