Forum sur la musique classique
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-20%
Le deal à ne pas rater :
Pack Gigabyte Ecran PC Gamer 27″ LED M27Q (rev2.0) + Radeon RX 6950 ...
749 € 939 €
Voir le deal

 

 Fédor Ivanovitch Chaliapine

Aller en bas 
AuteurMessage
Snoopy
Admin
Snoopy

Nombre de messages : 31008
Age : 49
Date d'inscription : 10/08/2006

Fédor Ivanovitch Chaliapine Empty
MessageSujet: Fédor Ivanovitch Chaliapine   Fédor Ivanovitch Chaliapine Empty2006-11-19, 11:16

Fédor Ivanovitch Chaliapine (né le 13 février 1873 à Kazan, Russie - mort le 12 avril 1938 à Paris) était un chanteur d'opéra (basse) et acteur russe qui avait également un grand talent pour le dessin.

Chaliapine était considéré comme la plus grande basse slave de son temps, et ses successeurs les plus illustres (Mark Reizen, Boris Christoff, Nicolaï Ghiaurov) ont tous été jugés - avec sévérité - à son aune. Ses interprétations de Boris Godounov et de Dossiféï (personnages de Modeste Moussorgski) et de Salieri (opéra Mozart et Salieri de Nikolaï Rimski-Korsakov sont toujours considérées comme immortelles.
Son fils Fédor Chaliapine junior (1907-1992) était un acteur de cinéma.
Revenir en haut Aller en bas
https://musiqueclassique.forumpro.fr
joachim
Admin
joachim

Nombre de messages : 26947
Age : 77
Date d'inscription : 19/08/2006

Fédor Ivanovitch Chaliapine Empty
MessageSujet: Re: Fédor Ivanovitch Chaliapine   Fédor Ivanovitch Chaliapine Empty2014-02-27, 12:20

La vie de Fédor Chaliapine est un "tourbillon continuel", une grande et merveilleuse aventure qui se développe par saccades, part de la pauvreté et y retourne, après avoir touché les sommets, pour s'élever à nouveau.

Il vient au monde, en 1873, à Kazan. Son père est un simple cordonnier qui rêve d'inculquer à son fils l'art de tailler de belles bottes. Le jeune Fédor, déjà rétif, abandonne la maison paternelle. Il s'engage comme batelier sur le Volga. Les Bateliers du Volga, l'un de ses futurs succès ! Un jour que, naturellement tout en chantant, il coltine des bagages sur les bords du fleuve, un riche marchand, séduit par la beauté de sa voix, le prend sous sa protection. Fédor commence à travailler la musique. Le théâtre l'attire. Un de ses amis le conduit dans une bourgade voisine où des acteurs de passage jouent "La Mariée du village". C'est une représentation de fortune, ou plutôt d'infortune, dans une salle enfumée, avec des personnages malpropres aux costumes dépenaillés. Qu'importe ! Chaliapine est conquis. Il va trouver le chef de la troupe et le supplie de l'engager, pour la nourriture. Le voici sur les planches. Mais, bientôt, il fait la connaissance de Maxime Gorki et parcourt avec lui toute la Russie méridionale. L'escarcelle des voyageurs est souvent vide. Fédor la remplit en chantant devant la terrasse des cafés. Braillant toujours — écrit-il — et en toutes circonstances, il se fait le commis-voyageur de sa propre popularité. Sa réputation, d'ailleurs, grandit vite, si vite qu'un beau jour, elle franchit les portes de la Cour des tzars.

A 21 ans, il chante au Théâtre Impérial. On le fête. On l'encense. Il commence alors à parcourir le monde. Très rapidement il fait fortune et entrevoit la gloire. Puis, il revient en Russie, tombe malade, et épouse son infirmière. La Révolution éclate. Il perd son bien : une centaine de millions or ! La vie musicale est paralysée. Que faire ? Il proteste auprès de Trotsky, vainement. Pour vivre et pour faire vivre sa famille — il a neuf enfants — Chaliapine accepte de donner des concerts, et le peuple qui l'admire comme un dieu, le paie en farine, en sucre, en légumes. Les Soviets, en 1921, l'autorisent à quitter la Russie, à la condition, toutefois, qu'il y laisse sa famille. On le retrouve alors à Londres, maigri mais non abattu : c'est une "force de la nature". Il touche quelque argent, envoie des vivres à sa femme, garnit sa garde-robe et part pour l'Amérique... sur un "pont d'or".

En dix ans, il a retrouvé sa fortune d'antan. Ses créations sont célèbres, celle de Boris surtout, et puis — ainsi qu'on l'écrira — il sait mêler des "grâces exquises à une ampleur vocale semblable à celle d'une sirène de paquebot annonçant son entrée au port". Bref, il est confortablement installé avec toute sa famille outre-Atlantique, lorsque le krach de New-York, en 1930, le précipite à nouveau dans une situation voisine de la pauvreté. Bast ! le simple croc-en-jambe du destin, impuissant à arrêter le géant dans sa "ruée" vers l'or et vers la gloire ! Il n'est plus seulement l' "artiste du peuple" de l'U.R.S.S., mais l'idole de tous les publics qui se disputent l'honneur de l'entendre et lui prodiguent des cachets royaux. Il règne sur la scène comme un tyran et n'a jamais connu que Gabriele d'Annunzio — avouait-il lorsque celui-ci dirigeait à Paris les répétitions du "Martyre de Saint Sébastien" — qui ait un "caractère plus exécrable que le sien". Sa réputation est telle qu'il peut se permettre toutes les petites trahisons musicales à l'égard de Schubert, de Schumann, de tant d'autres ; et les grandes aussi, comme de faire du "Don Quichotte" de Cervantès "un colonel des armées du tzar, habitué à verser le Champagne dans le piano et à soulever ses troupes par le prestige de son exemple."

Enfin, quand il s'éteint à Paris, dans son hôtel particulier, le 12 avril 1938, il n'a plus rien à envier ni à la gloire, ni à la fortune : il possède des propriétés au Tyrol, un appartement à New-York, des villas à Saint-Jean-de-Luz et en Californie... mais il n'a pas réalisé son rêve. Son rêve, disait-il au directeur du Théâtre de Leningrad qui lui reprochait de tenir à l'argent, c'était de faire construire un beau et grand château où l'on donnerait, après sa mort et avec ses économies, le gîte, le couvert et le vêtement à trente jeunes hommes pauvres... Malheureusement pour les hôtes de la célèbre et défunte basse russe, ce château était en Espagne !

Paul Vianis (Gabriel Bender)
(Le Guide du Concert, 30 avril 1948)



Revenir en haut Aller en bas
 
Fédor Ivanovitch Chaliapine
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Lev Ivanovitch Ivanov (1834-1901)
» Sergei Ivanovitch Taneiev (1856-1915)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Toutes les musiques du monde :: Musique classique :: Les interprètes-
Sauter vers: