Vivian FUNG (née en 1975)

<<La manière dont la musique, souvent décrite comme langage universel, fut créée, interprétée et écoutée, demeura à travers l'histoire conditionnée géographiquement, culturellement et socialement. Cela dit, il est également vrai qu'avec la multiplication des vagues migratoires aux XXème et XXIème siècles, le développement de l'enregistrement sonore et plus récemment d'Internet, les frontières entre musiques de cultures diverses sont devenues extrêmement poreuses. Vivian Fung , née à Edmonton en 1975, symbolise parfaitement ce phénomène. Les parents de Fung naquirent au Vietnam, émigrèrent en Chine et se marièrent à Hong-Kong qui était alors encore une colonie britannique; leur fille Vivian vit actuellement à New York. A l'écoute de son Concerto pour violon, de celui pour piano et de Glimpses pour piano préparé, on sent, malgré une instrumentation tout à fait européenne, l'influence profonde du gamelan balinais et indonésien. Dans Glimpses, de même que dans certains passages du Concerto pour piano, le piano a été "préparé" en vue de modifier le timbre de certaines notes - une technique développée par le compositeur américain John Cage (1912-1992). De son côté, le compositeur américain Colin McPhee 1900-1964) fut le premier à promouvoir une musique écrite pour orchestre symphonique mais imprégnée des accents orientaux du gamelan....>>

Ci-dessous, un lien contenant des informations sur le gamelan:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gamelan

<<...Dans cette lignée, la musique de Vivian Fung doit autant aux traditions musicales de ses origines qu'aux traditions européennes et américaines. Et c'est dans le mariage subtil de ces influences disparates qu'elle s'est forgée une voie unique qui illustre à merveille nos temps multiculturels...>>   Frank J. Oteri.



Vivian Fung est née dans la ville canadienne d'Edmonton en 1975. Diplômée du Doctorat de composition de la Juilliard School, Fung s'est forgée une voie unique, au carrefour de l'Occident et de certaines traditions extra-occidentales comme le gamelan indonésien ou les chants traditionnels issus de certaines ethnies chinoises minoritaires. Elle a reçu des commandes  du Fulcrum Point New Music Project, du Shangai Quartet, du Seattle Symphony, de Music from China, du San José Chamber Orchestra et du Suwon Chorale. Sa musique a été jouée par de nombreuses formations à travers les Etats-Unis, le Canada, l'Europe et l'Asie. Elle est lauréate d'une bourse Guggenheim 2012. Vivian Fung vit aujourd'hui à New York.

Le Kotekan est un terme indonésien qui décrit les rythmes de verrouillage utilisés dans l'orchestre gamelan. Cette pièce utilise des rythmes rapides de verrouillages couplés avec différentes couleurs de cordes préparées afin de faire ressortir le caractère percussif du piano. (dans la dernière vidéo postée)

J'ai beaucoup aimé son concerto pour violon ainsi que celui pour piano. Tous les deux renferment des idées, des couleurs, une poétique, autant d'éléments qui déterminent selon moi deux compositions parfaitement attractives et génératrices de plaisir. Seules ses pièces pour piano préparé solo, trois au total réunies sous le titre de GLIMPSES, comme chez john Cage, m'ont laissé sur le bord du chemin. Il est en revanche bien plus accessible pour moi dans son concerto pour piano et orchestre "DREAMSCAPES".

Le Concerto pour violon de Vivian Fung par Kristin Lee au violon, le "Metropolis Ensemble" sous la direction de Andrew Cyr, ne manque pas non plus de poésie ni d'originalité, merveilleusement orchestré par ailleurs. Comme avec celui de Thomas Adès, j'ai été immédiatement interpelé par l'atmosphère chatoyante et poétique de cette musique. Comme celui de Thérèse Brenet, il est riche en détails et subtilités, que ce soit dans le jeu violonistique ou dans les combinaisons sonores de l'orchestre. Outre quelques moments plus enlevés et généreux, tout dans ce concerto est dans le détail, la finesse et la subtilité. Très poétique et d'une belle fragilité qui l'éloigne complètement des grands élans virils de certains concertos.

Je suppose que tu parles de ce CD Naxos : le plus supportable, c'est le concerto pour violon, mais Dreamscape et je me demande comment on peut apprécier une musique pareille ! Inutile de préciser que je ne suis pas allé jusqu'au bout.




Un CD téléchargé que je vais vite effacer pour ne pas encombrer mon disque dur !

Dreamscape est pourtant un concerto certes moderne et inventif mais très accessible. Beaucoup de couleurs sonores dans cette oeuvre. Dommage.

Plutôt jolie la fille

joachim a écrit:

Je suppose que tu parles de ce CD Naxos : le plus supportable, c'est le concerto pour violon, mais Dreamscape    et je me demande comment on peut apprécier une musique pareille !

Il suffit tout simplement d'avoir une sensibilité sensiblement différente de la tienne qui est très conditionnée par la forme romantique (ce n'est pas un reproche, juste une observation). Si tu as aimé et digéré les Ballets Mécaniques de Georges Antheil et le Sacre de Stravinsky, si tu acceptes par exemple le caractère pulsatif de certaines compositions de Corigliano ou de Tan Dun, si tu aimes le jazz symphonique d'un Graettinger, il n'est pas difficile d'accepter celui du Concerto pour piano Dreamscapes de Vivian Fung. Ton avis ultra négatif m'a au moins transmis l'envie de le réécouter et je t'en remercie. Il est vrai que j'avais gardé le souvenir d'une oeuvre moins "violente", moins "moderne", cependant, il n'y a pas que ce côté pulsatif, rythmique, que personnellement je trouve très excitant, très exaltant, il y a des moments plus doux et mystérieux, même poétique. Sans crier au chef d'oeuvre, cette musique me divertit beaucoup, me fait même danser par moment. Pas la moindre once de romantisme, là je suis d'accord...sinon la femme est effectivement jolie.

Icare a écrit:

sinon la femme est effectivement jolie.

On aura donc pas tout perdu

J'en ai profité pour réécouter son Concerto pour violon. Il n'est pas du tout austère, plutôt coloré, alerte et enlevé. Les cinq dernières minutes sont à la fois très mélodiques et sonnent magnifiques à mes oreilles. C'est même la partie du concerto que j'ai préférée. J'y ai également ressenti un parfum d'Asie.