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Sujet: Georges Auric (1899-1983) 2006-10-25, 13:41
Georges Auric (15 février 1899 à Lodève - 23 juillet 1983 à Paris) est un compositeur français.
Il fut président de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) de 1954 à 1978 et administrateur de la Réunion des théâtres lyriques nationaux de 1962 à 1968.
Il est en particulier l'auteur avec Diaghilev des ballets Les Fâcheux et Les Matelots, et de la tragédie chorégraphique Phèdre. Parallèlement, il signe des musiques de films aussi célèbres que le Sang d'un poète (1930), La Belle et la Bête (1946) et Orphée (1950) de Jean Cocteau, Moulin Rouge (1953), réalisé par John Huston, ou bien encore Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy, et même La Grande Vadrouille de Gérard Oury.
Il est également connu pour avoir été membre du groupe des Six.
Georges Auric est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris.
Invité Invité
Sujet: Re: Georges Auric (1899-1983) 2006-10-25, 14:33
Je connais surtout sa musique de film et un peu de sa musique de chambre, j'adore "Moulin Rouge" (à écouter dans l'orchestration de Michel Legrand, c'est très transparent et impressionniste) et surtout "La belle et la bête" (un disque est sorti sur le label Marco Polo - à écouter au plus tôt) - sinon j'aime assez son étrange musique composée pour "l'Affaire Picasso" de Clouzot, très éclectique dans les styles utilisés.
Icare Admin
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Sujet: Re: Georges Auric (1899-1983) 2012-01-29, 00:01
Je viens de réécouter sa musique de ballet Phèdre et j'ai encore une fois beaucoup aimé cette partition symphonique de grande force et qui renferme une délicieuse mélodie. Par l'Orchestre philharmonique de Luxembourg sous la direction d'Arturo Tamayo.
Icare Admin
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Sujet: Re: Georges Auric (1899-1983) 2012-01-29, 10:14
Je ne me suis pas encore laissé tenter par ces mélodies de GEORGES AURIC, pas davantage par celles d'ARTHUR HONEGGER qui fait pourtant partie de mes compositeurs de chevet. Mais comme je n'ai pu résister à me procurer celles (corses) de HENRI TOMASI, il pourrait bien s'agir, suivant l'enthousiasme qu'elles vont ou non me procurer, le début d'une longue série en perspective. Que de choses à découvrir et une vie souvent trop courte pour celà.
joachim Admin
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Sujet: Re: Georges Auric (1899-1983) 2013-05-09, 12:32
Catalogue des oeuvres
Orchestre
Chandelles romaines (également 2 pianos) (1919) Ouverture et Trois Ritournelles pour "Les Mariés de la Tour Eifel" (1921) Fanfare (1924) Rondeau pour l'Eventail de Jeanne (1927) Palais Royal, pour "Quatorze Juillet" (1931) La Chaîne (1931) La Seine au matin, pour piano et orchestre (1937) Ouverture (1938) Suite de la Fontaine de Jouvence (1946) Suite du ballet Phèdre (1949) Suite de la musique de film Orphée (1950) Suite du ballet Chemin de Lumière (1951) Ecossaise pour la Guirlande de Campra (1952) Hommage à Marguerite Long (1952) d'après la version pour 6 instruments de 1924 La Conquête de la Terre (1955) Allegro final (1956) Suite symphonique (1960)
Musique de chambre
Scherzo pour piccolo et piano (1934) Sonate pour violon et piano (1936) Trio pour hautbois, clarinette et basson (1938) Impromptu pour hautbois et piano (1946) Sonate pour flûte et piano (1964) Imaginée I, pour flûte et piano (1968) Imaginée II, pour violoncelle et piano (1969) Imaginée III, pour clarinette et piano (1971) Aria pour flûte et piano (1976) Imaginée VI, pour hautbois (ou voix) et instruments (1976)
Piano
Gaspard et Zoé, ou l'après midi dans un parc (1914) Adieu New York, fox-trot, aussi orchestre (1919) Prélude pour l'Album des Six (1919) 3 Pastorales (1920) Sonatine en sol majeur (1922) 5 Bagatelles à quatre mains (1925) Trois extraits des Facheux (1926) Petite Suite (1927) Sonate en fa majeur (1931) Bibliophilie, pour 2 pianos (1932) 3 Morceaux pour le Lac aux Dames (1934) Impromptu en sol majeur (1935) Impromptu en mi b majeur (1938) 3 Impromptus en ut, fa et ré majeur (1940) 9 Pièces brèves (1941) Danses française (1946) Valse pour 2 pianos (1949) Impromptu en ré mineur (1950) Partita pour 2 pianos (1955) Petite Marche (1963) 3 Doubles Jeux pour 2 pianos (1974) Imaginée V pour piano (1974) Suite pour 2 pianos (1974)
Ballets
Les Noces de Gamache (1916) Les Fâcheux, d'après A. de Musset, créé à Monte-Carlo le 19 janvier 1924 ; Les Matelots, créé à Paris le 17 juin 1925 ; La Pastorale, créé à Paris le 26 mai 1926 ; Les Enchantements de la Fée Alcine, 1928, créé à l'Opéra de Paris le 21 mai 1929 ; La Concurrence, crée à l'Opéra de Monte-Carlo le 12 avril 1932 ; Les Imaginaires, 1933 La Fontaine de Jouvence, 1946 Quadrille, 1946 Le Peintre et son modèle, 1948 ; Phèdre, 1949 Chemin de lumière, créé à l'Opéra de Munich le 27 mars 1952 ; Coup de feu, créé au théâtre des Champs-Élysées à Paris le 7 mai 1952 ; La Chambre, créé au théâtre des Champs-Élysées à Paris le 20 décembre 1955 ; Le Bal des Voleurs, 1960 Eurydice, 1963
Musiques de scène
Entr'acte pour la pièce Les Pélicans de Raymond Radiguet, créé les 23 et 26 mai 1921 au théâtre Michel à Paris ; Malborought s'en va-en-guerre, musique de scène La Femme silencieuse, musique de scène Le Mariage de monsieur le Trouhadec, 1925 Le Dompteur, créé au théâtre Michel à Paris le 18 décembre 1925 ; Diable, musique pour un sketch fantaisie, 1926 ; Volpone, musique de scène, 1927 Les Oiseaux d'Aristophane, 1928, rév 1965 L’Escalier de la vie, revue musicale en 1 acte, créée au théâtre Apollo Chauve-Souris le 9 novembre 1928 ; Margot, 1935 Le Camelot, créé au théâtre de l'Atelier à Paris le 13 octobre 1936 ; Le Bossu, créé au théâtre Marigny à Paris, le 15 novembre 1949 ; Anastasia, pour la pièce de Marcelle Maurette, créée au théâtre Antoine à Paris le 25 juin 1952 ; Les Croulants se portent bien, 1959 ; Esther, pour la pièce de Jean Racine, créée au théâtre Montansier à Versailles le 9 mai 1961 ;
Musiques vocales
La Reine de coeur, opéra comique, 1919 (perdu ou détruit) Sous le masque, opéra comique en 1 acte (1927) Sans façons, opérette (1929) Cinq chansons françaises, pour choeur à 4 voix mixtes, 1941 ; (dédiées à Nadia Boulanger) Imaginée VI, pour soprano, piano et 9 instruments (1976) La Corvée d'eau, pour chœur à 3 voix mixtes, 1983 ;
Mélodies
Trois Interludes de Chalupt (1914) 8 Poèmes (1919) Les Joues en Feu, 3 Mélodies (1920) Alphabet, sept mélodies sur des quatrains Raymond Radiguet, 1923, créées à la salle Pleyel à Paris le 5 juin 1923 ; Cinq poèmes de Gérard de Nerval, 1925 ; Deux romances, 1926 ; Vocalise, 1926 Cent sous, 1927 Trois Caprices (1927) Quatre Poèmes (1927) Cinq chansons de Lise Hirtz, 1930 ; Printemps, 1935 Drôles d'histoires, 1936 ; Chant sinistre, 1936 ; Au bord de l'eau, 1937 ; Au commissariat, 1937 ; Le Campeur en chocolat, 1937 ; Le Canard, 1937 ; Chantons jeune fille, 1937 ; Chez Hélène, 1937 ; Dancing, 1937 En barque, 1937 ; Faut savoir, 1937 Hélène et Laurent, 1937 Poursuite, 1937 Regret, 1937 Soupçon, 1937, Vengeance, 1937 Visite, 1937 3 Poèmes, 1940 Cinq chansons française, 1941 ; Quatre Chants de la France malheureuse, pour ténor et piano (1943) 3 Poèmes de Jacob (1946) Du côté de la vie, marche chantée, 1949 ; Valse, 1949 Cœur de mon cœur, pour piano et voix ou orchestre et voix, 1954 ; 2 Poèmes, 1965 Imaginée IV "Onomotapeia", pour soprano et piano (1973)
Musiques de film
1930 : Le Sang d'un poète 1931 : À nous la liberté 1934 : Lac aux dames 1935 : Les Mystères de Paris 1936 : Sous les yeux d'Occident (Razumov) 1937 : Un déjeuner de soleil 1937 : Tamara la complaisante 1937 : La Danseuse rouge 1937 : Gribouille 1937 : Le Messager 1937 : L'Alibi 1938 : Les Oranges de Jaffa 1938 : Son oncle de Normandie 1938 : La Rue sans joie d'André Hugon 1938 : Huilor 1938 : Trois minutes - les saisons 1938 : La Vie d'un homme 1938 : L'Affaire Lafarge 1938 : Orage 1938 : Entrée des artistes 1939 : La Mode rêvée 1939 : Le Corsaire 1939 : Macao, l'Enfer du Jeu 1940 : De la ferraille à l'acier victorieux 1942 : Opéra-Musette 1942 : Macao, l'enfer du jeu 1942 : L'assassin a peur la nuit 1942 : Monsieur La Souris 1942 : Les Petits Riens 1942 : La Belle Aventure, de Marc Allégret 1943 : L'Éternel Retour 1944 : Le Bossu 1945 : Farandole 1945 : François Villon 1945 : Au cœur de la nuit (Dead of Night) 1945 : La Part de l'ombre 1945 : César et Cléopâtre (Caesar and Cleopatra) 1946 : La Belle et la Bête 1946 : La Symphonie pastorale 1947 : La Rose et la réséda 1947 : À cor et à cri (Hue and Cry) 1947 : Torrents 1947 : Les jeux sont faits 1947 : Il pleut toujours le dimanche (It Always Rains on Sunday) 1948 : Silent Dust 1948 : Kermesse fantastique 1948 : La Septième Porte 1948 : Ruy Blas 1948 : Corridor of Mirrors 1948 : L'Aigle à deux têtes 1948 : Aux yeux du souvenir 1948 : Another Shore 1948 : Les Parents terribles 1949 : The Spider and the Fly 1949 : Passeport pour Pimlico (Passport to Pimlico) 1949 : Noces de sable 1949 : La Reine des cartes (The Queen of Spades) 1949 : Maya 1950 : Cage of Gold 1950 : Orphée 1951 : Caroline chérie 1951 : The Galloping Major 1951 : Les Amants de bras-mort 1951 : De l'or en barres (The Lavender Hill Mob) 1951 : Ce siècle a cinquante ans 1952 : Nez de cuir 1952 : La P... respectueuse (La Putain respectueuse) 1952 : Moulin Rouge 1953 : Tortillard pour Titfield (The Titfield Thunderbolt) 1953 : Le Salaire de la peur 1953 : Vacances romaines (Roman Holiday) 1953 : L'Esclave 1954 : Les bons meurent jeunes (The Good Die Young) 1954 : Détective du bon Dieu (Father Brown) 1954 : La Chair et le Diable, de Jean Josipovici 1954 : Les Hommes ne comprendront jamais (The Divided Heart) 1955 : Du rififi chez les hommes 1955 : Chéri-Bibi 1955 : Nagana 1955 : Abdullah le Grand (Abdulla the Great) 1955 : Les Hussards 1955 : Lola Montès 1956 : L'Odyssée du capitaine Steve (Walk Into Paradise) 1956 : Gervaise 1956 : The Bespoke Overcoat 1956 : Le Mystère Picasso 1956 : Les Aventures de Till L'Espiègle 1956 : Notre-Dame de Paris 1957 : Dangerous Exile 1957 : Dieu seul le sait (Heaven Knows, Mr. Allison) 1957 : Les Sorcières de Salem 1957 : Le Scandale Costello (The Story of Esther Costello) 1957 : Celui qui doit mourir 1957 : Les Espions 1957 : Bonjour Tristesse 1958 : Les Bijoutiers du clair de lune 1958 : Next to No Time 1958 : Christine (film, 1958) 1959 : Le Voyage (The Journey) 1959 : SOS Pacific 1960 : Le Testament d'Orphée, ou ne me demandez pas pourquoi! 1960 : Sergent X 1960 : Schlußakkord 1961 : Le Rendez-vous de minuit 1961 : La Princesse de Clèves 1961 : Aimez-vous Brahms ? (Goodbye Again) 1961 : Pont vers le soleil (Bridge to the Sun) 1961 : Les Croulants se portent bien 1961 : Les Innocents (The Innocents) 1962 : La Chambre ardente 1962 : Carillons sans joie 1963 : The Kremlin (TV) 1963 : The Mind Benders 1965 : Thomas l'imposteur 1965 : Marc et Sylvie (série TV) 1965 : La Communale 1966 : La Sentinelle endormie 1966 : L'Âge heureux (série TV) 1966 : Opération opium (Poppies Are Also Flowers) 1966 : La Grande vadrouille 1968 : Therese und Isabell 1969 : Le Trésor des Hollandais (série TV) 1969 : L'Arbre de Noël 1975 : Les Zingari (série TV)
Icare Admin
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Sujet: Re: Georges Auric (1899-1983) 2014-06-26, 22:50
Icare a écrit:
Je viens de réécouter sa musique de ballet Phèdre et j'ai encore une fois beaucoup aimé cette partition symphonique de grande force et qui renferme une délicieuse mélodie. Par l'Orchestre philharmonique de Luxembourg sous la direction d'Arturo Tamayo.
Vraiment passionnante cette musique de Phèdre. J'ai eu beaucoup de plaisir à la réécouter. Voilà une partition symphonique de grande qualité et chaque nouvelle écoute améliore l'impression que j'en ai. Est-ce un chef d'oeuvre? Je n'ai guère de doutes sur ce point et, chez Georges Auric, je compte au moins deux chefs d'oeuvre, un pour celui, cinématographique, de Jean Cocteau, La Belle et la Bête et enfin cette musique de ballet Phèdre qui renferme un bon nombre de beaux moments et de trouvailles de toutes sortes. La partition qu'il composa pour le ballet Le Peintre et son Modèle ne me semble pas aussi intéressante et inspirée, un symphonique un peu trop tonitruant et cuivreux à mon goût sans qu'il n'y ait suffisamment de passages inventifs pour mon oreille mais qui a assez de souffle et d'énergie pour s'écouter sans trop d'ennui.
Icare Admin
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Sujet: Re: Georges Auric (1899-1983) 2014-10-14, 19:34
Georges Auric a, comme beaucoup de ses collègues compositeurs, oeuvré pour le Septième Art. On lui doit d'ailleurs dans ce domaine un chef-d'oeuvre absolu pour le film-culte de Jean CocteauLa Belle et la Bête. Ce qui est certainement moins connu est sa production de l'autre côté de La Manche, pour le cinéma britannique en l'occurrence. Celui-ci lui a pourtant permis de composer un tube de la musique de film qui a fait le tour du monde, pour le film de John Huston (une production anglaise) Moulin Rouge. Globalement, c'est un style symphonique assez extraverti, luxuriant et quelque peu bavard, un style qui me touche que très moyennement, beaucoup moins que le style symphonique d'un Arthur Honegger, par exemple. Toutefois, il y a le contre-exemple musical avec The Innocents pour lequel il composa une musique délicate aux orchestrations transparentes. Il y a des petites touches intéressantes dans Death of Night même si ce n'est pas un symphonique qui m'emmène très haut. Le symphonique qui m'emmène assez loin en réalité, c'est la partition que Auric composa pour le film It Always Rains on Sunday - Il ne pleut que le dimanche. En plus j'adore le titre. Le film est une sorte de thriller urbain d'après ce que j'ai compris. La partition symphonique est très aérée avec des moments d'une certaine puissance orchestrale et dautres plus épurés, avec, par exemple, une flûte solo au son très pur et saisissant.
Ces musiques se retrouvent sur une compilation. Plus de détails = ici
Icare Admin
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Sujet: Re: Georges Auric (1899-1983) 2015-12-25, 22:24
Je viens de réécouter la formidable partition que Georges Auric a composée pour le chef d'oeuvre de Jean Cocteau, La Belle et la Bête, film datant de 1946 avec Jean Marais, Josette Day et Michel Auclair. Ce n'est pas la version originale, mais très certainement une interprétation qui en est très proche, par l'"Axios Chorus", le "Moscow Symphony Orchestra" sous la direction d'Adriano dont j'avais fait une petite bio ici. La B.O. est copieuse puisqu'elle dépasse les soixante minutes. Lors de la découverte, un morceau avait particulièrement focalisé mon attention; "La salle des festins". C'est vrai qu'il est très beau cet extrait: l'introduction toute en finesse, l'entrée des choeurs...En réalité, il y a bien d'autres passages qui plaisent désormais autant, notamment un avec carillon, peut-être "Les couloirs mystérieux", mais je n'en suis pas sûr, ou peut-être "Le souper"...Un beau moment entre fantastique et romantisme.
jdperdrix
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Sujet: Re: Georges Auric (1899-1983) 2015-12-25, 23:43
Nostalgie, nostalgie... Je me souviens d'avoir assisté à la création d'Imaginée VI à Strasbourg, par la soprano Marie-Claude Vallin et le Studio 111. D'après la liste des oeuvres, c'était en1976. C'était dans la petite salle du TNS. J'étais assis juste derrière Georges Auric, qui faisait de très gentilles remarques sur l'interprétation des diverses oeuvres données dans la soirée. Il y avait une version de 'La plus que lente' de Debussy pour petit ensemble et le 'Pierrot lunaire' de Schoenberg, dans un style assez différent de celui d'Auric... Un excellent souvenir.
Icare Admin
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Sujet: Re: Georges Auric (1899-1983) 2019-04-30, 23:19
Je ne pouvais passer à côté d'oeuvres inédites de Georges Auric, surtout si le titre de chacune d'elles est Imaginées. Des oeuvres de Georges Auric, je n'en connais malheureusement pas tant que ça, mais toutes m'émerveillent et trouvent grâce à mes oreilles. Je viens de connaître une vive émotion avec ces pièces de musiques de chambre:
__Imaginées I pour flûte et piano (1968) - Michel Debost & Jean-Philippe Collard __Imaginées II pour violoncelle et piano - frédéric Lodéon & Jean-Philippe Collard __Imaginées III pour clarinette en si bémol et piano Claude Desurmont & Jean-Philippe Collard __Imaginées IV pour chant et piano - Michèle Command & Jean-Philippe Collard __Imaginées V pour piano - Jean-Philippe Collard __Imaginées VI pour ensemble instrumental, voix et piano - tous les musiciens + Jacques Cazauran (contrebasse) et le Quatuor Parrenin sous la direction de Alexandre Myrat.
<<En 1968, je décidai la composition d'une suite de cinq pièces groupées sous le titre collectif d'"Imaginées", et dont la première serait écrite pour la flûte. La seconde utiliserait, ensuite, le violoncelle; la troisième, la clarinette; la quatrième, l'alto, et la cinquième unirait une dernière fois à la flûte, à la clarinette, à l'alto, au violoncelle, le piano qui avait déjà accompagné les quatre précédents. Féérie, Mirage, Caprice...le seul titre de ces "Imaginées" ne devrait être, pour l'auditeur, qu'une invitation à la rêverie, l'auteur en ayant auparavant sévèrement contrôlé le mécanisme secret.>> Georges Auric.
Oui, une incitation ou invitation à la rêverie...Toutefois, il ne faudrait pas s'imaginer une musique douce, tranquille, elle-même rêveuse...C'est une musique parfaitement encrée dans son époque, moderne et mordante, généreuse mais sans fioritures, véhémente, jamais trop bavarde, concise et précise, n'excluant ni la douceur ni la violence, subtile et puissante, rigoureuse et vigoureuse, forte de contrastes saisissants et d'une poétique parfois féroce...d'une écriture rageuse dont le cinéaste Jean Cocteau disait "qu'elle déchire et troue le papier à musique". J'aurais pu placer sans problème ce commentaire dans "Coups de coeur du jour et du moment".
Icare Admin
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Sujet: Re: Georges Auric (1899-1983) 2019-11-15, 23:11
Ce soir, je suis revenu à un de ces albums de la collection "Chandos" réunissant des suites et des extraits musicaux composés pour le cinéma britannique par Georges Auric, toujours par le "BBC Philharmonic" sous la direction de Rumon Gamba. C'est une très belle collection et les interprétations sont très réussies avec un son optimal. Georges Auric fait partie de ces compositeurs dont je suis toujours à l'affût d'une oeuvre inédite, étant aussi sensible à ses créations pour orchestre qu'à sa musique de chambre. Sa collaboration avec des réalisateurs anglais lui a permis de composer un tube de la musique de film qui a fait le tour du monde, pour Moulin Rouge de John Huston (une production anglaise). La superbe mélodie qui a sans doute fait le tour du monde est dans cet enregistrement interprétée par la soprano Mary Carewe. J'en reviens à ces mélodies inoubliables qui ont toujours eu un effet magique sur moi. Comme celle de l'Allegretto qui ouvre la Sérénade pour petit orchestre de Malcolm Arnold, elle me procure un sentiment de bonheur absolu. Plus globalement, l'album révèle un style symphonique parfois très extraverti, luxuriant, presque clinquant par moment, pas forcément le genre de musique qui me fascine d'emblée, mais c'est souvent contrebalancé par des passages beaucoup plus séduisants à mon oreille, si bien que dans l'ensemble j'y rencontre un intérêt durable, chaque fois renouvelé. Les titres:
Caesar and Cleopatre - Film en technicolor de J. Arthur Rank - 1945/46 The Titfield Thunderbolt - Film de 1952 Dead of Night - Film - 1945 Passeport to Pimlico - Film de 1949 The Innocents - Film de 1961 - Soprano: Anthea Kempston The Lavender Hill Mob - Film de 1951 Moulin Rouge - Film de John Huston - 1952 - Soprano: Mary Carewe Father Brown - Film de 1954 It Always Rains on Sunday - Film de 1947 - Hue and Cry - Film de 1946
https://www.youtube.com/watch?v=Tr9faDVGyfw
Icare Admin
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Sujet: Re: Georges Auric (1899-1983) 2021-04-22, 08:47
Je viens d'entamer une série de trois portraits, un premier portrait consacré à Georges Auric, un second à Bernard Herrmann et un troisième à Franz Liszt qui, lui, me sera entièrement inédit. Chacun de ces trois portraits se constitue de cinq albums. De toute façon, du compositeur français, je n'en ai pas davantage. J'ai déjà terminé celui sur Georges Auric qui est un compositeur que j'avais découvert dès l'époque du 33 tours par le biais d'un disque qui regroupait quelques unes de ses musiques de chambre. Depuis l'avènement du compact disc, je l'ai surtout abordé par ses compositions symphoniques, écrites soit pour le Septième Art, soit pour le ballet. C'est seulement en 2019 que je trouvai un nouvel album de sa musique de chambre, réunissant les six pièces intitulées Imaginées. Je le considère déjà comme l'un de mes meilleurs albums de musique de chambre écrite par un compositeur du XXème siècle, tout comme je considère depuis longtemps son travail sur La Belle et la Bête de Jean Cocteau comme un chef d'oeuvre de la musique de film. J'avais décidé de débuter et achever ce portrait avec sa musique de ballet: Si j'en crois mes sources, Georges Auric en a composé onze: Les Fâcheux, d'après A. de Musset, créé à Monte-Carlo le 19 janvier 1924 Les Matelots, créé à Paris le 17 juin 1925 La Pastorale, créé à Paris le 26 mai 1926 Les Enchantements d'Alcine, 1928, créé à l'Opéra de Paris le 21 mai 1929 La Concurrence, crée à l'Opéra de Monte-Carlo le 12 avril 1932 Phèdre, création à l'Opéra de Paris en 1950 sur un argument de Jean Cocteau. Le Peintre et son modèle, créé aux Ballets des Champs-Elysées, le 15 novembre 1949, sur un argument de Boris Kochno, une chorégraphie de Léonide Massine et sur un décor et costumes de Balthus. Chemin de lumière, créé à l'Opéra de Munich le 27 mars 1952 Coup de feu, créé au théâtre des Champs-Élysées à Paris le 7 mai 1952 La Chambre, créé au théâtre des Champs-Élysées à Paris le 20 décembre 1955 Tricolore, 1978
Je ne les connais évidemment pas tous, seulement la musique de quatre d'entre eux. J'ai d'abord démarré ce portrait avec ceux que je connais depuis longtemps Phèdre et Le peintre et son modèle, par l'Orchestre Philharmonique du Luxembourg sous la direction d'Arturo Tamayo. Toute la richesse d'écriture et d'invention s'inscrit dans la musique de Phèdre. J'ai eu beaucoup de plaisir à la réécouter. J'ai terminé mon portrait d'Auric avec Les Fâcheux et La Pastorale par le "Deutsche Radio Philharmonie Saarbrücken Kaiserslautern" sous la direction de Christoph Poppen. Ces deux opus m'étaient encore inédits hier. Ils répondent à une récente acquisition dans une série intitulée: "Les Ballets Russes". Il s'agit là du septième volume. Les deux musiques de ballet sont plus anciennes que celles de Phèdre (1950) et Le peintre et son modèle (1949). Les Fâcheux (1924) serait d'ailleurs sa première musique de ballet. Vinrent ensuite Les matelots (1925) que je ne connais toujours pas, et La Pastorale (1926) qui est couplée avec la musique (sous la forme d'une longue suite symphonique de 28 minutes) de Les Fâcheux sur un même CD, celui que j'ai en ma possession. La musique de ces deux ballets est dans un style très français et très enlevé qui se rapproche assez, dans l'ambiance, de la musique d'un Jean Françaix. C'est souvent dans un ton assez léger, voire guilleret. Ce sont des musiques très agréables, plaisantes en entier, avec des moments ci et là fort sympathiques, des moments attachants, néanmoins je n'y ai pas trouvé la consistance, ni la profondeur, ni les belles couleurs orchestrales de Phèdre qui est devenue ma référence en matière de ballet dans la musique de Georges Auric.
joachim Admin
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Sujet: Re: Georges Auric (1899-1983) 2021-04-22, 10:17
Icare a écrit:
Si j'en crois mes sources, Georges Auric en a composé onze
Tes sources sont incomplètes, car il a composé pas moins de dix-sept ballets
En plus de ceux que tu as cités :
Les Noces de Gamache (1917) détruit Les Imaginaires (1933) La Fontaine de Jouvence (1946) Quadrille (1946) Le Bal des Voleurs (1960) Eurydice (1963)
sans compter sa participation dans trois ballets collectifs du "groupe des six" : Les Marié de la tour Eiffel (1921), l'Eventail de Jeanne (1927) et Quatorze Juillet (1931)
Chez Auric il n'y aucune des "grandes formes" habituelles : symphonies ou concertos, quatuors à cordes ou trios, cantates... Le principal de son œuvre concerne les musiques film (123 !!!), les mélodies et le piano.
Icare Admin
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Sujet: Re: Georges Auric (1899-1983) 2021-04-22, 11:07
Il a aussi composé deux opéras comiques et une opérette parmi ses oeuvres vocales. Merci pour ce complément d'informations Joachim. J'ai finalement encore pas mal de choses à découvrir chez ce compositeur, dont sa musique de piano et ses mélodies qui existent apparemment en disque par Sonia de Beaufort, Martial Defontaine et Alain Jacquon:
Je sais, Joachim, que tu n'es pas très friand de cette forme vocale en général, peu importe d'ailleurs l'époque, mais, personnellement, j'aime beaucoup celles de Jean Cras et Henri Tomasi. Je ne serais donc pas étonné d'aimer aussi celles de Georges Auric. Dire que je ne connais toujours pas celles d'Arthur Honegger...
Icare Admin
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Sujet: Re: Georges Auric (1899-1983) 2021-10-22, 17:03
Avec Les Fâcheux et La Pastorale, j'avais évoqué des musiques d'un esprit très français, plutôt guillerettes pouvant évoquer les charmes musicaux d'un Jean Françaix ou d'un Jean Wiener. Pour la petite histoire, Les Fâcheux est une comédie-ballet en trois actes et en vers de Molière, créée pour satisfaire les divertissements de Louis XIV au mois d'août 1661. La musique fut alors composée par Jean-Baptiste Lully, le compositeur préféré du roi, et les pas de danse furent de Pierre Beauchamp. Il s'agit par ailleurs de la première comédie-ballet au monde de l'histoire. En 1672, la pièce fut rejouée par La Comédie-Française sur une musique (désormais perdue) de Marc-Antoine Charpentier. Le poète Paul Pellisson en avait écrit le prologue. Il y en aura une nouvelle version en 1924. La danseuse et chorégraphe Bronislava Nijinska (1891-1972) créera à nouveau la comédie-ballet Les Fâcheux pour les Ballets russes, sur une musique de Georges Auric et des décors et costumes de Georges Braque.
La Pastorale est un ballet en deux actes de 1925 sur une chorégraphie de George Balanchine (1904-1983) et un argument de Boris Kochno (1904-1990).
Georges Balanchine
<<Je ne suis pas un intellectuel, un cerveau. Je suis un sot. Je suis né comme ça. En revanche je sais voir, entendre et bouger très vite. Quand j'étais petit je pouvais attraper les souris à la main. La plupart des chorégraphes d'aujourd'hui sont des intellectuels. Ils s'inspirent de Freud, de Jung, de Kierkegaard. Moi je suis moi-même. J'essaie de trouver des équivalences à mes sentiments, à mes sensations mais tout cela est inexplicable. On ne peut trouver que des comparaisons. Les chorégraphes ne sont pas des créateurs. Nous sommes des chercheurs. À chaque musique correspond une danse. Nous nous efforçons de la trouver.>>
J'ai réécouté ces deux musiques de ballet de Georges Auric avec suffisamment de plaisir pour ne pas avoir à regretter cet achat. L'esprit et l'humeur qui en ressort correspond parfaitement à mes aspirations actuelles. Voilà un symphonique sautillant, énergique, souvent optimiste dont le plaisir qu'il me procure au fil des écoutes n'a au fond rien d'éphémère, même s"il n'y a pas un moment en particulier qui m'a transmis cette illusion du temps qui s'arrête, ce moment exquis ou point culminant comme j'aime souvent le définir. C'est surtout de musiques purement divertissantes qu'il s'agit, rien d'aussi profond et fascinant que Phèdre pour le ballet, La Belle & la Bête pour le cinéma, Imaginées pour la musique de chambre. Quoi qu'il en soit, la personnalité musicale de Georges Auric, à l'instar de celle d'un Arthur Honegger, me passionne suffisamment pour ne rien laisser passer. Des personnalités musicales qui me fascinent, même les opus mineurs (ou que je considère comme tel) me sont précieux.
Pébété
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Sujet: Re: Georges Auric (1899-1983) 2024-02-15, 14:52
Moderne et très plaisante.
Sonata for Violin and Piano (1936)
Frank Peter Zimmermann, violin Alexander Lonquich, piano
I. Assez lent et librement II. Vif III. Lent IV. Vif