Introduction personnelle:
Hier, j'ai réécouté cinq oeuvres du compositeur Julian Anderson qui, lors de la première approche, m'avaient laissé une impression mitigée. Aujourd'hui, je me demande bien pourquoi. Une nouvelle écoute aura donc été nécessaire pour me permettre de percer le mystère d'une musique que j'aurais pu percevoir définitivement comme hermétique. Ces cinq oeuvres s'intitulent Eden par le "City of Birmingham Symphony Orchestra" sous la direction de Martyn Brabbins, Imagin'D Corners par le même orchestre mais sous la direction de Sakari Oramo, Four American Choruses par le "City of Birmingham Symphony Chorus" sous la direction de Simon Halsey, Symphony par le "City of Birmingham Symphony Orchestra" sous la direction de Sakari Oramo et Book of Hours par le "Birmingham Contemporary Music Group, Lamberto Coccioli, Scott Wilson pour la partie "live electronics", le tout sous la direction d'Oliver Knussen. Four American Choruses pour choeur à cappella avec voix solistes est très belle et nul besoin d'être sensible au langage contemporain pour en apprécier toute la force et la beauté. Il n'en va pas de même pour les quatre autres opus qui sont effectivement d'expression plus moderne, plus atonale, surtout les deux premiers titres; Eden et Imagin'D Corners. Ce qui frappe plus particulièrement, c'est un immense travail sur le timbre, la couleur. Dans "Eden", les timbres peuvent être magnétiques, métalliques, lumineux, étranges, ce qui apporte, selon moi, à cette musique, un aspect visuel. Le son qui s'immobilise dans mon oreille devient le reflet d'un miroir ou de plusieurs miroirs ou encore d'un miroir brisé en plusieurs miroirs plus petits. C'est évidemment une vue de l'esprit. Symphony m'a aussi diverti par cette riche palette de timbres qui se dégage de l'orchestre avec parfois l'idée que certains d'entre eux, plus atypiques, pouvaient provenir d'instruments non traditionnels ou non musicaux...?...Mais l'oeuvre qui me fascine le plus, celle qui m'a vraiment captivé, du moins sur certains de ses passages, c'est Book of Hours. J'y ai ressenti de véritables idées musicales, une belle inspiration dans les couleurs et les rythmes, une manière étonnante de faire sonner les instruments ainsi qu'un usage créatif de l'électronique.
Eléments biographiques (en partie Wikipédia):
Julian Anderson est né à Londres en 1967. il débute la composition dès l'âge de 11 ans. Il étudiera par la suite la composition avec John Lambert à Londres, avec Alexander Goehr à Cambridge et, à titre privé, avec Tristan Murail à Paris. Il suit les cours d'été de composition dispensés par Olivier Messiaen, Per Nørgård, Oliver Knussen et György Ligeti. Il remporte le prix de composition de la Société Philharmonique Royale (Royal Philharmonic Society) en 1993. Julian Anderson est donc un compositeur anglais. Durant la période 1997–2000, il est compositeur en résidence auprès de l'Orchestre Sinfonia 21. A partir de 2001, il est compositeur associé à l'Orchestre de Birmingham (City of Birmingham Symphony Orchestra). Dans les années suivantes, il occupe la même position auprès de l'Orchestre de Cleveland, puis de l'Orchestre Philharmonique de Londres (LPO). A savoir aussi afin d'allonger cette biographie qu'il est actif comme enseignant et musicographe. Il est responsable du département de composition au Royal College of Music de Londres depuis septembre 2000 ; il y est professeur de composition entre 1996 et 2004. Il enseigne à Harvard (2004-7) et actuellement à la "London Guildhall School". Il publie internationalement des articles sur la musique contemporaine. Son premier opéra, "Thebans", sur un livret de Frank McGuinness basé sur la trilogie œdipienne, a été créé en mai 2014 à l'"English National Opera", au "London Coliseum", sous la direction d'Edward Gardner et sur une mise en scène de Pierre Audi.