Juan del Encina né à Encina de San Silvestre (Salamanque) en 1468 ou 1469 et mort en 1533 est un poète, musicien, compositeur et dramaturge espagnol ayant vécu à l'époque des Rois Catholiques.
Biographie (source : Wikipedia et Encyclopédie Universalis)
Fils d'un cordonnier, son véritable nom était Juan de Fermoselle.
Il appartient, avec Juan de Anchieta entre autres, à la première époque de ce que l'on appelle l'école polyphonique castillane, une des plus importantes d'Espagne, et qui représente le meilleur de la tradition polyphonique de ce pays; il est considéré comme un des pères du théâtre espagnol. Il atteint des sommets dans ses gloses et villancicos.
Son lieu de naissance n'est pas bien connu. Certains auteurs le situent à Salamanque et d'autres dans un des villages de cette province qui contiennent le mot Encina dans leur nom comme Encina de San Silvestre ou La Encina.
Il étudie à l'Université de Salamanque, avec Nebrija. En 1492, il entre au service du second Duc d'Albe Don Fadrique de Toledo, à la cour duquel il est chargé d'organiser des fêtes et d'écrire des comédies et de la musique. En 1492 est représentée, pour la première fois, une de ses églogues au château de Alba de Tormes, la nuit de Noël.
Ne pouvant obtenir un poste de cantor à Salamanque, il part à Rome, où il réussit à être nommé cantor par le Pape Léon X. Il fait de nombreux voyages entre Rome et l'Espagne entre 1510 et 1519; vers 1518, il reçoit les ordres.
En 1519, il part en pèlerinage à Jérusalem où il chante sa première messe. Finalement, il se fixe à León pour être prieur de la cathédrale.
Il serait mort vers 1533 à Salamanque.
Ses premières compositions dramatiques n'étaient guère plus que des pastorales religieuses, exécutées pour la noblesse les jours de fête religieuse, mais on les considère comme d'importants précurseurs des célèbres autos sacramentales du xviie siècle espagnol. Assez vite, il augmente la part du profane dans ses compositions, et finit par en éliminer les thèmes religieux. Les plus célèbres de ses œuvres sont les adaptations des Églogues de Virgile, qu'il métamorphosa en une forme dramatique proprement espagnole, dans laquelle les personnages sont des figures locales qui parlent le populaire savagués, dialecte de la région de Salamanque. L'œuvre d'Encina est de la plus haute importance pour l'évolution du théâtre espagnol : avec lui, l'art dramatique sort de sa perspective purement religieuse et élargit considérablement ses bases.
Toutes les compositions d'Encina se terminent par des villancicos (poèmes mis en musique), forme qui évoluera en zarzuela (type de comédie musicale) au xixe siècle.
« Du point de vue de la simplification progressive de la technique comme moyen d'expression lyrique, émotionnelle et dramatique, certaines compositions d'Encina sont du plus haut intérêt. La musique de certaines de ses pièces nous fait déjà pressentir la réforme qui devait s'opérer en Italie à la fin du xvie siècle pour souligner les exigences du texte chanté dans la musique dramatique et théâtrale » (H. Anglès). Ses œuvres sont contenues dans le Cancionero musical de Palacio (61 pièces), dans le Cancionero de Segovia, dans celui d'Elvas, dans Villancicos de diversos autores a dos, y a tres, y a cuatro y a cinco voces (soit le Chansonnier d'Upsal, Venise, 1556), et dans Frottole, lib. II (Florence). Il utilise notamment le style de la chanson castillane polyphonique soit a cappella, soit à une voix avec accompagnement instrumental.